3 décembre 2022

The Master (2012) de Paul Thomas Anderson

A la fin des années soixante dix, The MasterA la fin des années quarante, Freddie revient en Californie après s’être battu dans le Pacifique. Alcoolique, il distille sa propre gnôle et contient difficilement la violence qu’il a en lui. Quand Freddie rencontre Lancaster Dodd, « le Maître », charismatique meneur d’un mouvement nommé La Cause, il tombe rapidement sous son emprise…
The Master est un film américain écrit, produit et réalisé par Paul Thomas Anderson. Il nous plonge dans le monde trouble des sectes, s’inspirant en partie des débuts de la Scientologie sous l’impulsion de Ron Hubbard ; officiellement, le réalisateur a démenti cela (1), il a en revanche précisé s’être inspiré aussi bien des romans de John Steinbeck que des histoires qu’a pu lui raconter l’acteur Jason Robards, ancien soldat de la guerre du Pacifique. L’histoire se concentre sur la relation complexe entre un homme perturbé et un gourou charismatique aux préceptes flous. Le récit est complexe, avec de multiples scènes dont la juxtaposition forme un ensemble dont on peine à voir le sens. Joaquin Phoenix montre une certaine tendance à surjouer l’instabilité de son personnage. Le film paraît très long, j’avoue ne pas avoir regardé le dernier quart. Assez bien reçu par la critique.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Joaquin Phoenix, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams, Jesse Plemons, Laura Dern, Rami Malek
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(1) « L’Eglise de scientologie » a toutefois vu trop de ressemblances entre The Master et la naissance de leur mouvement. Des personnes soupçonnées d’appartenir au mouvement religieux auraient passé d’innombrables appels anonymes et inondé de mails le distributeur du film aux États-Unis.

The MasterJoaquin Phoenix et Philip Seymour Hoffman dans The Master de Paul Thomas Anderson.

15 août 2022

Les Sept Cités d’Atlantis (1978) de Kevin Connor

Titre original : « Warlords of Atlantis »

Les 7 cités d'Atlantis (Warlords of Atlantis)En 1896, le professeur Aitken et son fils Charles partent en expédition sur un navire américain près des Bermudes. Ils testent une cloche expérimentale inventée par l’ingénieur Greg Collinson afin de pouvoir explorer les profondeurs…
Les Sept Cités d’Atlantis est un film britannique de fantasy réalisé par Kevin Connor. Il s’agit d’un scénario original écrit par Brian Hayles, scénariste qui a surtout travaillé pour la télévision : il est ainsi surtout connu pour avoir signé certains épisodes de la série Doctor Who. L’histoire ne s’inspire que lointainement du mythe de l’Atlantide ; en réalité, nous sommes plus près d’une variation du Continent perdu d’Edgar Rice Burroughs que Kevin Connor avait porté à l’écran quatre ans plus tôt, avec un succès commercial à la clef (The Land that Time Forgot, 1974). L’histoire est hélas plutôt indigente et les monstres, assez informes, n’ont rien de remarquable. Le plus réussi est une pieuvre géante. Côté interprétation, le film est la quatrième collaboration entre Kevin Connor et Doug McClure (1). Plus surprenant est de voir Cyd Charisse interpréter une grande prêtresse. Le film connut un bon succès au Royaume-Uni.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Doug McClure, Peter Gilmore, Shane Rimmer, Lea Brodie, Michael Gothard, Cyd Charisse
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(1) Les trois premiers films de Kevin Connor avec Doug McClure, The Land That Time Forgot (1975), At the Earth’s Core (1976), and The People That Time Forgot (1977), avaient été produits par Amicus, compagnie britannique rivale de la Hammer, qui a cessé d’exister en 1977. Warlords of Atlantis est produit pour la Columbia.

Les 7 cités d'Atlantis (Warlords of Atlantis)Doug McClure, Lea Brodie et Peter Gilmore dans Les 7 cités d’Atlantis (Warlords of Atlantis) de Kevin Connor.

Les 7 cités d'Atlantis (Warlords of Atlantis)Peter Gilmore et Doug McClure dans Les 7 cités d’Atlantis (Warlords of Atlantis) de Kevin Connor.

8 août 2022

La Cité des enfants perdus (1995) de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet

La Cité des enfants perdusKrank, un étrange personnage vit entouré de clones et d’autres personnages encore plus étranges sur une plate-forme en mer perdue dans le brouillard. Pour ne pas vieillir trop vite, Krank, doit voler les rêves des enfants. C’est pour cela qu’il les enlève d’une proche cité portuaire…
La Cité des enfants perdus est un film français (en réalité une coproduction France, Allemagne, Espagne, Belgique et États-Unis) écrit et réalisé par Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet. Il est souvent classé dans le genre science-fiction mais il est plus exact de le décrire comme une uchronie, genre steampunk tendance glauque. L’atmosphère est très forte, morbide et angoissante, souvent dérangeante. Il y a beaucoup de trouvailles dans les objets et les personnages, la meilleure étant la machine-aquarium contenant le cerveau d’Irvin (à qui Jean-Louis Trintignant prête sa voix). Les décors sont inégalement réussis, trop souvent uniquement sinistres. Les costumes signés Jean-Paul Gaultier apportent une belle touche de couleur et une note très particulière. Le scénario est hélas confus et incompréhensible, bien que simple sur le fond. Caro et Jeunet ont visiblement privilégié le côté formel de leur film et, sur ce plan, il est réussi.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ron Perlman, Daniel Emilfork, Judith Vittet, Dominique Pinon, Jean-Claude Dreyfus
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La Cité des enfants perdusDaniel Emilfork, Dominique Pinon et Dominique Pinon dans La Cité des enfants perdus de Marc Caro & Jean-Pierre Jeunet.

12 janvier 2021

Les Éblouis (2019) de Sarah Suco

Les Éblouis (Les éblouis)Camille, une jeune fille de 12 ans passionnée par les arts du cirque, voit ses parents s’engager dans une communauté charismatique religieuse, la Communauté de la Colombe, dont les valeurs sont fondées sur le partage et la foi. Cet engagement soudain perturbe Camille qui voit ses habitudes de vie changer radicalement et est contrainte de renoncer au cirque. Elle constate également que la communauté se comporte de plus en plus comme une secte…
Après avoir été actrice, Sarah Suco réalise son premier long métrage en s’inspirant de sa propre vie puisqu’elle et sa famille ont vécu dans une communauté charismatique pendant dix ans. La réalisatrice précise toutefois que le récit n’est pas strictement autobiographique, son intention est de montrer comment une famille entre doucement dans une communauté sectaire sans que ce glissement ne soit visible : « Le film raconte à quel point il est simple de se faire embrigader lorsque les besoins sont présents en nous et qu’un groupe nous attire de belle manière ». Tout est vu à travers les yeux de l’adolescente ce qui évite au film d’être trop démonstratif. Le récit montre bien comment le jugement est altéré : la foi l’emporte sur la raison, tout ce qui est extérieur à la communauté est rejeté car impie. C’est édifiant et suffisamment terrifiant, l’élément pénal qui intervient à la toute fin est même superflu. L’interprétation de la jeune Céleste Brunnquell est remarquable, il s’agit de son premier rôle. Les Éblouis est un film sans aucune lourdeur, l’approche de Sarah Suco de ce sujet actuel est finalement très délicate.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Camille Cottin, Jean-Pierre Darroussin, Éric Caravaca, Céleste Brunnquell, Spencer Bogaert
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Les Éblouis (Les éblouis)Céleste Brunnquell dans Les Éblouis de Sarah Suco.

24 octobre 2020

Sale temps à l’hôtel El Royale (2018) de Drew Goddard

Titre original : « Bad Times at the El Royale »

Sale temps à l'hôtel El Royale (Bad Times at the El Royale)En 1959, un homme cache son butin dans le plancher d’une chambre de motel. Dix ans plus tard, en 1969, plusieurs voyageurs se retrouvent au El Royale, un hôtel esseulé sur les rives du lac Tahoe. La frontière entre la Californie et le Nevada passe en plein milieu de de ce lieu jadis très fréquenté…
Sale temps à l’hôtel El Royale est le second long-métrage de Drew Goddard, surtout connu dans le domaine des films d’horreur. Il l’a écrit et réalisé. La mise en place de ce thriller est brillante. Toute la première moitié du film est séduisante car elle nous surprend et nous intrigue par sa construction élégante. Hélas, la suite et surtout la fin le sont beaucoup moins, sombrant plus dans la facilité. L’ensemble évoque furieusement les films de Quentin Tarantino (notamment Les Huit Salopards) mais il manque la verve. La plus belle trouvaille est incontestablement le décor de ce huis-clos, un hôtel (fictif bien entendu) conçu pour exploiter la frontière qui le traverse.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jeff Bridges, Cynthia Erivo, Dakota Johnson, Jon Hamm, Chris Hemsworth
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Remarque :
* On notera la présence de Xavier Dolan dans un petit rôle (l’odieux producteur lors de la séance d’enregistrement).

Sale temps à l'hôtel El Royale (Bad Times at the El Royale)John Hamm, Lewis Pullman et Cynthia Erivo dans Sale temps à l’hôtel El Royale (Bad Times at the El Royale) de Drew Goddard.

29 septembre 2020

Once Upon a Time… in Hollywood (2019) de Quentin Tarantino

Once Upon a Time... in HollywoodHollywood, 1969. Rick Dalton est une star de télévision et de séries B sur le déclin. Son ami le cascadeur Cliff Booth, sa doublure de longue date, l’accompagne et le suit dans sa carrière. Son agent lui annonce qu’il est désormais ringard, à force de toujours jouer des méchants perdants dans des séries. Il lui propose, pour redonner un souffle à sa carrière, de partir en Italie pour tourner un western spaghetti…
Once Upon a Time… in Hollywood est un film américano-britannique écrit, coproduit et réalisé par Quentin Tarantino. Le réalisateur dresse le portrait d’une industrie en pleine mutation au sein d’une société qui l’était tout autant en cette fin des années soixante. Il met à l’affiche deux grandes stars, Leonardo DiCaprio et Brad Pitt, ce qui constitue un atout commercial évident. L’atmosphère est particulièrement bien récréée. C’est surtout un film d’atmosphère d’ailleurs car il n’y a que peu de scénario ; le récit piétine et le film paraît long, ennuyeux même. Comme on le sait, Tarantino est un grand connaisseur du cinéma de série B de cette époque et il parsème l’histoire de multiples références qui sont le délice de ceux qui les détectent. Il évoque plus particulièrement un évènement tragique, l’assassinat de Sharon Tate, en transformant ostensiblement la réalité dans un épilogue presque puéril (qui a le seul mérite d’être à contre-pied de ce que l’on attend). La critique a été majoritairement dithyrambique.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Leonardo DiCaprio, Brad Pitt, Margot Robbie, Emile Hirsch, Al Pacino
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Once Upon a Time... in HollywoodLeonardo DiCaprio et Brad Pitt dans Once Upon a Time… in Hollywood de Quentin Tarantino.