Un homme d’affaires (Jean-Pierre Aumont) est retrouvé mort à son domicile alors qu’il y était seul. Meurtre ou suicide ? L’inspecteur Lechat (Serge Reggiani) et son adjoint Chemin (Philippe Léotard), un duo d’enquêteurs peu conventionnels, portent leurs soupçons sur la femme du riche promoteur (Michèle Morgan)… Le Chat et la souris est un film policier français écrit et réalisé par Claude Lelouch. On peut parler de comédie policière tant le réalisateur semble n’avoir rien pris au sérieux. L’atmosphère est décontractée. L’humour est centré sur les caractères excentriques des deux enquêteurs. Lelouch se fait un petit plaisir en filmant deux rides ébouriffants en caméra subjective (un en voiture, suivi du même à moto) à grande vitesse dans un Paris passablement encombré. Tout cela resterait néanmoins très oubliable sans la présence de Michèle Morgan pour sa dernière apparition à l’écran (1). L’actrice semble bien s’amuser. Les dialogues semblent être improvisés et restent très pauvres. Plusieurs petits rôles sont vraiment très mal tenus. A noter que l’un d’eux (l’amant) est tenu par le réalisateur et journaliste Philippe Labro. Elle: – Lui :
(1) Michèle Morgan avait alors 55 ans. L’actrice fera quelques apparitions à l’écran après cela, mais aucun rôle important. Michèle Morgan est décédée en 2016 à l’âge de 96 ans.
Michèle Morgan et Serge Reggiani dans Le Chat et la souris de Claude Lelouch.
The Velvet Underground est un film documentaire américain réalisé par Todd Haynes sur le groupe de musique bien connu. Signé par un excellent cinéaste, on se doute que ce film de 110 minutes sera plus qu’un documentaire classique. Il dresse le portrait non seulement du groupe formé par Lou Reed et John Cale mais aussi du milieu artistique New-Yorkais d’avant-garde des années soixante. On y retrouve Andy Warhol, bien entendu, mais aussi des cinéastes comme Jonas Mekas, des musiciens-compositeurs comme La Monte Young, pour ne citer que les plus connus. Todd Haynes utilise largement les films de Warhol et des autres cinéastes avant-gardistes pour illustrer son propos avec un montage inventif et intelligent. En inscrivant la genèse du groupe dans un mouvement créatif plus large, la première moitié du film donne ainsi une bonne idée de l’avant-garde New-Yorkaise des années 60 (le générique de fin liste tous les extraits de film utilisés, la liste est impressionnante). En outre, le film illustre bien leur opposition au mouvement hippie au tournant des années 70. En revanche, il ne faut pas s’attendre à de longs morceaux joués sur scène, ils sont finalement assez rares et courts, hélas. Tout cela est très intéressant. Elle: – Lui :
Dans un système lointain, douze colonies humaines sont en guerre depuis plus de mille ans contre une race de robots, les Cylons. Alors que la paix est sur le point d’être signée, les Cylons attaquent la flotte et détruisent le vaisseau amiral où les dirigeants humains s’étaient réunis. Ils détruisent ensuite les douze colonies. Seul un petit groupe de vaisseaux parvient à s’échapper, dirigé par le Galactica dont les occupants doivent maintenant trouver une destination… Battlestar Galactica (alias Saga of a Star World) est un film américain de space-opéra écrit et produit par Glen A. Larson. Créé au départ pour la télévision, il a bénéficié d’une sortie en salles avant de servir de pilote pour une série TV. L’objectif de Universal était bien évidemment de copier Star Wars (1977, 20th Century Fox) et le studio n’a hésité à donner un budget assez conséquent : 8 millions de dollars (à comparer aux 11 millions de Star Wars). Battlestar Galactica est loin d’avoir toutes les qualités de son modèle, le scénario est bien plus pauvre, les dialogues sont souvent désespérants et, si la réalisation est assez soignée avec des effets spéciaux plutôt réussis (pour l’époque), le génie créateur d’un Georges Lucas manque à l’appel. De ce fait, le film a aujourd’hui bien mal vieilli. Le succès à l’époque fut important, suffisamment pour qu’Universal décide de le prolonger avec une série TV qui, bien qu’inégale, est assez réussie grâce au flegme de ses deux personnages principaux : Apollo et Starbuck. Elle: – Lui :
Versions : – Battlestar Galactica, version de 2h21 sortie en salles en 1978. – Battlestar Galactica – Saga of a Star World, version TV très légèrement remaniée de 2h15, qui a servi de pilote à la série TV Battlestar Galactica (1978-79, 24 épisodes) et qui est également sortie en salles en 1979. Remake : Battlestar Galactica (2003)
Jane Seymour, Dirk Benedict (Starbuck) et Richard Hatch (Apollo) dans Galactica: La bataille de l’espace (Battlestar Galactica)Galactica: La bataille de l’espace (Battlestar Galactica)Maren Jensen, Lorne Greene et Richard Hatch photo promotionnelle pour Battlestar Galactica.
Un virus inconnu se répand en Corée du Sud, l’état d’urgence est décrété. Les passagers du train KTX se livrent à une lutte sans merci afin de survivre jusqu’à Busan, l’unique ville où ils seront en sécurité. Parmi eux, un père bourreau de travail qui redécouvre son amour pour sa petite fille… Dernier train pour Busan est un film d’horreur sud-coréen écrit et réalisé par Yeon Sang-ho. Etant plutôt réfractaire aux films d’horreur, je me suis forcé à regarder ce film de zombies car toutes les critiques sont vraiment élogieuses. Malgré mon aversion, je dois reconnaitre que Yeon Sang-ho utilise merveilleusement l’univers clos d’un train, diversifie les situations et a de belles trouvailles. Certaines scènes sont assez incroyables. La montée et le maintien de la tension sont remarquables. Les personnages de premier plan sont ultra-classiques mais ils fonctionnent. Tout cela est enrobé d’une petite pointe d’anticapitalisme. Très bien fait, mais à réserver tout de même aux amateurs du genre… Elle: – Lui :
Steven Murphy est un brillant chirurgien cardiaque. Avec sa femme, Anna, et leurs deux enfants, ils vivent confortablement et heureux. Steven a pris sous son aile Martin, un adolescent qui a perdu son père que Steven avait opéré, et qui insidieusement finit par s’immiscer au sein de sa famille… Mise à mort du cerf sacré est un film américain co-écrit et réalisé par Yórgos Lánthimos. Cette histoire de possession (dans le sens « domination par une puissance démoniaque ») est assez laborieusement mise en place dans une première moitié avant de virer vers une résolution plus violente. Passé l’amusement de certains éléments incongrus, on se prend à penser à autre chose car tout cela n’est pas très intéressant. Prix du scénario à Cannes. Le film a divisé la critique et le public. Elle: – Lui :
François Martin et Alice Bouvier-Sauvage s’apprêtent à annoncer leur mariage à leurs deux familles réunies pour l’occasion. Un monde les sépare : le père de François est concessionnaire automobile tandis que le père d’Alice possède une immense propriété viticole. Les enfants offrent à leurs parents un cadeau original : des test ADN pour découvrir ses origines… Cocorico est un film français écrit et réalisé par Julien Hervé, son premier long métrage. Si l’idée de base du scénario peut sembler originale, le récit rejoint rapidement le type « confrontation de deux mondes différents ». Dès lors, l’humour se montre assez facile et finit par reposer uniquement sur le jeu des acteurs principaux. Cet humour qui raille les préjugés n’est pas toujours des plus fins ; il faut bien entendu prendre tout cela au second degré mais cela n’empêche pas des moments assez consternants… Elle: – Lui :
Remarques : * Rappelons que les tests ADN sont illégaux en France et ne fonctionnent que par rapprochements dans une base de données. Les résultats dépendent donc de la taille de cette base de données. * Ancien des Guignols de Canal+, Julien Hervé était précédemment scénariste, notamment de la série Les Tuches.
Didier Bourdon, Sylvie Testud, Christian Clavier et Marianne Denicourt dans Cocorico de Julien Hervé.
Pour préparer son nouveau rôle, une actrice célèbre vient rencontrer celle qu’elle va incarner à l’écran, une femme dont la vie sentimentale avait enflammé la presse à scandale vingt ans plus tôt en tombant amoureuse d’un garçon de treize ans… May December est un film américain réalisé par Todd Haynes. L’histoire est très librement inspirée par l’affaire Mary Kay Letourneau, survenue en 1997 aux Etats-Unis. Mais, l’affaire en elle-même n’est pas le sujet du film : il s’agit plutôt de la rencontre de deux femmes et la relation qui s’installe entre elles est complexe et ambigüe. Notre sympathie à l’un des deux personnages au début du film va peu à peu s’estomper pour se reporter sur l’autre personnage. L’histoire est habilement construite et cette relation est particulièrement originale et complexe. Excellente prestation de Julianne Moore (dirigée pour la cinquième fois par Todd Haynes) et de Natalie Portman. Elle: Lui :
A New York, un producteur au chômage et porté sur la boisson prend sous son aile une jeune chanteuse anglaise, abandonnée par son petit ami, future pop star… New York Melody est une comédie américaine écrite et réalisée par l’irlandais John Carney. L’histoire se déroule dans le milieu de la musique. John Carney a été lui-même musicien avant d’être cinéaste ; il a écrit la plupart des chansons du film. Il s’agit d’une gentille histoire, agréablement positive, plaisante bien que très formatée et prévisible. Keira Knightley montre d’étonnantes qualités de chanteuse et Adam Levine (qui joue l’ex-petit ami), chanteur du groupe Maroon 5 dans la vraie vie, montre d’étonnantes qualités d’acteur. Mark Ruffalo, quant à lui, fait une excellente prestation. La musique est plutôt bonne. Tout cela est bien sympathique. Elle: – Lui :
Le film raconte, en mêlant deux périodes différentes, la vie de Brian Wilson, le membre le plus important des Beach Boys : d’une part, le moment où il compose et arrange l’album Pet Sounds en 1966-1967 et, d’autre part, le moment où il rencontre sa seconde épouse dans les années 1990… Love and Mercy est un film biographique américain coproduit et réalisé par Bill Pohlad (1). Il n’a rien d’un biopic ordinaire et se montre assez novateur dans son approche du personnage. L’idée de génie a été de prendre deux acteurs différents pour interpréter Brian Wilson à deux époques différentes : ainsi, les incessants passages d’une période à l’autre ne nous désorientent pas et constituent un réel enrichissement du récit. Love and Mercy n’a rien d’un film carte postale sur les années soixante et les Beach Boys (pas de surfeurs à l’horizon), il cherche plutôt à nous faire découvrir le véritable Brian Wilson. Il nous fait approcher le vécu de ce créateur assez unique en son genre, avec ses démons et ses combats. C’est un film original et brillant, à la hauteur de son sujet. Elle: – Lui :
(1) Bill Pohlad est plus connu comme producteur de films (12 years a Slave, Le Secret de Brokeback Mountain, Into the Wild) que comme réalisateur (trois réalisations en trente ans).
Paul Dano dans Love & Mercy de Bill Pohlad. John Cusack et Elizabeth Banks dans Love & Mercy de Bill Pohlad.