12 avril 2013

Pulp Fiction (1994) de Quentin Tarantino

Pulp FictionPulp Fiction est composé de trois histoires mettant en scène deux tueurs à Los Angeles. Ce qui rend le film si particulier est le traitement que Tarantino fait de ces histoires. Il entremêle, complique, insère de l’humour et esthétise l’ensemble qui, malgré sa violence, devient savoureux. C’est surtout le tandem formé par les deux tueurs qui donnent au film tout son sel, deux tueurs bavards, ergoteurs, la moindre futilité étant le prétexte d’un long échange verbal d’une fausse profondeur. En ajoutant une bonne dose d’humour, Tarantino parvient à les rendre attachants et crée des scènes fortes, des images qui restent. Toutefois, cette esthétisation de la violence peut toutefois susciter des interrogations, d’autant plus que Tarantino entoure toute cela d’une morale qui lui est propre (et que l’on retrouve dans bon nombre de ses films ultérieurs) : tout se paye au prix fort car on tombe toujours sur plus fort que soi… Une justice immanente en quelque sorte. Mais Tarantino, c’est avant tout un spectacle qu’il crée et il montre en ce domaine un réel talent dans Pulp Fiction. A l’instar de ces publications pulp dont il se réclame ouvertement par le titre, il crée un environnement clinquant, combinant habilement attraction et répulsion, et aussi un peu magique. Et il manie avec beaucoup de goût cette dimension supplémentaire dont il dispose qu’est la musique.
Elle: 2 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: John Travolta, Samuel L. Jackson, Uma Thurman, Bruce Willis, Harvey Keitel, Christopher Walken, Tim Roth
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11 avril 2013

Othello (1947) de George Cukor

Titre original : « A Double Life »

A Double LifeUn grand acteur de théâtre, qui vit intensément ses rôles, se prépare à interpréter Othello, le Maure de Venise. Peu à peu, il se laisse submerger par le personnage de Shakespeare au point de ne plus contrôler ses émotions… Ecrit par Garson Kanin et Ruth Gordon (1), le film développe une histoire de dédoublement de la personnalité. Le titre original A Double Life est donc plus représentatif que le titre français Othello qui laisse supposer que le film est une adaptation de la pièce de Shakespeare (2). La construction est assez habile, traduisant bien le glissement progressif de l’acteur. La mise en scène de Cukor est sobre, sans effet inutiles. Le film nous plonge de façon très réaliste dans le monde des acteurs de théâtre. Il a aussi un petit côté « film noir », non seulement dans le développement de l’histoire, mais aussi par la photographie des extérieurs, essentiellement nocturne. A Double Life est tout le contraire d’un film tape à l’oeil. Il a la simplicité et la limpidité des meilleurs films. Il montre aussi une certaine perfection aussi bien dans l’écriture que dans la mise en scène ou l’interprétation.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ronald Colman, Signe Hasso, Edmond O’Brien, Shelley Winters
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(1) Garson Kanin et Ruth Gordon étaient mari et femme. C’est le premier des quatre scénarios que le couple écrira pour George Cukor. A noter également que A Double Life est produit par Michael Kanin, le frère de Garson. Michael est également scénariste (oscarisé en 1942 pour A Woman of the year). Son épouse, Fay Kanin, fait ici une petite apparition en tant qu’une des actrices de la pièce Othello.

(2) Pour une adaptation de la pièce de Shakespeare, on peut se tourner vers la version d’Orson Welles Othello (1952) ou celle de l’anglais Stuart Burge Othello (1965) avec Laurence Olivier.

10 avril 2013

Comment l’esprit vient aux femmes (1950) de George Cukor

Titre original : « Born Yesterday »

Comment l'esprit vient aux femmesUn magnat de la ferraille aux manières rustaudes arrive à Washington avec son avocat pour soudoyer un membre du Congrès. Il est accompagné de sa maitresse, une ancienne danseuse pas très futée qu’il utilise comme prête-nom dans ses « affaires ». Désireux de la voir faire bonne figure, il engage un journaliste pour lui faire un brin d’éducation… Born Yesterday était au départ une pièce de Garson Kanin (bien connu des cinéphiles pour ses livres sur Hollywod) qui eut un très grand succès à Broadway. Judy Holliday y tenait le rôle principal et le reprend ici brillamment à l’écran. Pour ce personnage de ravissante idiote, l’actrice a un jeu très expressif, parfois à la limite de surjouer mais sans jamais franchir la ligne. Ses expressions et intonations sont riches et démonstratives et sa gestuelle est parfaitement maitrisée (lors de la partie de gin rami, elle est stupéfiante). Face à elle, Broderick Crawford est merveilleux, un véritable bull-dog. Le scénario est assez brillant, très simple à la base mais richement développé avec de très bons dialogues. Born Yesterday est un beau spécimen de comédie américaine, dans ce qu’elle a de meilleur.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Judy Holliday, Broderick Crawford, William Holden
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Remarque :
Judy Holliday a été récompensée par l’Oscar 1951 de la meilleure actrice  pour sa prestation dans Born Yesterday.

Remake :
Quand l’esprit vient aux femmes (Born Yesterday) de Luis Mandoki (1993) avec Melanie Griffith et John Goodman, un remake aussi mauvais qu’inutile.

9 avril 2013

La blonde ou la rousse (1957) de George Sidney

Titre original : « Pal Joey »

La blonde ou la rousseUn crooner sans le sou, réputé pour ses nombreuses aventures, va hésiter entre deux femmes. L’une est jeune et ingénue, l’autre est richissime, délurée et exigeante… L’adaptation de ce musical de Broadway signé Roger & Hart avait déjà fait l’objet d’un projet en 1944 (1). Initialement prévu pour la danse, il est ici adapté et modifié pour mettre Frank Sinatra en valeur. La danse cède donc le pas aux morceaux chantés. Rita Hayworth, qui a alors près de quarante ans, n’est plus le sex-symbol qu’elle était en 1944 et laisse ce rôle à la jeune Kim Novak, étoile montante de la Columbia. L’histoire en elle-même n’est guère étoffée et l’ensemble paraît bien vide. Frank Sinatra fait son numéro de charme. Kim Novak est très belle.  La meilleure scène du film est celle où Sinatra chante The Lady is a Tramp à une Rita Hayworth faussement outrée. Pal Joey fut un énorme succès.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Rita Hayworth, Frank Sinatra, Kim Novak
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(1) Après le grand succès de Cover Girl en 1944, Harry Cohn de la Columbia voulait refaire un film avec le tandem formé par son nouveau sex symbol, Rita Hayworth, et Gene Kelly. Dans ce but, Harry Cohn avait acheté les droits de la comédie musicale à succès Pal Joey où Gene Kelly avait tenu la vedette en 1941-42. Gene Kelly était sous contrat à la MGM et, du fait de la somme exorbitante que la MGM demandait pour prêter Gene Kelly une seconde fois, le projet fut abandonné. Il ne refit surface que treize ans plus tard.

8 avril 2013

Une vie (1958) de Alexandre Astruc

Une vieDans la seconde moitié du XIXe siècle, Jeanne vit avec ses parents dans une grande maison en Normandie. Elle fait la connaissance de Julien, revenu d’un long séjour à Paris, taciturne et un peu bourru. Elle l’épouse mais le bonheur qui suit ne sera que de courte durée… Adaptation de la première partie du roman de Guy de Maupassant Une vie, le film d’Alexandre Astruc ne parvient pas à en restituer toute la sensibilité. L’ensemble est très froid, le jeu des acteurs très rigide, la voix off ajoutant encore un degré à la distanciation. Le film peine à émouvoir. Il nous reste à profiter de la splendide photographie de Claude Renoir (neveu de Jean Renoir) avec une superbe utilisation de la couleur (Eastmancolor) qui restitue toute la beauté de Maria Schell et des paysages du nord-Cotentin.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Maria Schell, Christian Marquand, Pascale Petit
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7 avril 2013

Mother (2009) de Bong Joon-ho

Titre original : « Madeo »

MadeoEn Corée, une mère vit seule avec son fils, un garçon de 25 ans environ un peu attardé. Ce dernier se retrouve accusé du meurtre d’une jeune fille. La mère remue ciel et terre pour innocenter son fils, faisant face à l’apathie de la police qui veut classer rapidement l’affaire et à la vénalité d’un avocat bien peu motivé. Elle se met elle-même à la recherche du meurtrier… Mother est un film qui mêle habilement plusieurs genres : la chronique sociale, le policier, le mélodrame familial et même, par moments, la comédie. Il est centré autour du personnage de cette mère très possessive et prête à tout pour sauver son fils. Bong Joon-ho parvient la rendre attachante, sans bien entendu nous faire totalement adhérer à sa conduite. C’est un personnage complexe, une femme à la fois forte et fragile, d’une grande énergie, parfaitement personnifiée par l’actrice Kim Hye-ja. Mother est un film particulièrement riche et marquant.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Kim Hye-ja, Won Bin, Jin Ku, Yun Je-mun, Jun Mi-sun
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6 avril 2013

Circus Today (1926) de Lloyd Bacon et Del Lord

Billy BevanGus et Slim travaillent dans un cirque. Le directeur force Gus à remplacer au pied levé un voltigeur. Il finit par s’enfuir à toute allure avec une charrette qui transporte la cage des lions. Lorsque l’attelage fait une sortie de route, la cage se brise et les lions s’échappent… Circus Today est une production Mack Sennett qui met en vedette Billy Bevan, acteur comique d’origine australienne. Mack Sennett l’a découvert et l’a fait tourner dans de nombreux courts métrages de 1919 à 1929. L’acteur a eu ensuite une longue carrière de petits rôles. L’humour est ici tout à fait dans le style de Sennett. Le film enchaîne un maximum de gags toujours assez simples, pas toujours très travaillés et sans prendre le temps de bien les amener. Le jeu du lion est assez étonnant, la frayeur de l’actrice Madeline Hurlock lorsqu’il se couche sur elle n’est visiblement pas entièrement feinte ! (Muet, 20 min)
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Billy Bevan, Andy Clyde
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Anecdote :
Circus TodayLe lion de Circus Today est le même lion qui apparaitra dans The Circus de Chaplin. Il s’agit d’un lion nommé Numa fourni par Charles et Muriel Gay. Ces deux français qui avaient ouvert en 1914 un petit parc d’attraction à Los Angeles, Gay’s Lion Farm, fournirent des animaux pour de nombreux films. Notons que ce lion s’appelait Numa comme le lion dans les livres de Tarzan. [Détails fournis par Anthony Balducci dans son livre The Funny Parts (McFarland, 2012) ]

5 avril 2013

Les Infidèles (2012) de Jean Dujardin & 7 réalisateurs

Les infidèlesSur une idée de départ de Jean Dujardin et Gilles Lellouche, Les Infidèles est composé d’une petite dizaine de sketches ayant tous pour personnages principaux deux quadras immatures et dragueurs. De façon surprenante pour une comédie, le ton général n’est pas si enjoué que cela, certaines histoires étant même assez déprimantes. Nous sommes donc loin des films à sketches italiens qui étaient, eux, si réjouissants. Les histoires sont assez prévisibles et manquent souvent d’originalité, le meilleur sketch, et le plus amusant, étant à mes yeux celui de la réunion des « Infidèles Anonymes » où Sandrine Kiberlain tente de mener une thérapie de groupe. L’ensemble donne l’impression d’avoir été écrit à la hâte. Le marketing d’un tel film est facile…
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Sandrine Kiberlain, Alexandra Lamy, Manu Payet
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Les sketches :
Le Prologue réalisé par Fred Cavayé
Bernard réalisé par Alexandre Courtes
La Bonne Conscience réalisé par Michel Hazanavicius
Lolita réalisé par Éric Lartigau
Thibault réalisé par Alexandre Courtes
La Question réalisé par Emmanuelle Bercot
Simon réalisé par Alexandre Courtes
Les Infidèles Anonymes réalisé par Alexandre Courtes
Las Vegas réalisé par Jean Dujardin et Gilles Lellouche

4 avril 2013

Radio Days (1987) de Woody Allen

Radio DaysAu tout début des années quarante, la radio tient une grande place dans la vie de la famille du petit Joe … Woody Allen a puisé dans ses souvenirs personnels (1) et les a extrapolés quelque peu pour former ce Radio Days qui évoque, avec une nostalgie évidente, l’âge d’or de la radio. Le film ne raconte pas une histoire à proprement parler, c’est plutôt une succession d’anecdotes habilement ordonnées (2), avec des retours sur certains personnages. Le film est toutefois centré sur cette famille haute en couleur de Rockaway Beach (près de Brooklyn), famille qui présente certaines similitudes avec celle du cinéaste. Il met bien en relief le contraste entre un certain idéal de vie distillé par la radio et la vie réelle des auditeurs, la radio apportant une bonne part de rêve et d’évasion. Woody Allen place bien entendu beaucoup d’humour dans toutes ces scènes et utilise très largement la musique (3). Radio Days est un petit délice.
Elle: 5 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Dianne Wiest, Mia Farrow, Seth Green, Julie Kavner
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Remarque :
Le tournage de Radio Days a fait l’objet d’un livre étonnant de Thierry de Navacelle qui l’a suivi jour après jour, pendant plusieurs mois. Il nous le raconte avec grande précision, rapportant heure après heure tout ce qui se passe sur le plateau. Même le nombre de prises est indiqué. C’est un document assez unique car il nous permet d’assister au travail d’un grand metteur en scène. Ce livre de quelque 400 pages n’est hélas plus édité aujourd’hui mais on peut le trouver facilement en occasion : Woody Allen Action ! par Thierry de Navacelle (Editions Sylvie Messinger, 1987) ou en édition originale : Woody Allen on location (William Morrow ed., 1987).

(1) Etant né en 1935, Woody Allen avait presque 7 ans au moment de Pearl Harbour, ce qui est assez proche de l’âge supposé de Joe, le petit garçon de Radio Days (l’acteur Seth Green avait 11 ans au moment du tournage). Woody Allen était toutefois trop jeune pour avoir écouté La Guerre des Mondes de Welles (diffusé le 30 octobre 1938). L’autre évènement majeur hors période est le fait divers de la petite fille tombée dans un puits qui s’inspire de l’accident de Kathy Fiscus qui a ému l’Amérique toute entière en 1949 (à une époque où la télévision commençait à émerger).

(2) Sur ce plan de l’absence de fil narratif suivi et de la juxtaposition d’anecdotes, on peut rapprocher Radio Days de l’Amarcord de Fellini.

(3) A noter que, peu avant la fin du film, c’est réellement Diane Keaton qui chante le très beau You’d Be So Nice to Come Home To de Cole Porter.

3 avril 2013

1941 (1979) de Steven Spielberg

1941Quelques jours après l’attaque japonaise sur Pearl Harbour, l’Amérique craint une attaque surprise de sous-marins japonais visant cette fois directement le sol des Etats Unis. A Los Angeles, la mise en place d’une surveillance des côtes et les préparatifs de défense tourne à l’hystérie collective parmi la population et les militaires ne sont pas en reste… Robert Zemeckis et Bob Gale (futurs auteurs de la série Retour vers le futur) sont partis de faits réels pour créer un film totalement délirant. L’histoire de 1941 assemble un très grand nombre de personnages, tous plus loufoques les uns que les autres, formant un ensemble qui semble partir dans tous les sens et qui exprime parfaitement la confusion et l’hystérie du moment. La linéarité et la cohérence n’ont pas lieu d’être, le seul objectif à atteindre étant visiblement l’humour, un humour débridé, appuyé et irrespectueux. Le film comporte de nombreuses scènes d’anthologie. Le patriotisme et l’armée sont particulièrement malmenés (1) et on peut penser que la mauvaise cote du film auprès du public est en partie dû à cet irrespect. Steven Spielberg a réussi à assembler un beau plateau d’acteurs, certains comme John Belushi ayant été un peu difficiles à contrôler, mais l’ensemble reste parfaitement maitrisé avec une mise en scène assez spectaculaire. 1941 est un film assez unique, l’un des plus loufoques et des plus irrespectueux qui soient sortis d’Hollywood.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Dan Aykroyd, Ned Beatty, John Belushi, Lorraine Gary, Murray Hamilton, Christopher Lee, Tim Matheson, Toshirô Mifune, Warren Oates, Robert Stack, Treat Williams, Nancy Allen, John Candy
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Remarques :
* La durée du film 1941 est de 146 minutes mais Columbia et Universal réduisirent sa longueur de la version commerciale à 118 minutes. C’est la version longue qui a été vue ici.
* Bien que souvent présenté ainsi, 1941 ne fut pas à proprement parler un échec commercial : l’exploitation a couvert très largement les frais. Mais ce ne fut pas un succès comparable aux autres films de Spielberg et surtout, 1941 est un film profondément malaimé.

(1) Pressenti pour le rôle du général, John Wayne aurait non seulement refusé mais aussi tenté de convaincre Spielberg d’abandonner le projet qu’il jugeait antipatriotique. Charlton Heston aurait refusé le rôle pour les mêmes raisons.