11 octobre 2012

Verdi (1953) de Raffaello Matarazzo

Titre original : « Giuseppe Verdi »

VerdiSur son lit de mort, Guiseppe Verdi se remémore sa carrière et ses amours… Raffaello Matarazzo amplifie les aspects mélodramatiques de la vie amoureuse de Verdi. Le scénario, finalement peu développé, ne fait pas vraiment preuve de subtilité et ne parvient que difficilement à éveiller l’intérêt. Il nous reste les extraits d’opéra qui permettent notamment de voir deux monstres sacrés, le ténor Mario Del Monaco et le baryton Tito Gobbi. C’est donc finalement l’œuvre de Verdi qui engendre les seuls moments forts du film.
Lui : 1 étoile

Acteurs: Pierre Cressoy, Anna Maria Ferrero, Gaby André
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Remarque :
Le film Verdi de Raffaello Matarazzo a été tourné en couleurs avec le procédé Ferraniacolor. Les couleurs ayant mal vieilli, Patrick Brion a présenté le film dans une version en noir et blanc au Cinéma de minuit (juillet 2012). La version couleur est visible sur un DVD (zone 1) de VIEW video.

Autre version de la vie de Verdi :
Le roman d’un génie (Guiseppe Verdi) de l’italien Carmine Gallone (1938) avec Fosco Giachetti et Gaby Morlay (film perdu).

29 septembre 2012

Comme un torrent (1958) de Vincente Minnelli

Titre original : « Some came running »

Comme un torrentMilitaire démobilisé, Dave Hirsch revient dans sa ville natale après une longue absence, accompagné par une fille rencontrée dans un bar. Ecrivain de talent mais sans succès, porté sur l’alcool, il retrouve son frère qui l’avait abandonné et qui a réussi socialement… Adaptation d’un roman fleuve semi-autobiographique de James Jones, Comme un torrent est un grand mélodrame dont le point fort est l’excellente caractérisation des personnages. Comme un torrent La palette de comportements est large, peut-être même trop large pour garder son authenticité. Dean Martin et Shirley MacLaine font de belles prestations, le choix de Frank Sinatra est bien entendu plus discutable (est-il vraiment un acteur ?) Incapable de répéter une scène ou de faire de plusieurs prises, le crooner a certainement gêné le perfectionnisme de Minnelli, qui apporte comme toujours beaucoup de soin à la reconstitution et au cadrage, utilisant beaucoup ici les plans larges. Le film montre une belle progression dans l’intensité et la célèbre scène finale, dans la fête foraine, en est le moment le plus fort.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Frank Sinatra, Dean Martin, Shirley MacLaine, Martha Hyer, Arthur Kennedy, Leora Dana
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Remarques :
* Le personnage de Dean Martin, avec son chapeau qu’il ne quitte jamais, a inspiré Godard pour le personnage joué par Michel Piccoli dans Le Mépris.
* Le titre Some Came Running vient d’une phrase de l’Evangile selon Saint Marc que James Jones avait placé en épigraphe de son roman.
* Vincente Minnelli précise dans son autobiographie : « Le film a été tourné dans le ville de Madison dans l’Indiana qui avait été élue « petite ville de province type » par un comité d’efforts de guerre en 1941, qui avait utilisé les décors naturels de la ville à des fins documentaires. » A noter que le documentaire de 12 minutes en question, The Town (1944), a été réalisé par Josef von Sternberg.

28 septembre 2012

Quand passent les cigognes (1957) de Mikhail Kalatozov

Titre original : « Letyat zhuravli »

Quand passent les cigognesA Moscou, en 1941, Veronika et Boris sont amoureux. La guerre éclate et Boris décide de s’engager volontairement au grand désespoir de sa famille et de Veronika… Quand passent les cigognes a été tourné quatre ans après la mort de Staline et marque un tournant dans le cinéma soviétique. Plus que tout autre, ce grand film romantique symbolise la libération du carcan des films de propagande et le retour à une grande créativité qui rappelle celle des années vingt. Quand passent les cigognes a effectivement en commun avec les grands films muets cette beauté formelle qui se manifeste tant dans la lumière que dans le mouvement. Les éclairages sont travaillés avec des gros plans de toute beauté, la caméra est étonnamment mobile, capable de filer, de virevolter, de suivre les personnages dans une enivrante frénésie. Les scènes remarquables sont nombreuses(1). Kalatanov maitrise parfaitement sa créativité foisonnante, tout est parfait, rien n’est gratuit. Quand passent les cigognes Son plus grand talent est de savoir mettre la virtuosité technique au service de l’histoire qui se retrouve transcendée, puissamment élevée par un lyrisme qui nous traverse et nous bouleverse. Tatiana Samoïlova est remarquable, d’abord par sa très grande beauté juvénile, mais surtout par son interprétation très complète, exprimant à la fois de la force et de la fragilité, constamment touchante. La scène finale, ahurissante par son ampleur et sa virtuosité, est émouvante, poignante, d’un lyrisme rarement égalé. Palme d’Or à Cannes, Quand passent les cigognes connut fort justement un très succès, aussi bien dans son pays qu’à l’international.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Tatyana Samojlova, Aleksey Batalov, Vasili Merkuryev, Aleksandr Shvorin
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(1) « Les principaux moments de bravoure : l’adieu matinal dans l’escalier, le départ pour la guerre, le viol pendant le bombardement, la découverte de la maison détruite, la fuite après le discours de l’hôpital, la scène finale sur le quai de la gare passent le stade de la simple bravoure pour déboucher sur une beauté fort authentique. Il y a aussi un certain nombre de scènes d’intimité d’un naturel et d’une vivacité étincelants. » (J. Doniol-Valcroze)

21 septembre 2012

Les chevaliers de la table ronde (1953) de Richard Thorpe

Titre original : « Knights of the Round Table »

Les chevaliers de la table rondeDès son accession au trône grâce à l’aide de Merlin et du chevalier Lancelot, le roi Arthur fonde l’ordre des chevaliers de la table ronde et épouse Guenièvre. L’Angleterre connait enfin une ère de paix mais la fée Morgane et son fils Mordred estiment que le trône leur revient de droit… Pour reproduire le succès d’Ivanhoé l’année précédente, la MGM décide de reprendre exactement la même recette : un grand film historique confié à Richard Thorpe, tourné en Angleterre (pour utiliser les fonds bloqués dans ce pays) avec Robert Taylor et George Sanders (qui, malade, sera remplacé par l’anglais Stanley Baker). Cette fois, le film est en CinemaScope et c’est le premier pour la MGM. Le résultat est assez réussi, un beau spectacle mêlant action et romance avec des costumes colorés et une excellente musique de Miklos Rózsa. Ava Gardner n’est guère présente, l’actrice n’appréciant guère les films historiques, mais fait néanmoins une reine d’une grande beauté. Richard Thorpe montre une belle maitrise, y compris dans les scènes de grande ampleur. Les chevaliers de la table ronde est un plaisant divertissement.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Robert Taylor, Ava Gardner, Mel Ferrer, Anne Crawford, Stanley Baker, Felix Aylmer
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Remarque :
Le château en ruine que l’on aperçoit lorsque Lancelot va mâter la révolte dans le nord (vu en arrière plan juste avant la bataille) est le château de Tintagel en Cornouailles, château souvent associé aux légendes arthuriennes.

Autres adaptations de la légende du roi Arthur :
Lancelot chevalier de la reine (Lancelot and Guinevere) de l’anglais Cornel Wilde (1963)
Merlin l’enchanteur (The Sword in the Stone) des Studios Disney (1963)
Camelot de Joshua Logan (1967) avec Richard Harris et Vanessa Redgrave
Lancelot du lac de Claude Santelli (TV, 1970) avec Gérard Falconetti et Marie-Christine Barrault
Monty Python sacré graal! (Monty Python and the Holy Grail) (1975), variation burlesque des Monty Python
Excalibur, le très beau film de John Boorman (1981)
Camelot de Marty Callner (TV, 1982) avec Richard Harris
Arthur the King de Clive Donner (TV, 1985) avec Malcolm McDowell et Candice Bergen
Lancelot (First Knight) de Jerry Zucker (1995) avec Sean Connery et Richard Gere
Le roi Arthur (King Arthur) d’Antoine Fuqua (2004) avec Clive Owen et Keira Knightley

12 septembre 2012

La prisonnière du désert (1956) de John Ford

Titre original : « The searchers »

La prisonnière du désertAu Texas en 1868, Ethan revient chez son frère qui vit à la limite du désert. Lors d’une attaque indienne, le frère et sa femme sont tués et leurs filles enlevées. Ethan part à leur recherche avec le jeune Martin… Adapté d’un roman d’Alan Le May, La prisonnière du désert (The Searchers) est l’un des plus beaux westerns qui soient, probablement le plus beau. Cette longue quête est aussi une quête personnelle ; Ethan et Martin sont des personnages que tout oppose. Ethan est un solitaire, qui vit en marge de la société et qui est aveuglé par sa haine et sa soif de vengeance. Martin est plus humain, avec la maladresse de la jeunesse mais une volonté inébranlable et une soif de vie. La prisonnière du désert John Ford approche de la perfection. La maitrise technique est manifeste et la photographie, les mouvements de caméra, les cadrages sont absolument superbes. La scène d’ouverture en est le plus bel exemple. Par son contenu, sa mise en scène, sa beauté graphique, La prisonnière du désert est une pure merveille.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: John Wayne, Jeffrey Hunter, Vera Miles, Ward Bond, Natalie Wood, Henry Brandon, Harry Carey Jr., Antonio Moreno
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Remarque :
Un petit reportage sur le tournage de The Searchers a été tourné et diffusé à la télévision au moment de la sortie du film. C’est ainsi l’un des premiers films à avoir bénéficié d’un making-of.

La prisonnière du désert de John Ford
« Ethan ? »
Le célèbre plan d’ouverture de La Prisonnière du désert de John Ford.

11 septembre 2012

Le vent de la plaine (1960) de John Huston

Titre original : « The Unforgiven »

Le vent de la plaineLa famille Zachary vit isolée dans les grandes plaines de l’Ouest : la mère, ses trois fils dont l’aîné est le chef de famille, et Rachel qui a été recueillie bébé et adoptée. Apparaît un mystérieux et fantomatique cavalier qui prétend connaître une vérité cachée et prédit que justice sera faite… Adaptation d’un roman d’Alan Le May (également auteur de La prisonnière du désert adapté par John Ford et dont le thème est assez proche), Le vent de la plaine est un film qui a connu un tournage difficile du fait d’accidents, de mésententes et d’un environnement hostile. De plus, le premier montage fut amputé de nombreuses scènes par les producteurs. John Houston juge sévèrement le résultat. Et pourtant, Le vent de la plaine reste un beau film, intéressant par les thèmes qu’il aborde (le poids du passé, la conscience, le racisme, la cohésion sociale, …)(1) et servi par une belle mise en scène, Le vent de la plaine précise et même inventive, qui sait tirer profit de la beauté des décors naturels(2). Les personnages forts sont nombreux et Audrey Hepburn étonnamment dans le ton, sa juvénilité et son charme sont tous à fait dans le personnage, même si l’actrice montre ses limites dans les scènes les plus dramatiques.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Audrey Hepburn, Audie Murphy, John Saxon, Charles Bickford, Lillian Gish, Albert Salmi, Joseph Wiseman
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(1) De façon surprenante, Le vent de la plaine fut à sa sortie jugé comme étant raciste envers les indiens par la critique alors que le propos est tout à fait (et de façon évidente) contraire.
(2) Le film a tété tourné au Mexique, dans le désert de Guadiana près de Durango.

8 septembre 2012

L’homme aux mille visages (1957) de Joseph Pevney

Titre original : « Man of a thousand faces »

L'homme aux mille visagesVingt sept ans après la mort de Lon Chaney, Universal décide de consacrer un film à la vie de cet acteur hors normes et tourmenté, l’un des plus populaires du studio dans les années vingt. L’homme aux mille visages n’échappe pas à hélas aux clichés et travers hollywoodiens notamment en mettant fortement l’accent sur les déboires conjugaux de Lon Chaney et sur sa lutte pour récupérer son fils mais le film est rendu remarquable par la performance de James Cagney qui réalise de véritables prouesses pour faire revivre le talentueux acteur. Trois scènes de films sont brièvement recréées : The Miracle Man de 1919 où ce que fait Cagney est même plus spectaculaire que dans l’original(1), Notre-Dame de Paris de 1923 et Le Fantôme de l’opéra de 1925, trois films Universal(2).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: James Cagney, Dorothy Malone, Jane Greer
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Remarques :
* Le jeune Irving Thalberg est interprété par Robert J. Evans, jeune homme découvert au bord d’une piscine par Norma Shearer et qui deviendra ensuite… producteur et directeur de production à la Paramount.
* La scène-clé du début du film, où la femme de Lon Chaney découvre ses parents et les rejette, est une invention de scénariste. Dans la réalité, elle les connaissait avant leur mariage.
* L’actrice qui joue la soeur de Lon Chaney est Jeanne Cagney, soeur de James Cagney.

(1) The Miracle Man de George Loane Tucker (1919) est un film perdu dont seules quelques scènes subsistent. La scène de la fausse guérison est l’une d’elle. Elle est en réalité plus rapide et vue de plus loin que celle de L’homme aux mille visages où James Cagney est vraiment étonnant. En revanche, Cagney ne parvient pas à ramper sur le sol comme Lon Chaney.
(2) Après Le Fantôme de l’Opéra (1925), Lon Chaney a quitté Universal pour passer à la M.G.M. (tout comme Irving Thalberg d’ailleurs). D’autre part, The penalty (1920), qui a été un formidable tremplin pour la carrière de Lon Chaney, est un film Goldwyn ; c’est pourquoi il n’est ici qu’à peine évoqué.

1 septembre 2012

Le fils prodigue (1955) de Richard Thorpe

Titre original : « The prodigal »

Le fils prodigueEn l’an 70 avant Jésus Christ, le fils d’un riche propriétaire hébreu quitte le domaine familial après avoir été ébloui par la beauté d’une grande prêtresse païenne… Le fils prodigue est basé sur la (courte) parabole homonyme de la Bible ; elle est donc très largement étendue et développée. Il s’agit d’une importante production avec de somptueux et couteux décors mais dont l’histoire est particulièrement manichéenne et le traitement très hollywoodien. Les dialogues sont étonnamment pauvres. Même la vision de Lana Turner en grande prêtresse de rites païens déçoit quelque peu car les scènes prêtent plutôt à sourire par leur côté kitsch vraiment marqué. L’actrice, qui n’appréciait guère de tourner dans des films à costumes, reste tout de même le meilleur atout de ce film. On notera aussi quelques bons seconds rôles.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Lana Turner, Edmund Purdom, Louis Calhern, Neville Brand, Francis L. Sullivan
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30 juillet 2012

Le grand alibi (1950) de Alfred Hitchcock

Titre original : « Stage fright »

Le grand alibiUne jeune élève-actrice tente de prouver l’innocence de son ami qui est accusé d’avoir assassiné le mari d’une chanteuse de music hall… Même s’il a été beaucoup critiqué (1) et s’il n’est pas à classer parmi les meilleurs films d’Hitchcock, Le grand alibi n’est pas sans attrait. Il y a cette atmosphère délicieusement anglaise apportée par les seconds rôles, le jeu constant avec le mensonge et une belle interprétation de Jane Wyman, empreinte de candeur et de délicatesse (2)(3). Après un projet ambitieux mais de tournage difficile, Les amants du Capricorne, Le grand alibi Hitchcock a décidé de mettre en scène cette histoire qui manque un peu d’ampleur et dont l’une des erreurs est, selon sa propre analyse a posteriori, qu’à aucun moment les personnages ne sont en danger. Le grand alibi se regarde toutefois sans déplaisir et comporte de belles scènes comme celle du taxi, la fête de patronage ou encore toute la scène finale dans le théâtre.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jane Wyman, Marlene Dietrich, Michael Wilding, Richard Todd, Alastair Sim
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Remarque :
* On remarquera la présence de Patricia Hitchcock, la fille du réalisateur, qui interprète l’une des élèves comédiennes amies de Jane Wyman. C’est sa première apparition à l’écran, avant donc son rôle bien plus connu (la binoclarde Barbara) dans L’inconnu du Nord Express. Elle a également tourné dans Psychose.

(1) – NE LISEZ PAS ce qui suit si vous avez l’intention de voir le film –
Alfred Hitchcock a été beaucoup critiqué pour le flash-back en début de film dans lequel il a enfreint une règle d’or du cinéma : « l’image ne peut mentir ». Hitchcock a admis par la suite qu’il n’aurait pas du le tourner.

(2) Hitchcock raconte avoir eu toutefois du mal à diriger Jane Wyman pour les scènes où elle était censée s’enlaidir pour se faire passer pour l’habilleuse de Marlene Dietrich. L’actrice ne supportait pas de paraître sous un jour défavorable à côté de Marlene et a tout fait pour améliorer peu à peu son apparence.

(3) On a beaucoup critiqué le choix d’Alastair Sim, acteur anglais alors très populaire, pour le rôle du père qui apporte une note comique, il est vrai, plutôt inutile.

Homonyme :
Le grand alibi de Pascal Bonitzer (2008) avec Miou-Miou et Lambert Wilson.

28 juillet 2012

Fripouillard et Cie (1959) de Steno

Titre original : « I tartassati »

Fripouillard et CieHector (Louis de Funès) est « conseiller fiscal ». L’un de ses clients, le commerçant Pezzella (Totò), reçoit la visite d’un contrôleur des impôts (Aldo Fabrizi) qui vient vérifier sa comptabilité… Dans ce Fripouillard et Cie, un spectateur français pourra penser voir « un De Funès » mais en réalité il s’agit d’un film surtout marqué par Totò : ce fabuleux comique italien était d’ailleurs alors au sommet de sa gloire (1) alors que De Funès en était encore loin. Le duo ainsi formé est assez réussi, même si le revers de la médaille de ces productions internationales est d’avoir la moitié des acteurs doublés (le film était vu ici en français, hélas). Heureusement, Totò c’est surtout un visage et il est ici en assez bonne forme dans la peau de ce commerçant qui cherche à tout prix à se faire bien voir de son contrôleur des impôts. De Funès avait alors un jeu bien plus sage que celui qu’il développera par la suite. Fripouillard et CieDe plus, on le sent impressionné par Totò : dans les scènes communes, De Funès est assez retenu alors qu’il se lâche un peu plus dans celles où il n’est pas face à Totò. Et il ne faut pas oublier Aldo Fabrizi, grande personnalité du cinéma italien, très populaire lui aussi : l’acteur-réalisateur a cosigné le scénario en plus d’interpréter avec toute sa bonhommie cet inflexible contrôleur des impôts. Steno a dirigé de nombreuses fois Totò (il est toutefois probable que c’est plus Totò qui dirigeait Totò…) Ce Fripouillard et Cie reste très amusant, classique certes mais amusant, assurément.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Totò, Aldo Fabrizi, Louis de Funès, Jacques Dufilho
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Remarque :
Louis De Funès tournera la même année un autre film avec Totò :
Un coup fumant (Totò, Eva e il pennello proibito) également réalisé par Steno (1959).

(1) Immensément populaire en Italie, Totò a tourné dans plus de 100 films entre 1937 et 1967.