14 mai 2017

Voyage à travers le cinéma français (2016) de Bertrand Tavernier

Voyage à travers le cinéma françaisComme on le sait, Bertrand Tavernier est non seulement un grand réalisateur mais aussi un grand cinéphile. Il a déjà merveilleusement écrit sur le cinéma américain mais, avec ce documentaire de plus de 3 heures, c’est sa passion pour le cinéma français des années 30, 40, 50 et 60 qu’il nous fait partager. Loin d’être un pensum austère ou professoral, son récit est chaleureux et vivant : il mêle avec bonheur des éléments autobiographiques, ses premiers émois au cinéma ou ses expériences d’assistant-réalisateur, ou encore ses relations avec certains réalisateurs. Il nous fait découvrir (ou nous remet en mémoire) toute la richesse du cinéma français et ses grands créateurs parmi lesquels il classe non seulement les Renoir, Carné et autres Becker, mais aussi Jean Gabin ou encore un grand musicien comme Maurice Jaubert. Il aborde avec la même passion, et toujours sans idée préconçue, la Nouvelle Vague et des cinéastes comme Melville ou Sautet. Par son récit, par des témoignages, par des anecdotes, Tavernier nous permet presque de nous glisser dans la peau, ou au moins dans l’univers, de ces grands créateurs et il démontre avec brio que le cinéma français dit « classique » est loin d’être rébarbatif. Ce documentaire lui a demandé plus de six ans de travail pendant lequel il a vu et revu un bon millier de films. Sa présentation n’est pas exhaustive, on pourra regretter tel ou tel oubli, c’est en tous cas un film de passion qui se regarde avec un immense plaisir. Une merveille.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Bertrand Tavernier sur le site IMDB.
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Voyage à travers le cinéma français

Remarques :
* On peut penser au film similaire que Scorsese a réalisé sur le cinéma américain, Un voyage avec Martin Scorsese à travers le cinéma américain (1995) de Martin Scorsese et Michael Henry Wilson (qui ressort en DVD dans quelques jours d’ailleurs). Par rapport à ce dernier, Tavernier passe beaucoup plus de temps sur chaque créateur, il va beaucoup plus en profondeur.

* Le film est sorti dans de nombreux pays, y compris aux Etats-Unis ce qui a permis de faire découvrir tout un pan du cinéma français aux cinéphiles qui pensent souvent que le cinéma français est né avec la Nouvelle Vague.

* Une mini-série pour France 5 est prévue en prolongement. Elle serait terminée.

Voyage à travers le cinéma français
Voyage à travers le cinéma français
Voyage à travers le cinéma français
Voyage à travers le cinéma français

12 mai 2017

Lucrèce Borgia (1953) de Christian-Jaque

Lucrèce Borgia1498. Lucrèce Borgia n’est guère enthousiasmée par son prochain mariage avec Alphonse d’Aragon qu’elle n’a pas encore rencontré. Encouragée par son mage qui lui prédit un grand amour imminent, elle se mêle à la foule un soir de carnaval. Elle fait la connaissance d’un séduisant inconnu auquel elle se donne… Basé sur le même roman d’Alfred Schirokauer que le film d’Abel Gance (1935), cette version de Christian-Jaque est surtout un grand spectacle destiné à mettre en valeur Martine Carol (que le réalisateur épousera l’année suivante). L’actrice minaude, fait l’enfant au point d’en être ridicule et ne parvient pas à donner consistance à son personnage. Souvent grotesque, le scénario est judicieusement parsemé de scènes destinées à frapper les esprits : chasse à l’homme, orgies, plans furtifs de nudité. La mise en scène de Christian-Jaque est parfaitement maitrisée, c’est particulièrement net dans les scènes d’action et lorsque beaucoup de personnages sont en jeu. La photographie de Christian Matras est d’un beau Technicolor, avec de belles variations de bleu. Le film fut un succès commercial. Il nous fait regretter la version d’Abel Gance…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Martine Carol, Pedro Armendáriz, Valentine Tessier, Arnoldo Foà, Christian Marquand, Maurice Ronet
Voir la fiche du film et la filmographie de Christian-Jaque sur le site IMDB.

Remarques :
* Le page Perotto est interprété par Maurice Ronet (assez difficile à reconnaître).
* A 33 ans, Martine Carol était sans aucun doute un peu trop âgée pour le rôle (Lucrèce est censée avoir 18 ans) mais cela est finalement secondaire.
* Les scènes de chasse sont très proches de celles de Les Chasses du comte Zaroff (The Most Dangerous Game, 1932) d’Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel, film copié à de multiples reprises.

Lucrece Borgia
Martine Carol dans Lucrèce Borgia de Christian-Jaque.

11 mai 2017

Lucrezia Borgia (1940) de Hans Hinrich

Lucrezia Borgia1508. Lucrèce Borgia est l’épouse du Duc de Ferrare qui est en permanence suspicieux. Elle ignore pourtant les nombreux prétendants qui l’entourent… Acteur puis metteur en scène de théâtre avant de passer au cinéma, l’allemand Hans Hinrich s’est réfugié en Italie pour fuir le nazisme. Son Lucrezia Borgia se concentre sur la dernière partie de la vie de la fille du pape Alexandre VI, après la mort de son frère César, alors qu’elle devient une protectrice des arts à Ferrare. Le film semble ainsi prendre la suite du film qu’Abel Gance a tourné cinq ans plus tôt et, tout comme ce dernier, la présente plutôt comme une victime qu’une intrigante, victime des passions qu’elle suscite par sa beauté. L’ensemble manque un peu d’intensité, mais la réalisation demeure plus qu’honorable et cette version très peu connue est loin d’être la moins intéressante. Isa Pola est très convaincante dans son rôle. A noter une séquence qui montre en détail la fabrication d’un canon.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Isa Pola, Friedrich Benfer, Carlo Ninchi, Nerio Bernardi
Voir la fiche du film et la filmographie de Hans Hinrich sur le site IMDB.

Lucrezia Borgia
Nerio Bernardi, Guido Lazzarini, Isa Pola et Carlo Ninchi dans Lucrezia Borgia de Hans Hinrich.

Lucrezia Borgia
Friedrich Benfer et Isa Pola dans Lucrezia Borgia de Hans Hinrich.

10 mai 2017

Lucrèce Borgia (1935) d’Abel Gance

Lucrèce BorgiaFin du XVe siècle à Rome. Fils du pape Alexandre VI, César Borgia, conseillé par Machiavel, complote pour détruire ses ennemis politiques et mettre la main sur les duchés voisins. Il n’hésite pas à utiliser sa jeune sœur, d’une grande beauté, pour sceller des alliances opportunes… Le personnage historique de Lucrèce Borgia, et la légende qui l’entoure, a été porté à l’écran, petit et grand, à de nombreuses reprises. Cette version d’Abel Gance reste l’une des plus remarquée, pas toujours pour ses qualités cinématographiques mais en tous cas pour le scandale qu’elle suscita : on y voit Edwige Feuillère batifoler nue dans un bassin dont, opportunément, la profondeur ne dépasse guère 1 mètre. A l’époque, cette scène de nudité était d’une grande audace. Ceci mis à part, le scénario présente Lucrèce Borgia comme une victime des manigances criminelles de son frère (thèse la plus souvent partagée aujourd’hui) mais épargne le pape Alexandre VI. L’interprétation est très inégale, assez outrée en ce qui concerne Gabriel Gabrio en César ou Antonin Artaud en Savonarola, plus subtile pour Aimé Clariond en Machiavel. La prestation d’Edwige Feuillère (qui ressemble ici étrangement à Claudette Colbert) est la plus convaincante, le film sera un tremplin pour l’actrice. Tourné sans grande conviction apparente, Lucrèce Borgia est loin d’être le film le plus remarquable dans la filmographie d’Abel Gance.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Edwige Feuillère, Gabriel Gabrio, Aimé Clariond, Jacques Dumesnil, Antonin Artaud
Voir la fiche du film et la filmographie de Abel Gance sur le site IMDB.

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Voir les livres sur Abel Gance

 

Lucrèce Borgia
Edwige Feuillère (au centre) dans Lucrèce Borgia d’Abel Gance.

9 mai 2017

Lucrèce Borgia (1922) de Richard Oswald

Titre original : « Lucrezia Borgia »

Lucrèce Borgia1498 à Rome. César Borgia tue et assassine tous ceux qui approchent sa cousine (!?) Lucrèce qui est sur le point d’épouser en secondes noces Alphonse d’Aragon… Basé sur un roman d’Harry Scheff, ce film allemand de Richard Oswald est la première grande adaptation des Borgia au cinéma. Marqué par la forte présence de l’acteur Conrad Veidt, le film s’inscrit dans la vogue des films historiques allemands de la première moitié des années vingt. Le scénario est assez confus, prend d’importantes libertés historiques, fait totalement l’impasse sur les motivations politiques de César (d’ailleurs Machiavel est absent). Tout est centré sur le caractère vil et criminel de César Borgia. Conrad Veidt a un jeu très appuyé, prenant souvent des postures menaçantes mais il est incontestablement le pivot du film. La production semble importante. Les scènes de bataille notamment, l’attaque d’un château fortifié vers la fin du film, sont d’une rare ampleur par le décor et une figuration massive. Les quelque 2h10 paraissent toutefois bien longues. (film muet)
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Conrad Veidt, Liane Haid, Albert Bassermann
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Remarques :
* Etrangement, dans la version américaine visionnée, César et son frère ne sont pas les fils d’Alexandre VI mais ses neveux et, en outre, ils sont les cousins de Lucrèce. Il est probable que cette bizarrerie soit due aux intertitres américains. César n’est donc plus amoureux de sa soeur mais de sa cousine… ce qui est tout de même un peu plus convenable!

* Dans son livre L’écran démoniaque, Lotte H. Eisner souligne l’influence du metteur en scène de théâtre Max Reinhardt sur ces films historiques allemands des années vingt et sur celui-ci en particulier.

* Une scène est étrange par son anachronisme : César Borgia ordonne qu’une femme soit jetée aux lions dans une arène romaine pleine de spectateurs. Rien n’indique qu’il s’agisse d’une scène rêvée ou fantasmée. Sans doute, n’est-ce qu’une allégorie pour montrer la cruauté du personnage.

* Certains critiques américains de l’époque affirment que le film a été tourné en Italie mais, en réalité, il a été tourné en Allemagne, dans les studios de l’UFA principalement.

* C’est William Dieterle qui interprète le rôle de Sforza. Le futur réalisateur a en effet beaucoup tourné en tant qu’acteur dans les années vingt.

Lucrèce Borgia
« Je te maudis César » : Conrad Veidt et Albert Bassermann dans Lucrèce Borgia de Richard Oswald.

Lucrèce Borgia
Liane Haid et Conrad Veidt dans Lucrèce Borgia de Richard Oswald.

7 mai 2017

L’Île nue (1960) de Kaneto Shindô

Titre original : « Hadaka no shima »

L'île nueSur une minuscule île de la mer intérieure du Japon, un couple vit avec ses deux jeunes enfants. Avec beaucoup d’efforts, ils en cultivent les parois escarpées, faisant d’innombrables allers-retours en barque pour arroser les plants avec de l’eau douce… Ce film néoréaliste si particulier de Kaneto Shindō fut remarqué au Festival de Moscou en 1961. Avec L’Île nue, le réalisateur japonais a tenté de faire un film « universel », supprimant toutes paroles. Il parvient à, en quelque sorte, poétiser le misérabilisme par la structure du récit et par la beauté des images. La répétitivité des transports d’eau est particulièrement pathétique tant cela paraît (à nos yeux du moins) inefficace et dérisoire. Il y a bien entendu un côté artificiel à tout cela (dans la réalité, personne ne cultive cette île) mais Kaneto Shindō a semble t-il puisé dans ses propres souvenirs pour montrer la dure vie quotidienne d’une famille de paysans pauvres. L’Île nue est un film assez frappant et indéniablement assez unique en son genre.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Nobuko Otowa, Taiji Tonoyama
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Remarques :
* L’île est l’île de Sukune. Voir sur Google Maps
* Le film rencontra un tel succès en France qu’une chanson, L’île nue, fut créée en ajoutant des paroles (écrites par Eddy Marnay) sur la musique de Hikaru Hayashi. Cette chanson fut interprétée par Jacqueline Danno (1962) puis Mathé Altery (1968).

L'île nue
L’île nue de Kaneto Shindô.

6 mai 2017

Winter Sleep (2014) de Nuri Bilge Ceylan

Titre original : « Kis Uykusu »

Winter SleepComédien à la retraite, Aydin tient un petit hôtel dans le pittoresque village de Cappadoce en Turquie. Il vit là avec sa sœur Necla, divorcée, et sa très jeune femme Nihal, dont il s’est éloigné sentimentalement. Il se réfugie dans son bureau où il aime écrire de petits textes pour le journal local… Le réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan a écrit Winter Sleep avec son épouse Ebru Ceylan, en s’inspirant (une nouvelle fois) de plusieurs nouvelles de Tchekhov. Il s’agit d’un long huis-clos (ou quasi-huis clos) qui tente d’analyser la nature de relations humaines qui reposent sur des déséquilibres et des rancoeurs. C’est au travers de longs dialogues que les rapports d’Aydin d’abord avec sa sœur puis avec sa femme nous sont dévoilés peu à peu, des dialogues qui nous permettent de connaitre ces personnages avec une certaine profondeur et nous donnent les éléments pour en faire une analyse psychologique selon son propre ressenti. Par facilité, on peut bien entendu qualifier tout cela de « bergmanien » mais Nuri Bilge Ceylan a su développer un style qui lui est propre : il y a une certaine impression de douceur dans son cinéma, la photographie est assez belle et, une de fois de plus, nous avons l’impression d’être comme hors du temps. On peut trouver le propos assez pessimiste, toutefois. Palme d’or à Cannes en 2014.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Haluk Bilginer, Melisa Sözen, Demet Akbag
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Winter sleep
Le village de Cappadoce en Turquie dans Winter Sleep de Nuri Bilge Ceylan.

Winter sleep
Haluk Bilginer et Demet Akbag (la soeur) dans Winter Sleep de Nuri Bilge Ceylan.

Winter sleep
Haluk Bilginer et Melisa Sözen (l’épouse) dans Winter Sleep de Nuri Bilge Ceylan.

5 mai 2017

Les Mains d’Orlac (1960) de Edmond T. Gréville

Titre de la version anglaise : « The Hands of Orlac »

Les mains d'OrlacLe célèbre pianiste Stephen Orlac a ses mains brulées dans un accident d’avion. Sa fiancée s’adresse à un brillant chirurgien qui réalise une greffe parfaite. Au bout de quelques mois, le pianiste commence à avoir l’impression diffuse que ses mains ne lui obéissent pas totalement…
Ce film d’Edmond T. Gréville est la troisième adaptation au cinéma du roman policier teinté de fantastique de Maurice Renard (publié en 1920). Il en modifie quelque peu l’histoire : le personnage du chirurgien est pratiquement écarté pour pouvoir introduire un nouveau personnage (le magicien) et doubler au passage la présence féminine. Le résultat est ainsi très différent de la version de Karl Freund, une histoire sans doute un peu plus simple et moins cohérente mais Gréville a su créer une atmosphère étrange et forte qui nous enveloppe. Tous les rôles principaux sont fort bien tenus, Mel Ferrer et Christopher Lee en tête. Belle musique jazzy de Claude Bolling. Le film a plutôt mauvaise réputation ; certes on peut le trouver plutôt inférieur à la version de Freund mais il mérite mieux que cela.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Mel Ferrer, Dany Carrel, Christopher Lee, Lucile Saint-Simon
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Remarques :
* Les deux rôles principaux masculins sont tenus par des acteurs anglo-saxons (tous deux fluents en français), ce qui a permis à Gréville de tourner une version anglaise simultanément. En outre, tous les seconds rôles masculins sont tenus par des acteurs anglais. On remarque ainsi la présence de Donald Pleasence et de Felix Aylmer.

* Précédentes versions :
Les Mains d’Orlac (Orlacs Hände, 1924), film autrichien réalisé par Robert Wiene, avec Conrad Veidt.
Les Mains d’Orlac (Mad Love, 1935), film américain réalisé par Karl Freund, avec Peter Lorre (son premier film américain).

* Versions ultérieures :
Hands of Stranger (1962) de Newt Arnold avec Paul Lukather
Les Mains de Roxana (TV, 2012) de Philippe Setbon avec Sylvie Testud

Les Mains d'Orlac
Mel Ferrer dans Les Mains d’Orlac de Edmond T. Gréville.

Les Mains d'Orlac
Dany Carrel dans Les Mains d’Orlac de Edmond T. Gréville.

Les Mains d'Orlac
Christopher Lee lit France Dimanche dans Les Mains d’Orlac de Edmond T. Gréville.

4 mai 2017

Ça va barder (1955) de John Berry

Ça va barderL’aventurier et homme de main Johnny Jordan se fait embaucher par un armateur un peu louche pour enquêter sur des vols de cargaisons en Amérique du Sud… Victime de la chasse aux sorcières, le réalisateur de films noirs John Berry est venu se réfugier à Paris au début des années cinquante. Ça va barder est son premier film français. Il fera ainsi trois films avec Eddie Constantine. L’histoire ne présente guère d’intérêt mais la qualité de la réalisation le distingue des autres films d’action souvent tournés à la va-vite avec cet acteur (qui, il faut bien l’avouer, n’a pas tourné que des merveilles…) Un soin tout particulier a visiblement été porté sur le choix des vedettes féminines qui, à défaut d’être crédibles, apporte une bonne dose de charme. Les dialogues comportent beaucoup d’humour mais, hélas, le plus souvent ces phrases sont dites très platement ce qui ne les met pas en valeur. John Berry a d’ailleurs présenté le film à posteriori comme un pastiche, ce qui est loin d’être évident à mes yeux. A noter la présence de Jean Carmet, plutôt grassouillet à cette époque et qui semble vouloir jouer à Peter Lorre (que John Berry a dirigé en 1948 dans Casbah).
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Eddie Constantine, May Britt, Jean Danet, Lyla Rocco, Jean Carmet
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Remarques :
* John Berry tient lui-même le rôle de Lopez.
* Jacques Marin apparaît dans un petit rôle : le commissaire.

ca va barder
Jean Carmet (difficile à reconnaître visuellement mais on reconnait bien sa voix) et Eddie Constantine dans Ça va barder de John Berry.

Ca va barder
La suédoise May Britt (style « beauté froide » à la Hitchcock) dans Ça va barder de John Berry.

Ca va barder
L’italienne Lyla Rocco dans Ça va barder de John Berry (ça ne se voit pas forcément, mais cette charmante personne est la cuisinière de l’armateur, ici en tenue de travail…)

3 mai 2017

Un air de famille (1996) de Cédric Klapisch

Un air de familleComme tous les vendredis, la famille Ménard se réunit au café « Au Père Tranquille », tenu par Henri, le fils aîné. Son frère Philippe, cadre dans une entreprise d’informatique, vient d’être interviewé aux informations régionales à la grande fierté de sa mère. Tous s’inquiètent que, Betty, la benjamine aux manières brusques, soit toujours seule à trente ans… Un air de famille est l’adaptation d’une pièce de théâtre écrite par Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri deux ans auparavant et récompensée par deux Molières. Le film de Cedric Klapisch en reprend les six acteurs qui connaissent donc parfaitement leur rôle. Il met en relief le poids des relations familiales, les difficultés de ne pas se conformer à un modèle et malmène préjugés, masques et autres faux-semblants. L’ensemble est baigné d’un humour, aussi permanent que féroce. Un air de famille est une petite merveille d’écriture avec une belle profondeur de personnages. Un film qui se revoit toujours avec plaisir.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Bacri, Jean-Pierre Darroussin, Catherine Frot, Agnès Jaoui, Claire Maurier, Wladimir Yordanoff
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Remarque :
En 2017, la pièce est à nouveau mise en scène par Agnès Jaoui au Théâtre de la Porte-Saint-Martin avec une nouvelle distribution.

Un air de famille
Wladimir Yordanoff, Catherine Frot, Claire Maurier, Jean-Pierre Bacri, Agnès Jaoui et Jean-Pierre Darroussin dans Un air de famille de Cédric Klapisch.