15 novembre 2016

La Source de feu (1935) de Irving Pichel et Lansing C. Holden

Titre original : « She »

La Source de feuLeo Vincey apprend de son oncle mourant l’existence d’un lointain ancêtre qui portait le même nom que lui et auquel il ressemble fortement. Cet ancêtre a disparu lors d’une expédition pour trouver la source d’une flamme qui procure la vie éternelle. Il décide alors de reprendre cette quête vieille de 500 ans… She, le fascinant roman de H. Rider Haggard, a tout pour attirer les producteurs de cinéma. Auréolé de son succès avec King Kong, Merian C. Cooper paraissait le producteur idéal pour adapter cette histoire qui mêle fantastique et paganisme et le budget alloué fut important. Hélas, l’adaptation de She à l’écran se révèle plutôt décevante. Le manque de présence des acteurs est indéniablement l’une des raisons. Le film aurait sans doute été tout autre avec Greta Garbo que Merian C. Cooper voulait (mais la MGM a refusé de la prêter) et Randolph Scott, l’éternel cow-boy, est un peu terne. Mais la principale raison est certainement la difficulté à recréer tout le mystère du roman dont le charme repose beaucoup sur sa capacité à faire travailler notre imagination. Il nous reste tout de même les décors grandioses, le côté civilisation perdue est visiblement d’inspiration égyptienne, et les effets spéciaux telle cette impressionnante avalanche de glace (est-ce pour cette raison que l’intrigue a été déplacée d’Afrique en zone arctique ?) Le film n’eut pas le succès escompté à sa sortie. Il apparaît être toutefois la meilleure adaptation connue du roman.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Helen Gahagan, Randolph Scott, Helen Mack, Nigel Bruce
Voir la fiche du film et la filmographie de Irving Pichel sur le site IMDB.

Voir les autres films de Irving Pichel chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Le film a été considéré comme perdu dans un incendie à la RKO dans les années cinquante. Si on peut le voir aujourd’hui, c’est grâce à Buster Keaton qui en avait une copie dans son garage.
* She sera l’unique film d’Helen Gahagan. L’ancienne chanteuse de Broadway entrera en politique dans les années quarante et siègera au Congrès de 1945 à 1951 (Parti démocrate).

Helen Gahagan dans She* She sera l’unique long métrage réalisé par Lansing C. Holden que Cooper avait connu pendant la guerre, tous deux étant pilote d’avion.
* She devait être initialement tourné en couleurs et costumes et décors furent prévus en ce sens. Juste avant le tournage, les patrons de la RKO ont décidé qu’il serait tourné en noir et blanc pour réduire le budget.
* Le film a été récemment colorié.
* Le costume de la reine Ayesha (à droite) lors de la scène du jugement a indéniablement inspiré les dessinateurs des studios Walt Disney pour la reine sorcière de Blanche Neige et les Sept Nains.
* Les superbes décors sont l’oeuvre de Van Nest Polglase, directeur artistique et décorateur qui aura une belle et longue carrière : il travaillera pour Welles (Citizen Kane), Hitchcock, etc. A la tête du Art Department de la RKO, il participera à de très nombreux projets (env. 350 films entre 1933 et 1956 d’après IMDB).

She
Helen Gahagan et Randolph Scott dans She, La Source de feu de Lansing C. Holden et Irving Pichel.

She
(figurant), Julius Adler, (figurant), Helen Mack et Nigel Bruce dans She, La Source de feu de Lansing C. Holden et Irving Pichel.

Adaptations du roman de H. Rider Haggard :
**** Muet (perdus pour la plupart) :
La Danse du feu de Georges Méliès (1899) avec Jeanne D’Alcy (1 mn)
She de Edwin S. Porter (1908) avec Florence Auer
She de George Nichols (1911) avec Marguerite Snow
She de William Barker (UK, 1916) avec Alice Delysia
She de Kenean Buel (1917) avec Valeska Suratt
She de Leander De Cordova et G.B. Samuelson (1925) avec Betty Blythe
**** Parlant :
La Source de feu (She) de Lansing C. Holden et Irving Pichel (1935) avec Helen Gahagan
La Déesse de feu (She) de Robert Day (1966) avec Ursula Andress
La déesse des sables (The Vengeance of She) de Cliff Owen (1968) avec Olga Schoberová
She de Avi Nesher (Italie, 1984) avec Sandahl Bergman
She de Timothy Bond (2001) avec Ophélie Winter.

14 novembre 2016

Livre : Les Archives des films Walt Disney

Les Films d’animation : 1921-1968
Sous la direction de Daniel Kothenschulte – Editions Taschen 2016 – relié 620 pages – 150 €

Les Archives des films Walt Disney

Si le livre The Walt Disney Film Archives de Taschen impressionne, ce n’est pas uniquement à cause ses imposantes dimensions (41 x 30 cm, plus de 6 kg sur la balance), c’est aussi et surtout par la somme de documents inédits qu’il rassemble. Il nous retrace, film après films, toute l’histoire du studio d’animation, depuis les timides débuts à l’époque du muet jusqu’au Livre de Jungle en 1967, couvrant ainsi toute la période du vivant de son créateur. Et même les films les plus rares y figurent.

La création de chaque film nous est racontée sur 20 à 30 pages, avec une abondante illustration issue des archives du studio et de plusieurs collections privées : story-boards et croquis narratifs, planches de celluloïds, études et dessins préparatoires, des superbes pastels et bien entendu des photos des dessinateurs en plein travail. L’immersion est encore plus totale avec les extraits des conférences de rédaction qui nous permettent d’assister aux débats internes à l’équipe.

La qualité d’impression est irréprochable. Il y a de nombreuses reproductions pleine-page ce qui, à ces grandes dimensions, est source d’émerveillement sans cesse renouvelé. Le livre est en anglais mais il est livré avec un livret séparé (112 pages) de traductions en français, ce qui sera indéniablement moins pratique pour beaucoup de lecteurs mais la richesse de la documentation rassemblée compense largement cet inconvénient. Nul doute que nous avons là le livre ultime sur les Studios Walt Disney.
Note : 5 étoiles

>> Le livre sur le site internet de Taschen

>> Fiche du livre sur livres-cinema.info

Remarque :
Si vous commandez ce livre, faites bien attention à l’ISBN
ISBN 978-3-8365-5291-2 = Édition: Anglais (sans livret de traduction)
ISBN 978-3-8365-5290-5 = Edition: Anglais + livret de traductions en français
ISBN 978-3-8365-5289-9 = Edition: Anglais + livret de traductions en allemand
ISBN 978-3-8365-6365-9 = Édition: Anglais + livret de traductions en espagnol

Les archives des films Walt Disney

Les archives des films Walt Disney

Autres livres (dans le domaine du cinéma) de la série « Archives » de Taschen :
The Charlie Chaplin Archives
Stanley Kubrick Archives
The Ingmar Bergman Archives
The James Bond Archives
Les Archives Pedro Almodovar (épuisé)

Les archives des films Walt Disney

13 novembre 2016

Invisible Stripes (1939) de Lloyd Bacon

Invisible StripesCliff (George Raft) est libéré sur parole de la prison de Sing Sing pour bonne conduite. Il retrouve sa famille et a l’intention de s’amender. Son ami Cliff (Humphrey Bogart), libéré le même jour parce qu’il a purgé sa peine, retourne tout droit dans le monde du crime… Inédit en France, Invisible Stripes est un de ces purs produits de la Warner des années trente. Parmi les films de gangsters sous influence du Code Hays, il se distingue par un propos humaniste : la réinsertion sociale d’un ex-prisonnier est montrée comme difficile, voire impossible (d’où le sens du titre : les rayures invisibles du costume de bagnard). C’est le propos de l’auteur du roman dont le film s’inspire, Lewis E. Lawes qui fut directeur de la prison de Sing Sing pendant 21 ans et qui sait donc de quoi il parle. George Raft est la star d’Invisible Stripes, Humphrey Bogart n’est qu’en quatrième position (et en petit) sur l’affiche. Raft est, comme assez souvent, un poil trop fade dans son jeu, il n’a pas l’énergie d’un Cagney, pas la présence d’un Bogart ni la prestance d’un Robinson. William Holden est ici très jeune, c’est son second film, il est à peine reconnaissable et son jeu semble parfois maladroit. Llyod Bacon ne trouve un bon rythme que dans les scènes d’action de la dernière demi-heure de film.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: George Raft, Jane Bryan, William Holden, Humphrey Bogart, Flora Robson
Voir la fiche du film et la filmographie de Lloyd Bacon sur le site IMDB.

Voir les autres films de Lloyd Bacon chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Humphrey Bogart

Invisible Stripes
Remarques :

* Flora Robson, qui joue la mère de George Raft, est en réalité plus jeune que lui… (ce qui est d’ailleurs assez visible malgré le maquillage).

* Dans une scène, on voit Humphrey Bogart sortir d’un cinéma où est projeté You Can’t get away with Murder. Ce film avec Humphrey Bogart est sorti quelques mois plus tôt ; c’est également une adaptation d’un roman de Lewis E. Lawes.

 

Invisible Stripes
Jane Bryan, William Holden, George Raft et Flora Robson dans Invisible Stripes de Lloyd Bacon.

12 novembre 2016

Lifeboat (1944) de Alfred Hitchcock

LifeboatUn navire américain sombre après avoir été attaqué par un sous-marin allemand. Une poignée de survivants se retrouvent dans une chaloupe de sauvetage. Ils recueillent un allemand, rescapé du sous-marin responsable de l’attaque… Comme on le sait, Alfred Hitchcock aime les challenges : faire un film entier dans un lieu aussi réduit qu’un canot de sauvetage était son idée. John Steinbeck lui a écrit la base de l’histoire qu’il a fait réécrire ensuite par plusieurs scénaristes. Le tournage, en studio dans un large réservoir, fut extrêmement éprouvant pour les acteurs. Hitchcock est resté très rigoureux : la caméra ne sort jamais du canot et il n’y a pas de musique. Réalisé en pleine Seconde Guerre mondiale, Lifeboat se démarque nettement des films de propagande qui ont généralement un ton triomphaliste. Le film fut très critiqué à sa sortie pour le fait qu’il montrait un allemand supérieur aux autres personnages. En fait, l’intention d’Hitchcock était d’alerter du danger que représentait un pays totalitaire, organisé et pragmatique, face à nos démocraties, divisées et indécises. Le message fut le plus souvent mal compris. Lifeboat fait partie des rares films d’Hitchcock qui perdirent de l’argent. Pourtant, il est bien unique en son genre.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tallulah Bankhead, William Bendix, Walter Slezak, Mary Anderson, John Hodiak, Henry Hull, Heather Angel, Hume Cronyn, Canada Lee
Voir la fiche du film et la filmographie de Alfred Hitchcock sur le site IMDB.

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Voir les livres sur Alfred Hitchcock

Lifeboat
(de g. à dr.) Canada Lee, John Hodiak, Henry Hull, Tallulah Bankhead, Hume Cronyn et Mary Anderson dans Lifeboat d’Alfred Hitchcock.

Remarques :
* Liste des scénaristes ayant travaillé sur le scénario (dans l’ordre) : John Steinbeck, Jo Swerling, Alma Reville, MacKinlay Kantor, Patricia Collinge, Albert Mannheimer, Marian Spitzer, Ben Hecht (ce dernier ayant retravaillé la fin).

* Plusieurs acteurs durent être soignés pour pneumonie, Tallulah Bankhead deux fois. Hume Cronyn a failli se noyer pendant une scène de tempête. Dans une autre scène, il eut les côtes fêlées.

* Autant Hitchcock appréciait Tallulah Bankhead, autant il n’aimait guère Mary Anderson. Un jour, alors que l’actrice demandait au réalisateur quel était son meilleur profil, Hitchcock répondit imperturbablement : « Ma chère, vous être assise dessus ! »

* Ne pouvant faire sa classique apparition en tant que passant, Alfred Hitchcock eut une idée brillante pour son cameo : il apparaît sur une feuille de journal trouvé flottant, dans une publicité pour un régime amaigrissant. A noter que le réalisateur était réellement en train de suivre un régime, s’étant fixé comme but de passer de 150 kg à 100 kg. Les photos seraient, dit-on, réelles. Certains spectateurs ont écrit au studio pour demander l’adresse de la société Reduco.

Lifeboat
Alfred Hitchcock apparaît pour son traditionnel cameo, dans Lifeboat (1944). C’est pratiquement devenu son cameo le plus célèbre… William Bendix lit le journal.

Lifeboat
Walter Slezak (le rescapé allemand) et Tallulah Bankhead dans Lifeboat d’Alfred Hitchcock.

Remake :
Lifepod (TV, 1993) de Ron Silver, transposé dans l’espace au 22e siècle.

11 novembre 2016

Le Châtiment (1939) de Lewis Seiler

Titre original : « You Can’t Get Away with Murder »

Le ChâtimentUn garçon de 19 ans est sous l’influence d’un petit gangster au grand désespoir de sa sœur ainée. Le garçon subtilise l’arme du fiancé de sa sœur, agent de sécurité, pour un cambriolage où le gangster abat le commerçant visé. A cause de l’arme, c’est le fiancé qui se retrouve accusé et sur le point d’être condamné à mort… Le Châtiment est un des ces films de gangsters qu’Humphrey Bogart enchainait dans les années trente. Ils se ressemblent beaucoup. La Warner laissait Humphrey Bogart porter le même costume à rayures film après film, ce qui renforce cette impression de déjà-vu. Le titre est explicite des intentions moralisatrices des producteurs : pas question de s’en tirer quand on commet un crime. Le scénario est adapté d’un livre de Lewis E. Lawes, qui a été directeur (plutôt humaniste) de la prison de Sing Sing pendant 21 ans. Bogart n’est pas franchement mémorable, il est même plutôt fade. Billy Halop, l’un des six Dead End Kids (révélés par le film Dead End) est plus convaincant. Le Châtiment est surtout un film de studio, un film qui n’a rien de vraiment remarquable.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Gale Page, Billy Halop, Henry Travers
Voir la fiche du film et la filmographie de Lewis Seiler sur le site IMDB.

Voir les autres films de Lewis Seiler chroniqués sur ce blog…

Le Châtiment
Harvey Stephens face à Humphrey Bogart dans Le Châtiment de Lewis Seiler.

Le Châtiment
Billy Halop, Humphrey Bogart et Harold Huber se retrouvent en prison dans Le Châtiment de Lewis Seiler.

10 novembre 2016

Documentaire : 120 ans d’inventions au cinéma (2016) de Stan Neumann

Pour faire écho à l’exposition La Machine cinéma : De Méliès à la 3D à la Cinémathèque française à Paris jusqu’au 29/01/2017, ce documentaire retrace les évolutions techniques qui ont marqué les 120 ans de l’Histoire du cinéma, des premiers projecteurs des frères Lumière jusqu’à l’avènement du cinéma numérique. Ce sont bien entendu les cinquante premières années qui sont les plus riches en inventions. Les fonctionnements sont décrits rapidement mais avec suffisamment de précision. Le rythme est assez vif, on ne voit pas les 55 minutes passer. Passionnant.

Voir le livre qui accompagne l’exposition :
La Machine cinéma : de Méliès à la 3D (2016) de Laurent Mannoni

Marion Davies
Marion Davies se filme elle-même avec une Bell & Howell (ca. 1925)

Laurent Mannoni
Laurent Mannoni nous vante les vertus de la caméra Technicolor trichrome dans 120 ans d’inventions au cinéma (2016) un documentaire de Stan Neumann.

9 novembre 2016

Star Trek III – À la recherche de Spock (1984) de Leonard Nimoy

Titre original : « Star Trek III: The Search for Spock »

Star trek III - À la recherche de SpockProfondément marqué par la disparition de Spock, le capitaine Kirk apprend dès son retour sur Terre que son cher vaisseau l’USS Enterprise va être démantelé. Il reçoit aussi la visite du père de Spock qui lui fait une demande assez étrange qui va le faire retourner sur Genesis… Star trek III – À la recherche de Spock est la suite immédiate de Star trek II – La colère de Khan. Leonard Nimoy avait posé ses conditions pour continuer à interpréter Spock : il désirait réaliser un des films. Etant mort à la fin du précédent volet, il a la possibilité de passer derrière la caméra. La Paramount a fini par se laisser convaincre. Dirigé par Nimoy, il n’est guère étonnant que le film soit bien dans l’esprit de la série. L’histoire est plutôt moins riche, elle fait la part belle aux usages et croyances des Vulcains tout en mettant en scène une belle passe d’armes entre l’Enterprise et les méchants Klingon. A noter que la recherche de Genesis par les Klingons a été vue comme une allégorie de la recherche à l’armement nucléaire effectuée par l’URSS. Les effets spéciaux sont de nouveau assurés par ILM et de nouvelles maquettes sont réalisées. Le film a connu un grand succès.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, Christopher Lloyd
Voir la fiche du film et la filmographie de Leonard Nimoy sur le site IMDB.

Star Trek 3
DeForest Kelley, James Doohan, William Shatner et George Takei dans Star trek III – À la recherche de Spock de Leonard Nimoy.

Star Trek 3
La station orbitale de  Star trek III – À la recherche de Spock mesure 8 kms de large. Elle serait donc largement visible à l’oeil nu depuis la surface. La maquette utilisée mesurait quant à elle 1,8 mètre.

Star Trek 3
Le vaisseau Klingon, Bird of Prey, fait ici sa première apparition. Il était à l’origine conçu pour être un vaisseau romulien dans la lignée de celui qui apparaît dans l’épisode Balance of Terror de la série originale (son nom et sa forme d’oiseau de proie évoque l’emblème de l’Empire Stellaire Romulien). Quand il fut décidé d’opter pour les Klingons comme antagonistes, le vaisseau était déjà construit et il fut gardé.

Star Trek 3
Enterprise vs Bird of Prey, voilà un face à face qui va mal se terminer : Star trek III – À la recherche de Spock de Leonard Nimoy.

8 novembre 2016

Star Trek II – La colère de Khan (1982) de Nicholas Meyer

Titre original : « Star Trek: The Wrath of Khan »

Star trek II - La colère de KhanÀ des années-lumière de la Terre, le vaisseau USS Reliant patrouille à la recherche d’une planète pour une expérience de terraformation, nommée Genesis. Le commandant et son second, Pavel Chekov, sont capturés par Khan Noonien Singh, qui veut se venger du capitaine Kirk qui l’a exilé de nombreuses années auparavant… Après les résultats mitigés de Star Trek, le film (1979), Paramount écarte le créateur de la série originale Gene Roddenberry qu’ils jugent responsable des dépassements de budget. Harve Bennett, le nouveau producteur, n’a auparavant vu aucun épisode de la série. Assez paradoxalement, il va produire le film qui en est le plus proche. Le budget est divisé par trois et on ne sera donc pas étonné de retrouver certaines images et décors du premier volet. Les effets spéciaux sont confiés à ILM, la compagnie de Georges Lucas. Star Trek 2 est ainsi le premier film à inclure une scène entièrement créée par ordinateur. Le scénario est globalement assez simple, sans la dimension philosophique qu’avait le film précédent. Il est aussi moins remarquable visuellement (hormis les scènes Genesis), moins esthétique. Il est tout de même très réussi et a rencontré un plus grand succès auprès des amateurs de la série au point d’être souvent cité comme le meilleur de tous les films Star Trek.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan, Walter Koenig, Kirstie Alley, Ricardo Montalban
Voir la fiche du film et la filmographie de Nicholas Meyer sur le site IMDB.

Voir les autres films de Nicholas Meyer chroniqués sur ce blog…

Star Trek 2

Star Trek 2
L’équipage de l’Enterprise a maintenant un bel uniforme qui lui donne fière allure : Leonard Nimoy, DeForest Kelley, George Takei, Nichelle Nichols, James Doohan, Walter Koenig et William Shatner dans Star trek II – La colère de Khan de Nicholas Meyer.

Star Trek 2
Ce n’est pas le cas des méchants : Ricardo Montalban à la tête de sa bande va-nu-pieds dans Star trek II – La colère de Khan de Nicholas Meyer (assis : Ike Eisenmann).

Remarques :
* Le scénario de Star trek II – La colère de Khan est en quelque sorte une suite de l’épisode 24 de la série, Space Seed (Les Derniers Tyrans, 1967) avec le même Ricardo Montalbán dans le rôle de Khan. L’épisode raconte comment Khan en arrive à être exilé sur une lointaine planète. A noter que l’écart d’âge de l’acteur est cohérent avec l’écart entre les deux histoires.

Star Trek 2
* Réutilisation de maquette : le centre de recherches Regula One de Star Trek II (à droite) est en fait la station en orbite autour de la Terre du premier volet, Star Trek, le film (à gauche), retournée pour qu’on ne la reconnaisse pas !

Star Trek 2
* Star trek II – La colère de Khan est le premier film à inclure une scène entièrement créée sur ordinateur. L’algorithme utilisé pour créer les montagnes est de type fractal. Il a été mis au point par Loren Carpenter qui a quitté Boeing pour rejoindre ILM. Voir une vidéo (en anglais)…

* Si la première scène de la propagation de Genesis a été créée sur ordinateur, les autres scènes sont faites plus classiquement : par exemple, les étoiles du générique ont été filmées dans un planétarium, l’explosion de Genesis a été créée dans une gigantesque salle de sports avec beaucoup de toile noire et filmée à très haute vitesse, etc.

7 novembre 2016

Star Trek, le film (1979) de Robert Wise

Titre original : « Star Trek: The Motion Picture »

Star Trek, le filmUne entité extraterrestre apparemment hostile, et entourée d’une nuée d’une taille supérieure à celle du système solaire, se dirige tout droit vers la Terre. L’amiral Kirk est chargé d’aller identifier cette identité et d’évaluer la menace. Il reprend le commandement de l’Enterprise, dont les rénovations sont à peine achevées, pour se diriger vers la nuée… L’arrêt de la série TV originale en 1969 avait laissé des millions de fans déconfits. Son créateur Gene Roddenberry avait bien tenté de convaincre Paramount d’en faire un long métrage mais il faudra le succès de Star Wars et de Rencontres du troisième type pour que le studio se décide. Malgré tous les soins apportés, Star Trek: The Motion Picture a déçu les fans de la série car, s’il en reprend bien les personnages et le vaisseau, il comporte assez peu d’action et joue plutôt sur le registre contemplatif et même philosophique. Il est ainsi beaucoup plus proche de 2001 l’Odyssée de l’espace que de Star Wars. Le scénario repose sur une idée assez brillante, très simple à la base mais aux implications multiples. Ce sont les décors qui ont fait exploser le budget : une première version a été abandonnée et le projet a été repris par Syd Mead, l’un des créateurs les plus talentueux de son époque. On lui doit tous les décors de l’intérieur de la nuée (une maquette en dur de 20 m de long) qui paraissent absolument superbes, même à nos yeux aujourd’hui gavés d’images de synthèse. Robert Wise ne se prive pas de s’y attarder longuement pour créer la magie, glissant lentement vers les entrailles de l’intrus. C’est cette lenteur qui a généralement déplu (et déplaît encore d’ailleurs) aux spectateurs.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Wise sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Robert Wise chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Star Trek

Remarques :
* Consultants techniques : NASA (qui a détaché l’un de ses grands ingénieurs, fan de la série), M.I.T. et… Isaac Asimov.
* Sur le plan scénaristique, l’épisode de la série TV le plus proche est The Changeling (saison 2, épisode 3).
* La version originale dure 132 mn. La version Director’s Edition de 2001 est plus longue de 4 minutes. Certaines scènes ont été réduites et d’autres ont été ajoutées, certaines comportant des images de synthèse (cela touche surtout les quelques scènes sur Vulcain, pas tant les décors de V’ger) (voir la comparaison des deux versions, en vidéo : part 2 , part 3, part 4, la partie 1 a été retirée).
En outre, une version TV de 143 mn (nommée « Longer Version ») a été montée en 1983 par Paramount sans l’accord de Robert Wise.

Star Trek
Dans son dock de réparation, l’Enterprise attend l’heure de son départ dans Star Trek, le film de Robert Wise (Il faut reconnaître que la scène qui nous le fait le découvrir sous tous les angles est tout de même un peu longue…). La maquette utilisée pour le film est au 1/120e soit 2,5 mètres de long.

Star Trek
L’équipage de l’Enterprise prend la pose sur le tournage de Star Trek, le film de Robert Wise.

Star Trek
Une toute petite partie des fabuleux décors créés par Syd Mead pour Star Trek, le film de Robert Wise.

Tous les films Star Trek :
A) Les films (basés sur la) « Série originale » :
1. Star Trek, le film (Star Trek: The Motion Picture) (1979)
2. Star Trek 2 : La colère de Kahn (Star Trek II: The Wrath of Khan) (1982)
3. Star Trek 3 : A la recherche de Spock (Star Trek III: The Search for Spock) (1984)
4. Star Trek 4 : Retour sur Terre (Star Trek IV: The Voyage Home) (1986)
5. Star Trek 5 : L’ultime frontière (Star Trek V: The Final Frontier) (1989)
6. Star Trek 6 : Terre inconnue (Star Trek VI: The Undiscovered Country) (1991)

B) Les films « Next Generation »
7. Star Trek : Generations (Star Trek Generations) (1994)
8. Star Trek : Premier contact (Star Trek: First Contact) (1996)
9. Star Trek: Insurrection (1998)
10. Star Trek: Nemesis (2002)

C) Les films « Reboot »
11. Star Trek (2009)
12. Star Trek Into Darkness (2013)
13. Star Trek : Sans limites (Star Trek Beyond) (2016)

Toutes les séries TV Star Trek :
– La série originale Star Trek (1966-1969) : 79 épisodes
– La série animée (Animated Series) (1973–74) : 22 épisodes
Star Trek : La Nouvelle Generation (The Next Generation) (1987–94) : 176 épisodes
Star Trek: Deep Space Nine (1993–99) : 176 épisodes
Star Trek: Voyager (1995–2001) : 172 épisodes
Star Trek: Enterprise (2001–2005): 98 épisodes
Star Trek: Discovery (2017 – 2024): 65 épisodes
+ spin-off (dérivé)
Star Trek : Section 31 (TV 2025)

6 novembre 2016

Gabriel Over the White House (1933) de Gregory La Cava

Titre français parfois utilisé : « Gabriel au-dessus de la maison blanche »

Gabriel au-dessus de la maison blancheDès sa première conférence de presse, le nouveau président des États-Unis, Judson Hammond, montre qu’il sera un chef d’État médiocre, peu enclin à affronter les grands problèmes du moment. Mais, tombé dans le coma après un accident automobile, il se réveille transformé… Gabriel Over the White House est un film très surprenant puisqu’il décrit un président « touché par la grâce » (ou par l’ange Gabriel plus exactement) qui met en place une dictature de gauche pour lutter contre les fléaux du chômage et du gangstérisme et initier le désarmement mondial. On peut déceler la patte du magnat William Randolph Hearst qui a produit le film et dont les idées radicales et xénophobes flirtaient avec le fascisme. Tourné en 1932 en pleine campagne électorale, Gabriel Over the White House est sorti en mars 1933, quelques semaines après l’entrée en fonction du président Roosevelt, qu’Hearst avait activement soutenu et qui a beaucoup apprécié le film au point de proposer des aménagements de scénario. En revanche, le très conservateur patron de la M.G.M., Louis B. Mayer, a été atterré lorsqu’il a découvert le film une fois fini et a tout fait pour en retarder la sortie. Hormis son contenu, le film n’est pas vraiment remarquable. Grégory La Cava, réalisateur surtout connu pour ses comédies, parvient toutefois à insuffler un bon rythme à l’ensemble qui est ainsi assez prenant. Le film fut un succès à l’époque.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Walter Huston, Karen Morley, Franchot Tone
Voir la fiche du film et la filmographie de Gregory La Cava sur le site IMDB.

Voir les autres films de Gregory La Cava chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Gabriel Over the White House est adapté du roman Rinehard. L’auteur, Thomas Frederic Tweed, est anglais. Il fut conseiller de David Lloyd George, ex-premier ministre, chef du parti libéral anglais.
* Le succès ne fut évidemment pas au rendez-vous en dehors des Etats-Unis. La version anglaise a été légèrement modifiée pour laisser croire que la Grande-Bretagne et les Etats-Unis oeuvraient ensemble pour obtenir le désarmement des autres pays.

Gabriel over the Whie House
Walter Huston (au centre), Franchot Tone et Karen Morley dans Gabriel Over the White House de Gregory La Cava.