9 juin 2017

Rome ville libre (1946) de Marcello Pagliero

Titre original : « Roma città libera »

Rome ville librePrêt à se suicider pour avoir été ruiné puis abandonné par une femme, un jeune homme est sauvé par un monte-en-l’air qui le prend sous son aile. Ils font la connaissance d’une jeune femme sur le point de se prostituer… C’est Rossellini qui a encouragé Marcello Pagliero, acteur dans son Rome ville ouverte, à tourner cette comédie néoréaliste aux accents dramatiques. L’action se passe en une seule nuit, dans Rome récemment libérée, tentant de retrouver une vie normale mais en proie à de multiples petits trafics. Les personnages se croisent et se recroisent, il y a un peu de tout, on passe du cocasse au dramatique en quelques secondes et inversement. Le pessimisme doit laisser la place à la vie et à l’amour mais le chemin est difficile. Le personnage interprété par De Sica est le plus étonnant : il apporte une note presqu’irréelle ou onirique à l’ensemble. Le film n’est pas sans petites maladresses mais ne déçoit pas. C’est un film méconnu, qui mérite d’être découvert.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Andrea Checchi, Valentina Cortese, Nando Bruno, Vittorio De Sica
Voir la fiche du film et la filmographie de Marcello Pagliero sur le site IMDB.

Remarques :
* La base de l’histoire a été écrite par Ennio Flaiano, grand scénariste italien qui a travaillé pour Antonioni, Monicelli et surtout Fellini (il est au générique de tous les films de Fellini de 1950 à 1965). Rome ville libre est l’un de ses premiers films.

* Parmi les scénaristes qui ont adapté l’histoire se trouvent deux des plus grands scénaristes italiens : Cesare Zavattini (futur auteur du Voleur de bicyclette) et la grande Suso Cecchi d’Amico, alors au tout début de sa longue et impressionnante carrière.

Rome Ville Libre
Vittorio De Sica, Valentina Cortese et Andrea Checchi dans Rome ville libre (alias La nuit porte conseil) de Marcello Pagliero.

8 juin 2017

Les Mariés de l’an deux (1971) de Jean-Paul Rappeneau

Les mariés de l'an deuxFin du XVIIIe siècle. Nicolas Philibert a fui la France et a fait fortune aux États-Unis, en Caroline du Sud. Le jour de son mariage avec une riche héritière, il est dénoncé pour bigamie. Il doit retourner en France pour divorcer et tombe en pleine Révolution Française… Ecrit par Jean-Paul Rappeneau, Claude Sautet et Maurice Clavel, Les mariés de l’an deux est un film d’aventures particulièrement enlevé où les péripéties s’enchaînent sans aucun temps mort. Le tournage, fait en Roumanie pour des raisons de budget, fut très difficile du fait notamment de mauvaises conditions techniques et la mauvaise entente entre Marlène Jobert et Jean-Paul Belmondo n’arrangea pas l’atmosphère. Le résultat est néanmoins fort réjouissant avec une belle pléiade d’acteurs, beaucoup d’humour et de mouvement, et une musique de Michel Legrand qui souligne joliment les scènes. Un excellent divertissement.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jean-Paul Belmondo, Marlène Jobert, Laura Antonelli, Michel Auclair, Julien Guiomar, Sami Frey, Charles Denner, Pierre Brasseur, Patrick Dewaere
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-Paul Rappeneau sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jean-Paul Rappeneau chroniqués sur ce blog…

Lire aussi la critique sur DVDClassik pour plus de renseignements sur les nombreuses difficultés de production…

Remarques :
* Le directeur de la photographie est Claude Renoir. Les décors ont été dessinés par Alexandre Trauner, les costumes sont de Marcel Escoffier.
* L’an II du calendrier républicain, correspond aux années 1793 et 1794 (6 octobre 1793 – 21 septembre 1794). C’est l’année de la Terreur.

Les Mariés de l'an 2
Jean-Paul Belmondo et Marlène Jobert dans Les mariés de l’an deux de Jean-Paul Rappeneau.

Les Mariés de l'an 2
Marlène Jobert dans Les mariés de l’an deux de Jean-Paul Rappeneau.

Les Mariés de l'an 2
Jean-Paul Belmondo et Laura Antonelli dans Les mariés de l’an deux de Jean-Paul Rappeneau.

Les Mariés de l'an 2
Sami Frey et Marlène Jobert dans Les mariés de l’an deux de Jean-Paul Rappeneau.

Les Mariés de l'an 2
Le jeune Patrick Dewaere et Jean-Paul Belmondo dans Les mariés de l’an deux de Jean-Paul Rappeneau.

7 juin 2017

Love and Friendship (2016) de Whit Stillman

Love & FriendshipJeune veuve désargentée, la belle Lady Susan Vernon trouve un refuge temporaire chez son beau-frère à la campagne. Elle est prête à toutes les manœuvres et intrigues pour marier sa fille et trouver pour elle-même un beau parti… Love & Friendship est basé sur une nouvelle de jeunesse de Jane Austen, Lady Susan (écrite aux alentours de 1794 mais publié en 1871). L’écrivaine, qui n’avait alors que seize ou dix-huit ans, montre déjà un sens de l’observation pour le moins étonnant sur la haute société qui l’entoure. Son style est déjà formé : une critique sociale pointue agrémentée d’une bonne dose d’humour. Les dialogues sont assez savoureux. On ne peut s’empêcher de déceler une certaine sympathie de l’auteure pour son intrigante et cruelle héroïne qui, en fait, utilise les seules armes en sa possession pour assurer sa survie. Le début est un peu confus, original mais trop rapide. La réalisation est très soignée malgré le budget plutôt réduit. L’américain Whit Stillman est venu tourner cette histoire anglaise en Irlande. Kate Beckinsale est probablement ici dans le meilleur rôle de sa carrière. La musique mérite également une mention particulière. Un film très réussi.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Kate Beckinsale, Morfydd Clark, Chloë Sevigny, Xavier Samuel, Emma Greenwell
Voir la fiche du film et la filmographie de Whit Stillman sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Remarque :
* Le château Churchill Estate est en réalité le Howth Castle, situé sur la presqu’île de Howth, à deux pas de Dublin.

Love & Frienship
Chloë Sevigny et Kate Beckinsale dans Love & Friendship de Whit Stillman.

Love and Friendship
Emma Greenwell et Xavier Samuel dans Love & Friendship de Whit Stillman.

Love and Friendship
Kate Beckinsale dans Love & Friendship de Whit Stillman.

6 juin 2017

Charles mort ou vif (1969) de Alain Tanner

Charles mort ou vifLe quinquagénaire Charles est à la tête d’une entreprise familiale de pièces de montres. Il en a hérité de son père et son fils prendra sa succession. A la suite d’une interview pour la télévision, il réfléchit à sa vie et décide de ne pas rentrer chez lui… Charles mort ou vif est le premier long métrage du suisse Alain Tanner. Il en a écrit le scénario qui nous fait suivre un homme qui refuse de continuer à tenir le rôle qui lui a été imposé par d’autres, en l’occurrence sa famille et la société en général. Il était « mort » et devient « vif » en retrouvant son libre arbitre. Ce film s’inscrit ainsi pleinement dans son époque, post-Mai 68, où le thème « on arrête tout et on réfléchit » était porté par cette volonté de refuser une société trop formatée. Nos yeux modernes (ou serait-ce simplement l’âge du spectateur qui a avancé …?) peuvent trouver décevant que cette démarche aboutisse sur pas grand-chose : Charles se contente de vivoter avec un couple de semi-marginaux rencontrés par hasard. Il n’est d’ailleurs pas plus heureux et ses questionnements existentiels persistent à ne pas trouver de réponses. La mise en place est assez longue. Alain Tanner parsème son histoire d’allégories (il casse ses lunettes qui l’empêchent de bien voir) et surtout d’un humour par petites touches (son discours sur les méfaits de l’automobile est très amusant). Charles mort ou vif a connu un bon succès mais c’est surtout avec son film suivant, La Salamandre, qu’Alain Tanner se fera vraiment connaître.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: François Simon, Marcel Robert, Marie-Claire Dufour
Voir la fiche du film et la filmographie de Alain Tanner sur le site IMDB.

Voir les autres films de Alain Tanner chroniqués sur ce blog…

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Charles mort ou vif
Marie-Claire Dufour, Marcel Robert et François Simon (qui est, rappelons-le, le fils de Michel Simon) dans Charles mort ou vif de Alain Tanner.

4 juin 2017

Les Horizons perdus (1937) de Frank Capra

Titre original : « Lost Horizon »

Les horizons perdusDans une ville frontière chinoise en guerre, le diplomate et écrivain anglais Robert Conway assure l’évacuation de ses compatriotes. Son avion est détourné vers une destination mystérieuse et s’écrase dans les montagnes du Tibet. Les cinq survivants sont secourus et conduits dans la cité de Sangri-La, un paradis caché entre les montagnes… Lost Horizon est un film très étonnant, un projet ambitieux de la Columbia qui témoigne de la grande confiance d’Harry Cohn (patron du studio) envers Frank Capra. En ces années où les craintes d’une guerre ne cessaient de croitre, Capra choisit de nous parler d’un monde idéal où toute agressivité ou compétition a laissé la place à un bonheur universel. Il transforme le roman de James Hilton paru en 1933 en une fable philosophique. Sa vision est assez utopique, il n’explore pas vraiment le sujet, il semble plus chercher à convaincre et à nous entrainer dans sa vision très optimiste. Il émet toutefois des réflexions intéressantes. Les personnages sont assez typés (on peut se demander quel est l’intérêt d’avoir rendu le personnage du frère si primaire et antipathique). Les décors, extérieurs et intérieurs, sont grandioses, d’une superbe architecture art-déco. Le film divise les spécialistes de Capra qui estimait, lui, qu’il s’agissait de son meilleur film. Il est en tous cas plutôt atypique dans sa filmographie.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ronald Colman, Jane Wyatt, Edward Everett Horton, Thomas Mitchell, Sam Jaffe
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Voir les livres sur Frank Capra

Remarques :
* La version complète de 132 minutes a pu être restaurée en se basant sur une copie complète de la bande son. Après la découverte (en 2014) de scènes perdues, seules six minutes manquent à l’appel ; elles sont remplacées (assez habilement) par des images fixes.
* Les scènes dans la neige furent tournées dans un immense entrepôt frigorifique de 1200 m2. La buée qui sort des acteurs est donc bien réelle.
* Le budget du film fut supérieur à la moitié des investissements globaux de la Columbia pour une année entière.

Lost Horizon
Jane Wyatt et Ronald Colman à Shangri-La dans Les horizons perdus de Frank Capra.

3 juin 2017

Nelly et Mr. Arnaud (1995) de Claude Sautet

Nelly & Monsieur ArnaudC’est par hasard et par une amie commune que Nelly rencontre Mr. Arnaud. Elle traverse une passe difficile et Mr Arnaud lui propose de venir l’aider à finaliser un projet de livres sur ses souvenirs d’hommes d’affaires… Nelly & Monsieur Arnaud est le dernier film de Claude Sautet. Un très beau film qui vient clore joliment sa filmographie (1). Beaucoup n’y ont vu qu’une histoire d’amour impossible mais il s’agit plus d’un homme qui se penche sur son passé et qui est plus en quête de rédemption que d’amour. Il a eu une vie bien remplie, a fait beaucoup de choses y compris certaines dont il n’est pas fier, les valeurs sur lesquelles il basait sa vie ne lui semblent plus si importantes. Elle, de son côté, n’a encore rien vécu si ce n’est une relation amoureuse décevante, elle se cherche encore maladroitement. Ils ont ceci en commun, chercher le sens à donner à leur vie. Comme cela n’a échappé à personne, Claude Sautet avait alors à peu près le même âge que son personnage et il est permis de penser que ces questionnements recouvraient au moins en partie les siens. Michel Serrault est comme souvent merveilleux de subtilité, de délicatesse et de profondeur, le tout relevé par une pointe d’humour que son personnage utilise pour masquer son désarroi. C’est un très beau film.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Emmanuelle Béart, Michel Serrault, Jean-Hugues Anglade, Claire Nadeau, Michèle Laroque, Michael Lonsdale, Charles Berling
Voir la fiche du film et la filmographie de Claude Sautet sur le site IMDB.

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Nelly & Monsieur Arnaud
Michel Serrault et Emmanuelle Béart dans Nelly & Monsieur Arnaud de Claude Sautet.

(1) Claude Sautet n’a réalisé que quatorze longs métrages entre 1956 et 1995, mais tous (hormis le premier) sont vraiment remarquables.

2 juin 2017

6 Femmes pour l’assassin (1964) de Mario Bava

Titre original : « Sei donne per l’assassino »

6 Femmes pour l'assassinDans une maison de haute-couture à la périphérie de Rome, une jeune femme-mannequin est assassinée alors qu’elle rentrait chez elle à la nuit tombée… Parmi la vingtaine de long métrages réalisés par Mario Bava, 6 Femmes pour l’assassin est incontestablement l’un des plus remarquables. Si le réalisateur italien a surtout la réputation d’être un maître de l’épouvante, il est avant tout l’un des chefs-opérateurs italiens les plus brillants. Il a travaillé pour les plus grands. Même quand il passe derrière la caméra, il continue d’être un grand esthète. Le film est en couleurs mais Bava éclaire ses scènes comme du noir et blanc, notamment sur le plan des contrastes qui sont très marqués. Il faut voir ses superbes contre-jours traversés d’éclats colorés. Il en résulte une atmosphère puissante et, bien entendu, angoissante car l’esthétisme est ici au service de l’histoire. Tout est inquiétant. Presque tous les personnages sont des coupables potentiels, la psychologie reste superficielle, reposant sur des sentiments simples mais une suite de rebondissements nous tient en haleine. Ce 6 Femmes pour l’assassin est donc bien plus intéressant que l’on ne pourrait le croire.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Cameron Mitchell, Eva Bartok, Thomas Reiner
Voir la fiche du film et la filmographie de Mario Bava sur le site IMDB.

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Voir les livres sur Mario Bava

Remarque :
* 6 Femmes pour l’assassin est considéré comme l’un des films fondateurs du giallo, genre essentiellement italien à la frontière du cinéma policier, du cinéma d’horreur et de l’érotisme, qui eut son heure de gloire dans les années soixante et soixante-dix mais toujours actif aujourd’hui. Certes, le giallo n’a pas engendré que des merveilles, loin de là, mais certains films sont remarquables.

 

6 femmes pour l'assassin
Mary Arden dans le superbe et étrange générique de 6 Femmes pour l’assassin de Mario Bava.

6 femmes pour l'assassin
Eva Bartok dans 6 Femmes pour l’assassin de Mario Bava.

6 femmes pour l'assassin
L’intérieur de la maison de haute-couture de 6 Femmes pour l’assassin de Mario Bava.

6 femmes pour l'assassin
Eva Bartok, Ariana Gorini et Mary Arden dans 6 Femmes pour l’assassin de Mario Bava.

6 femmes pour l'assassin
Claude Dantes dans 6 Femmes pour l’assassin de Mario Bava.

1 juin 2017

Grimsby – Agent trop spécial (2016) de Louis Leterrier

Titre original : « The Brothers Grimsby »

Grimsby - Agent trop spécialA Grimsby en Angleterre, Nobby n’a pas de travail mais vit très heureux avec ses neuf enfants qui l’adorent et ses copains supporters de foot. Il regrette seulement son frère dont il a été séparé quand il était enfant et qu’il n’a jamais revu. Il va le retrouver par hasard : il est devenu agent secret de haut niveau, l’un des meilleurs agents du MI6… Sacha Baron Cohen a confié la réalisation de son cinquième opus au français Louis Leterrier. Comme on le sait, l’humoriste n’a pas pour habitude de faire de la petite dentelle mais il avait toujours su éviter de tomber dans le mauvais goût. Cette fois, il a décidé d’y aller franchement et nous livre un condensé d’humour potache et trash, sous couvert de satire des films d’espionnage. Sacha Baron Cohen ose tout (c’est même à ça qu’on le reconnait…) Il y a des passages très drôles mais, finalement, le plaisir est plus dans le souvenir que l’on garde (on pense « il fallait oser ») qu’au moment du visionnage (pendant lequel on pense sans arrêt « c’est pas vrai… »), visionnage qui est finalement un peu pénible.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Sacha Baron Cohen, Mark Strong, Isla Fisher, Penélope Cruz
Voir la fiche du film et la filmographie de Louis Leterrier sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Remarque :
* Grimsby existe bel et bien : cette ville de 80 000 âmes est située sur la côte est de l’Angleterre. Comme on peut s’en douter, ses habitants n’ont pas été franchement ravis de l’image donnée d’eux… Il est vrai que cela ne donne pas envie d’aller y passer ses vacances !

 

Brothers Grimsby
Mark Strong et Sacha Baron Cohen dans Grimsby – Agent trop spécial de Louis Leterrier (admirez l’écriteau sur la porte du pub…)

31 mai 2017

Sommaire de mai 2017

Le Carrefour de la mortMariage à l'italienneCapriceL'Évangile selon saint MatthieuNapoléonMexican SpitfireUn voyage avec Martin Scorsese à travers le cinéma américainPauline à la plage

Le Carrefour de la mort

(1947) de Henry Hathaway

Mariage à l’italienne

(1964) de Vittorio De Sica

Caprice

(2015) de Emmanuel Mouret

L’Évangile selon saint Matthieu

(1964) de Pier Paolo Pasolini

Napoléon

(1927) d’Abel Gance

Mexican Spitfire

(1940) de Leslie Goodwins

Un voyage avec Martin Scorsese à travers le cinéma américain

(1995) de Martin Scorsese et Michael Henry Wilson

Pauline à la plage

(1983) d’Eric Rohmer

Within Our GatesPleins feux sur l'assassinLes Nouveaux SauvagesVoyage à travers le cinéma françaisLucrèce BorgiaLucrezia BorgiaLucrèce BorgiaLucrèce Borgia

Within Our Gates

(1920) de Oscar Micheaux

Pleins feux sur l’assassin

(1961) de Georges Franju

Les Nouveaux Sauvages

(2014) de Damián Szifron

Voyage à travers le cinéma français

(2016) de Bertrand Tavernier

Lucrèce Borgia

(1953) de Christian-Jaque

Lucrezia Borgia

(1940) de Hans Hinrich

Lucrèce Borgia

(1935) d’Abel Gance

Lucrèce Borgia

(1922) de Richard Oswald

L'Île nueWinter SleepLes Mains d'OrlacÇa va barderUn air de familleÀ la poursuite d'Octobre RougeLes Indestructibles

L’Île nue

(1960) de Kaneto Shindô

Winter Sleep

(2014) de Nuri Bilge Ceylan

Les Mains d’Orlac

(1960) de Edmond T. Gréville

Ça va barder

(1955) de John Berry

Un air de famille

(1996) de Cédric Klapisch

À la poursuite d’Octobre Rouge

(1990) de John McTiernan

Les Indestructibles

(2004) de Brad Bird

Nombre de billets : 23

30 mai 2017

Le Carrefour de la mort (1947) de Henry Hathaway

Titre original : « Kiss of Death »

Le Carrefour de la mortA court d’argent, Nick Bianco décide de commettre un hold-up dans une bijouterie. Il est arrêté. Croyant en lui car il ne fait pas partie de la pègre, le procureur lui promet la clémence s’il dénonce ses complices. Nick refuse et est condamné à vingt ans de prison… Sur un scénario écrit par Ben Hecht, Henry Hathaway réalise un film noir à forte connotation sociale. En effet, son personnage principal est présentée d’emblée comme une victime de la société. De plus, comme souvent pour ces films de la Fox, le tournage a eu lieu à New York dans des lieux réels (1). Le film est souvent cité pour être la meilleure interprétation de Victor Mature qui montre, il est vrai, une belle présence. Mais la grande révélation fut Richard Widmark qui se retrouva nominé aux Oscars pour sa première apparition à l’écran. Son petit rire inquiétant, qui n’était pas prévu au scénario (2), transforme son personnage et donne une force décuplée à la scène ultra-célèbre où il jette une femme paraplégique dans l’escalier. Il allait ainsi être abonné aux rôles de tueur sadique et imprévisible mais fait partie de ces acteurs que l’on n’oublie pas. Le scénario montre ses faiblesses dans les passages plutôt sentimentaux, avec la seconde femme de Nick notamment mais cela n’empêche pas Le Carrefour de la mort d’être un film noir assez remarquable.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Victor Mature, Brian Donlevy, Coleen Gray, Richard Widmark, Karl Malden
Voir la fiche du film et la filmographie de Henry Hathaway sur le site IMDB.

Voir les autres films de Henry Hathaway chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* La fin du film n’est pas celle de Ben Hecht. Elle a été réécrite par Philip Dunne. Hathaway n’aimait pas celle de Hecht où Nick Bianco se cachait.
* Une scène a été coupée par la censure, une scène qui montre la femme de Nick Bianco abusée par le fameux Rizzo avant de se suicider. Voilà pourquoi ce passage est assez nébuleux : on ne comprend pas bien pourquoi Nick tient Rizzo responsable de la mort de sa femme. Le nom de l’actrice Patricia Morison qui interprétait la première femme de Nick apparaît ainsi sur l’affiche alors qu’elle n’apparait pas dans le film.

(1) Toute la scène d’ouverture se déroule par exemple à l’intérieur du Chrysler Building. Même l’ascenseur est réel où Hathaway a tourné en 16 mm (gonflé ensuite en 35mm). Les scènes de prison sont dans une vraie prison, etc.
(2) Richard Widmark raconte : « J’avais un trac épouvantable. Quand je ne savais pas quoi faire, je riais. Et le hasard veut que j’aie un rire bizarre. » (Anecdote rapportée par Gene Tierney dans son autobiographie Self PortraitMademoiselle, vous devriez faire du cinéma. Gene Tierney tournera avec Widmark dans le très beau Night and the CityLes Forbans de la nuit de Jules Dassin en 1950)

Kiss of Death
Brian Donlevy, Richard Widmark et Victor Mature dans Le Carrefour de la mort de Henry Hathaway.

Kiss of Death
Richard Widmark dans Le Carrefour de la mort de Henry Hathaway.

Kiss Of Death
Brian Donlevy, Karl Malden, Millard Mitchell, Victor Mature + 2 figurants dans Le Carrefour de la mort de Henry Hathaway.

Remakes:
The Fiend Who Walked the West (1958), western de Gordon Douglas
Kiss of Death (1995) de Barbet Schroeder avec David Caruso et Nicolas Cage