27 novembre 2012

Eté précoce (1951) de Yasujirô Ozu

Titre original : « Bakushû »
Autre titre français : « Début d’été »

Début d'étéDans une banlieue calme de Tokyo, trois générations de la famille Mamiya vivent sous le même toit. A 28 ans, Noriko est en âge de se marier. Le patron de la jeune femme propose de lui présenter un de ses amis, un beau parti. L’idée séduit la famille et tout particulièrement le frère de Noriko… Tourné deux ans après Printemps tardif, Été précoce se situe au même moment charnière de la vie d’une famille, le mariage de la fille. La situation est toutefois totalement différente car nous sommes ici face à une famille complète (1) qui ne repose pas sur une seule liaison forte (la relation père/fille de Printemps tardif) mais sur un entrelacs de liaisons entre les différents membres de la famille. Ceci permet à Ozu d’introduire de petites histoires qui, toutes ensemble, forgent l’histoire de cette famille. Le nœud central reste toutefois le mariage de la fille et Ozu oppose le mariage arrangé sans amour au mariage désiré. Une fois de plus, son héroïne est une jeune femme qui a une approche plutôt moderne, capable de résister à la pression familiale. Début d'été Sans bousculer les traditions, elle cherche à conserver son libre arbitre et à faire ses choix de vie. Un autre élément fort (et récurrent) introduit par Ozu est cette notion que le bonheur est tout près de nous et qu’il faut avoir la sagesse de savoir le voir. Sur le plan de la forme, on retrouve dans Été précoce tous les éléments qui font le style et le charme des films d’Ozu : régularité du tempo, plan fixes très graphiques, camera au ras du sol, harmonie et douceur.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Setsuko Hara, Chishû Ryû, Chikage Awashima, Kuniko Miyake, Ichirô Sugai, Chieko Higashiyama, Haruko Sugimura, Shûji Sano, Seiji Miyaguchi
Voir la fiche du film et la filmographie de Yasujirô Ozu sur le site IMDB.
Voir les autres films de Yasujirô Ozu chroniqués sur ce blog…

(1) Il faut toutefois noter la mention d’un troisième enfant qui n’est pas revenu de la guerre. Il est porté disparu, l’espoir d’un retour n’existe plus que très faiblement dans l’esprit de la mère. Si cet enfant manquant n’est que brièvement mentionné, Ozu introduit là un élément de fragilité : nous ne somme pas face à une famille idéale et solide mais une famille qui a déjà connu une déchirure, ce qui la rend plus proche de nous.

14 novembre 2012

Mon oncle (1958) de Jacques Tati

Mon oncleMr Hulot habite dans une petite maison à étages dans un vieux quartier populaire. Sa sœur est mariée à un industriel et tous deux vivent dans une maison ultramoderne remplie de gadgets. Ils confient parfois leur jeune fils à Hulot… En plus d’être un film burlesque et poétique, Mon oncle de Jacques Tati est une vraie réflexion sur le monde moderne. Deux univers se font face : celui de Hulot, modeste, vieillot, biscornu mais plein de vie et celui de sa belle-sœur, bourgeois, moderne, aseptisé, fonctionnel mais vide. Ces deux univers ne s’interpénètrent pas, seuls l’enfant et le chien passent de l’un à l’autre car ils s’ennuient dans leur monde sans fantaisie. Jacques Tati ne cherche pas à prôner l’ancien sur le moderne, il déplore la déshumanisation et l’excès d’organisation : « Je ne crois pas que les lignes géométriques rendent les gens aimables. »(1) En 1958, ce type de regard sur notre société était peu répandu car le modernisme était alors très recherché. L’humour est constant tout au long du film, Tati fait une fois de plus preuve d’un formidable sens de l’observation, aussi bien sur les comportements que sur les objets. Ce qui assez étonnant, c’est de voir à quel point son film n’a pas vieilli : cette réflexion sur les intérieurs épurés et vides pourrait être la même aujourd’hui. Et plus généralement, quelle est cette « qualité de vie » à laquelle on aspire ? Cela prouve que le propos de Jacques Tati est bien universel et explique pourquoi Mon oncle fait partie des films que l’on n’oublie jamais.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Jacques Tati, Jean-Pierre Zola, Adrienne Servantie
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Tati sur le site IMDB.
Voir les autres films de Jacques Tati chroniqués sur ce blog…

(1) Jacques Tati : « Ce qui me gêne, ce n’est pas qu’on construise des immeubles neufs, il en faut, mais des casernes. Je n’aime pas être mobilisé, je n’aime pas la mécanisation. J’ai défendu le petit quartier, le coin tranquille contre les autoroutes, les aérodromes, l’organisation, une forme de la vie moderne, car je ne crois pas que les lignes géométriques rendent les gens aimables. »
Et aussi : « J’entends revaloriser la gentillesse, par une défense de l’individu dans une optique finalement optimiste. »

30 octobre 2012

Gare centrale (1958) de Youssef Chahine

Titre original : « Bab el hadid »

Gare centraleLa gare centrale du Caire abrite un petit monde de vendeurs et de porteurs. Un vendeur de journaux boiteux est amoureux fou d’une belle et provocante vendeuse à la sauvette de sodas… Gare centrale est l’un des films les plus intéressants de Youssef Chahine. Si la forme générale est celle du néo-réalisme à l’italienne, le film mêle brillamment plusieurs genres : documentaire (la vie à l’intérieur de la gare), le film social (les porteurs qui veulent être indépendants), le film policier. C’est surtout un film très humaniste qui nous place très près des personnages. Chahine interprète lui-même le personnage principal qu’il a dit être le reflet de ses propres frustrations de petit bourgeois. Dans l’Egypte de Nasser, Gare centrale est un film qui brisait certains tabous, notamment dans sa façon de montrer les femmes. Le film fut longtemps interdit dans son pays.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Farid Shawqi, Hind Rostom, Youssef Chahine
Voir la fiche du film et la filmographie de Youssef Chahine sur le site IMDB.

Voir les autres films de Youssef Chahine chroniqués sur ce blog…

20 octobre 2012

La rivière de nos amours (1955) de André De Toth

Autre titre français : « L’or des Sioux »
Titre original : « The Indian fighter »

La rivière de nos amoursParce qu’il connaît bien les indiens, Johnny Hawks est chargé d’escorter un convoi de pionniers en territoire Sioux. En rendant visite au chef Nuage Rouge pour faire signer la paix, il est attiré par sa fille. Des trafiquants d’or vont complexifier sa tâche… Souvent décrit comme étant le meilleur western d’André de Toth, La rivière de nos amours bénéficie d’une bonne réputation par la vision qu’il donne des indiens et aussi par sa façon d’intégrer la nature dans cette histoire de cohabitation entre les colons et les indiens. La nature est effectivement très présente, magnifiée par un beau Technicolor. L’histoire hélas manque plutôt de rythme, même dans les scènes d’action (hormis l’attaque du fort qui est mise en scène de façon très enlevée). Sans surprise aucune, La rivière de nos amours paraît quelque peu surestimé.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Kirk Douglas, Elsa Martinelli, Walter Matthau, Diana Douglas, Walter Abel, Lon Chaney Jr., Elisha Cook Jr.
Voir la fiche du film et la filmographie de André De Toth sur le site IMDB.

Voir les autres films de André De Toth chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Bien que son rôle soit quasiment muet, Elsa Martinelli s’est faite remarquer dans les quelques scènes d’Indian Fighter où elle apparaît. C’est son tout premier film.
* Le film est produit par la toute nouvelle maison de production de Kirk Douglas : Bryna productions.

18 octobre 2012

Niagara (1953) de Henry Hathaway

Titre original : « Niagara »

NiagaraUn couple de jeunes mariés arrive dans un petit motel face aux chutes du Niagara. Ils ont pour voisin, Rose, une jeune femme à la sensualité débordante, et son mari George qui semble d’un caractère instable… Niagara est un « film noir en couleurs » : tourné en Technicolor, le film reprend beaucoup des thèmes chers au film noir. Il est surtout connu aujourd’hui comme étant le premier grand rôle de Marilyn Monroe qui, bien que son temps de présence à l’écran ne soit pas très étendu, marque le film et attire tous les regards. Après de nombreux petits rôles, l’actrice développe ici vraiment son personnage de sex-symbol.Niagara Henry Hathaway sait parfaitement mettre en valeur sa sensualité sans aucune vulgarité, utilisant notamment la couleur rouge (robe rouge et  rouge à lèvres outrageusement rouge). Face à elle, Jean Peters, la véritable héroïne à laquelle le spectateur est censé s’identifier, fait un peu pâle figure malgré une excellente prestation. Le jeu de Joseph Cotten est, lui, étonnamment faible et monocorde(1). Hathaway utilise merveilleusement le décor naturel des chutes du Niagara dont la force et la puissance symbolisent les passions et les drames qui ne nouent sous nos yeux.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Marilyn Monroe, Joseph Cotten, Jean Peters, Max Showalter
Voir la fiche du film et la filmographie de Henry Hathaway sur le site IMDB.

Voir les autres films de Henry Hathaway chroniqués sur ce blog…

(1) Hathaway aurait préféré avoir James Mason mais ce dernier a refusé le rôle pour ne pas contrarier sa fille de six ans qui ne voulait plus le voir mourir dans un film.

13 octobre 2012

Ève (1950) de Joseph L. Mankiewicz

Titre original : « All about Eve »

ÈveAlors que l’actrice de théâtre Eve Harrington reçoit une récompense lors d’une soirée, plusieurs personnes se remémore sa rapide ascension… L’un des plus célèbres films de Joseph Mankiewicz, All about Eve fait partie de ces films qui semblent approcher une certaine perfection. Tout est brillant, à commencer par le scénario très intelligemment écrit par Mankiewicz sur la base d’une nouvelle de Mary Orr. La construction repose sur un flashback raconté par plusieurs personnages, une construction élégante que le réalisateur reprendra encore plus brillamment pour La comtesse aux pieds nus. Les dialogues sont d’une grande richesse avec de nombreuses répliques mémorables. La mise en scène est très maitrisée et l’interprétation admirable : c’est bien entendu Bette Davis qui est la plus remarquable dans son rôle d’actrice hantée par son âge avec ses accès d’humeur et son penchant pour l’alcool mais tous les rôles de premier et second plans sont parfaitement tenus. Cette peinture du monde du spectacle n’est pas dénuée d’acidité, c’est un monde où le mensonge côtoie l’arrivisme et le cynisme, même quand le talent est là. Film presque parfait, All about Eve connut un très grand succès et reçut de nombreux prix.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Bette Davis, Anne Baxter, George Sanders, Celeste Holm, Gary Merrill, Hugh Marlowe, Gregory Ratoff, Thelma Ritter, Marilyn Monroe
Voir la fiche du film et la filmographie de Joseph L. Mankiewicz sur le site IMDB.

Voir les autres films de Joseph L. Mankiewicz chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Mankiewicz a dit s’être inspiré de son ami Elian Kazan pour le personnage de Bill, le metteur en scène.
* La Sarah Siddons Society n’existait pas encore au moment du tournage de Eve. C’est une pure création de Mankiewicz. Du fait du succès du film, des amateurs de théâtre créèrent la vraie Sarah Siddons Society en 1952 et commencèrent à décerner un prix à une actrice particulièrement remarquée au cours de la saison passée. C’est maintenant l’un des prix les plus importants dans le monde du théâtre. Et la statuette remise est identique à celle du film!

11 octobre 2012

Verdi (1953) de Raffaello Matarazzo

Titre original : « Giuseppe Verdi »

VerdiSur son lit de mort, Guiseppe Verdi se remémore sa carrière et ses amours… Raffaello Matarazzo amplifie les aspects mélodramatiques de la vie amoureuse de Verdi. Le scénario, finalement peu développé, ne fait pas vraiment preuve de subtilité et ne parvient que difficilement à éveiller l’intérêt. Il nous reste les extraits d’opéra qui permettent notamment de voir deux monstres sacrés, le ténor Mario Del Monaco et le baryton Tito Gobbi. C’est donc finalement l’œuvre de Verdi qui engendre les seuls moments forts du film.
Lui : 1 étoile

Acteurs: Pierre Cressoy, Anna Maria Ferrero, Gaby André
Voir la fiche du film et la filmographie de Raffaello Matarazzo sur le site IMDB.
Voir les autres films de Raffaello Matarazzo chroniqués sur ce blog…

Remarque :
Le film Verdi de Raffaello Matarazzo a été tourné en couleurs avec le procédé Ferraniacolor. Les couleurs ayant mal vieilli, Patrick Brion a présenté le film dans une version en noir et blanc au Cinéma de minuit (juillet 2012). La version couleur est visible sur un DVD (zone 1) de VIEW video.

Autre version de la vie de Verdi :
Le roman d’un génie (Guiseppe Verdi) de l’italien Carmine Gallone (1938) avec Fosco Giachetti et Gaby Morlay (film perdu).

29 septembre 2012

Comme un torrent (1958) de Vincente Minnelli

Titre original : « Some came running »

Comme un torrentMilitaire démobilisé, Dave Hirsch revient dans sa ville natale après une longue absence, accompagné par une fille rencontrée dans un bar. Ecrivain de talent mais sans succès, porté sur l’alcool, il retrouve son frère qui l’avait abandonné et qui a réussi socialement… Adaptation d’un roman fleuve semi-autobiographique de James Jones, Comme un torrent est un grand mélodrame dont le point fort est l’excellente caractérisation des personnages. Comme un torrent La palette de comportements est large, peut-être même trop large pour garder son authenticité. Dean Martin et Shirley MacLaine font de belles prestations, le choix de Frank Sinatra est bien entendu plus discutable (est-il vraiment un acteur ?) Incapable de répéter une scène ou de faire de plusieurs prises, le crooner a certainement gêné le perfectionnisme de Minnelli, qui apporte comme toujours beaucoup de soin à la reconstitution et au cadrage, utilisant beaucoup ici les plans larges. Le film montre une belle progression dans l’intensité et la célèbre scène finale, dans la fête foraine, en est le moment le plus fort.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Frank Sinatra, Dean Martin, Shirley MacLaine, Martha Hyer, Arthur Kennedy, Leora Dana
Voir la fiche du film et la filmographie de Vincente Minnelli sur le site IMDB.

Voir les autres films de Vincente Minnelli chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Le personnage de Dean Martin, avec son chapeau qu’il ne quitte jamais, a inspiré Godard pour le personnage joué par Michel Piccoli dans Le Mépris.
* Le titre Some Came Running vient d’une phrase de l’Evangile selon Saint Marc que James Jones avait placé en épigraphe de son roman.
* Vincente Minnelli précise dans son autobiographie : « Le film a été tourné dans le ville de Madison dans l’Indiana qui avait été élue « petite ville de province type » par un comité d’efforts de guerre en 1941, qui avait utilisé les décors naturels de la ville à des fins documentaires. » A noter que le documentaire de 12 minutes en question, The Town (1944), a été réalisé par Josef von Sternberg.

28 septembre 2012

Quand passent les cigognes (1957) de Mikhail Kalatozov

Titre original : « Letyat zhuravli »

Quand passent les cigognesA Moscou, en 1941, Veronika et Boris sont amoureux. La guerre éclate et Boris décide de s’engager volontairement au grand désespoir de sa famille et de Veronika… Quand passent les cigognes a été tourné quatre ans après la mort de Staline et marque un tournant dans le cinéma soviétique. Plus que tout autre, ce grand film romantique symbolise la libération du carcan des films de propagande et le retour à une grande créativité qui rappelle celle des années vingt. Quand passent les cigognes a effectivement en commun avec les grands films muets cette beauté formelle qui se manifeste tant dans la lumière que dans le mouvement. Les éclairages sont travaillés avec des gros plans de toute beauté, la caméra est étonnamment mobile, capable de filer, de virevolter, de suivre les personnages dans une enivrante frénésie. Les scènes remarquables sont nombreuses(1). Kalatanov maitrise parfaitement sa créativité foisonnante, tout est parfait, rien n’est gratuit. Quand passent les cigognes Son plus grand talent est de savoir mettre la virtuosité technique au service de l’histoire qui se retrouve transcendée, puissamment élevée par un lyrisme qui nous traverse et nous bouleverse. Tatiana Samoïlova est remarquable, d’abord par sa très grande beauté juvénile, mais surtout par son interprétation très complète, exprimant à la fois de la force et de la fragilité, constamment touchante. La scène finale, ahurissante par son ampleur et sa virtuosité, est émouvante, poignante, d’un lyrisme rarement égalé. Palme d’Or à Cannes, Quand passent les cigognes connut fort justement un très succès, aussi bien dans son pays qu’à l’international.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Tatyana Samojlova, Aleksey Batalov, Vasili Merkuryev, Aleksandr Shvorin
Voir la fiche du film et la filmographie de Mikhail Kalatozov sur le site IMDB.

(1) « Les principaux moments de bravoure : l’adieu matinal dans l’escalier, le départ pour la guerre, le viol pendant le bombardement, la découverte de la maison détruite, la fuite après le discours de l’hôpital, la scène finale sur le quai de la gare passent le stade de la simple bravoure pour déboucher sur une beauté fort authentique. Il y a aussi un certain nombre de scènes d’intimité d’un naturel et d’une vivacité étincelants. » (J. Doniol-Valcroze)

21 septembre 2012

Les chevaliers de la table ronde (1953) de Richard Thorpe

Titre original : « Knights of the Round Table »

Les chevaliers de la table rondeDès son accession au trône grâce à l’aide de Merlin et du chevalier Lancelot, le roi Arthur fonde l’ordre des chevaliers de la table ronde et épouse Guenièvre. L’Angleterre connait enfin une ère de paix mais la fée Morgane et son fils Mordred estiment que le trône leur revient de droit… Pour reproduire le succès d’Ivanhoé l’année précédente, la MGM décide de reprendre exactement la même recette : un grand film historique confié à Richard Thorpe, tourné en Angleterre (pour utiliser les fonds bloqués dans ce pays) avec Robert Taylor et George Sanders (qui, malade, sera remplacé par l’anglais Stanley Baker). Cette fois, le film est en CinemaScope et c’est le premier pour la MGM. Le résultat est assez réussi, un beau spectacle mêlant action et romance avec des costumes colorés et une excellente musique de Miklos Rózsa. Ava Gardner n’est guère présente, l’actrice n’appréciant guère les films historiques, mais fait néanmoins une reine d’une grande beauté. Richard Thorpe montre une belle maitrise, y compris dans les scènes de grande ampleur. Les chevaliers de la table ronde est un plaisant divertissement.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Robert Taylor, Ava Gardner, Mel Ferrer, Anne Crawford, Stanley Baker, Felix Aylmer
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard Thorpe sur le site IMDB.
Voir les autres films de Richard Thorpe chroniqués sur ce blog…

Remarque :
Le château en ruine que l’on aperçoit lorsque Lancelot va mâter la révolte dans le nord (vu en arrière plan juste avant la bataille) est le château de Tintagel en Cornouailles, château souvent associé aux légendes arthuriennes.

Autres adaptations de la légende du roi Arthur :
Lancelot chevalier de la reine (Lancelot and Guinevere) de l’anglais Cornel Wilde (1963)
Merlin l’enchanteur (The Sword in the Stone) des Studios Disney (1963)
Camelot de Joshua Logan (1967) avec Richard Harris et Vanessa Redgrave
Lancelot du lac de Claude Santelli (TV, 1970) avec Gérard Falconetti et Marie-Christine Barrault
Monty Python sacré graal! (Monty Python and the Holy Grail) (1975), variation burlesque des Monty Python
Excalibur, le très beau film de John Boorman (1981)
Camelot de Marty Callner (TV, 1982) avec Richard Harris
Arthur the King de Clive Donner (TV, 1985) avec Malcolm McDowell et Candice Bergen
Lancelot (First Knight) de Jerry Zucker (1995) avec Sean Connery et Richard Gere
Le roi Arthur (King Arthur) d’Antoine Fuqua (2004) avec Clive Owen et Keira Knightley