24 octobre 2020

Sale temps à l’hôtel El Royale (2018) de Drew Goddard

Titre original : « Bad Times at the El Royale »

Sale temps à l'hôtel El Royale (Bad Times at the El Royale)En 1959, un homme cache son butin dans le plancher d’une chambre de motel. Dix ans plus tard, en 1969, plusieurs voyageurs se retrouvent au El Royale, un hôtel esseulé sur les rives du lac Tahoe. La frontière entre la Californie et le Nevada passe en plein milieu de de ce lieu jadis très fréquenté…
Sale temps à l’hôtel El Royale est le second long-métrage de Drew Goddard, surtout connu dans le domaine des films d’horreur. Il l’a écrit et réalisé. La mise en place de ce thriller est brillante. Toute la première moitié du film est séduisante car elle nous surprend et nous intrigue par sa construction élégante. Hélas, la suite et surtout la fin le sont beaucoup moins, sombrant plus dans la facilité. L’ensemble évoque furieusement les films de Quentin Tarantino (notamment Les Huit Salopards) mais il manque la verve. La plus belle trouvaille est incontestablement le décor de ce huis-clos, un hôtel (fictif bien entendu) conçu pour exploiter la frontière qui le traverse.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jeff Bridges, Cynthia Erivo, Dakota Johnson, Jon Hamm, Chris Hemsworth
Voir la fiche du film et la filmographie de Drew Goddard sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Remarque :
* On notera la présence de Xavier Dolan dans un petit rôle (l’odieux producteur lors de la séance d’enregistrement).

Sale temps à l'hôtel El Royale (Bad Times at the El Royale)John Hamm, Lewis Pullman et Cynthia Erivo dans Sale temps à l’hôtel El Royale (Bad Times at the El Royale) de Drew Goddard.

29 septembre 2020

Once Upon a Time… in Hollywood (2019) de Quentin Tarantino

Once Upon a Time... in HollywoodHollywood, 1969. Rick Dalton est une star de télévision et de séries B sur le déclin. Son ami le cascadeur Cliff Booth, sa doublure de longue date, l’accompagne et le suit dans sa carrière. Son agent lui annonce qu’il est désormais ringard, à force de toujours jouer des méchants perdants dans des séries. Il lui propose, pour redonner un souffle à sa carrière, de partir en Italie pour tourner un western spaghetti…
Once Upon a Time… in Hollywood est un film américano-britannique écrit, coproduit et réalisé par Quentin Tarantino. Le réalisateur dresse le portrait d’une industrie en pleine mutation au sein d’une société qui l’était tout autant en cette fin des années soixante. Il met à l’affiche deux grandes stars, Leonardo DiCaprio et Brad Pitt, ce qui constitue un atout commercial évident. L’atmosphère est particulièrement bien récréée. C’est surtout un film d’atmosphère d’ailleurs car il n’y a que peu de scénario ; le récit piétine et le film paraît long, ennuyeux même. Comme on le sait, Tarantino est un grand connaisseur du cinéma de série B de cette époque et il parsème l’histoire de multiples références qui sont le délice de ceux qui les détectent. Il évoque plus particulièrement un évènement tragique, l’assassinat de Sharon Tate, en transformant ostensiblement la réalité dans un épilogue presque puéril (qui a le seul mérite d’être à contre-pied de ce que l’on attend). La critique a été majoritairement dithyrambique.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Leonardo DiCaprio, Brad Pitt, Margot Robbie, Emile Hirsch, Al Pacino
Voir la fiche du film et la filmographie de Quentin Tarantino sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

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Once Upon a Time... in HollywoodLeonardo DiCaprio et Brad Pitt dans Once Upon a Time… in Hollywood de Quentin Tarantino.

12 juillet 2020

Les Huit Salopards (2015) de Quentin Tarantino

Titre original : « The Hateful Eight »

Les huit salopards (The Hateful Eight)Dans les montagnes du Wyoming, quelques années après la Guerre de Sécession, le chasseur de primes John Ruth, dit Le Bourreau, fait route vers Red Rock, où il conduit sa prisonnière Daisy Domergue se faire pendre. Sur leur route, ils rencontrent le Major Marquis Warren, un ancien soldat lui aussi devenu chasseur de primes, et Chris Mannix, le nouveau shérif de Red Rock. Surpris par le blizzard, ils trouvent refuge dans une auberge au milieu des montagnes, où ils sont accueillis par quatre personnages énigmatiques…
Les Huit Salopards (The Hateful Eight) est un western américain écrit et réalisé par Quentin Tarantino. Il s’agit de son huitième long métrage. La mise en place et le déroulement de l’intrigue sont assez remarquables et témoignent de l’expertise du cinéaste en la matière. Les (longs) dialogues sont vraiment savoureux et laissent constamment une grande place à l’humour malgré la tension qui s’installe. Les amateurs d’hémoglobine seront satisfaits dans le derniers tiers mais, pour une fois, cette violence est moins exubérante et il n’y a pas d’esthétisation de la violence. En revanche, elle fonctionne toujours par explosions soudaines. L’histoire est finalement assez simple mais permet au cinéaste de dresser un (petit) portrait de la société américaine au lendemain de la Guerre de Sécession. Les Huit Salopards est un excellent Tarantino.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Jennifer Jason Leigh, Walton Goggins, Demián Bichir, Tim Roth, Michael Madsen, Bruce Dern
Voir la fiche du film et la filmographie de Quentin Tarantino sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

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Les huit salopards (The Hateful Eight)Kurt Russell et Samuel L. Jackson dans Les huit Salopards (The Hateful Eight) de Quentin Tarantino.

Les huit salopards (The Hateful Eight)Samuel L. Jackson et Walton Goggins dans Les huit Salopards (The Hateful Eight) de Quentin Tarantino.

Remarques :
* Comme toujours, les références et clins d’œil à d’autres films sont nombreux (voir une liste sur IMDB). Le huis clos, le blizzard et la présence de Kurt Russell aidant, certains critiques ont dit voir une grande influence de The Thing de John Carpenter (1982), les plus audacieux employant même le mot de remake… Plus sérieusement, ce qui est avéré (car confirmé par Tarantino), c’est que trois morceaux composés par Ennio Morricone pour The Thing et inutilisés ont été repris ici.
* Les Huit Salopards est l’ultime film de Tarantino produit par la Weinstein Company.

* Durées :
Version commerciale 35mm (2.55 :1) = 168 min
Version spéciale 70mm (2.76 :1) = 187 min
Version étendue pour le streaming : 213 min (en 4 épisodes)

Les huit salopards (The Hateful Eight)Quentin Tarantino sur le tournage de Les huit Salopards (The Hateful Eight) de Quentin Tarantino.

12 avril 2013

Pulp Fiction (1994) de Quentin Tarantino

Pulp FictionPulp Fiction est composé de trois histoires mettant en scène deux tueurs à Los Angeles. Ce qui rend le film si particulier est le traitement que Tarantino fait de ces histoires. Il entremêle, complique, insère de l’humour et esthétise l’ensemble qui, malgré sa violence, devient savoureux. C’est surtout le tandem formé par les deux tueurs qui donnent au film tout son sel, deux tueurs bavards, ergoteurs, la moindre futilité étant le prétexte d’un long échange verbal d’une fausse profondeur. En ajoutant une bonne dose d’humour, Tarantino parvient à les rendre attachants et crée des scènes fortes, des images qui restent. Toutefois, cette esthétisation de la violence peut toutefois susciter des interrogations, d’autant plus que Tarantino entoure toute cela d’une morale qui lui est propre (et que l’on retrouve dans bon nombre de ses films ultérieurs) : tout se paye au prix fort car on tombe toujours sur plus fort que soi… Une justice immanente en quelque sorte. Mais Tarantino, c’est avant tout un spectacle qu’il crée et il montre en ce domaine un réel talent dans Pulp Fiction. A l’instar de ces publications pulp dont il se réclame ouvertement par le titre, il crée un environnement clinquant, combinant habilement attraction et répulsion, et aussi un peu magique. Et il manie avec beaucoup de goût cette dimension supplémentaire dont il dispose qu’est la musique.
Elle: 2 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: John Travolta, Samuel L. Jackson, Uma Thurman, Bruce Willis, Harvey Keitel, Christopher Walken, Tim Roth
Voir la fiche du film et la filmographie de Quentin Tarantino sur le site IMDB.

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4 octobre 2011

Boulevard de la mort (2007) de Quentin Tarantino

Titre original : « Death proof »

Boulevard de la mortA deux périodes différentes, un même cascadeur psychopathe attaque un groupe jeunes filles parties faire la bringue… Boulevard de la mort est composé de deux histoires similaires, normalement séparées par quatorze mois, nous dit-on. Seulement Quentin Tarantino se plaît à brouiller les repères : la première est plutôt placée dans les années soixante dix mais comporte des objets ou références actuelles (téléphone portable, mention des images de synthèse, etc.), la seconde histoire est située au temps présent. Comme tous les films de Tarantino, Boulevard de la mort est très bavard, on assiste à de longues discussions assez futiles et émaillées d’un langage assez cru. Il parvient néanmoins à rendre ses personnages assez attachants. Le clou du film est une poursuite automobile assez échevelée et haletante. Quentin Tarantino rend hommage aux films d’actions des années soixante et soixante dix, les références et inspirations sont nombreuses (1). Il s’amuse à ajouter du grain, des rayures, des sautes d’images pour rappeler les conditions de visionnage de l’époque, les copies diffusées étant souvent usées jusqu’à la corde. Beaucoup moins violent et moins racoleur que ses autres films, Boulevard de la mort est assez… euphorisant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Kurt Russell, Zoe Bell, Rosario Dawson, Vanessa Ferlito, Sydney Tamiia Poitier, Tracie Thoms, Rose McGowan, Jordan Ladd, Mary Elizabeth Winstead
Voir la fiche du film et la filmographie de Quentin Tarantino sur le site IMDB.

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Remarques :
Initialement, Boulevard de la mort était conçu pour sortir avec le film de Robert Rodriguez Planet Terror, les deux films étant séparés par de fausses bandes-annonces ; l’ensemble était nommé Grindhouse. Devant le peu de succès aux Etats-Unis, les producteurs ont décidé de sortir les films séparément dans les pays non anglophones. Tarantino a alors remonté son film pour passer de 87 minutes à 114 minutes.

(1) Les inspirations les plus évidentes sont Faster, Pussycat! Kill! Kill! De Russ Meyer (1966) et Vanishing Point (Point Limite Zéro) de Richard C. Sarafian (1971).