18 décembre 2012

Fleurs d’équinoxe (1958) de Yasujirô Ozu

Titre original : « Higanbana »

Fleurs d'équinoxeWataru a beau se dire favorable aux mariages d’amour pour les jeunes, il refuse que sa fille se marie avec le jeune homme qu’elle aime : vexé de n’avoir été préalablement consulté, il s’oppose fermement et définitivement au mariage au risque de provoquer une rupture avec sa fille… Fleurs d’équinoxe est le premier film en couleurs d’Ozu qui aborde à nouveau le problème du mariage arrangé et les conflits entre générations au sein d’une famille. Il met en relief comment le refus d’évoluer ne peut mener qu’à des ruptures comme le montre l’exemple de son ami qui ne voit plus sa fille. Fleurs d'équinoxe Ozu est ici un peu moins subtil que dans ses autres films, il appuie son raisonnement en typant bien personnages et situations. C’est l’un des rares films d’Ozu où l’on voit un personnage si campé sur ses positions et tranchant avec ses proches. Le jeu des acteurs est un peu plus rigide, cela se sent surtout dans les personnages féminins. Fleurs d’équinoxe reste néanmoins un très beau film, avec notamment cette grande beauté graphique si particulière aux films d’Ozu.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Shin Saburi, Kinuyo Tanaka, Ineko Arima, Yoshiko Kuga, Keiji Sada, Teiji Takahashi, Miyuki Kuwano, Chishû Ryû
Voir la fiche du film et la filmographie de Yasujirô Ozu sur le site IMDB.

Voir les autres films de Yasujirô Ozu chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Le titre Fleurs d’équinoxe fait référence à l’amaryllis rouge dont la fleur fleurit à l’équinoxe d’automne. On peut d’ailleurs s’amuser à repérer l’utilisation de la couleur rouge tout au long du film (on peut commencer avec l’affiche : c’est la fille de Wataru qui est en rouge). L’automne est une allégorie pour désigner la génération de ces parents trop ancrés dans leurs traditions.

* Voir aussi nos commentaires sur une précédente vision

17 décembre 2012

Récit d’un propriétaire (1947) de Yasujirô Ozu

Titre original : « Nagaya shinshiroku »

Récit d'un propriétaireDans les faubourgs de Tokyo de l’Après-guerre, un petit garçon est trouvé par quelques habitants d’un quartier. Personne ne veut le prendre en charge et c’est Otane, une quincaillère sans enfants, qui le recueille sans enthousiasme… Récit d’un propriétaire est le premier film qu’Ozu a tourné après son retour de la guerre. Il met en scène un pays assez détruit dans lequel il est difficile de ne pas penser qu’à soi. Ozu filme le retour d’une certaine humanité par la renaissance de l’amour filial. Il parvient toujours aussi bien à mêler un peu d’humour dans un sujet plutôt grave et déroule placidement son récit, sans recherche d’effets mélodramatiques. Récit d’un propriétaire est film assez touchant qui a aussi un côté militant, prônant l’adoption alors que les orphelins de guerre étaient si nombreux.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Chôko Iida, Eitarô Ozawa, Mitsuko Yoshikawa, Chishû Ryû, Takeshi Sakamoto
Voir la fiche du film et la filmographie de Yasujirô Ozu sur le site IMDB.

Voir les autres films de Yasujirô Ozu chroniqués sur ce blog…

16 décembre 2012

Danse du lion (1936) de Yasujirô Ozu

Titre original : « Kagamijishi »

Danse du lion(Court métrage, 24 minutes) Danse du lion est un documentaire, le seul réalisé par Ozu durant sa carrière. C’est une commande de l’Association Culturelle du Japon pour faire connaitre le théâtre japonais Kabuki et promouvoir l’art de la danse japonaise à l’étranger. L’idée fut donc de filmer une représentation du plus grand acteur de Kabuki, Kikugoro Onoe VI, dans la danse réputée comme étant le summum de la difficulté : la Danse du lion. Une voix-off sur fond de plans fixes d’un théâtre vide nous introduit Kikugoro et l’histoire qu’il va interpréter : une jeune fille paysanne effectue une danse et quand elle touche la tête du lion, l’esprit du lion s’empare d’elle. Elle disparaît et réapparait en lion qui danse alors avec un papillon… Qu’un acteur de 51 ans parvienne à interpréter une jeune paysanne avec tant de grâce est assez étonnant en soi, on oublie d’ailleurs totalement qu’il s’agit d’un homme tant il parvient à recréer la gestuelle féminine avec une infinie délicatesse. Dans la seconde partie de la danse, son jeu est totalement différent, exprimant la force et une certaine fureur. C’est un peu difficile à apprécier pleinement pour un spectateur occidental non familiarisé avec le Kabuki, je dois avouer avoir eu besoin de deux visions pour l’apprécier. C’est très beau. Danse du lion Ozu filme la représentation très simplement avec trois caméras fixes, sans chercher à faire d’effets si ce n’est quelques gros plans. Finalement, le film ne fut pas utilisé et mis de côté par les autorités culturelles après que des critiques aient été émises sur les expressions peu naturelles du visage du danseur. S’il n’est pas essentiel dans la filmographie d’Ozu, Danse du lion est intéressant à regarder car il donne envie de s’intéresser au Kabuki et, en ce sens, il a atteint son but.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Kikugoro Onoe VI
Voir la fiche du film et la filmographie de Yasujirô Ozu sur le site IMDB.

Voir les autres films de Yasujirô Ozu chroniqués sur ce blog…

15 décembre 2012

Une auberge à Tokyo (1935) de Yasujirô Ozu

Titre original : « Tôkyô no yado »

Une auberge à Tokyo(Film muet) Dans la banlieue industrielle de Tokyo, Kihachi erre avec ses deux jeunes enfants à la recherche d’un travail. Chaque jour, le problème de trouver un endroit pour manger et dormir se pose. Il rencontre une jeune femme et sa fille, elles aussi sans domicile… Une auberge à Tokyo est un film assez étonnant : dans le sillage des grands films réalistes du muet, notamment des films soviétiques, Ozu arrive un résultat assez similaire à ce que sera le courant du néoréalisme italien quelque dix années plus tard. Une auberge à Tokyo évoque ainsi singulièrement Le Voleur de bicyclette de Vittorio De Sica (1948). Ozu pousse le réalisme jusque dans les détails et nous fait percevoir avec netteté et sans concession le désarroi de ce père condamné à errer avec ses deux enfants. Il parvient à nous faire sentir comment cette extrême pauvreté affecte l’homme dans l’estime qu’il s’accorde. La gravité du thème n’empêche pas Ozu de glisser un peu d’humour et de faire de très belles scènes dans les terrains vagues qui entourent les usines : celle où le père mime avec ses enfants un repas arrosé de saké, ou encore celles où l’homme et la femme regardent leurs enfants jouer. Même si la copie existante est assez abimée, l’image est assez belle et Ozu fait ici de très beaux travelings. Une auberge à Tokyo a été tourné en muet mais il a été ensuite sonorisé avec de la musique par le réalisateur.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Takeshi Sakamoto, Yoshiko Okada, Chôko Iida, Tomio Aoki
Voir la fiche du film et la filmographie de Yasujirô Ozu sur le site IMDB.

Voir les autres films de Yasujirô Ozu chroniqués sur ce blog…

Remarque :
Une auberge à Tokyo est l’avant-dernier film tourné par Ozu en format muet. Le dernier sera Daigaku yoitoko (Vive la fac ou Le collège est un endroit agréable) sorti en 1936.

14 décembre 2012

Histoire d’herbes flottantes (1934) de Yasujirô Ozu

Titre original : « Ukikusa monogatari »
Autre titre français : « Histoire d’un acteur ambulant »

Histoire d'herbes flottantes(Film muet) Une petite troupe de théâtre assez miséreuse arrive dans une bourgade du sud du Japon. Pour le directeur de la troupe, c’est un retour car c’est ici que vit la femme qu’il a connu vingt ans auparavant et qui lui a donné un fils. Il se fait passer auprès de lui pour son oncle. La maitresse actuelle du directeur découvre ce secret et menace de le dévoiler au fils…
Ecrit par Ozu et Tadao Ikeda, Histoire d’herbes flottantes permet de changer de cadre, délaissant les grandes cités pour se situer dans une petite ville de province. C’est un beau mélodrame, très bien construit, un film très abouti dont la forme vient servir le récit en lui donnant une belle intensité. Histoire d’herbes flottantes est assez étonnant dans sa forme car il montre déjà tout ce qui sera le style d’Ozu. On peut commencer par le générique, le premier à être sur fond de toile de jute, puis le film débute par quelques plans vides et fixes (il y en aura d’autres ensuite), il y a des trains, du linge qui sèche, sa caméra est basse, même très basse parfois, le scénario se déroule lentement avec une bonne progression, l’insertion de quelques scènes comiques dans le drame ; beaucoup de points communs avec ses films plus récents donc. En revanche, Ozu a ici une caméra bien plus mobile que par la suite. Sur la photographie, les éclairages sont assez beaux et il y a quelques très beaux plans de doubles (par exemple, la partie de pêche du père avec le fils ou les deux actrices habillées de façon identique). Histoire d’herbes flottantes est également très bien monté. C’est probablement l’un des films les plus aboutis de sa période muette.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Takeshi Sakamoto, Chôko Iida, Kôji Mitsui, Rieko Yagumo, Yoshiko Tsubouchi
Voir la fiche du film et la filmographie de Yasujirô Ozu sur le site IMDB.

Voir les autres films de Yasujirô Ozu chroniqués sur ce blog…

Remarque :
Les « herbes flottantes » du titre font référence aux lentilles d’eau ; cette plante flottante figure souvent dans la poésie japonaise comme une allégorie pour les errements ou une vie sans but.

Remake :
Ozu, qui aimait beaucoup ce film, en tournera une nouvelle version à la fin de sa carrière, un remake assez proche de l’original mais en couleurs et parlant :
Herbes Flottantes (Ukikusa) (1959).

13 décembre 2012

Une femme de Tokyo (1933) de Yasujirô Ozu

Titre original : « Tôkyô no onna »

La femme de Tokyo(Film muet, 47 minutes) Pour pouvoir payer les études de son frère, Chikako travaille ouvertement comme secrétaire le jour et, plus secrètement, comme entraineuse dans un bar le soir. Le frère finit par l’apprendre par sa fiancée qui a un frère policier… Une femme de Tokyo a été tourné par Yasujirô Ozu en seulement huit jours. C’est un beau mélodrame qui évoque les films de Mizoguchi, un portrait de femme qui se sacrifie sans espoir de retour. Aveuglé par sa fierté et son égoïsme, l’homme ne peut comprendre son geste. Le film est assez noir mais assez puissant dans ses confrontations de personnages (frère/sœur, frère/fiancée, fiancée/sœur), et inhabituellement tragique dans son dénouement. Si le montage est loin d’être parfait, Une femme de Tokyo comporte de très beaux plans. Sur une trame simple, le film est assez bouleversant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Yoshiko Okada, Ureo Egawa, Kinuyo Tanaka, Chishû Ryû
Voir la fiche du film et la filmographie de Yasujirô Ozu sur le site IMDB.

Voir les autres films de Yasujirô Ozu chroniqués sur ce blog…

Remarque :
Lorsque le frère va au cinéma avec sa fiancée, Yasujirô Ozu introduit dans son film un extrait de If I had a million (Si j’avais un million), film à sketches de 1932. L’extrait, montré plein écran, est une partie du court sketch de Lubitsch.

12 décembre 2012

Où sont les rêves de jeunesse? (1932) de Yasujirô Ozu

Titre original : « Seishun no yume imaizuko »

Où sont les rêves de jeunesse?(Film muet) Tetsuo est un étudiant qui mène une vie plutôt insouciante et assez peu studieuse. Il a trois amis avec lesquels il est très lié et n’est pas insensible aux charmes de la fille du boulanger. Quand son père meurt soudainement, il se retrouve propulsé à la tête de son entreprise. Il embauche ses anciens amis… Où sont les rêves de jeunesse? démarre sur un ton de comédie burlesque avec toutes les scènes de vie estudiantine et aussi la façon dont le père et le fils éconduisent une fiancée proposée par l’oncle. Ensuite, le film change de registre et vient mettre l’amitié des quatre compères à l’épreuve des réalités économiques. L’amitié peut-elle être la plus forte ? Compromissions, soumission et résignation sont-elles évitables ? En ce sens, le propos du film est assez proche de celui de Chœur de Tokyo mais la question est abordée ici sous un angle différent. Ozu réussit à mettre une certaine force dans son film comme dans cette scène où Shigeko et Tetsuo ont une explication, une scène vraiment bouleversante. Ozu introduit aussi une certaine violence lorsque Tetsuo frappe longuement son ami pour le forcer à relever la tête. Le réalisateur place déjà sa caméra assez bas.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ureo Egawa, Kinuyo Tanaka, Tatsuo Saitô, Chishû Ryû
Voir la fiche du film et la filmographie de Yasujirô Ozu sur le site IMDB.

Voir les autres films de Yasujirô Ozu chroniqués sur ce blog…

Remarque :
Une fois de plus, Ozu place des affiches de films américains dans ses décors : dans la boulangerie/café, on remarque Hell’s Angels d’Howard Hughes (1930) et Billy the Kid de King Vidor (1930) mais il y en a quatre autres. Dans la chambre de Shigeko, c’est un poster de Million Dollar Legs (Folies olympiques) d’Edward F. Cline (1932) avec W.C. Fields et il y en a un second.
Où sont les rêves de jeunesse? Où sont les rêves de jeunesse?Où sont les rêves de jeunesse? Chishû Ryû

Où sont les rêves de jeunesse?Où sont les rêves de jeunesse? Poster = ??Où sont les rêves de jeunesse?

11 décembre 2012

Choeur de Tokyo (1931) de Yasujirô Ozu

Titre original : « Tôkyô no kôrasu »

Le choeur de Tokyo(Film muet) Un jeune employé d’une compagnie d’assurances perd son emploi après s’être accroché avec son patron. Cherchant du travail à Tokyo, il rencontre son ancien professeur de lycée qui tient maintenant une petite gargote… Le choeur de Tokyo marque un tournant dans la filmographie d’Ozu car c’est le film avec lequel il abandonne le thème des étudiants et le burlesque pour traiter de sujets plus généraux et plus sérieux (1). L’humour n’est pas absent, notamment dans le premier tiers du film, mais le fond du propos est la crise économique qui frappe le Japon et la question : quelles compromissions doit-on / peut-on accepter en tant qu’homme ? La question est posée aussi bien vis-à-vis de sa famille (sa femme refuse qu’il s’abaisse) que dans le cadre de la société. Le cinéma d’Ozu devient plus réaliste et se concentre peu à peu sur l’homme.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Tokihiko Okada, Emiko Yagumo, Hideo Sugawara, Hideko Takamine, Tatsuo Saitô
Voir la fiche du film et la filmographie de Yasujirô Ozu sur le site IMDB.

Voir les autres films de Yasujirô Ozu chroniqués sur ce blog…

Remarque :
La petite fille (celle qui tombe malade) est jouée  par Hideko Takamine, actrice que l’on retrouvera entre autres dans plusieurs films de Mikio Naruse dans les années 50 et 60. Ici, à l’âge de 7 ans, elle en était déjà à son 15e film !

(1) Sur ce point, le début du film est explicite : après une longue scène purement burlesque se déroulant dans la cour d’un lycée où un professeur a bien du mal à mettre ses étudiants en rang de façon militaire, Ozu place un intertitre annonçant : « Ça, c’était le passé, passons à des choses plus sérieuses » et nous retrouvons notre étudiant quelques années plus tard, travaillant dans sa compagnie d’assurances.

10 décembre 2012

Amis de combat (1929) de Yasujirô Ozu

Titre original : « Wasei kenka tomodachi »

Amis de combat(Muet, 14 minutes) Deux amis vivent ensemble et travaillent ensemble en faisant des livraisons avec leur camion. Un jour, ils renversent une jeune femme qui leur avoue n’avoir aucun endroit pour vivre. Ils la recueillent. Cherchant tous deux à se faire valoir à ses yeux, leur amitié se détériore et ils en viennent aux mains. Finalement, la jeune femme rencontrera un étudiant qui l’emmènera au loin, laissant nos deux amis finalement attendris par ce bonheur naissant… Ozu a réalisé 54 films dont 35 muets ; beaucoup sont aujourd’hui perdus. Amis de combat est son 9e film. Seule subsiste une version incomplète (version raccourcie à partir d’une copie de 9,5mm), on pourra remarquer des trous dans le déroulement de l’histoire. Il s’agit d’un mélange de comédie et de drame social, en ce sens Ozu montre là une certaine influence des films de Chaplin. Sous l’apparente légèreté, le thème de la séparation est ici abordé : les deux amis doivent se résigner à voir partir la jeune fille recueillie. Cela préfigure ce thème qui reviendra dans de très nombreux films ultérieurs d’Ozu : le père qui doit se résigner à voir partir la fille qu’il a élevée, emportée par un autre homme. On remarquera qu’alors, Ozu se livrait à quelques expérimentations de prises de vue audacieuses avec une caméra en mouvement.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Atsushi Watanabe, Hisao Yoshitani, Eiko Takamatsu
Voir la fiche du film et la filmographie de Yasujirô Ozu sur le site IMDB.

Voir les autres films de Yasujirô Ozu chroniqués sur ce blog…

10 décembre 2012

J’ai été diplômé, mais… (1929) de Yasujirô Ozu

Titre original : « Daigaku wa detakeredo »

J'ai été diplômé, mais...(Muet, 12 minutes) Un jeune diplômé se voir proposer un emploi subalterne qu’il refuse. Il reste sans emploi. A sa mère venue en visite, il fait croire qu’il a trouvé un travail en s’absentant durant la journée. Quand il voit que sa femme est obligée de travailler dans un bar pour les faire vivre, il décide d’accepter le travail peu gratifiant qui lui était proposé…
J’ai été diplômé, mais…
fait partie de toute une série de longs métrages qu’Ozu a réalisés au tout début de sa carrière sur le thème de l’université et des étudiants. C’est l’un des films les plus emblématiques de ses débuts. J’ai été diplômé, mais… est un film perdu dans sa version intégrale : seule subsiste une version courte de douze minutes qui recrée un ensemble plutôt cohérent. On remarque déjà, sous-jacent, le thème de l’opposition entre la tradition et la modernité  J'ai été diplômé, mais... et aussi certains plans vides de transition. On peut donc voir ici les prémices d’un style. Quelques belles trouvailles comme cette façon faire comprendre à sa femme qu’il n’a pas de travail : il lui montre un quotidien qui s’appelle Sunday et lui dit « Pour moi, c’est tous les jours dimanche ». Petit détail très apparent : Ozu a placé un gigantesque poster du film d’Harold Lloyd Speedy au mur de la pièce occupée par le jeune couple, montrant ainsi son intérêt pour le cinéma américain.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Minoru Takada, Kinuyo Tanaka
Voir la fiche du film et la filmographie de Yasujirô Ozu sur le site IMDB.

Voir les autres films de Yasujirô Ozu chroniqués sur ce blog…