27 mai 2014

Mafioso (1962) de Alberto Lattuada

MafiosoAntonio, qui vit et travaille à Milan dans le nord de l’Italie, se fait une fête de profiter de ses vacances pour montrer à sa femme son village natal de Sicile et ses parents. Il y revoit tous ses anciens amis et aussi le respecté Don Vincenzo… Tourné en 1962, en plein âge d’or du cinéma italien, Mafioso est un film assez étonnant par son mélange de peinture sociale et d’intrigue policière. Le scénario est l’oeuvre de quatre scénaristes, dont le fameux tandem Agenore Incrocci / Furio Scarpelli et Marco Ferreri. Le film dresse un portrait haut en couleur de la Sicile, proche de la satire sociale, oscillant entre humour (exubérance des rapports humains, pittoresque qui confine parfois au ridicule) et un certain réalisme (nous sommes en effet loin de la révolution industrielle qui fait la richesse du nord de l’Italie). La bienveillance montre ses limites quand il s’agit de montrer la rigidité des règles sociales et surtout la main mise de la Mafia : la façon dont elle parvient à faire exécuter ses basses besognes par n’importe qui est particulièrement bien en relief, ce qui fait de Mafioso l’un des premiers films à montrer, de l’intérieur, le fonctionnement de cette organisation criminelle. Ce mélange de comédie et de tragique, si caractéristique au cinéma italien, trouve ici l’un de ses plus belles illustrations. La réalisation d’Alberto Lattuada est assez simple, le plus souvent en plan large. Le film doit beaucoup à Alberto Sordi, présent dans pratiquement toutes les scènes ; il excelle dans les différents registres.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Alberto Sordi, Norma Bengell, Gabriella Conti, Ugo Attanasio
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25 mai 2014

Au bout du conte (2013) de Agnès Jaoui

Au bout du conteLaura est une jeune fille qui veut croire au Prince Charmant. Quand elle voit apparaître Sandro dans une soirée de façon similaire à l’un de ses rêves, elle ne doute pas un instant avoir trouvé le grand Amour… Ecrit par Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, Au bout du conte est une amusante comédie. Toutefois, on peut se demander s’ils n’auraient pas tenté de mettre trop de choses dans un même film : il y est question d’amour donc, mais aussi et surtout de croyances (sous toutes ses formes : contes, idéalisation, voyance, religion), de l’acceptation de l’infidélité, des enfants, de l’amitié, de la recherche du bonheur… Certes, on pourra rétorquer que tout cela compose la vie, tout simplement, mais cette profusion de thèmes donne aussi une légère impression de fatras. C’est d’autant plus dommage que la qualité de l’écriture du couple Bacri/Jaoui est toujours là, avec une indéniable justesse de trait et des traits d’humour du meilleur effet. Le son des dialogues n’est pas toujours optimal, défaut aggravé par le niveau élevé de mixage de la musique, au demeurant excellente : elle est signée par Fernando Fiszbein.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Agathe Bonitzer, Agnès Jaoui, Arthur Dupont, Jean-Pierre Bacri, Benjamin Biolay
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24 mai 2014

Oslo, 31 août (2011) de Joachim Trier

Titre original : « Oslo, 31. august »

Oslo, 31 aoûtEn ce dernier jour d’été à Oslo, Anders est en fin de cure de désintoxication. On l’autorise à aller passer une journée en ville. Il ne sait encore quel sens donner à sa vie : reprendre son ancienne activité de journaliste où il était assez brillant, retrouver ses anciens amis et petites amies, renouer avec sa famille ? … Cinquante ans après Louis Malle, le norvégien Joachim Trier adapte une nouvelle fois à l’écran le roman de Pierre Drieu la Rochelle Le Feu follet. Il parvient à le moderniser de façon étonnante et lui donne une dimension encore plus grande. Alors que chez Louis Malle, Maurice Ronet était surtout dépressif, le personnage d’Anders est ici très lucide mais, à l’heure où il peut, ou plutôt il doit, remettre toutes les pendules à zéro, il s’interroge sur le sens de l’existence, du moins de son existence. Sur une journée entière, il va être confronté à plusieurs situations susceptibles de lui apporter des réponses. Ce questionnement assez large donne une dimension philosophique au film, ce qui lui enlève au passage toute noirceur. Si on veut bien le voir ainsi, Oslo, 31 août n’est en rien déprimant. Le personnage d’Anders est certes dépressif mais reste capable d’analyse, son tort étant, entre autres, d’analyser trop froidement (d’où son constat final). Le film de Joachim Trier n’est pas sans défaut, avec quelques longueurs (notamment dans la scène d’anniversaire et dans la boite de nuit), mais comporte aussi de belles trouvailles comme celle où Anders, seul à la terrasse d’un café, écoute les conversations des tables qui l’entourent, un kaléidoscope d’exemples de sens de vie. Oslo, 31 août a l’avantage de faire partie de ces trop rares films qui portent en eux une réflexion que l’on se surprend à prolonger une fois la projection terminée.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Anders Danielsen Lie
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23 mai 2014

Duel au soleil (1946) de King Vidor et William Dieterle

Titre original : « Duel in the Sun »

Duel au soleilAprès que son père ait tué sa mère par jalousie, la jeune et jolie Pearl, qui a une moitié de sang indien, est confiée à une lointaine cousine qui vit dans un immense ranch au Texas. Là, elle se trouve en présence des deux fils de la maison qui sont immédiatement très attirés par elle… David O. Selznick a écrit et produit Duel au soleil pour être un tremplin à la carrière de sa seconde femme, Jennifer Jones. Désireux d’aller plus loin qu’Autant en emporte le vent, il a délibérément exagéré les sentiments, élargi les espaces et surtout exacerbé les passions. Le personnage de Jennifer Jones est fortement érotisé (tout en restant bien entendu dans le registre « tous publics », le film a fait scandale juste ce qu’il faut) et le manichéisme est poussé à l’extrême. Duel au soleil est surtout un film de Selznick qui est d’ailleurs si présent sur le tournage que King Vidor finit par jeter l’éponge. William Dieterle prendra sa place. Si l’on ajoute les réalisateurs de seconde équipe et les conseillers, pas moins de sept réalisateurs ont travaillé sur le film. Le budget, pourtant colossal, fut largement dépassé et le film devint ainsi le cher jamais réalisé. Côté acteurs, Selznick avait mis toutes les chances de son côté en choisissant deux acteurs très aimés du public, Gregory Peck et Joseph Cotten, auxquels il adjoint deux grandes figures du cinéma : Lionel Barrymore et Lillian Gish. Avec tant de calculs, d’exagérations de moyens et de dramatisation, on peut s’attendre à un résultat hétérogène et artificiel. Il n’en est rien. Le film n’est certes pas sans défaut, sans outrance, il manque parfois de liant mais Duel au soleil reste un grand drame de la passion destructrice et un spectacle magnifique. Il dépasse le cadre du genre western. Le succès populaire fut immense.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jennifer Jones, Joseph Cotten, Gregory Peck, Lionel Barrymore, Herbert Marshall, Lillian Gish, Walter Huston, Charles Bickford
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Remarques :
* Parts estimées de réalisation directe par chaque réalisateur :
Réalisateur principal 1 King Vidor : 45%,
Réalisateur principal 2 William Dieterle : 25%,
Seconde équipe Otto Brewer : 20%,
Conseiller pour la couleur Josef von Sternberg : quelques scènes additionnelles 3%
Conseiller et production designer William Cameron Menzies : quelques scènes
Sidney Franklin : ? (seconde équipe ?)
Producteur David O. Selznick : quelques scènes.
Appelée à trancher, la commission d’arbitrage de la Screen Directors Guild décida que seul King Vidor serait mentionné au générique.

* Scènes marquantes :
– L’incroyable scène qui ouvre le film, la danse de la mère de Pearl dans le bar, est de William Dieterle.
– L’étonnante scène où « Le Sénateur » rassemble tous ses cowboys a été tournée par la seconde équipe, donc par Otto Brewer.
– La scène finale, dans sa forme définitive, est l’oeuvre d’au moins trois ou quatre des réalisateurs.

* La voix du narrateur est celle d’Orson Welles

* Le film a été surnommé « Lust in the Dust » (luxure et poussière).

(1) Dans le livre sur les mémos de David O. Selznick, on peut lire le courrier que le producteur a envoyé à King Vidor pour tenter de le faire revenir, jouant beaucoup sur le thème « on ne va pas casser ainsi une amitié de vingt ans ». King Vidor est cependant resté ferme sur sa décision. Dans un autre mémo à un agent, il raconte l’altercation (une scène d’extérieurs à Lasky Mesa non finie à temps parce que Vidor désirait changer l’emplacement de la caméra) qui est visiblement la goutte d’eau qui a fait déborder le vase (ce sont même les termes employés par Selznick). De son côté, King Vidor parle très peu du film dans autobiographie, disant simplement qu’il s’agit surtout d’un film de David O. Selznick.

22 mai 2014

Lincoln (2012) de Steven Spielberg

LincolnAbraham Lincoln est l’homme politique le plus admiré outre-Atlantique, il est un modèle, une inspiration pour le plus grand nombre (tous bords confondus, nous n’avons pas vraiment d’équivalent en France) car il correspond à l’idée d’une certaine grandeur de valeurs morales appliquée à une nation. Très peu de réalisateurs se sont toutefois risqués à mettre en scène sa biographie. Steven Spielberg a choisi de se concentrer sur la fin de sa vie et plus particulièrement sur le mois de janvier 1865 où Lincoln a bataillé pour faire voter par la Chambre des Représentants le XIIIe amendement, celui qui abolit l’esclavage. Il livre un film inspiré avec une interprétation impressionnante de Daniel Day-Lewis. Tommy Lee Jones est, lui aussi, assez remarquable. Certes, les tractations pour s’assurer du vote des représentants peuvent paraître un peu longues mais c’est le personnage de Lincoln qui est ici intéressant, Spielberg parvenant à restituer toute la stature de l’homme politique visionnaire.
Elle: 2 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Daniel Day-Lewis, Sally Field, David Strathairn, Tommy Lee Jones
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Principales biographies d’Abraham Lincoln au cinéma :
Abraham Lincoln (1930) de David Wark Griffith avec Walter Huston
Vers sa destinée (Young Mr. Lincoln, 1939) de John Ford avec Henry Fonda
Abraham Lincoln (1940) de John Cromwell avec Raymond Massey

21 mai 2014

Livre : Musidora, la première vamp

par Hélène Tierchant (Télémaque, 2014)

La Vie tumultueuse des producteurs de Yonnick Flot Pour l’amateur de cinéma, Musidora est un nom magique, mélange de mystère et de séduction. Avec son personnage en collant noir qui passait par les toits pour pénétrer dans des appartements et commettre ses méfaits, Musidora a enflammé les imaginations. Elle est devenue la première vamp du cinéma français, créant ainsi un mythe qui dure encore aujourd’hui. Hélène Tierchant nous raconte avec talent l’histoire de cette femme libre, amie de Colette et de Pierre Louÿs, admirée par Breton et Aragon, adulée et désirée. Son récit nous fait revivre le tournage de la série de Louis Feuillade qui l’a propulsée au premier plan, mais permet aussi de découvrir bien d’autres aspects du parcours de l’actrice : ses autres films, ses réalisations et son action aux côtés d’Henri Langlois à la Cinémathèque Française à partir de 1944. Bien documenté, riche en anecdotes, ce livre est passionnant à lire.
Voir plus de détails sur ce livre…

Lire aussi sur ce blog :
Les Vampires, série de films de Louis Feuillade (1915)
Irma Vep, film d’Olivier Assayas (1996)

20 mai 2014

La femme que j’ai le plus aimée (1942) de Robert Vernay

La femme que j'ai le plus aiméeUn jeune homme vient de voir la femme qu’il aime le quitter. Il rentre chez lui avec l’intention de se suicider. Mais c’est le jour où son oncle organise un repas avec ses cinq meilleurs amis, tous célibataires. Comprenant sa détresse, ils lui racontent tour à tour qu’eux aussi ont envisagé d’en finir avec la vie le jour où ils ont perdu la femme qu’ils ont le plus aimée… Réalisé sous l’Occupation (pour Regina Films), cette comédie légère tout à la glorification du célibat est composée de cinq sketches sur le thème de l’amour déçu. Ecrites par Yves Mirande, les histoires sont un peu trop prévisibles. A aucun moment, le film ne s’envole ; il comporte bien quelques bons dialogues mais ils sont un peu trop rares. Le film à sketches est l’occasion de réunir de nombreux acteurs connus sur un même plateau et c’est ici le cas, avec les limites des disponibilités sous l’Occupation.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Arletty, Mireille Balin, Lucien Baroux, René Lefèvre, André Luguet, Noël-Noël, Raymond Rouleau, Jean Tissier, Michèle Alfa, Simone Berriau, Renée Devillers
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Détail des 5 histoires :
1. La première histoire (le chirurgien et la chanteuse) met Arletty et Noël-Noël face à face sans qu’il y ait de réelle alchimie entre les deux acteurs (notons qu’à l’instar de son personnage, Arletty n’a jamais voulu, dans la vie réelle, se laisser emprisonner par le mariage).
2. La seconde (l’industriel et la dactylo) voit une belle prestation de Raymond Lefèvre face à Renée Devillers et Charles Granval ; ce sketch est finalement terriblement noir dans son propos.
3. La troisième (la sculptrice et l’avocat) voit Michèle Alfa et André Luguet dans une histoire plutôt fade.
4. La quatrième est un triangle amoureux : Raymond Rouleau et Jean Tissier sont tous deux amoureux de Mireille Balin. L’idée de base est la plus originale du lot, bien développée mais trop terne dans son aboutissement.
5. Le cinquième sketch (le mort) est le plus amusant, avec Lucien Baroux et Simone Berriau (et Bernard Blier dans un petit rôle). Ce mort qui entend ce qu’on dit de lui est d’un humour assez jouissif. Il serait parfait avec une fin plus relevée.

19 mai 2014

Les pionniers de la Western Union (1941) de Fritz Lang

Titre original : « Western Union »

Les pionniers de la Western UnionPoursuivi par une bande de cavaliers, Vance Shaw vient en aide à un homme blessé, seul au milieu des montagnes désertiques. Quelques mois plus tard, alors qu’il vient d’être embauché comme convoyeur de troupeau, il découvre que son patron n’est autre que son blessé… Après le succès du Retour de Frank James, Fritz Lang enchaîne avec un second western, Les pionniers de la Western Union, qui nous fait revivre l’épopée de la pose de la première ligne télégraphique traversant les Etats Unis. Si le film se conforme aux codes du genre, il comporte indéniablement certains éléments propres à Fritz Lang, à commencer par le fait d’avoir un héros prisonnier de son destin. Et il y a bien entendu l’absence de happy end, avec une fin tragique, poignante même, un implacable constat d’échec. Ces éléments pourront sembler insuffisants pour considérer ce deuxième western de Fritz Lang comme une oeuvre très personnelle du réalisateur (il faudra attendre pour cela son troisième western, le merveilleux Rancho Notorious). A défaut de cela, Les pionniers de la Western Union reste un film plaisant à regarder.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Robert Young, Randolph Scott, Dean Jagger, Virginia Gilmore, John Carradine
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Remarque :
Certains éléments de comédie auraient été ajoutés au scénario par le producteur, Darryl F. Zanuck, avec l’assentiment de Fritz Lang.

18 mai 2014

Le retour de Frank James (1940) de Fritz Lang

Titre original : « The Return of Frank James »

Le retour de Frank JamesAlors qu’il s’était rangé pour vivre anonymement dans une petite ferme, Frank James se lance à la poursuite de Charlie et Bob Ford qui ont lâchement assassiné son frère Jesse James… Le retour de Frank James est la suite du film Jesse James (Le Brigand bien aimé) d’Henry King qui avait rencontré un franc succès l’année précédente. Fritz Lang n’est sans doute pas très à l’aise à l’idée de tourner un western mais il n’est guère en mesure de refuser après l’échec de You and Me (Casier judiciaire, 1938). Il dût même faire des concessions (1). Son western est indéniablement plutôt atypique, le réalisateur étant bien plus créatif dans les scènes assez sombres où il peut jouer avec les ombres et la lumière que sous le grand soleil. Ce sont ces scènes (le hold-up, le train, la grange finale) qui sont les plus remarquables. La présence d’une longue scène de procès est également inhabituelle pour un western. L’ensemble est toutefois un peu terne. Huit acteurs du film d’Henry King reprennent ici leur rôle dont Henry Fonda et Henry Hull. Le retour de Frank James est également le premier film de Gene Tierney, âgée de 19 ans, qui, à défaut de faire une prestation mémorable en jeune suffragette, montre d’indéniables qualités photogéniques.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Henry Fonda, Gene Tierney, Jackie Cooper, Henry Hull, John Carradine
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Remarques :
* La première scène est la reprise de la scène finale de Jesse James (Le Brigand bien aimé) d’Henry King.
* Le retour de Frank James est le premier film en couleurs de Fritz Lang.
* L’histoire s’écarte franchement de la réalité historique puisque Frank James ne s’est jamais lancé à la recherche des assassins de son frère.
* Le scénario prévoyait une histoire d’amour entre Frank James et la jeune journaliste mais Darryl F. Zanuck préféra retirer ces scènes par crainte d’un procès de la veuve de Frank James.

(1) Non seulement, il dut abandonner son légendaire monocle pour de simples lunettes mais surtout il dut présenter des excuses à Henry Fonda pour l’avoir traité quelque peu durement sur le tournage de You Only Live Once (1937) !

15 mai 2014

Le drame de Shanghaï (1938) de Georg Wilhelm Pabst

Le drame de ShanghaïA Shanghai, l’émigrée russe Kay est chanteuse dans une boite de nuit. Elle sous l’emprise d’une organisation politique secrète, le Serpent noir, aux activités criminelles. Kay a une fille qu’elle a placée dans un pensionnat de Hong Kong. Ayant achevé ses études, elle vient rejoindre sa mère qu’elle n’a pas vue depuis sept ans… Film français, Le drame de Shanghaï est adapté d’un roman d’Oscar Paul Gilbert. L’espionnage et l’exotisme étaient, en ces années trente, tous deux très en vogue. Hélas, l’atmosphère manque d’intensité et le film peine à convaincre. Le jeu des acteurs paraît bien rigide, surtout celui de Christiane Mardayn, actrice autrichienne dont la grande beauté lui donne néanmoins une belle présence à l’écran. Louis Jouvet ne semble pas bien à son aise (ce qui toutefois va bien avec son personnage qui est, lui-même, très mal à l’aise avec le rôle qu’il doit jouer). Le drame de Shanghaï a cependant pour lui les dialogues d’Henri Jeanson et quelques belles scènes, et même de très belles comme celle de la mort de xxx(1) dans la foule à la fin du film, une scène franchement inoubliable.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Christl Mardayn, Louis Jouvet, Raymond Rouleau, Elina Labourdette
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Remarque :
Dans les années trente, le grand réalisateur allemand Georg Wilhelm Pabst a réalisé plusieurs films en France et même un aux Etats-Unis. Ensuite, pendant la guerre, il est resté en Allemagne ce qui lui fut reproché.

(1) Ne comptez pas sur moi pour raconter les fins de films…