24 décembre 2022

La Voie de la lumière (1956) de Hiroshi Inagaki

Titre original : « Miyamoto Musashi kanketsuhen: kettô Ganryûjima »

La Voie de la lumière (Miyamoto Musashi kanketsuhen: kettô Ganryûjima)Musashi a renoncé aux combats pour mener une vie simple. Le jeune homme rustre des débuts semble avoir enfin trouvé la voie de la sagesse. Lorsque le talentueux et ambitieux Kojiro Sasaki le met au défi, Musashi lui donne rendez-vous dans un an. Il sait que ce combat sera le plus important de sa vie…
La Voie de la lumière est un film japonais réalisé par Hiroshi Inagaki. C’est le troisième film de la trilogie relatant la vie légendaire du samouraï Miyamoto Musashi, adaptée du roman d’Eiji Yoshikawa. Il se situe pleinement dans la lignée du second volet : les combats, y compris le duel final, sont très réduits, le récit se concentrant toujours sur l’évolution spirituelle du samouraï, sa recherche d’une sérénité et d’un aboutissement. Peu à peu, il prend conscience que le sabre doit laisser la place centrale qu’il occupait dans sa vie. Dans la forme, le film est une fois de plus superbe avec des plans d’une très grande beauté et une mise en scène très fine et parfaitement maitrisée. Du grand art. La Voie de la lumière clôture de belle façon une trilogie très homogène.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Toshirô Mifune, Kôji Tsuruta, Mariko Okada, Kaoru Yachigusa, Michiyo Kogure, Mitsuko Mito, Akihiko Hirata, Daisuke Katô, Kurôemon Onoe
Voir la fiche du film et la filmographie de Hiroshi Inagaki sur le site IMDB.

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Remarque :
* Le duel final entre Miyamoto Musashi et Kojiro Sasaki a réellement eu lieu le 13 avril 1612 sur l’île de Ganryu, située au large des côtes de la province de Bizen (le nom de Sasaki en tant qu’opposant n’est toutefois pas attesté avec certitude). Il s’agit du dernier grand duel de Miyamoto Musashi, alors âgé de 28 ans. (Attention, spoiler en vue :) Le samouraï vivra encore 33 ans après ce dernier duel.

La Voie de la lumière (Miyamoto Musashi kanketsuhen: kettô Ganryûjima)Toshirô Mifune dans La Voie de la lumière (Miyamoto Musashi kanketsuhen: kettô Ganryûjima) de Hiroshi Inagaki.

La 2e trilogie de Hiroshi Inagaki sur Miyamoto Musashi :
1) La Légende de Musashi (1954)
2) Duel à Ichijoji (1955)
3) La voie de la lumière (1956)

23 décembre 2022

Duel à Ichijoji (1955) de Hiroshi Inagaki

Titre original : « Zoku Miyamoto Musashi: Ichijôji no kettô »

Duel à Ichijoji (Zoku Miyamoto Musashi: Ichijôji no kettô)Takezo, rebaptisé Musashi Miyamoto, est devenu un samouraï hors pair. Depuis des années, il parcourt le pays au gré d’affrontements dont il sort toujours vainqueur. Le voici désormais à Kyoto pour combattre maître Yoshioka. Dans la grande ville, il retrouve ses deux soupirantes : la vertueuse Otsu, ancienne fiancée de Matahachi, et la jeune Akemi, également courtisée par Yoshioka…
Duel à Ichijoji est un film japonais réalisé par Hiroshi Inagaki. C’est le deuxième film d’une trilogie relatant la vie du légendaire samouraï Miyamoto Musashi, adaptée du roman d’Eiji Yoshikawa. Alors que le premier volet, La Légende de Musashi, installait les personnages dans leur contexte, Duel à Ichijoji entre dans le sujet principal avec les faits qui ont créé la légende. Les combats sont présents mais ils le sont de façon modérée : Hiroshi Inagaki en montre le début et saute directement à l’après. Seul le dernier est montré plus longuement. L’intention est plutôt de se pencher sur l’évolution spirituelle du samouraï et sur son difficile chemin vers la sérénité. Rien n’est trop appuyé, tout est montré par petites touches. Tout est parfaitement équilibré. La photographie est une fois de plus superbe, notamment dans les crépuscules, et la chorégraphie des affrontements parfaitement réglée. De l’ensemble, se dégage une impression d’harmonie.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Toshirô Mifune, Kôji Tsuruta, Mariko Okada, Kaoru Yachigusa, Michiyo Kogure, Mitsuko Mito, Akihiko Hirata, Daisuke Katô, Kurôemon Onoe
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Duel à Ichijoji (Zoku Miyamoto Musashi: Ichijôji no kettô)Toshirô Mifune dans Duel à Ichijoji (Zoku Miyamoto Musashi: Ichijôji no kettô) de Hiroshi Inagaki.

Duel à Ichijoji (Zoku Miyamoto Musashi: Ichijôji no kettô)Kôji Tsuruta (au centre) dans Duel à Ichijoji (Zoku Miyamoto Musashi: Ichijôji no kettô) de Hiroshi Inagaki.

Kenjin Iida, Kaoru Yachigusa et Kurôemon Onoe dans Duel à Ichijoji (Zoku Miyamoto Musashi: Ichijôji no kettô) de Hiroshi Inagaki.

La 2e trilogie de Hiroshi Inagaki sur Miyamoto Musashi :
1) La Légende de Musashi (1954)
2) Duel à Ichijoji (1955)
3) La voie de la lumière (1956)

6 mars 2013

Flamme et Femme (1967) de Yoshishige Yoshida

Titre original : « Honô to onna »

Flamme et FemmeTatsuko a eu recours à l’insémination artificielle pour avoir un enfant car son mari est stérile. Quand l’enfant a deux ans, le couple recherche le donneur… Flamme et Femme a été réalisé à une époque où l’insémination artificielle était une technique nouvelle au Japon et faisait débat. Yoshida apport sa vision sur le sujet, montrant tous les problèmes au sein du couple causés par ce sentiment de demi-paternité pour au final revenir sur la notion que toute décision doit revenir à la femme. Le propos m’a semblé plutôt moins fort que dans ses autres films car, volontairement ou, plus probablement, involontairement, il fait l’apologie d’une certaine normalité de la famille et reste en surface de la question parenté sociale / parenté biologique. La métaphore de l’oiseau est en outre plutôt maladroite à mes yeux, tout comme l’épilogue. Flamme et Femme reste toutefois très intéressant à regarder avec toujours de très beaux plans et de belles recherches d’éclairage.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Mariko Okada, Isao Kimura, Mayumi Ogawa, Takeshi Kusaka
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5 mars 2013

Amours dans la neige (1968) de Yoshishige Yoshida

Titre original : « Juhyô no yoromeki »

Amours dans la neigeDans le nord du Japon, en plein hiver, Yuriko va passer un dernier week-end avec son compagnon ; ils sont sur le point de rompre. Le week-end prend une tout autre tournure lorsque Yuriko annonce qu’elle est enceinte. Lui ne désire plus rompre mais Yuriko préfère appeler son ancien petit ami pour l’accompagner à la clinique faire les tests… Kijû Yoshida a écrit lui-même le scénario d’Amours dans la neige avec son scénariste d’alors Toshiro Ishido. Il s’agit à nouveau d’un triangle amoureux, certes, mais dans un cadre totalement différent : l’ancien petit ami était impuissant au moment de sa relation avec Yuriko. Lorsque son rival apprend cela, il est persuadé d’avoir l’avantage. Yoshida met donc en relief cette certitude qu’ont les hommes de la suprématie de l’amour physique sur l’amour tout court et montre la stupidité de cette assurance. C’est un propos assez peu courant et même assez courageux ; le sujet est d’ailleurs assez atemporel. De son côté, la femme, même si elle semble hésiter constamment, sait en réalité depuis le début ce qu’elle veut et le film est aussi un plaidoyer pour son libre arbitre. La photographie en noir et blanc est superbe avec une belle utilisation des paysages très enneigés de l’île d’Hokkaidō. La neige est vraiment très épaisse. Certains plans sont vraiment de toute beauté, tel ce plan d’une usine avec une longue bande de fumée horizontale au sol au premier plan. Et Mariko Okada est toujours aussi belle…!
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Mariko Okada, Isao Kimura, Yukio Ninagawa
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Remarque :
Rappelons que Kijû Yoshida et Mariko Okada sont mari et femme depuis 1964 et on comprend aisément le désir de Yoshida de mettre Mariko Okada en valeur. Et il parvient remarquablement bien !

7 février 2013

Passion ardente (1967) de Yoshishige Yoshida

Titre original : « Jôen »
Autre titre français : « Passion obstinée »

Passion obstinéeOriko a un mari qui lui reproche sa froideur. Rien ne se passe entre eux. Oriko est en réalité hantée par le souvenir de sa mère qui a eu plusieurs amants avant de périr dans un accident… Le propos de Passion ardente est sans doute un peu difficile à cerner et il n’a pas toujours été bien interprété. En réalité, Yoshishige Yoshida nous met, une fois de plus, en présence d’une jeune femme mariée sans amour, à la recherche de son équilibre. Mais cette fois, ce ne sont pas les hommes qui l’empêchent de le trouver, les causes de sa fragilité se situent dans son enfance et dans sa relation (ou plutôt son absence de relation satisfaisante) avec sa mère. De plus, elle nourrit un fort sentiment de culpabilité, se sentant responsable de sa mort. Il faudra qu’Oriko marche sur les traces de sa mère et reproduise l’un de ses actes charnels pour qu’elle commence à se libérer de son emprise et qu’elle puisse envisager vivre sa propre vie. Passion ardente est plutôt moins fort que les autres films précédents de Yoshishige Yoshida, le réalisateur nous gratifiant certes de plans graphiquement très beaux mais qui semblent, cette fois, un peu plaqués. Il a fait un travail étonnant sur la bande sonore, nous surprenant souvent par des solutions audacieuses (une sirène en boucle pour illustrer l’émoi intérieur, le silence d’une scène filmée au travers d’une vitre, le décalage des dialogues, etc.) L’image, en noir et blanc, est très contrasté, plus encore qu’à l’habitude, ce qui donne une image plutôt dure. Ce film de Yoshishige Yoshida est toutefois loin d’être sans attrait.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Mariko Okada, Tadahiko Sugano, Shigako Shimegi, Isao Kimura
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Remarque :
Le titre Passion ardente ne facilite pas la compréhension du propos du film. La passion dont il est question est plus recherchée que présente, et si elle est « ardente », ce n’est que dans l’esprit d’Oriko. L’autre traduction, Passion obstinée, me semble mieux traduire les sentiments de cette femme car Oriko désire cette passion, c’est même devenu une obsession chez elle.

28 janvier 2013

Le Lac de la femme (1966) de Yoshishige Yoshida

Titre original : « Onna no mizûmi »
Autre titre français : « Le lac des femmes »

Le lac de la femmeMariée sans amour à un homme plus âgé qu’elle, Miyako a un amant. Elle se laisse prendre en photo par lui, nue sur un lit d’hôtel. Quelques jours plus tard, effrayée par un homme qui la suit, elle lâche son sac qui contenait les négatifs. L’homme les utilise pour la faire chanter… Adaptation d’un livre du romancier à succès Yasunari Kawabata, Le lac de la femme est centré, non pas sur une intrigue policière, mais sur son personnage principal, une jeune femme qui cherche tout simplement à s’épanouir. Elle ne trouve satisfaction ni dans son mariage, ni dans son aventure extraconjugale et, de façon plutôt paradoxale, c’est la confrontation avec un maître-chanteur qui va lui donner l’illusion de se libérer du carcan machiste de la société ; elle tente de retourner la situation et de reprendre l’initiative. Le film se déroule assez lentement, telle une errance de personnes qui se cherchent. L’image est très belle, d’un noir et blanc très contrasté avec un beau travail sur les blancs, filmant les corps de très près, avec toujours son utilisation si particulière du cadre large (laissant de grands espaces presque vierges). Mariko Okada est d’une grande beauté, Yoshida met superbement en valeur l’actrice qui est alors sa femme. Malgré quelques égarements (tout le passage avec l’équipe de tournage paraît bien superflu), Le lac de la femme porte en lui une vraie réflexion sur la place de la femme, une réflexion que Yoshida laisse totalement ouverte, refusant de donner une fin. Le film est également très beau graphiquement.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Mariko Okada, Shigeru Tsuyuguchi, Tamotsu Hayakawa, Keiko Natsu
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Remarque :
On peut penser que le « lac » du titre est symbolique du caractère profond (vaste, voire insondable) du caractère de la femme.

13 janvier 2013

Histoire écrite par l’eau (1965) de Yoshishige Yoshida

Titre original : « Mizu de kakareta monogatari »
Autre titre français « Histoire écrite sur l’eau »

Histoire écrite par l'eauLe jeune Shizuo, employé dans une grande banque, vit avec sa mère, veuve et toujours très belle. Il est fiancé avec la pétulante Yumiko mais, lorsqu’il apprend que le père de sa fiancée a une liaison avec sa mère, il remet en cause son mariage… Adaptation d’un roman de Yôjirô Ishizaka, Histoire écrite par l’eau aborde le sujet délicat de l’inceste, ici mère-fils. Yoshishige Yoshida traite ce sujet avec beaucoup de retenue et de délicatesse. L’image est très belle, montrant une approche très artistique du cadrage et de la composition des images, artistique et aussi inventive. Yoshida filme les deux femmes de façon très sensuelle : Mariko Okada, sa femme depuis peu, est d’une grande beauté ; à 32 ans, elle joue ici une quinquagénaire qui paraît 20 ans de moins. De son côté, Ruriko Asaoka est une actrice qui fut très populaire parmi la jeune génération des années soixante. Au-delà du sujet l’inceste, Yoshida dit avoir voulu remettre en cause la prédominance des hommes dans la société japonaise. Loin des mélodrames appuyés, Histoire écrite par l’eau est réalisé avec beaucoup de sensibilité. Le film nous enveloppe par sa beauté et sa douceur.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Mariko Okada, Ruriko Asaoka, Yasunori Irikawa, Isao Yamagata
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