20 novembre 2011

L’assassinat du Père Noël (1941) de Christian-Jaque

L'assassinat du Père NoëlUn petit village de Savoie, isolé par la neige, se prépare à fêter Noël. Comme chaque année, c’est le vieux Gaspard Cornusse, fabricant de mappemondes, qui va faire le Père Noël. Mais, cette année sera marquée par plusieurs évènements : le retour du Baron après un long voyage et surtout le vol de l’anneau de saint Nicolas dans l’église… L’assassinat du Père Noël est le premier film sorti par la Continental, compagnie de production cinématographique créée sous l’Occupation en France par les allemands (1). Le film est adapté d’un roman de Pierre Véry (également auteur des Disparus de Saint-Agil adapté trois ans plus tôt par Christian-Jaque). L’ensemble repose sur une bonne intrigue et, bien qu’un fort indice nous soit donné très tôt dans le film, nous n’avons aucune certitude. Cette intrigue flotte dans une atmosphère de légère féérie, que l’on retrouvera dans de nombreux films sous l’Occupation. Les seconds rôles sont assez intéressants et bien définis. Comme toujours, Harry Baur fait une bonne prestation, mais sans être remarquable toutefois. La réalisation est assez classique. L’assassinat du Père Noël fut un grand succès populaire.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Harry Baur, Renée Faure, Robert Le Vigan, Fernand Ledoux, Marie-Hélène Dasté
Voir la fiche du film et la filmographie de Christian-Jaque sur le site IMDB.

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Remarques :
Bernard Blier, de retour d’un camp de prisonnier, incarne un petit rôle, le gendarme à la fin du film. La petite fille dans la boutique n’est autre que Danielle Dorléac (4 ans), sœur aînée de Catherine Deneuve et de Françoise Dorléac.

(1) Quand les allemands ont occupé la France en 1940, ils ont fait jouer toute une série de films allemands dans les cinémas. Le succès fut très médiocre. Les allemands créèrent alors la société de production Continental, une firme allemande filiale de l’U.F.A., dans le but de tourner des films 100% français sous leur contrôle. Goebbels avait donné des instructions pour que le cinéma français produise « des films légers, vides et si possible, stupides ». La Continental produira 30 films entre 1941 et 1945 (sur un total de plus de 200 films français). Heureusement, tous ne sont pas « vides et stupides », loin de là.

15 novembre 2011

Les herbes folles (2009) d’ Alain Resnais

Les herbes follesMarguerite se fait voler son sac à main. Le portefeuille est retrouvé par Georges qui a du mal à se décider à l’appeler pour la prévenir… Les herbes folles sont des herbes qui poussent, contre toute logique, là où on ne les attend pas. A l’instar des herbes folles, les personnages du film d’Alain Resnais n’ont jamais les réactions qu’ils devraient logiquement avoir : ils semblent toujours vouloir s’engager sur des chemins de traverse, embrouiller les situations simples, adopter un comportement irrationnel. A l’époque où le rationnel domine la société, Alain Resnais s’amuse à oter un peu de la logique et de la prévisibilité de nos relations humaines. Vouloir absolument trouver une explication est faire fausse route, c’est avant tout une fantaisie, marquée par une grande liberté (dans le fond et dans la forme). Il suffit de se laisser gagner par l’humour quasi permanent, de se laisser porter par cette liberté de ton et de propos… et le film est alors un vrai plaisir.
Elle: 3 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: André Dussollier, Sabine Azéma, Emmanuelle Devos, Mathieu Amalric, Anne Consigny
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Remarques :
* Les herbes folles est adapté du roman de Christian Gailly L’incident.
* Le nom de Marguerite Muir est très certainement un clin d’oeil au très beau film de Mankiewicz L’aventure de Madame Muir (The ghost and Mrs Muir, 1947), film qui s’écartait lui aussi du rationnel.

7 novembre 2011

L’argent des autres (1978) de Christian de Chalonge

L'argent des autresLe fondé de pouvoir d’une grande banque est licencié à la suite d’un scandale financier. Ce cadre assez naïf n’était en rien responsable mais on lui fait porter le chapeau… Christian de Chalonge et Pierre Dumayet ont écrit le scénario de L’argent des autres, adaptant un livre de Nancy Markham. L’histoire est plus ou moins inspirée du scandale de la Garantie Foncière (en 1971 sous Pompidou, scandale qui a eu de fortes répercutions politiques). C’est Jean-Louis Trintignant qui joue le candide égaré dans l’affairisme des dirigeants de sa banque. L’ensemble est hélas trop manichéen pour convaincre vraiment ou même seulement intriguer ; les personnages sont de vraies caricatures vivantes. L’univers qui se voudrait kafkaïen manque de force et, dès lors, certains effets faciles sautent aux yeux. Catherine Deneuve a un rôle étonnamment insignifiant. L’argent des autres déçoit donc. On remarquera une scène dans un cabinet de recrutement futuriste, du moins à l’époque car, dans ce domaine, la réalité a maintenant dépassé la fiction.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jean-Louis Trintignant, Michel Serrault, Catherine Deneuve, Claude Brasseur, Juliet Berto
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Remarques :
Le titre vient probablement de la célèbre citation d’Alexandre Dumas fils : « Les affaires, c’est bien simple: c’est l’argent des autres. »

5 novembre 2011

En cas de malheur (1958) de Claude Autant-Lara

En cas de malheurUn grand avocat parisien accepte de défendre gratuitement une jeune femme âgée de vingt ans. Il réussit à la faire acquitter du hold-up qu’elle a commis et elle devient sa maitresse… En cas de malheur est adapté d’un roman de Georges Simenon qui fait se rencontrer deux êtres que tout oppose : l’un est un grand bourgeois, réfléchi, avec l’assurance que procure la réussite sociale, mais aussi empêtré dans les conventions de son milieu, l’autre est une jeune écervelée, libérée, frivole et délinquante. Le sujet était audacieux dans les années cinquante, il le paraît beaucoup moins aujourd’hui. Le film peut même sembler un peu ennuyeux, d’autant plus que si Gabin est parfait dans ce rôle qui lui va comme un gant, Brigitte Bardot montre ses limites en tant qu’actrice, tout comme Franco Interlenghi d’ailleurs. Claude Autant-Lara n’était peut-être pas très à l’aise pour diriger l’actrice, véritable petite bombe qui bousculait le cinéma français mais qui avait besoin d’être étroitement dirigée. En cas de malheur fut un grand succès populaire, sans doute un peu porté par le propos légèrement sulfureux (il y a même une scène très suggestive de ménage à trois).
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Brigitte Bardot, Edwige Feuillère, Franco Interlenghi, Nicole Berger
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Remarques :
On raconte que Brigitte Bardot déambulait ostensiblement au bras d’un technicien différent chaque jour pour faire enrager Autant-Lara qu’elle savait assez prude. Cette anecdote témoigne du fossé qui séparait l’actrice de son metteur en scène.

Remake :
En plein coeur de Pierre Jolivet (1998) avec Virginie Ledoyen reprenant le rôle de Brigitte Bardot, Gérard Lanvin celui de Gabin et Carole Bouquet celui d’Edwige Feuillère.

3 novembre 2011

L’école des contribuables (1934) de René Guissart

L'école des contribuablesPour plaire à sa femme et jouer un mauvais tour à son beau-père, directeur des Contributions, un jeune homme oisif décide de travailler en créant une agence de conseils financiers : il propose à ses clients de réduire leur imposition… L’école des contribuables est au départ une pièce de théâtre de Georges Berr et Louis Verneuil. La trame exploite avec beaucoup d’humour le thème des impôts et des estimations arbitraires de richesse. C’est la qualité des dialogues qui donne à cette histoire tout son sel, très bien servis par le trio d’acteurs Armand Bernard, Pierre Larquey et Paul Pauley, acteurs que l’on a plutôt l’habitude de voir dans les seconds rôles. Armand Bernard est particulièrement remarquable car doté d’un physique assez particulier, grand efflanqué plein de désinvolture et de fausse naïveté. Le rythme est assez enlevé, on ne s’ennuie pas une seconde. L’école des contribuables reste très amusant encore aujourd’hui.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Armand Bernard, Pierre Larquey, Paul Pauley, Mireille Perrey
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Remarques :
* Georges Berr est également l’auteur de la pièce Le Million adaptée par René Clair en 1931.
* René Guissart a été chef-opérateur sur une soixantaine de films  (dont Ben-Hur de Fred Niblo) avant de passer à la réalisation.
* L’école des contribuables a été diffusée en pièce de théâtre à la télévision dans le cadre de l’émission Au théâtre ce soir dans les années soixante dix.

25 octobre 2011

Benjamin ou Les mémoires d’un puceau (1968) de Michel Deville

Benjamin ou Les mémoires d'un puceauA dix-sept ans, Benjamin, orphelin élevé à l’écart du monde, ignore tout des choses de la vie. Son précepteur le conduit chez sa tante, la comtesse de Valandry, dans l’espoir qu’elle le prenne sous sa protection. Benjamin va y découvrir l’amour… Benjamin ou Les mémoires d’un puceau est le fruit de la collaboration brillante entre Michel Deville et sa femme Nina Companéez qui a écrit le scénario. L’atmosphère de libertinage du XVIIIe siècle est joliment recréée, avec ses futilités, ses jeux du mensonge et de la vérité. La reconstitution est toutefois moderne, par les dialogues d’abord et aussi par une certaine simplification (1). Benjamin ou Les mémoires d'un puceau Le tableau est certes idyllique : toutes les femmes, jusqu’à la moindre soubrette, rivalisent de beauté et tout se déroule joyeusement, même si le jeu peut parfois devenir cruel. L’image de Ghislain Cloquet est de toute beauté, le film formant des sortes de tableaux vivants qui s’étourdissent de mouvement. Michel Deville a trouvé un équilibre subtil, évitant toute lourdeur ou à l’inverse tout excès de légèreté. C’est un enchantement. Le film est également servi par une distribution brillante. A noter que Pierre Clémenti sort ici de ses rôles de mauvais garçons Benjamin ou Les mémoires d'un puceaupour montrer beaucoup de candeur et d’innocence.  Benjamin ou Les mémoires d’un puceau est sorti à la fin des années soixante, une époque où ce marivaudage pouvait trouver certains échos. Le film paraît plus en décalage avec l’époque actuelle, ce qui peut certainement occasionner des réactions négatives. Pour l’apprécier, il faut prendre le film pour ce qu’il est avant tout : un divertissement élégant pour le plaisir des sens.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Michèle Morgan, Michel Piccoli, Pierre Clémenti, Catherine Deneuve, Jacques Dufilho, Francine Bergé, Catherine Rouvel, Odile Versois, Tania Torrens
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(1) Propos de Michel Deville juste avant la sortie du film : « Le XVIIIe est une époque que nous aimons bien, Nina Companeez et moi. Cela dit, ce XVIIIe siècle est, dans Benjamin, très stylisé. Les costumes sont débarrassés de toute dentelle superflue et les femmes ne portent pas de perruques blanches. Jamais nous n’avons essayé non plus de faire, par exemple, des reconstitutions de tableaux célèbres. Nos extérieurs, d’ailleurs, sont  beaucoup plus clairs et ensoleillés que les tableaux de Watteau ou de Fragonard. Là, nous sommes plus près, je crois, et à dessein, du XIXe. C’est à dire, le romantisme. Presque, déjà, l’impressionnisme… »
(…)
« Je voulais qu’en extérieurs mes seconds plans soient margés par la lumière, comme gommés par elle, et qu’en intérieurs ils soient gommés aussi, mais là par leur absence de lumière, de couleurs.  Et puis, toujours dans un but de simplification, à chaque personnage a été attribuée une couleur différente, couleur que le personnage conserve d’un bout à l’autre du film, même s’il change plusieurs fois de robe ou de costume. Ainsi, Michèle Morgan est toujours en bleu turquoise, Catherine Deneuve en blanc, etc. Couleurs que l’on retrouve d’ailleurs dans les décors où les personnages évoluent le plus souvent : la chambre de M. Morgan est bleue, etc. »
(Entretien avec Michel Deville, propos recueillis par Gérard Langlois, Cinéma 68 n°122)

20 octobre 2011

Les visiteurs du soir (1942) de Marcel Carné

Les visiteurs du soirEn mai 1485, deux ménestrels arrivent au château du baron Hughes qui va bientôt donner sa fille Anne en mariage au seigneur Renaud. Ils sont envoyés par le Diable pour désespérer les humains… Les visiteurs du soir a été réalisé sous l’Occupation. Marcel Carné et Jacques Prévert (qui cosigne le scénario avec Pierre Laroche) choisissent une période la plus éloignée possible pour contourner la censure mais la métaphore avec le présent de 1942, bien que subtilement cachée, est certaine : le Diable est Hitler et le film prône la résistance pour triompher du mal. La dernière scène du film en est le meilleur exemple. Le film est empreint d’une langueur poétique qui n’est pas sans générer une certaine lenteur. L’histoire présente cette simplesse propre aux récits atemporels et aussi un caractère assez manichéen : il y a ceux qui sont capables d’aimer et les autres. Les qualités des Visiteurs du soir, Les visiteurs du soir il faut aussi les chercher du côté de la forme : plutôt que de se livrer à une reconstitution montrant l’usure du temps, Marcel Carné opte pour des décors propres et nets, des décors épurés qui paraissent d’ailleurs étonnamment actuels aujourd’hui. Il utilise largement la blancheur des murs, le blanc étant la couleur dominante du film. Cet environnement renforce à la fois son caractère onirique et l’allégorie du présent. Arletty est superbe en beauté androgyne. Les visiteurs du soir connut un grand succès dès sa sortie. Le film a été récemment magnifiquement restauré.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Alain Cuny, Arletty, Marie Déa, Fernand Ledoux, Marcel Herrand, Jules Berry
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Remarques :
Parmi les figurants non crédités au générique, on note la présence de Simone Signoret (21 ans), Alain Resnais (20 ans) et François Chaumette (19 ans). Egalement non crédité, Michelangelo Antonioni a été assistant-réalisateur.

16 octobre 2011

Yoyo (1965) de Pierre Étaix

Yoyo1925 : un milliardaire s’ennuie dans une immense demeure, entouré d’une armée de domestiques. Un cirque passe. Il reconnaît en l’écuyère la seule femme qu’il ait jamais aimée… Ce n’est que le point de départ de Yoyo qui se déroule sur près de quarante ans. Toute la première partie se déroulant avant le cinéma parlant, elle est donc muette (!) (avec toutefois des effets sonores) et la vitesse est très légèrement accélérée. C’est un véritable florilège de gags, de détournement d’objets, une véritable merveille qui force l’admiration. C’est un hommage aux films muets, on pense en premier à Buster Keaton bien entendu du fait de son personnage placide et sans expression, mais aussi à Max Linder. Le film devient ensuite parlant quand l’histoire passe le cap de 1928 et le film évoque alors plus les films de Chaplin, avec une belle poésie bucolique et toujours de nombreux gags qui s’enchaînent parfois très rapidement. Yoyo Car il y a beaucoup de rythme dans Yoyo. Les transitions sont toutefois quelquefois brutales. Les gags ne donnent pas dans le spectaculaire, ils sont au contraire fins, délicats, parfois très discrets ; ils créent une atmosphère amusante et chaleureuse qui donne une belle personnalité au film. C’est un vrai bonheur de pouvoir enfin voir (et revoir à loisir) les films de Pierre Etaix, longtemps bloqués par un imbroglio juridique. Yoyo est son deuxième long métrage, sans doute son meilleur. C’est une merveille, un petit bijou.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Pierre Étaix, Claudine Auger, Philippe Dionnet, Luce Klein
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Remarques :
* Pierre Etaix venait de voir 8 ½ de Fellini, un film qui l’avait fortement impressionné. A noter ce clin d’œil sur l’affiche d’une représentation de cirque ambulant : l’heure du spectacle est marquée « 8 ½ h ». On remarque ainsi tout au long du film de petits clins d’œil.

* Après des années et des années de blocage, les films de Pierre Etaix sont enfin distribués à nouveau, notamment dans un beau coffret DVD.

12 octobre 2011

La banquière (1980) de Francis Girod

La banquièreFille de petits commerçants parisiens, Emma Eckhert réussit une fulgurante ascension dans le domaine de la finance en prônant l’épargne populaire. Elle va se heurter aux milieux politico-financiers… La banquière est inspiré du parcours de Marthe Hanau dans les années 1920. C’est un portrait édulcoré (1) ajoutant un caractère altruiste qui permet à Romy Schneider de briller dans ce rôle. Elle s’y montre belle et impériale donnant au film toute sa dimension. La reconstitution de Francis Girod est luxueuse et soignée. La liste des acteurs de premier plan dans les seconds rôles est impressionnante… Hélas, La banquière apparaît comme empesé par son ampleur, sage et conventionnel, finalement un peu ennuyeux.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Romy Schneider, Claude Brasseur, Jean-Claude Brialy, Marie-France Pisier, Jean Carmet, Jean-Louis Trintignant, Jacques Fabbri, Daniel Mesguich, Daniel Auteuil, Thierry Lhermitte
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Remarques :
(1) La véritable Marthe Hanau était bien moins philanthrope : elle a escroqué des milliers de petits épargnants. Sa spécialité était de conseiller l’achat d’actions de sociétés fictives dont elle faisait monter artificiellement les cours à l’aide de son journal La Gazette du franc (fondé en 1925). Elle mit en place une escroquerie de type « chaîne de Ponzi » (payer de forts intérêts aux anciens souscripteurs avec l’argent apporté par les nouveaux). Le système s’écroula en 1928, éclaboussant les milieux politiques du Cartel des gauches qui l’avaient soutenue. Elle fut arrêtée, libérée après avoir soudoyé des hommes politiques, puis arrêtée de nouveau. Condamnée à trois ans de prison ferme, elle s’est suicidée en 1935.

11 octobre 2011

L’autre monde (2010) de Gilles Marchand

L'autre mondeDans le sud de la France, Gaspard occupe ses vacances avec ses amis et sa copine, Marion. Il rencontre une jeune femme qui l’intrigue et l’attire. Il la retrouve dans un jeu en réseau style Second Life où elle cherche un partenaire pour mourir avec elle… Le scénario de L’autre monde ne manque pas d’intérêt ni d’originalité mais, au final, déçoit quelque peu par son manque de développement. L’idée de créer des interactions entre le monde réel et le monde virtuel est intéressant, l’atmosphère recréée dans le jeu vidéo est joliment intrigante (à la David Lynch). En revanche, le réalisateur puise un peu trop dans l’histoire du cinéma pour créer ses scènes-choc (1). L’autre monde a été critiqué un peu trop durement. Ce que Gilles marchand a le mieux réussi c’est l’installation d’un climat étrange, assez prenant. Un scénario plus étoffé lui aurait certainement permis d’arriver à un résultat plus enthousiasmant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Grégoire Leprince-Ringuet, Louise Bourgoin, Melvil Poupaud, Pauline Etienne
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(1) La scène du bain de minuit dans la piscine est totalement copiée sur celle du dernier film (inachevé) de Marilyn Monroe (Something’s got to give), la scène des défis en voiture est largement inspirée (on peut aussi dire : une pâle copie) de la Fureur de Vivre.