2 juin 2021

Quartet (1981) de James Ivory

Quartet1927. Dans le Paris des Années folles, Marya est une ex-petite choriste de music-hall née aux Antilles qui s’est mariée avec un polonais, trafiquant d’œuvres d’art. Lorsque ce dernier est arrêté, Marya se retrouve sans ressources. Elle accepte l’invitation d’une couple d’anglais, connu dans le milieu artistique de Montparnasse, de venir habiter chez eux…
Quartet est un franco-britannique réalisé par James Ivory qui s’inspire du roman Quatuor (titre original : Postures, 1928) de l’écrivaine britannique Jean Rhys. La pauvre héroïne de cette histoire tombe sous l’emprise psychologique d’un couple aisé qui trouve là un moyen de combler son vide existentiel et de masquer les infidélités de l’homme. La reconstitution de l’époque est picturalement très travaillée avec de beaux éclairages et une palette de couleur portée sur le bistre. En revanche, malgré tous les efforts d’Isabelle Adjani qui fait une belle prestation, on peine à s’intéresser à l’histoire. Les personnages paraissent très lointains, nous restons spectateurs sans éprouver la moindre émotion. La retenue dont James Ivory fait toujours preuve n’était sans doute pas de mise ici.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Isabelle Adjani, Anthony Higgins, Maggie Smith, Alan Bates
Voir la fiche du film et la filmographie de James Ivory sur le site IMDB.

Voir les autres films de James Ivory chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur James Ivory

Quartet Alan Bates, Maggie Smith (de dos), Isabelle Adjani et Anthony Higgins dans Quartet de James Ivory.

Ne pas confondre avec :
Quartet de Dustin Hoffman (2012) où Maggie Smith tient le rôle principal !

6 janvier 2015

Love (1969) de Ken Russell

Titre original : « Women in Love »

LoveDans une petite ville minière anglaise de 1920, deux soeurs nouent une relation avec deux amis, l’un est un inspecteur d’école à l’esprit libertaire, l’autre est le propriétaire d’une mine à l’esprit conservateur… Women in Love est le troisième film de Ken Russell. Le cinéaste anglais réalise une belle adaptation du roman de D.H. Lawrence en nous offrant ce subtil entrelacs d’esthétisme, de sexualité et de philosophie. C’est principalement une réflexion sur l’amour ; les quatre personnages principaux en ont une conception très différente : coté hommes, l’un ne désire aimer que par convention sociale, constatant l’absence d’alternative, l’autre ne veut se conformer à un modèle et se limiter à une simple relation (l’homosexualité, plus que latente, culmine dans une célèbre scène de combat des deux hommes nus, superbement éclairée et photographiée) ; côté femmes, si l’une n’aspire qu’à une relation amoureuse très traditionnelle et exclusive, l’autre recherche une relation plus riche et intellectuellement stimulante. Cette palette de caractères permet d’explorer les différentes formes de l’amour, ses limitations, son caractère souvent exclusif, avec en toile de fond le monde en pleine évolution des années folles, évolution présente autant sur le plan social que sur le plan des idées. Le propos est finalement très riche et Ken Russell le met en scène avec verve et flamboyance, avec un parti-pris esthétique bien inspiré, même si certaines scènes peuvent paraître un peu étirées.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Alan Bates, Oliver Reed, Glenda Jackson, Jennie Linden, Eleanor Bron
Voir la fiche du film et la filmographie de Ken Russell sur le site IMDB.

Voir les livres sur Ken Russell

Remarques :
* D.H. Lawrence a écrit Women in Love en 1920.
* Glenda Jackson a reçu un Oscar en 1971 pour son interprétation.

Women in Love (1969) de Ken Russell
Glenda Jackson et Oliver Reed dans Women in Love (1969) de Ken Russell

16 novembre 2011

Le messager (1970) de Joseph Losey

Titre original : « The go-between »

Le messagerLe jeune Leo, 12 ans, est invité pour l’été dans la vaste propriété des parents de son camarade de collège. Il est tout de suite attiré par Marian. La jeune femme va l’utiliser comme messager secret pour échanger des lettres avec l’un des fermiers du domaine… Le messager est adapté d’un roman de L.P. Hartley par Harold Pinter qui avait déjà collaboré avec Losey pour les très beaux The Servant en 1963 et Accident en 1967. On peut trouver de nombreux thèmes dans ce film, notamment celui, cher à Losey, des rapports de classe.  Nous sommes en 1900, dans la très haute bourgeoise victorienne anglaise, une société empreinte de règles sociales assez strictes. Un autre thème est celui de la confrontation du monde de l’enfance avec celui des adultes. C’est donc un double choc qui ne pouvait que laisser des traces durables chez les protagonistes. La fin est même terriblement pessimiste. Néanmoins, Joseph Losey filme cela avec une délicatesse infinie, s’attardant sur la beauté des paysages, nous faisant partager l’oisiveté de ses personnages. La photographie et les éclairages sont superbes. Plus que jamais, le cinéma de Losey semble drapé d’une beauté naturelle qui nous enveloppe et nous ravit. Seul regret à mes yeux (ou plutôt à mes oreilles), la musique de Michel Legrand que je trouve tonitruante et trop présente (opinion hautement subjective). Palme d’Or au festival de Cannes 1971, Le messager était, est et restera toujours un très beau film.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Julie Christie, Alan Bates, Dominic Guard, Margaret Leighton, Michael Redgrave, Michael Gough, Edward Fox
Voir la fiche du film et la filmographie de Joseph Losey sur le site IMDB.

Voir les autres films de Joseph Losey chroniqués sur ce blog…