21 avril 2022

Charlie Chan au Musée de cire (1940) de Lynn Shores

Titre original : « Charlie Chan at the Wax Museum »

Charlie Chan au Musée de cire (Charlie Chan at the Wax Museum)Un dangereux criminel, condamné à la peine capitale à la suite de son arrestation par Charlie Chan, parvient à s’échapper du tribunal et se réfugie auprès du docteur Cream, responsable d’un musée de cire et accessoirement un excellent chirurgien esthétique prisé par la pègre. Sous le fallacieux prétexte d’une célèbre série d’émissions de radio relatant des cas judiciaires, il fait venir le détective au musée de cire…
Charlie Chan au Musée de cire est un film policier américain réalisé par un certain Lynn Shores. Le scénario est écrit par John Larkin qui avait déjà écrit deux épisodes de la série (Treasure Island en 1939 et Panama en 1940). Sans surprise, le film suit un modèle maintenant très établi avec une intrigue aussi embrouillée que possible. Les fausses pistes sont toutefois moins nombreuses qu’à l’habitude mais le défaut principal est que la complexité engendre ici une certaine confusion. L’ensemble peine à nous intéresser. De plus, la mise en scène de ce réalisateur inconnu est vraiment très moyenne. La formule Charlie Chan semble s’épuiser. Le film pourrait toutefois plaire aux amateurs d’atmosphères troubles et un peu effrayantes. Certains le considèrent même comme l’un des meilleurs de la série. Charlie Chan au Musée de cire est le 25e des 47 films mettent en scène le détective Charlie Chan.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Sidney Toler, Victor Sen Yung, C. Henry Gordon, Marc Lawrence
Voir la fiche du film et la filmographie de Lynn Shores sur le site IMDB.

Charlie Chan au Musée de cire (Charlie Chan at the Wax Museum)Charlie Chan au Musée de cire (Charlie Chan at the Wax Museum) de Lynn Shores.

19 avril 2022

Comancheria (2016) de David Mackenzie

Titre original : « Hell or High Water »

Comancheria (Hell or High Water)Texas. Après la mort de leur mère, deux frères doivent rembourser des emprunts pour éviter la saisie de la ferme familiale, un ranch délabré sur lequel des forages pétroliers sont envisagés. Ils décident alors de commettre une série de braquages, visant uniquement les agences de la banque qu’ils doivent rembourser. Un Texas Ranger désabusé, bientôt à la retraite, se lance à leur poursuite avec son adjoint d’origine amérindienne…
Comancheria est un thriller américain écrit par le texan Taylor Sheridan et réalisé par le britannique David Mackenzie. Globalement, le film peut être décrit comme « un croisement très rare entre le western, la comédie, le film de braquage et le road-movie » pour reprendre les mots du réalisateur. Le propos est marqué par un sentiment anti-banques puisqu’il présente les deux braqueurs comme agissant pour des raisons légitimes. Mais le plus remarquable dans le film est son atmosphère et ses dialogues. Les deux frères forment un tandem disparate mais très uni et le duo des deux corpulents Rangers est tout aussi pittoresque avec un Jeff Bridges placide qui ne cesse de balancer des blagues racistes à son adjoint qui les endure avec résignation. C’est un univers très masculin et peu engageant, pourtant l’ensemble est plaisant grâce à un grand équilibre entre plusieurs genres et un caractère enlevé. Un film d’une belle personnalité.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jeff Bridges, Chris Pine, Ben Foster, Gil Birmingham
Voir la fiche du film et la filmographie de David Mackenzie sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Remarques :
* Le titre original fait référence à une clause inscrite sur certains contrats de prêts, décrivant la nécessité pour l’emprunteur de procéder au remboursement, quelles que soient les difficultés qu’il pourrait rencontrer pour y parvenir. Le terme vient d’une expression aux États-Unis qui indique que quelque chose doit être accompli « come Hell or high water », littéralement « quand bien même l’enfer ou le déluge s’abattrait sur nous ». (Lu sur Wikipedia).

* Le titre initialement pressenti, et conservé en France, Comancheria désigne la région habitée par les Comanches avant 1860. Elle englobe aujourd’hui l’État du Nouveau-Mexique, l’ouest du Texas et quelques autres territoires. C’est une région où se croisent des Indiens, des Latinos et des Texans et où règnent la pauvreté et une criminalité liée à la drogue. (Lu sur Wikipedia).

Comancheria (Hell or High Water)Chris Pine et Ben Foster dans Comancheria (Hell or High Water) de David Mackenzie.

Comancheria (Hell or High Water)Jeff Bridges et Gil Birmingham dans Comancheria (Hell or High Water) de David Mackenzie.

14 avril 2022

La Vallée du bonheur (1968) de Francis Ford Coppola

Titre original : « Finian’s Rainbow »

La Vallée du bonheur (Finian's Rainbow)Le mystérieux Irlandais Finian McLonergan arrive à Rainbow Valley en Missitucky, dans le sud des États-Unis. Il est accompagné de sa charmante fille Sharon. Dans son sac, se trouve un chaudron magique en or qu’il a « emprunté » à un lutin…
La Vallée du bonheur est un film musical américain réalisé par Francis Ford Coppola. C’est un film de commande. Il s’agit de l’adaptation cinématographique de la comédie musicale du même nom jouée à Broadway en 1947-1948. Cette pièce avait connu un grand succès mais elle ne fut portée à l’écran que tardivement du fait de sa satire du racisme qui embarrassait les studios. Pour ne pas froisser les habitants blancs du Sud, le propos fut donc adouci mais reste néanmoins suffisamment piquant. Il se moque également de l’argent et de l’or « enterré à Fort Knox ». Il s’agit d’un conte avec un récit charmant et enfantin. L’atmosphère peut rappeler celle de films comme Brigadoon. Il y a beaucoup de fraîcheur et même une petite tonalité hippie ; c’est en effet une communauté qui vit à Rainbow Valley et qui cultive des plants de tabac mentholé (hum…) La chanteuse Petula Clark, auréolée de son succès planétaire Downtown, fait une superbe prestation, pleine de charme et de fraicheur. Elle fait montre d’une grande présence à l’écran et de surprenants talents d’actrice. A ses côtés, Fred Astaire est un peu plus en retenue mais nous gratifie de quelques numéros de danse. Les chansons sont de qualité. Les couleurs sont pimpantes avec des verts très prononcés pour donner une tonalité féérique à la nature. Le film connut un beau succès à sa sortie mais a été ensuite méprisé par la critique. Certes, on ne peut lui donner une vraie place dans la filmographie du réalisateur (qui l’a d’ailleurs renié à plusieurs reprises) mais il n’en est pas moins réussi et très plaisant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Fred Astaire, Petula Clark, Tommy Steele, Don Francks, Keenan Wynn, Barbara Hancock
Voir la fiche du film et la filmographie de Francis Ford Coppola sur le site IMDB.

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La Vallée du bonheur (Finian's Rainbow)Tommy Steele et Petula Clark dans La Vallée du bonheur (Finian’s Rainbow) de Francis Ford Coppola.

Remarques :
* Francis Ford Coppola a dit avoir accepté cette commande pour épater son père qui lui avait fait découvrir la pièce quand il était enfant (Coppola avait 9 ans en 1948).
* L’ensemble est indéniablement trop long (2h25): cette longueur est volontaire car la Warner voulait le projeter en 70mm dans une tournée roadshow attraction en deux parties avec un entracte.
* Le film a été tourné en 35mm puis converti en 70mm par la Warner en coupant le haut et le bas de l’image. Cela a valu à Coppola de nombreuses critiques pour avoir coupé les pieds de Fred Astaire dans  certaines scènes. Mais le réalisateur n’était pas responsable.
* C’est le troisième long métrage réalisé par Francis Ford Coppola. Sur le tournage, il s’est lié d’amitié avec un stagiaire nommé George Lucas.
* La Vallée du bonheur est le dernier film musical de Fred Astaire qui avait alors 69 ans.
* Le personnage Woody Mahoney serait (très librement) inspiré de Woody Guthrie.
* Les frères Coen ont déclaré que le film faisait partie de leurs films préférés : « Je me souviens quand nous avons travaillé avec Nicolas Cage sur Raising Arizona, nous avons parlé de son oncle, Francis Ford Coppola, et lui avons dit que Finian’s Rainbow, que presque personne n’a jamais vu, était l’un de nos films préférés. Il l’a répété à son oncle, qui, je pense, nous considère depuis comme un peu dérangés. » (Ethan Coen, interview avec Laurent Tirard lire)

 

La Vallée du bonheur (Finian's Rainbow)Barbara Hancock et Tommy Steele dans La Vallée du bonheur (Finian’s Rainbow) de Francis Ford Coppola.

La Vallée du bonheur (Finian's Rainbow)Fred Astaire et Petula Clark dans La Vallée du bonheur (Finian’s Rainbow) de Francis Ford Coppola.

12 avril 2022

M le maudit (1951) de Joseph Losey

Titre original : « M »

M le maudit (M)Los Angeles, les années 1950. Un tueur en série kidnappe et tue des petites filles. La ville est traumatisée par ces nombreux meurtres non résolus. La police est incapable de retrouver l’assassin. Gênée dans ses affaires, la pègre décide de trouver elle-même le meurtrier avant qu’il ne tue à nouveau…
M le maudit est un film américain réalisé par Joseph Losey. Le film est un remake du film allemand M le maudit (1931) de Fritz Lang. Bien que Losey désirait s’écarter de l’original, son film reprend fidèlement la trame de son modèle pour éviter des problèmes de censure. L’action est transposée dans l’Amérique des années cinquante ; l’esthétique est celle des films noirs américains, avec toutefois peu de scènes nocturnes et beaucoup de scènes en extérieurs. Sur le plan du récit, la principale variation réside dans l’explication du comportement du tueur qui n’est plus ici un dangereux maniaque sexuel mais un homme psychologiquement perturbé. Sa déclaration en fin de film est l’occasion d’une scène intense, superbement interprétée. En revanche, toute allégorie sociale ou politique (le film de Fritz Lang se situait en pleine montée du nazisme) n’a pu que disparaître, ce qui rend le film plus banal. Il n’en reste pas moins fort et ne mérite certainement pas l’opprobre qu’il a subi.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: David Wayne, Howard Da Silva, Martin Gabel, Luther Adler, Steve Brodie, Raymond Burr, Glenn Anders, Norman Lloyd
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M le maudit (M)David Wayne dans M le maudit (M) de Joseph Losey.

Version précédente :
M le maudit (M – Eine Stadt sucht einen Mörder) de Fritz Lang avec Peter Lorre

8 avril 2022

L’Homme de nulle part (1956) de Delmer Daves

Titre original : « Jubal »

L'homme de nulle part (Jubal)Jubal Troop est recueilli par Shep Horgan, riche éleveur qui l’embauche. Peu à peu il se voit confier de plus en plus de responsabilités, au grand dam de Pinky, régisseur du domaine qui est ainsi relégué à la seconde place…
L’Homme de nulle part (Jubal) est un western réalisé par Delmer Daves. Si l’intrigue repose sur les thèmes classiques de la convoitise et la jalousie, le film montre une richesse et une profondeur qui le fait sortir du lot. Certains critiques l’ont qualifié de « western psychologique » mais nous nous contenterons de dire que les caractères sont décrits avec naturel et une grande acuité. La tension s’installe sans que l’on en ait conscience et culmine dans le dernier quart du film. L’interprétation est parfaite, de l’affable Glenn Ford au malfaisant Rod Steiger en passant par Ernest Borgnine (toujours doté d’une belle présence) et le jeune Charles Bronson. Encore un beau et intense western signé Delmer Daves.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Glenn Ford, Ernest Borgnine, Rod Steiger, Valerie French, Felicia Farr, Charles Bronson
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L'homme de nulle part (Jubal)Ernest Borgnine et Glenn Ford dans L’homme de nulle part (Jubal) de Delmer Daves.

L'homme de nulle part (Jubal)Rod Steiger et Jack Elam dans L’homme de nulle part (Jubal) de Delmer Daves.

L'homme de nulle part (Jubal)Charles Bronson dans L’homme de nulle part (Jubal) de Delmer Daves.

Homonymes :
L’homme de nulle part,  film franco-italien réalisé par Pierre Chenal en 1937
L’homme de nulle part (Chelovek niotkuda), film soviétique réalisé par Eldar Riazanov et sorti en 1961.

3 avril 2022

Terminator (1984) de James Cameron

Titre original : « The Terminator »

Terminator (The Terminator)Dans le futur, une guerre oppose ce qui reste de l’humanité aux machines dirigées par Skynet, une intelligence artificielle. En 2029, voyant la résistance humaine menée par un certain John Connor sur le point de triompher, Skynet envoie dans le passé un Terminator, un assassin cybernétique à l’apparence humaine, afin de tuer la mère de John Connor en 1984, avant qu’il soit conçu…
Terminator est un film de science-fiction américain réalisé par James Cameron. Il en a coécrit le scénario avec Gale Anne Hurd, également productrice. L’histoire est assez brillante, exploitant les paradoxes temporels du voyage dans le temps. Le paradoxe de situation de départ n’est en effet pas le seul, il y en a plusieurs. On peut toutefois regretter que cette base de scénario ne donne au final qu’un film d’action dont le principal attrait réside dans le plaisir pervers, mais jouissif, de massacres d’une machine à tuer. Terminator s’inscrit à un tournant de la science-fiction au cinéma où l’action s’est introduite pour ensuite phagocyter le genre (hélas). James Cameron s’est montré très habile : avec un budget de série B, il est parvenu à réaliser un film crédible et haletant, qui avance de façon implacable, comme une fuite en avant dans un tunnel. Le film connut un succès que personne n’attendait.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Arnold Schwarzenegger, Michael Biehn, Linda Hamilton, Paul Winfield, Lance Henriksen
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Terminator (The Terminator)Michael Biehn et Linda Hamilton dans Terminator (The Terminator) de James Cameron.

Série des films Terminator :
Terminator (The Terminator) de James Cameron (1984)
Terminator 2 : Le Jugement dernier (Terminator 2 : Judgment Day) de James Cameron (1991)
Terminator 3 : le soulèvement des machines (Terminator 3: Rise of the machines) de Jonathan Mostow (2003)
Terminator Renaissance (Terminator Salvation) de McG (2009)
Terminator: Genisys (Terminator: Genisys) de Alan Taylor (2015)
Terminator: Dark Fate de Tim Miller (2019)

28 mars 2022

Le Dingue du Palace (1960) de Jerry Lewis

Titre original : « The Bellboy »

Le Dingue du Palace (The Bellboy)Stanley est groom dans un grand hôtel de Miami. Il est calme et ne dit pas un mot : comme on lui coupe la parole à chaque fois qu’il commence une phrase, tout le monde est persuadé qu’il est muet. Un jour, la superstar de cinéma, Jerry Lewis arrive dans cet hôtel. Tout le monde note la ressemblance avec Stanley…
Le Dingue du Palace est le premier film entièrement écrit, produit, réalisé et interprété par Jerry Lewis. Un (faux) producteur nous l’annonce en début de film : il n’y a pas vraiment d’histoire suivie, le film est une suite de gags dans des situations diverses à l’intérieur de l’hôtel. Ces gags sont de qualités inégales, beaucoup trop ont une chute que l’on devine à l’avance. Certains de ces gags sont sublimes, le plus bel exemple est celui où il mime un chef d’orchestre, mais ils sont hélas peu nombreux. Bizarrement, la présence de l’alter ego célèbre dans le même hôtel n’est que très peu exploitée. Globalement, l’humour se situe dans la veine des grands comiques muets (ou « presque muets ») tels Chaplin, Stan Laurel (qui apparaît dans le film personnifié par son imitateur, Bill Richmond) ou encore Jacques Tati. Le Dingue du Palace n’est pas le meilleur film de Jerry Lewis mais il y a là de quoi se détendre.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jerry Lewis, Alex Gerry, Bob Clayton
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Remarque :
* Jerry Lewis, en tant que groom, prononce exactement 24 mots, tous dans la toute dernière scène du film.

Le Dingue du Palace (The Bellboy)Jerry Lewis  (essayant de porter une valise sans poignée)
dans Le Dingue du Palace (The Bellboy) de Jerry Lewis.

26 mars 2022

Dallas Buyers Club (2013) de Jean-Marc Vallée

Dallas Buyers ClubEn 1985, à Dallas, Ron Woodroof, un cowboy violent, macho et homophobe, adepte du rodéo, de l’alcool, de la cocaïne et du sexe, est diagnostiqué séropositif au VIH, et apprend qu’il ne lui reste plus que trente jours à vivre. Face à l’inefficacité et à la dangerosité du seul médicament antirétroviral autorisé sur le sol américain à cette époque, il se lance dans la contrebande de médicaments de remplacement…
Dallas Buyers Club est un film américain réalisé par le québécois Jean-Marc Vallée. Il s’inspire de la véritable histoire de Ron Woodroof, créateur du premier des douze clubs qui permettront aux séropositifs américains de se fournir en médicaments antirétroviraux étrangers. Le film repose sur les épaules de Matthew McConaughey qui fait une performance remarquable et apporte beaucoup de charisme à son personnage affublé d’un accent texan à couper au couteau (l’acteur est lui-même texan). La prestation de Jared Leto en travesti est tout aussi magistrale (les deux acteurs ont été oscarisés pour leur rôle). Sur le fond, le propos met en lumière un scandale touchant la FDA (Food and Drugs Administration) qui a privilégié un traitement pour soulager les malades du sida qui se révélera rapidement être surdosé. L’histoire ne joue à aucun moment la carte du mélodrame et la compassion. Elle se concentre sur la volonté de cet homme et son appétit de vie ; il changera de personnalité en cours de route. Le film connut un beau succès.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Matthew McConaughey, Jennifer Garner, Jared Leto, Steve Zahn, Dallas Roberts, Griffin Dunne
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Dallas Buyers ClubMatthew McConaughey dans Dallas Buyers Club de Jean-Marc Vallée.

Dallas Buyers ClubJared Leto dans Dallas Buyers Club de Jean-Marc Vallée.

21 mars 2022

Avant de t’aimer (1949) de Elmer Clifton et Ida Lupino

Titre original : « Not Wanted »

Avant de t'aimer (Not Wanted)A la vue d’un bébé dans un landau à la porte d’un magasin, Sally Kelton, une jeune femme de dix-neuf ans, le prend dans ses bras. Accusée de vouloir l’enlever, elle est arrêtée et incarcérée. Pour expliquer son envie de le prendre dans ses bras, elle raconte…
Avant de t’aimer est le premier film réalisé par la comédienne Ida Lupino. Il est produit par la maison de production qu’elle a fondée avec son mari, le scénariste Collier Young. La réalisation du film avait été confiée à Elmer Clifton, réalisateur peu connu de films à petit budget, mais celui-ci tomba gravement malade après quelques jours de tournage et Ida Lupino dût prendre sa suite. Dès son premier film, l’ex-actrice a choisi de parler de « personnes déboussolées » à la suite d’un évènement. Ce récit est celui d’une jeune fille devenue mère trop tôt et qui doit abandonner son enfant à contrecœur, un drame vécu des dizaines de milliers fois chaque année comme nous le rappelle un texte en exergue. Le talent d’Ida Lupino est d’avoir su raconter cette histoire sans effets mélodramatiques. Le récit en paraît d’autant plus authentique et sincère. Elle a su aussi placer de beaux plans allégoriques (le mégot jeté dans la rivière, les flous lors de l’accouchement, la scène finale sur le pont, …) qui montrent un vrai talent d’auteur. Agée de vingt ans, Sally Forrest interprète magnifiquement cette jeune femme désemparée.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sally Forrest, Keefe Brasselle, Leo Penn
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Avant de t'aimer (Not Wanted)Leo Penn et Sally Forrest dans Avant de t’aimer (Not Wanted) de Elmer Clifton & Ida Lupino.
(Leo Penn est le père de Sean Penn)

19 mars 2022

Les Filles du Docteur March (2019) de Greta Gerwig

Titre original : « Little Women »

Les Filles du Docteur March (Little Women)Dans la Nouvelle-Angleterre des années 1860, un père part comme aumônier pour la Guerre de Sécession, laissant ses quatre filles et sa femme derrière lui. Elles font la connaissance du jeune Laurie…
Les Filles du Docteur March est un film américain écrit et réalisé par Greta Gerwig d’après le roman Les Quatre Filles du docteur March (Little Women) de Louisa May Alcott paru en 1868. Il s’agit de la septième adaptation anglo-saxonne au cinéma de ce roman ultra-populaire (les adaptations à la télévision sont encore plus nombreuses). Tout en restant très près du texte et tout en respectant son esprit, Greta Gerwig a su moderniser ce récit de la vie de quatre sœurs au moment où elles passent à l’âge adulte : elle en a atténué les moments trop mélodramatiques, elle a  amplifié et mis en avant le féminisme du propos, elle lui a donné une grande vivacité avec de nombreuses scènes virevoltantes. La construction est tout aussi moderne avec des flashbacks qui arrivent sans crier gare, ce qui nous désoriente un peu en début de film. Greta Gerwig fait en effet de nombreux allers-retours entre les deux parties du livre, entre l’adolescence et la vie d’adulte. Pour le reste, la réalisation est d’un beau classicisme et la photographie est superbe. L’actrice Saoirse Ronan est vraiment remarquable. Une réussite.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Saoirse Ronan, Emma Watson, Florence Pugh, Eliza Scanlen, Laura Dern, Timothée Chalamet, Louis Garrel, Meryl Streep, Tracy Letts
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Voir les autres films de Greta Gerwig chroniqués sur ce blog…

Remarque :
* Greta Gerwig est une grande admiratrice du roman d’origine : « Je me suis lancée dans ce projet de toutes mes forces. J’avais une idée très précise du sujet du film : ça parle de femmes artistes et ça parle des femmes et de l’argent. Le texte ne parle que de ça, mais c’est un aspect de l’histoire qui n’a pas encore été particulièrement exploré. Ces questions me touchent beaucoup et je dirais qu’en un sens ce film est le travail le plus autobiographique que j’aie jamais réalisé. »

Les Filles du Docteur March (Little Women)Emma Watson, Florence Pugh, Saoirse Ronan et Eliza Scanlen dans Les Filles du Docteur March (Little Women) de Greta Gerwig.

Adaptations au cinéma :
1917 : Little Women d’Alexander Butler avec Daisy Burrell et Mary Lincoln (film perdu)
1918 : Les Quatre Filles du docteur March (Little Women) de Harley Knoles avec Dorothy Bernard, Conrad Nagel et Kate Lester
1933 : Les Quatre Filles du docteur March (Little Women) de George Cukor avec Katharine Hepburn, Jean Parker, Spring Byington et Edna May Oliver
1949 : Les Quatre Filles du docteur March (Little Women) de Mervyn LeRoy avec June Allyson, Elizabeth Taylor, Janet Leigh et Mary Astor
1994 : Les Quatre Filles du docteur March (Little Women) de Gillian Armstrong avec Winona Ryder, Kirsten Dunst, Susan Sarandon et Claire Danes
2018 : Les Quatre Filles du docteur March (Little Women) de Clare Niederpruem avec Sarah Davenport, Lucas Grabeel et Lea Thompson
2019 : Les Filles du Docteur March (Little Women) de Greta Gerwig avec Saoirse Ronan, Florence Pugh, Emma Watson, Laura Dern et Meryl Streep