5 décembre 2023

L’envol (2022) de Pietro Marcello

L'envolDans la campagne du nord de la France après la Première Guerre mondiale, Juliette, une jeune fille orpheline de mère, vit avec son père Raphaël, un vétéran bourru de la guerre. En raison de sa nature rêveuse qui la pousse à s’isoler, elle n’est pas appréciée des autres villageois, en particulier des hommes. Un jour, au bord de la rivière, une femme lui prédit que des « voiles écarlates » arriveront pour l’emmener loin de là…
L’envol est un film franco-italien réalisé par l’italien Pietro Marcello. Il en a écrit le scénario avec l’italien Maurizio Braucci et la française Maud Ameline, une libre adaptation de la nouvelle Les Voiles écarlates de l’écrivain russe Alexandre Grine. C’est un film assez original, qui débute sur un registre sombre et réaliste pour évoluer en conte (un peu) musical. Il y a plusieurs ruptures de tons au cours du récit, ce qui n’est pas sans engendrer un manque de cohésion, et déroute parfois. Sur le thème d’une relation père / fille assez inhabituelle se greffe une ode au rêve et à la liberté. Les trois acteurs principaux sont assez remarquables avec une mention particulière pour la jeune Juliette Jouan pour sa première apparition au cinéma qui joue et chante magnifiquement (en plus d’être actrice, elle est musicienne et pratique le chant lyrique).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Raphaël Thiéry, Juliette Jouan, Noémie Lvovsky, Louis Garrel, Yolande Moreau
Voir la fiche du film et la filmographie de Pietro Marcello sur le site IMDB.
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Raphaël Thiéry et Juliette Jouan dans L’envol de Pietro Marcello.
Noémie Lvovsky et Juliette Jouan dans L’envol de Pietro Marcello.

24 février 2021

L’Entreprenant Mr Petrov (1937) de Mark Sandrich

Titre original : « Shall We Dance »

L'entreprenant Mr Petrov (Shall We Dance)A Paris, Petrov, un danseur classique passionné par le jazz et les claquettes, tombe amoureux d’une jeune danseuse en regardant des photos d’elle. Il parvient à la rencontrer en se faisant passer pour un Russe. Alors qu’elle décide sur un coup de tête de rentrer aux Etats-Unis, il la suit et embarque sur le même bateau qu’elle…
De la dizaine de films que Fred Astaire et Ginger Rodgers ont tournés ensemble, Shall We Dance est sans doute l’un des plus mémorables. Pourtant, ce septième film semble recycler des situations déjà utilisées dans les précédents (notamment Top Hat) et les personnages secondaires interprétés par Edward Everett Horton et Eric Blore sont calqués sur ceux qu’ils ont déjà joués de nombreuses fois. Si le film est mémorable, c’est certainement plus pour ses chansons que pour ses morceaux de danse qui sont finalement peu nombreux. Les chansons « They Can’t Take That Away From Me », « Let’s Call the Whole Thing Off » sont passées à la postérité. Paroles et musique sont sublimes. Il faut aussi mentionner l’étonnant « Slap that bass » and « They all laughed ». Ce film est l’une des rares collaborations directes des frères George et Ira Gershwin avec le cinéma hollywoodien. Le succès populaire fut au rendez-vous mais il fut moindre qu’attendu, révélant une certaine lassitude du public.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Fred Astaire, Ginger Rogers, Edward Everett Horton, Eric Blore
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 L'entreprenant Mr Petrov (Shall We Dance)Fred Astaire et Ginger Rogers dans L’entreprenant Mr Petrov (Shall We Dance) de Mark Sandrich.

 L'entreprenant Mr Petrov (Shall We Dance)Ginger Rogers et Fred Astaire dans L’entreprenant Mr Petrov (Shall We Dance) de Mark Sandrich.

26 août 2020

Music of my Life (2019) de Gurinder Chadha

Titre original : « Blinded by the Light »

Music of my Life (Blinded by the Light)Dans l’Angleterre de la fin des années 1980, Javed, adolescent d’origine pakistanaise, grandit à Luton, une petite ville qui n’échappe pas au difficile climat social de l’époque Tatcher. Il se réfugie dans l’écriture pour échapper au racisme et au destin que son père, très conservateur, imagine pour lui. Mais sa vie va être bouleversée le jour où l’un de ses camarades lui fait découvrir l’univers de Bruce Springsteen…
Music of my Life est inspiré du livre autobiographique Greetings from Bury Park du journaliste Sarfraz Manzoor. Ce Britannique d’origine pakistanaise y évoque son enfance, son rêve de devenir écrivain, ses rapports complexes avec son père et sa passion pour la musique de Bruce Springsteen. La réalisatrice Gurinder Chadha réalise un film dans l’esprit de son Joue-la comme Beckham (2002) et met en évidence les tiraillements d’une jeunesse anglo-indienne écartelée entre traditions et modernisme. La musique de Bruce Springsteen, et surtout ses paroles qui prônent l’émancipation face au déterminisme social, vont jouer le rôle de déclencheur et permettre à l’adolescent d’écouter ses aspirations. Le ton général est léger avec des scènes joyeuses et enlevées ; c’est un  feel-good movie. C’est aussi un bel hommage aux textes de Bruce Springsteen.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Viveik Kalra, Kulvinder Ghir, Dean-Charles Chapman, Nell Williams, Hayley Atwell
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Music of my Life (Blinded by the Light)Viveik Kalra dans Music of my Life (Blinded by the Light) de Gurinder Chadha.

3 mars 2019

Le Come back (2007) de Marc Lawrence

Titre original : « Music and Lyrics »

Le Come backUn ex-chanteur à succès a l’occasion de faire son retour lorsqu’une jeune star du moment lui demande de composer une chanson pour elle. Le seul problème est qu’il n’a composé depuis dix ans que les paroles n’ont jamais été son fort. Heureusement, il découvre que la jeune femme qui s’occupe de ses plantes a des talents cachés…
Ecrit et réalisé par le new-yorkais Marc Lawrence, Music and Lyrics est une gentille comédie sentimentale. Le scénario n’offre pas vraiment de surprises, ce n’est pas son intention, mais génère d’agréables moments et parvient même à créer l’émotion. Cela ne se passe pas sans passages à vide toutefois, on a parfois l’impression que l’ensemble a été quelque peu étiré. Hugh Grant est charmant avec son humour toujours très subtil, Drew Barrymore est charmante, personne n’est méchant. Bien entendu, il ne faut pas trop en attendre mais, dans son genre, c’est un film bien fait et divertissant. Gros succès.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Hugh Grant, Drew Barrymore, Brad Garrett, Haley Bennett
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Remarques :
* C’est le groupe Wham! (le groupe de George Michael) qui a servi de modèle pour le groupe Pop! Le personnage de la chanteuse Cora est inspiré de Britney Spears.
* C’est Bob Fry (du groupe ABC) qui double Hugh Grant pour les chansons. En revanche, c’est réellement l’actrice Haley Bennett (Cora) qui chante.

Music and lyrics
Drew Barrymore et Hugh Grant dans Le Come back de Marc Lawrence.

21 avril 2017

Cute Girl (1980) de Hou Hsiao-hsien

Titre original : « Jiu shi liu liu de ta »

Cute GirlFille unique d’un riche industriel, la jeune Wenwen accepte avec résignation le mariage arrangé par ses parents. Mais, juste avant de rencontrer son futur fiancé, elle décide de s’octroyer un séjour à la campagne chez sa tante. Elle fait alors la connaissance de Daigang… Cute Girl est la première réalisation du réalisateur taïwanais Hou Hsiao-hsien. L’histoire est très conventionnelle, sur le thème de l’amour  plus fort que tous les mariages arrangés. Il s’agit d’un film de commande, destiné à mettre en valeur le chanteur de pop taïwannaise Kenny Bee, ce qui explique la présence de plusieurs chansons (Fong Fei-Fei est aussi  chanteuse). L’ensemble est très léger et plutôt anodin mais une charmante fraicheur s’en dégage. Malgré une fin plutôt ridicule, Cute Girl est un film plaisant. Il ne faut toutefois pas trop y chercher les prémices du style du cinéaste.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Kenny Bee, Anthony Chan, Feng Fei Fei
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Remarques :
* Le deuxième film de Hou Hsiao-hsien, Feng er ti ta cai (1981) (film qui n’est pas ressorti), réutilise le couple Kenny Bee et Feng Fei Fei.
* Hou Hsiao-hsien a en quelque sorte renié ses trois premiers films, affirmant qu’il avait débuté sa carrière avec Les Garçons de Fengkuei en 1983.

Cute Girl
Feng Fei Fei dans Cute Girl de Hou Hsiao-hsien. A noter que l’actrice/chanteuse a été surnommée « The Queen of Hats »…

1 mars 2017

The Big Broadcast of 1938 (1938) de Mitchell Leisen

The Big Broadcast of 1938Deux paquebots futuristes, le Colossal et le Gigantic, font la course pour traverser l’Atlantique. Le propriétaire du Gigantic (W.C. Fields) envoie son frère maladroit (W.C. Fields aussi) sur le Colossal pour y semer la pagaille mais celui-ci atterrit sur le Gigantic… Inédit en France, The Big Broadcast of 1938 est le quatrième d’une série de films de la Paramount sur le même modèle : une comédie entrecoupée de numéros musicaux avec un plateau varié d’acteurs et de chanteurs, le tout étant censé être une retransmission de radio (d’où le titre). W.C. Fields apparaît dans celui-ci mais ses scènes sont hélas trop peu nombreuses. On remarquera particulièrement une variation (très différente) de son sketch sur le golf et une partie de billard qui n’est pas sa meilleure (1) mais où il utilise sa célèbre queue courbée. Le film marque la première apparition de Bob Hope dans un long métrage, il chante son « Thanks for the Memory » qui deviendra sa chanson fétiche. Le film sera oscarisé pour cette chanson. Le reste offre beaucoup moins d’intérêt, l’humour est marqué par son époque et l’ensemble forme un galimatias musical quelque peu insupportable.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: W.C. Fields, Martha Raye, Dorothy Lamour, Shirley Ross, Lynne Overman, Bob Hope
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Remarques :
* Il s’agit du dernier film de W.C. Fields pour la Paramount qui tournera ensuite pour Universal.

* Série des Big Broadcast de la Paramount :
The Big Broadcast (1932) de Frank Tuttle avec Bing Crosby
The Big Broadcast of 1936 (Symphonie burlesque) de Norman Taurog avec Jack Oakie
The Big Broadcast of 1937 de Mitchell Leisen avec Jack Benny et George Burns
The Big Broadcast of 1938 de Mitchell Leisen avec W.C. Fields et Bob Hope

Big Broadcast of 1938
Shirley Ross et Bob Hope chantent « Thanks for the Memory » dans The Big Broadcast of 1938 de Mitchell Leisen.

The Big Broadcast of 1938
W.C. Field dans The Big Broadcast of 1938 de Mitchell Leisen.

(1) Pour voir une belle version de son sketch sur le billard : Youtube.

25 mars 2016

Le Bal (1983) de Ettore Scola

Titre original : Ballando ballando

Le BalUne salle de bal française de 1936 à 1980… Il faut reconnaître une certaine originalité à cette adaptation d’un spectacle du Théâtre du Campagnol : un lieu unique, aucune parole prononcée, un même groupe d’acteurs/danseurs (23) à différentes époques. Hélas, le résultat est loin d’être convaincant. Le premier problème est inhérent au fait de filmer un spectacle de danse : la caméra isole les personnages et casse la vision d’ensemble pour laquelle il est conçu. De plus, le jeu outrancier de certains acteurs (tics, mimiques) se justifie sur une scène mais pas face à une caméra où il devient excessif et oblitère toute capacité à émouvoir et même à peindre des sentiments. Le second problème est l’accumulation de stéréotypes sur les époques montrées et sur les comportements sociaux. Ettore Scola nous a habitués à autre chose qu’une observation sociologique si sommaire. Là encore, ce qui peut faire un spectacle de divertissement sur une scène, peut se révéler très pauvre une fois transposé à l’écran. Finalement, l’humour est encore ce qui fonctionne le mieux même si Scola a parfois la main lourde. On peut comprendre que le film ait surpris et même séduit à sa sortie (3 Césars!) mais, trente ans plus tard, il est plus difficile (à mes yeux du moins) de lui trouver de l’intérêt. Le Bal est en tous cas un film unique dans la filmographie du regretté Ettore Scola.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs:
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Le Bal