19 mai 2017

Pauline à la plage (1983) d’ Eric Rohmer

Pauline à la plageFin de l’été sur une plage normande. Marion a la charge de Pauline, sa jeune cousine adolescente. Elles rencontrent Pierre et Henri et parlent de leurs visions de l’amour… Pauline à la plage est le troisième, et le plus connu, film de la série « Comédies et Proverbes » d’Éric Rohmer. Le proverbe illustré est « Qui trop parole, il se mesfait » de Chrétien de Troyes. On ne sera pas surpris qu’il y a soit question de paroles et de dialogues, sur un sujet éminemment subjectif : l’amour. Chacun des personnages en a sa propre définition, chacun a ses attentes. Malgré ce petit côté maniéré, ou du moins « maitrisé », toujours présent dans les films de Rohmer, les dialogues sonnent très justes, très authentiques ; ils semblent avoir été écrits par les personnages eux-mêmes. C’est bien cela qui est remarquable chez Rohmer : les dialogues sont toujours simples, les esprits chagrin pourront leur reprocher une absence de profondeur, et pourtant de l’ensemble ressort une réflexion des plus éclairantes, aux portes de la philosophie. Ici, ces différentes visions de l’Amour incitent au questionnement. Rohmer sait préserver simplicité et naturel chez ses personnages ; il joue ici parfaitement et sans en abuser avec la féminité d’Arielle Dombasle. Grace à toutes ces qualités, Pauline à la plage est atemporel : il se regarde avec autant d’intérêt aujourd’hui qu’il y a trente ans.
Elle: 5 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Amanda Langlet, Arielle Dombasle, Pascal Greggory, Féodor Atkine
Voir la fiche du film et la filmographie de Eric Rohmer sur le site IMDB.

Voir les autres films de Eric Rohmer chroniqués sur ce blog…

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Remarques :
* Chrétien de Troyes est un poète français (env. 1130-1185) auteur de romans de chevalerie de la littérature arthurienne en octosyllabes tels Lancelot ou le Chevalier de la charrette, Perceval ou le Conte du Graal ou encore Erec et Enide.

Le cycle Comédies et proverbes d’Éric Rohmer :
1. La Femme de l’aviateur (1981) ou « On ne saurait penser à rien »
2. Le Beau Mariage (1982) ou « Quel esprit ne bat la campagne ? qui ne fait château en Espagne ? »
3. Pauline à la plage (1983) ou « Qui trop parole, il se mesfait »
4. Les Nuits de la pleine lune (1984) ou « Qui a deux femmes perd son âme, qui a deux maisons perd sa raison »
5. Le Rayon vert (1986) ou « Que le temps vienne où les cœurs s’éprennent »
6. L’Ami de mon amie (1987) ou « Les amis de mes amis sont mes amis »

Pauline à la plage
Amanda Langlet, Pascal Greggory et Arielle Dombasle dans Pauline à la plage de Éric Rohmer.

Pauline à la plage
Amanda Langlet, Simon de La Brosse et Féodor Atkine dans Pauline à la plage de Éric Rohmer.

Pauline à la plage
Eric Rohmer, Arielle Dombasle, Rosette et Pascal Greggory sur le tournage de Pauline à la plage de Éric Rohmer.

17 mai 2017

Pleins feux sur l’assassin (1961) de Georges Franju

Pleins feux sur l'assassinPersonne ne sait où le comte de Kerauden, vieil original solitaire, s’est caché dans son immense château pour mourir. Ses héritiers ne peuvent espérer toucher l’héritage avant cinq ans. Pour couvrir les frais d’entretiens du domaine, ils décident d’organiser un spectacle son et lumière. Mais, dès les répétitions, commence une série de morts mystérieuses… Ce Pleins feux sur l’assassin est hélas un film plutôt mineur dans la trop courte filmographie de George Franju. Le roman de Boileau et Narcejac, dont il est l’adaptation, ne présente déjà guère d’originalité et c’est donc plutôt du côté de l’atmosphère qu’il faut chercher les quelques atouts de ce film. Franju exploite bien les lieux, le château devenant un protagoniste à part entière. Deux personnages tranchent par rapport à la froideur des autres : celui, assez ambigu, joué par le jeune Jean-Louis Trintignant et celui, plus impertinent et volage, joué par Dany Saval qui apporte une légèreté bienvenue. Pierre Brasseur n’a ici qu’un tout petit rôle.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Pierre Brasseur, Pascale Audret, Marianne Koch, Jean-Louis Trintignant, Dany Saval
Voir la fiche du film et la filmographie de Georges Franju sur le site IMDB.

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Remarque :
* Si le Château de Goulaine (Loire-Atlantique, 44) sert de cadre pour la plupart des plans, les vues plus éloignées (avec l’eau qui entoure le château) ont été tournées au Château de la Bretesche à Missillac (Loire-Atlantique, 44).


Jean-Louis Trintignant et Dany Saval dans Pleins feux sur l’assassin de Georges Franju.

14 mai 2017

Voyage à travers le cinéma français (2016) de Bertrand Tavernier

Voyage à travers le cinéma françaisComme on le sait, Bertrand Tavernier est non seulement un grand réalisateur mais aussi un grand cinéphile. Il a déjà merveilleusement écrit sur le cinéma américain mais, avec ce documentaire de plus de 3 heures, c’est sa passion pour le cinéma français des années 30, 40, 50 et 60 qu’il nous fait partager. Loin d’être un pensum austère ou professoral, son récit est chaleureux et vivant : il mêle avec bonheur des éléments autobiographiques, ses premiers émois au cinéma ou ses expériences d’assistant-réalisateur, ou encore ses relations avec certains réalisateurs. Il nous fait découvrir (ou nous remet en mémoire) toute la richesse du cinéma français et ses grands créateurs parmi lesquels il classe non seulement les Renoir, Carné et autres Becker, mais aussi Jean Gabin ou encore un grand musicien comme Maurice Jaubert. Il aborde avec la même passion, et toujours sans idée préconçue, la Nouvelle Vague et des cinéastes comme Melville ou Sautet. Par son récit, par des témoignages, par des anecdotes, Tavernier nous permet presque de nous glisser dans la peau, ou au moins dans l’univers, de ces grands créateurs et il démontre avec brio que le cinéma français dit « classique » est loin d’être rébarbatif. Ce documentaire lui a demandé plus de six ans de travail pendant lequel il a vu et revu un bon millier de films. Sa présentation n’est pas exhaustive, on pourra regretter tel ou tel oubli, c’est en tous cas un film de passion qui se regarde avec un immense plaisir. Une merveille.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Bertrand Tavernier sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

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Voyage à travers le cinéma français

Remarques :
* On peut penser au film similaire que Scorsese a réalisé sur le cinéma américain, Un voyage avec Martin Scorsese à travers le cinéma américain (1995) de Martin Scorsese et Michael Henry Wilson (qui ressort en DVD dans quelques jours d’ailleurs). Par rapport à ce dernier, Tavernier passe beaucoup plus de temps sur chaque créateur, il va beaucoup plus en profondeur.

* Le film est sorti dans de nombreux pays, y compris aux Etats-Unis ce qui a permis de faire découvrir tout un pan du cinéma français aux cinéphiles qui pensent souvent que le cinéma français est né avec la Nouvelle Vague.

* Une mini-série pour France 5 est prévue en prolongement. Elle serait terminée.

Voyage à travers le cinéma français
Voyage à travers le cinéma français
Voyage à travers le cinéma français
Voyage à travers le cinéma français

12 mai 2017

Lucrèce Borgia (1953) de Christian-Jaque

Lucrèce Borgia1498. Lucrèce Borgia n’est guère enthousiasmée par son prochain mariage avec Alphonse d’Aragon qu’elle n’a pas encore rencontré. Encouragée par son mage qui lui prédit un grand amour imminent, elle se mêle à la foule un soir de carnaval. Elle fait la connaissance d’un séduisant inconnu auquel elle se donne… Basé sur le même roman d’Alfred Schirokauer que le film d’Abel Gance (1935), cette version de Christian-Jaque est surtout un grand spectacle destiné à mettre en valeur Martine Carol (que le réalisateur épousera l’année suivante). L’actrice minaude, fait l’enfant au point d’en être ridicule et ne parvient pas à donner consistance à son personnage. Souvent grotesque, le scénario est judicieusement parsemé de scènes destinées à frapper les esprits : chasse à l’homme, orgies, plans furtifs de nudité. La mise en scène de Christian-Jaque est parfaitement maitrisée, c’est particulièrement net dans les scènes d’action et lorsque beaucoup de personnages sont en jeu. La photographie de Christian Matras est d’un beau Technicolor, avec de belles variations de bleu. Le film fut un succès commercial. Il nous fait regretter la version d’Abel Gance…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Martine Carol, Pedro Armendáriz, Valentine Tessier, Arnoldo Foà, Christian Marquand, Maurice Ronet
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Remarques :
* Le page Perotto est interprété par Maurice Ronet (assez difficile à reconnaître).
* A 33 ans, Martine Carol était sans aucun doute un peu trop âgée pour le rôle (Lucrèce est censée avoir 18 ans) mais cela est finalement secondaire.
* Les scènes de chasse sont très proches de celles de Les Chasses du comte Zaroff (The Most Dangerous Game, 1932) d’Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel, film copié à de multiples reprises.

Lucrece Borgia
Martine Carol dans Lucrèce Borgia de Christian-Jaque.

10 mai 2017

Lucrèce Borgia (1935) d’Abel Gance

Lucrèce BorgiaFin du XVe siècle à Rome. Fils du pape Alexandre VI, César Borgia, conseillé par Machiavel, complote pour détruire ses ennemis politiques et mettre la main sur les duchés voisins. Il n’hésite pas à utiliser sa jeune sœur, d’une grande beauté, pour sceller des alliances opportunes… Le personnage historique de Lucrèce Borgia, et la légende qui l’entoure, a été porté à l’écran, petit et grand, à de nombreuses reprises. Cette version d’Abel Gance reste l’une des plus remarquée, pas toujours pour ses qualités cinématographiques mais en tous cas pour le scandale qu’elle suscita : on y voit Edwige Feuillère batifoler nue dans un bassin dont, opportunément, la profondeur ne dépasse guère 1 mètre. A l’époque, cette scène de nudité était d’une grande audace. Ceci mis à part, le scénario présente Lucrèce Borgia comme une victime des manigances criminelles de son frère (thèse la plus souvent partagée aujourd’hui) mais épargne le pape Alexandre VI. L’interprétation est très inégale, assez outrée en ce qui concerne Gabriel Gabrio en César ou Antonin Artaud en Savonarola, plus subtile pour Aimé Clariond en Machiavel. La prestation d’Edwige Feuillère (qui ressemble ici étrangement à Claudette Colbert) est la plus convaincante, le film sera un tremplin pour l’actrice. Tourné sans grande conviction apparente, Lucrèce Borgia est loin d’être le film le plus remarquable dans la filmographie d’Abel Gance.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Edwige Feuillère, Gabriel Gabrio, Aimé Clariond, Jacques Dumesnil, Antonin Artaud
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Lucrèce Borgia
Edwige Feuillère (au centre) dans Lucrèce Borgia d’Abel Gance.

5 mai 2017

Les Mains d’Orlac (1960) de Edmond T. Gréville

Titre de la version anglaise : « The Hands of Orlac »

Les mains d'OrlacLe célèbre pianiste Stephen Orlac a ses mains brulées dans un accident d’avion. Sa fiancée s’adresse à un brillant chirurgien qui réalise une greffe parfaite. Au bout de quelques mois, le pianiste commence à avoir l’impression diffuse que ses mains ne lui obéissent pas totalement…
Ce film d’Edmond T. Gréville est la troisième adaptation au cinéma du roman policier teinté de fantastique de Maurice Renard (publié en 1920). Il en modifie quelque peu l’histoire : le personnage du chirurgien est pratiquement écarté pour pouvoir introduire un nouveau personnage (le magicien) et doubler au passage la présence féminine. Le résultat est ainsi très différent de la version de Karl Freund, une histoire sans doute un peu plus simple et moins cohérente mais Gréville a su créer une atmosphère étrange et forte qui nous enveloppe. Tous les rôles principaux sont fort bien tenus, Mel Ferrer et Christopher Lee en tête. Belle musique jazzy de Claude Bolling. Le film a plutôt mauvaise réputation ; certes on peut le trouver plutôt inférieur à la version de Freund mais il mérite mieux que cela.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Mel Ferrer, Dany Carrel, Christopher Lee, Lucile Saint-Simon
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Remarques :
* Les deux rôles principaux masculins sont tenus par des acteurs anglo-saxons (tous deux fluents en français), ce qui a permis à Gréville de tourner une version anglaise simultanément. En outre, tous les seconds rôles masculins sont tenus par des acteurs anglais. On remarque ainsi la présence de Donald Pleasence et de Felix Aylmer.

* Précédentes versions :
Les Mains d’Orlac (Orlacs Hände, 1924), film autrichien réalisé par Robert Wiene, avec Conrad Veidt.
Les Mains d’Orlac (Mad Love, 1935), film américain réalisé par Karl Freund, avec Peter Lorre (son premier film américain).

* Versions ultérieures :
Hands of Stranger (1962) de Newt Arnold avec Paul Lukather
Les Mains de Roxana (TV, 2012) de Philippe Setbon avec Sylvie Testud

Les Mains d'Orlac
Mel Ferrer dans Les Mains d’Orlac de Edmond T. Gréville.

Les Mains d'Orlac
Dany Carrel dans Les Mains d’Orlac de Edmond T. Gréville.

Les Mains d'Orlac
Christopher Lee lit France Dimanche dans Les Mains d’Orlac de Edmond T. Gréville.

4 mai 2017

Ça va barder (1955) de John Berry

Ça va barderL’aventurier et homme de main Johnny Jordan se fait embaucher par un armateur un peu louche pour enquêter sur des vols de cargaisons en Amérique du Sud… Victime de la chasse aux sorcières, le réalisateur de films noirs John Berry est venu se réfugier à Paris au début des années cinquante. Ça va barder est son premier film français. Il fera ainsi trois films avec Eddie Constantine. L’histoire ne présente guère d’intérêt mais la qualité de la réalisation le distingue des autres films d’action souvent tournés à la va-vite avec cet acteur (qui, il faut bien l’avouer, n’a pas tourné que des merveilles…) Un soin tout particulier a visiblement été porté sur le choix des vedettes féminines qui, à défaut d’être crédibles, apporte une bonne dose de charme. Les dialogues comportent beaucoup d’humour mais, hélas, le plus souvent ces phrases sont dites très platement ce qui ne les met pas en valeur. John Berry a d’ailleurs présenté le film à posteriori comme un pastiche, ce qui est loin d’être évident à mes yeux. A noter la présence de Jean Carmet, plutôt grassouillet à cette époque et qui semble vouloir jouer à Peter Lorre (que John Berry a dirigé en 1948 dans Casbah).
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Eddie Constantine, May Britt, Jean Danet, Lyla Rocco, Jean Carmet
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Remarques :
* John Berry tient lui-même le rôle de Lopez.
* Jacques Marin apparaît dans un petit rôle : le commissaire.

ca va barder
Jean Carmet (difficile à reconnaître visuellement mais on reconnait bien sa voix) et Eddie Constantine dans Ça va barder de John Berry.

Ca va barder
La suédoise May Britt (style « beauté froide » à la Hitchcock) dans Ça va barder de John Berry.

Ca va barder
L’italienne Lyla Rocco dans Ça va barder de John Berry (ça ne se voit pas forcément, mais cette charmante personne est la cuisinière de l’armateur, ici en tenue de travail…)

3 mai 2017

Un air de famille (1996) de Cédric Klapisch

Un air de familleComme tous les vendredis, la famille Ménard se réunit au café « Au Père Tranquille », tenu par Henri, le fils aîné. Son frère Philippe, cadre dans une entreprise d’informatique, vient d’être interviewé aux informations régionales à la grande fierté de sa mère. Tous s’inquiètent que, Betty, la benjamine aux manières brusques, soit toujours seule à trente ans… Un air de famille est l’adaptation d’une pièce de théâtre écrite par Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri deux ans auparavant et récompensée par deux Molières. Le film de Cedric Klapisch en reprend les six acteurs qui connaissent donc parfaitement leur rôle. Il met en relief le poids des relations familiales, les difficultés de ne pas se conformer à un modèle et malmène préjugés, masques et autres faux-semblants. L’ensemble est baigné d’un humour, aussi permanent que féroce. Un air de famille est une petite merveille d’écriture avec une belle profondeur de personnages. Un film qui se revoit toujours avec plaisir.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Bacri, Jean-Pierre Darroussin, Catherine Frot, Agnès Jaoui, Claire Maurier, Wladimir Yordanoff
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Remarque :
En 2017, la pièce est à nouveau mise en scène par Agnès Jaoui au Théâtre de la Porte-Saint-Martin avec une nouvelle distribution.

Un air de famille
Wladimir Yordanoff, Catherine Frot, Claire Maurier, Jean-Pierre Bacri, Agnès Jaoui et Jean-Pierre Darroussin dans Un air de famille de Cédric Klapisch.

11 avril 2017

Une belle fille comme moi (1972) de François Truffaut

Une belle fille comme moiPour écrire une thèse de sociologie sur les femmes criminelles, le jeune Stanislas Prévine se rend en prison pour interviewer Camille Bliss, accusée d’avoir tué l’un de ses amants. Camille commence à lui raconter son parcours qui fut quelque peu mouvementé… Une belle fille comme moi apparaît comme étant un film plutôt mineur dans la filmographie de François Truffaut. Il a réalisé cette comédie légère pour se changer les idées après le grave Les deux Anglaises et le continent. Par certains côtés, ce pourrait être le pendant féminin à L’homme qui aimait les femmes mais sans avoir la brillance de ce dernier. Il y a de belles trouvailles d’humour (les bruitages de Formule 1, le « dératiseur catholique », …) mais l’ensemble manque de rythme malgré la grande vitalité de Bernadette Lafond et paraît presque un peu bâclé. Comme le précise le générique de fin, c’est le premier vrai rôle au cinéma pour André Dussollier, très gauche comme son personnage l’exige, et aussi pour Anne Kreis que Truffaut fait jouer comme Claude Jade. Une belle fille comme moi est plaisant, sans plus.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Bernadette Lafont, Claude Brasseur, Charles Denner, Guy Marchand, André Dussollier, Philippe Léotard
Voir la fiche du film et la filmographie de François Truffaut sur le site IMDB.

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Remarque :
* Une fois le film achevé, François Truffaut s’est aussitôt lancé dans la préparation de La Nuit américaine sans même assurer la promotion de son film.

Une belle fille comme moi
Bernadette Lafont et le jeune (25 ans) André Dussollier dans Une belle fille comme moi de François Truffaut.

Une belle fille comme moi
Bernadette Lafont et Philippe Léotard dans Une belle fille comme moi de François Truffaut.

4 avril 2017

Journal d’une femme de chambre (2015) de Benoît Jacquot

Journal d'une femme de chambrePeu avant 1900, le jeune Célestine est engagée comme femme de chambre par Les Lanlaire en Normandie. Madame est très stricte, monsieur est entreprenant et il a Joseph, énigmatique jardinier… En tant que réalisateur, il faut certainement avoir une haute opinion de soi-même pour passer derrière Renoir et Buñuel. « Benoît Jacquot a souhaité adapter le roman d’Octave Mirbeau car il y trouvait un écho direct avec le climat sociopolitique actuel » nous dit le dossier de presse. Benoît Jacquot parvient effectivement à moderniser l’ensemble, essentiellement par les dialogues, même si Léa Seydoux donne un peu trop l’impression d’être une jeune femme du XXIe siècle (élégamment) habillée à la mode 1900. En revanche, Benoît Jacquot ne parvient pas à restituer toute la puissance de cette histoire, qui est finalement aussi tragique que burlesque, et il faut se forcer pour s’y intéresser. On peut aussi regretter que l’insertion des flashbacks paraisse un peu maladroite et que les dialogues ne soient pas toujours compréhensibles lorsque les acteurs marmonnent. Le film a reçu un bon accueil critique.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Léa Seydoux, Vincent Lindon, Clotilde Mollet
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Journal d'une femme de chambre
Vincent Lindon et Léa Seydoux dans Journal d’une femme de chambre de Benoît Jacquot.

Précédentes adaptations au cinéma :
Le Journal d’une femme de chambre (The Diary of a Chambermaid) de Jean Renoir (1946) avec Paulette Godard
Le Journal d’une femme de chambre de Luis Buñuel (1964) avec Jeanne Moreau.