29 décembre 2020

Undercover: une histoire vraie (2018) de Yann Demange

Titre original : « White Boy Rick »

Undercover: une histoire vraie (White Boy Rick)À Détroit, dans les années 1980, Richard n’est encore qu’adolescent mais traîne avec les plus gros trafiquants de crack de la ville. Dans ce milieu dirigé par les Afro-Américains, le jeune homme est rapidement surnommé « White Boy Rick ». Il est alors recruté comme informateur par une unité anti-drogue du FBI alors qu’il n’a que quatorze ans…
Ce film américain réalisé par le français Yann Demange s’inspire de la vie réelle de Richard Wershe Jr. qui a passé trente ans en prison et n’en est sorti qu’en 2017. Cette histoire prend place dans un contexte d’explosion de la criminalité dans la ville de Détroit au milieu des années quatre-vingt. Yann Demange a su éviter les travers traditionnels des films de gangs ou de gangsters pour donner de l’épaisseur à son récit en donnant de l’importance au drame intime et personnel. Son film prend ainsi une indéniable dimension sociale mais sans aucun misérabilisme ou facilité. Jeune lycéen sans expérience d’acteur, Richie Merritt fait une belle prestation. Le film est un peu passé inaperçu en France.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Matthew McConaughey, Richie Merritt, Bel Powley, Jennifer Jason Leigh
Voir la fiche du film et la filmographie de Yann Demange sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Undercover: une histoire vraie (White Boy Rick)Richie Merritt et Matthew McConaughey dans Undercover: une histoire vraie (White Boy Rick) de Yann Demange.

23 décembre 2020

Brooklyn Affairs (2019) de Edward Norton

Titre original : « Motherless Brooklyn »

Brooklyn Affairs (Motherless Brooklyn)New York, dans les années 1950, Lionel Essrog est un détective privé atteint du syndrome de Gilles de La Tourette. Lorsque que son patron, mentor et unique ami Frank Minna se fait tuer, il décide de poursuite son enquête pour retrouver ses meurtriers. Grâce à quelques indices et à son esprit obsessionnel, il va découvrir des secrets qui ont des conséquences sur l’urbanisation de la ville…
Second long métrage de l’acteur Edward Norton, Brooklyn Affairs est l’adaptation du roman Les Orphelins de Brooklyn (Motherless Brooklyn) de Jonathan Lethem. Le film se place dans la droite ligne des films de détective des années quarante avec une particularité de taille : le détective privé n’a pas du tout le profil habituel puisqu’il est atteint du syndrome de Gilles de La Tourette, un trouble neurologique caractérisé par des tics moteurs et surtout vocaux. Il peut ainsi prononcer compulsivement des mots qui trahissent sa pensée. Ce handicap est partiellement compensé par une mémoire hors du commun. Le résultat donne un personnage très humain, bien plus humain que les détectives privés habituels, souvent bravaches et blasés. Edward Norton a préféré transposer l’histoire du roman de 1999 aux années cinquante, ce qui lui donne une touche de classicisme mais a le défaut de rendre le propos moins actuel. La reconstitution est soignée et la musique jazzy de Daniel Pemberton et Thom Yorke est de toute beauté.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Edward Norton, Gugu Mbatha-Raw, Alec Baldwin, Willem Dafoe, Bruce Willis
Voir la fiche du film et la filmographie de Edward Norton sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Edward Norton chroniqués sur ce blog…

Remarque :
* Le personnage de Moses Randolph (interprété par Alec Baldwin) est basé sur l’urbaniste américain Robert Moss, artisan de la rénovation de New York entre 1930 et 1970 et personnalité controversée. On le compare parfois au Baron Haussman du Paris du Second Empire. Page Wikipédia.

Brooklyn Affairs (Motherless Brooklyn)Gugu Mbatha-Raw et Edward Norton dans Brooklyn Affairs (Motherless Brooklyn) de Edward Norton.

14 décembre 2020

Si Beale Street pouvait parler (2018) de Barry Jenkins

Titre original : « If Beale Street Could Talk »

Si Beale Street pouvait parler (If Beale Street Could Talk)Harlem, dans les années 70. Tish et Fonny se connaissent depuis qu’ils sont enfants. Arrivés à l’âge adulte, ils entament une relation amoureuse et envisagent de se marier. Accusé d’un viol, le jeune homme est arrêté et incarcéré malgré les impossibilités évidentes. Avec l’aide de sa famille, Tish s’engage dans un combat acharné pour prouver l’innocence de Fonny et le faire libérer…
Ecrit en 1974 par James Baldwin, le roman Si Beale Street pouvait parler avait déjà été adapté très librement en 1998 par Robert Guédiguian qui en avait transposé l’action à Marseille. Ce film de Barry Jenkins est donc la première adaptation assez fidèle d’une œuvre de ce grand romancier du peuple noir. La construction du récit est bâtie sur des flashbacks successifs ; ce qui nous apparaît au départ être une histoire d’amour se transforme en une dénonciation du racisme dans l’accès à une justice équitable. Il est bien entendu difficile de ne pas adhérer au propos qui est, hélas, toujours actuel cinquante ans plus tard. En revanche, la forme pourra rebuter : le film est beaucoup trop long, Barry Jenkins étire ses scènes et semble se perdre dans une recherche d’esthétisme au risque d’amoindrir son sujet. L’ensemble pourra ainsi paraître un peu mièvre alors qu’il devrait être plutôt révoltant.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: KiKi Layne, Stephan James, Regina King, Teyonah Parris, Colman Domingo
Voir la fiche du film et la filmographie de Barry Jenkins sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Remarque :
* « Beale Street est une rue de la Nouvelle-Orléans, où mon père, où Louis Armstrong et le jazz sont nés… »
Cette citation en ouverture peut surprendre : si Beale Street est célèbre pour être le « Berceau du blues » (c’est même entériné par une loi votée par le Congrès), cette rue est située à Memphis et non à la Nouvelle-Orléans. Une simple vérification avec Google Maps permet de vérifier qu’il n’y a d’ailleurs aucune rue du nom de Beale Street à la Nouvelle-Orléans. Pourtant, la citation de James Baldwin est retranscrite sans erreur. En fait, l’écrivain l’utilise comme symbole. La suite de la citation nous l’indique clairement : « Chaque personne noire née en Amérique est née sur Beale Street, née dans le quartier arrière d’une ville américaine, que ce soit à Jackson, Mississippi, ou à Harlem, New York. Beale Street est notre héritage. Ce roman traite de l’impossibilité et de la possibilité, une nécessité absolue, de pouvoir exprimer cet héritage. »

Si Beale Street pouvait parler (If Beale Street Could Talk)KiKi Layne et Stephan James dans Si Beale Street pouvait parler (If Beale Street Could Talk) de Barry Jenkins.

Précédente adaptation :
À la place du cœur de Robert Guédiguian (1998) avec Ariane Ascaride et Jean-Pierre Darroussin.

5 décembre 2020

Pentagon Papers (2017) de Steven Spielberg

Titre original : « The Post »

Pentagon Papers (The Post)En 1971, Daniel Ellsberg parvient à photocopier des rapports secrets sur l’évolution de la guerre au Viêt Nam et les communique au New York Times. Le gouvernement de Nixon parvient à en bloquer temporairement la publication. Grâce à l’opiniâtreté de son rédacteur en chef, le Washington Post parvient à récupérer les documents…
Ce film de Steven Spielberg est inspiré de faits authentiques : l’affaire des Pentagone Papers est l’un des premiers scoops de l’histoire du journalisme américain au début des années 1970. Cette mise au grand jour d’une étude préparée par le département de la Défense a révélé le double discours des différentes administrations américaines sur les chances de victoire des États-Unis au Vietnam, démontrant ainsi que les gouvernements successifs ont caché au peuple américain la réalité de l’enlisement du conflit. Le récit que nous en fait Steven Spielberg est un beau manifeste pour la liberté de la presse et un éloge de la transparence. Assez intelligemment, il bâtit son récit autour d’un second thème, celui de l’acceptabilité d’une femme à un poste de dirigeant. Le Post, qui faisait alors son entrée en Bourse pour sauver le journal, avait pour directrice Katharine Graham. Celle-ci avait des difficultés à s’imposer face à un conseil d’administration qui la voyait surtout comme une héritière. Ce double thème enrichit le film. Comme toujours chez Spielberg, la réalisation est parfaite, de grande ampleur, sans aucun défaut. Et, au final, Pentagon Papers est un film assez puissant.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Meryl Streep, Tom Hanks, Sarah Paulson, Bob Odenkirk, Tracy Letts, Bradley Whitford, Bruce Greenwood
Voir la fiche du film et la filmographie de Steven Spielberg sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Steven Spielberg chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Steven Spielberg

Pentagon Papers (The Post)Tom Hanks et Meryl Streep dans Pentagon Papers (The Post) de Steven Spielberg.

3 décembre 2020

A couteaux tirés (2019) de Rian Johnson

Titre original : « Knives Out »

À couteaux tirés (Knives Out)Le romancier Harlan Thrombey est retrouvé mort la gorge tranchée, le lendemain de son 85e anniversaire alors que toute la famille était réunie dans son vaste manoir. Tout indique un suicide mais le détective privé Benoit Blanc s’invite dans l’enquête de l’inspecteur Elliott et commence à suspecter un meurtre…
À couteaux tirés est un film américain écrit et réalisé par Rian Johnson, dont le nom est maintenant associé à Star Wars. Mais il est ici dans un tout autre registre : une énigme à (presque) huis clos dans le pur style d’Agatha Christie. Bien que le lieu et les personnages puissent paraître habituels, une riche famille avec des grandes tensions sous-jacentes entre ses membres, l’intrigue est assez originale dans son déroulement, rendue plutôt inhabituelle par l’insertion d’un personnage extérieur (interprété par l’actrice cubaine Ana de Armas). L’histoire est captivante et on ne devine guère la solution avant la fin. Rian Johnson s’est assuré d’une belle distribution et tous les rôles sont bien tenus. Tout au plus, peut-on regretter cet accent du Sud un peu forcé pris par Daniel Craig (1). L’ensemble est assez intelligent et élégant. Un excellent divertissement. Gros succès en salles.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Daniel Craig, Chris Evans, Ana de Armas, Jamie Lee Curtis, Michael Shannon, Don Johnson, Toni Collette, Christopher Plummer
Voir la fiche du film et la filmographie de Rian Johnson sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Rian Johnson chroniqués sur ce blog…

(1) L’acteur Daniel Craig a calqué sa voix sur celle traînante de Shelby Foote, célèbre romancier et historien du Sud américain. (Extrait du dossier de presse)
Si, comme moi, vous ne connaissez pas Shelby Foote (1916-2005), sachez qu’il est considéré comme l’héritier spirituel de Faulkner. Parmi ses cinq romans, on peut citer L’Amour en saison sèche (1951) ou encore Shiloh (1952).

À couteaux tirés (Knives Out)Ana de Armas et Daniel Craig dans À couteaux tirés (Knives Out) de Rian Johnson.

À couteaux tirés (Knives Out)La famille Thrombey au grand complet : (de g. à d.) Don Johnson, Jamie Lee Curtis, Chris Evans, K Callan, Ana de Armas, Christopher Plummer, Michael Shannon, Jaeden Martell, Katherine Langford, Toni Collette et Riki Lindhome dans À couteaux tirés (Knives Out) de Rian Johnson.

27 novembre 2020

Les rois de la gaffe (1935) de Charley Rogers

Titre original : « The Fixer Uppers »

Les rois de la gaffe (The Fixer Uppers)Stan et Laurel font du porte à porte pour vendre des cartes de vœux. Ils tentent de consoler une femme éplorée parce que son mari, un peintre, est devenu totalement indifférent. Stanley lui donne l’idée de rendre son mari jaloux et c’est Oliver qui va jouer le rôle de l’amant. Hélas, le mari est un homme colérique et le provoque en duel…
The Fixer-Uppers reprend le thème de The Slipping Wives (1927), l’un des tous premiers courts métrages muets de Laurel et Hardy. Le scénario ne montre pas beaucoup de subtilités. On se rend compte après quelques minutes que l’histoire se déroule à Paris car le mari est un peintre français (avec, comme il se doit, moustaches et béret), probablement pour rendre son personnage plus impulsif et tempétueux. Il est interprété avec une certaine exubérance par Charles Middleton.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy, Mae Busch, Charles Middleton
Voir la fiche du film et la filmographie de Charley Rogers sur le site IMDB.

Voir les autres films de Charley Rogers chroniqués sur ce blog…

Les rois de la gaffe (The Fixer Uppers)Mae Busch, Oliver Hardy, Stan Laurel et Charles Middleton dans The Fixer Uppers de Charley Rogers.

27 novembre 2020

Slipping Wives (1927) de Fred Guiol

Titre français : « En plein méli-mélo »

En plein méli-mélo (Slipping Wives)La jeune épouse d’un peintre célèbre se plaint auprès d’un ami que son mari ne « l’embrasse plus que les dimanches et jours fériés ». L’ami lui conseille de le rendre jaloux et de payer un homme pour la séduire ostensiblement…
Slipping Wives est le deuxième court métrage produit par Hal Roach avec Stan Laurel et Oliver Hardy. Si les deux acteurs sont bien présents dans le même film, le duo n’est pas encore vraiment formé (l’affiche ci-contre est visiblement plus récente) : Oliver n’a qu’un rôle secondaire de majordome alors que Stan Laurel est bien plus mis en avant, jouant le rôle d’un innocent livreur de peinture forcé d’endosser le costume de séducteur. Le film repose surtout sur son incapacité à tenir ce rôle. Le plus amusant est qu’il n’a pas vraiment compris qui est le mari et qui est l’ami. Toutefois, l’ensemble ne montre aucun éclat particulier par rapport aux standards du cinéma comique de l’époque. Le même thème sera repris plus tard par le duo dans The Fixer Uppers (1935).
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Priscilla Dean, Herbert Rawlinson, Stan Laurel, Oliver Hardy, Albert Conti
Voir la fiche du film et la filmographie de Fred Guiol sur le site IMDB.

Voir les autres films de Fred Guiol chroniqués sur ce blog…

En plein méli-mélo (Slipping Wives)Priscilla Dean, Stan Laurel et Herbert Rawlinson dans Slipping Wives de Fred Guiol.

24 novembre 2020

Une vie cachée (2019) de Terrence Malick

Titre original : « A Hidden Life »

Une vie cachée (A Hidden Life)En 1938, après l’arrivée des troupes d’Hitler en Autriche, Franz Jägerstätter est le seul de son village St. Ragedund (proche de Braunau am Inn, ville natale d’Adolf Hitler) à s’opposer au régime nazi allemand. Il refuse ensuite catégoriquement de combattre pour le Troisième Reich et devient objecteur de conscience…
Ecrit et réalisé par Terrence Malick, Une vie cachée est un film biographique d’une durée de trois heures sur l’objecteur de conscience autrichien Franz Jägerstätter, aujourd’hui vénéré comme bienheureux et martyr par l’Église catholique. Terrence Malick mêle de nouveau une certaine religiosité avec une célébration de la nature. Au-delà du propos qui nous fait découvrir le parcours de cet homme peu connu et qui lui rend hommage, on peut se laisser doucement submerger par tout un ensemble de sensations avec aussi l’impression de pénétrer les personnages. Le bain de nature de la vie au village est tout en contraste avec le monde dictatorial et militaire qui s’impose à tous. A l’opposé, on peut trouver le film très long, emphatique et être gêné par le parti-pris d’utiliser une focale très courte qui déforme constamment décors et visages. Le film a été plutôt bien reçu par la critique.
Elle: 5 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: August Diehl, Valerie Pachner, Tobias Moretti, Ulrich Matthes, Matthias Schoenaerts, Bruno Ganz, Michael Nyqvist
Voir la fiche du film et la filmographie de Terrence Malick sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Terrence Malick chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Terrence Malick

Remarques :
* En juin 2007, le pape Benoît XVI a autorisé la Congrégation pour la cause des saints à publier un décret reconnaissant Jägerstätter comme martyr. Celui-ci a été béatifié à la cathédrale de Linz le 26 octobre 2007, jour de la fête nationale autrichienne.
* La citation à la fin du film est tirée de la dernière phrase du roman Middlemarch de George Eliot. Considéré comme le chef-d’oeuvre de cet auteur britannique, le livre retrace l’histoire d’une petite ville à l’époque victorienne. Voici l’extrait : « … car le bien croissant du monde dépend en partie d’actes non historiques ; et si les choses ne vont pas pour vous et moi aussi mal qu’elles auraient pu aller, nous en sommes redevables en partie à ceux qui ont vécu fidèlement une vie cachée et qui reposent dans des tombes délaissées. » (Extrait du dossier de presse)
* Après la Seconde Guerre mondiale, Franz Jägerstätter fut en effet largement oublié. Ce n’est qu’en 1964 que le sociologue américain Gordon Zahn publie une biographie qui le fait connaître.

Une vie cachée (A Hidden Life)August Diehl et Valerie Pachner dans Une vie cachée (A Hidden Life) de Terrence Malick.

Une vie cachée (A Hidden Life)Le film a été tourné avec des focales de 11mm et 16mm…
August Diehl dans Une vie cachée (A Hidden Life) de Terrence Malick.

12 novembre 2020

The Current War (2017) de Alfonso Gomez-Rejon

The Current WarÀ la fin des années 1880, la guerre des courants oppose les deux géants de l’électricité : Thomas Edison et George Westinghouse. Le premier est partisan de l’utilisation du courant continu alors que George Westinghouse, tout comme Nikola Tesla, préfère l’utilisation du courant alternatif…
The Current War n’est pas à proprement parler un film sur Thomas Edison ou sur ses nombreuses inventions. Il se concentre sur la bataille commerciale entre deux hommes pour vendre leur système de distribution du courant dans les grandes villes américaines. Chacun des deux protagonistes s’efforce de discréditer le système de l’autre, sans qu’il y ait toutefois de malversations ou de coups bas. Certes, avec une bataille assez inattendue, le film nous fait revivre un moment important des grandes évolutions de la fin du XIXe siècle  mais, en évacuant tous les aspects techniques, le scénario devient finalement assez répétitif et notre intérêt s’étiole.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Benedict Cumberbatch, Tom Holland, Michael Shannon, Nicholas Hoult
Voir la fiche du film et la filmographie de Alfonso Gomez-Rejon sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Remarque :
* Produit par Harvey Weinstein, le film devait sortir fin 2017. La première version supervisée par le producteur fut désapprouvée par le réalisateur. A la suite de l’affaire Weinstein, les droits furent repris et le réalisateur put tourner des scènes additionnelles et remonter son film pour une sortie fin 2019. En France, il n’est pas sorti en salles.

The Current WarBenedict Cumberbatch dans The Current War de Alfonso Gomez-Rejon.

7 novembre 2020

Gemini Man (2019) de Ang Lee

Gemini ManAncien militaire, Henry Brogan est un tueur à gages avec une solide réputation de sniper. Il travaille pour une mystérieuse agence gouvernementale, la DIA. Alors qu’il décide de prendre sa retraite après un dernier contrat, il découvre qu’il est pris pour cible et poursuivi par un mystérieux jeune agent qui lui ressemble étrangement…
Réalisé par Ang Lee, Gemini Man est un film d’action assez classique. De toute évidence, son point fort n’est pas à chercher du côté du scénario. L’histoire est surtout là pour permettre d’enchaîner des scènes d’action, certes assez efficaces. Le film est principalement remarquable en tant que prouesse technique : l’acteur Will Smith y interprète deux personnages, le second étant un clone du premier, en beaucoup plus jeune. Ce n’est pas une technique de rajeunissement du visage, déjà utilisée par Marvel, mais une recréation totale du visage rajeuni à partir d’une « capture » de l’acteur (1). Cet effet spécial est parfaitement réalisé et le résultat paraît très naturel. Que le résultat procure au spectateur des sensations inédites (comme l’a affirmé l’intense communication autour du film) est plus discutable…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Will Smith, Mary Elizabeth Winstead, Clive Owen, Benedict Wong
Voir la fiche du film et la filmographie de Ang Lee sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Ang Lee chroniqués sur ce blog…

(1) En pratique, pour le personnage jeune, Will Smith retournait une même scène en studio avec deux caméras attachées à 20 cm de son visage couvert de points noirs, le but étant d’enregistrer tous les micros mouvements de la peau. Ces mouvements ont été ensuite appliqués à un visage entièrement créé par ordinateur.

Gemini ManWill Smith et Will Smith dans Gemini Man de Ang Lee.