5 mars 2018

Carol (2015) de Todd Haynes

CarolÀ New York en 1952, la jeune et timide Thérèse, passionnée de photo et vendeuse dans un grand magasin, fait la connaissance d’une riche et séduisante cliente, Carol, mère d’une petite fille et en instance de divorce. Une amitié se noue entre les deux femmes et elles passent de plus en plus de temps ensemble…
Carol est adapté du roman semi-autobiographique The Price of Salt que Patricia Highsmith publia en 1952 sous le pseudonyme Claire Morgan. L’auteure a pris un pseudonyme à la fois pour se protéger et parce qu’il s’agit d’un mélodrame et non d’un roman policier (1). Soixante ans plus tard, l’adaptation a été écrite par son amie Phyllis Nagy. Todd Haynes met en scène cette histoire de façon délicate, élégante, évitant les clichés et sans victimisation excessive. Au delà de la mise en évidence des pesanteurs de la société vis-à-vis de l’homosexualité féminine, il parvient à donner à cette histoire simple une dimension atemporelle et une indéniable beauté. Pour mieux restituer l’atmosphère du début des années cinquante, le film a été tourné en 16 mm. La recherche esthétique est sans doute parfois un peu voyante mais elle est réussie ; les couleurs, notamment, sont très belles. Le film est d’un très beau classicisme.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Cate Blanchett, Rooney Mara, Kyle Chandler, Sarah Paulson
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Carol
Cate Blanchett dans Carol de Todd Haynes.

Carol
Rooney Mara dans Carol de Todd Haynes. L’appareil-photo est un Argus C3 (marque américaine peu connue en Europe), un appareil assez bon marché à mise au point télémétrique (séparée de l’objectif, ajusté avec les grosses molettes) commercialisé entre 1939 et 1966.

Carol
Cate Blanchett et Rooney Mara dans Carol de Todd Haynes.

(1) Le roman connu un grand succès, notamment lors de son édition en livre de poche à la fin des années soixante : près d’un million d’exemplaires furent au final vendus. Patricia Highsmith a nié en être l’auteur pendant 38 ans avant de donner la permission pour une réédition sous son nom avec le titre Carol en 1990.

3 mars 2018

Sourires d’une nuit d’été (1955) de Ingmar Bergman

Titre original : « Sommarnattens leende »

Sourires d'une nuit d'étéAux alentours de 1900, l’avocat Frederik Egerman a épousé en secondes noces la jeune Anne, qui a l’âge de son fils Henrik, étudiant en théologie. Il apprend que son ancienne maîtresse, la célèbre comédienne Désirée Armfeldt, vient se produire dans sa ville et ne peut résister à l’envie de la revoir…
Sourires d’une nuit d’été est assez inattendu de la part d’Ingmar Bergman car c’est une comédie légère, un marivaudage baigné de belles répliques et de traits d’humour. On peut le voir comme un prolongement du style des comédies américaines screwball, genre que le cinéaste suédois admirait mais dans lequel il n’a jamais pleinement réussi. C’est en tous cas pour lui un moyen d’espérer obtenir un succès commercial qui lui donnerait plus de libertés. Le film est parfois rapproché de la Règle du Jeu de Renoir ; personnellement je le verrais plutôt dans le style de L’importance d’être constant d’Oscar Wilde. Si Bergman montre un talent certain pour écrire des répliques relevées d’un humour  parfois cinglant, celles-ci ne tombent pas toujours très bien. Il montre aussi de la maladresse pour ajouter une dimension tragi-comique : le personnage du fils évolue fort mal et devient pesant. L’ensemble est toutefois très amusant et, fort heureusement, ce fut un succès. Sourires d’une nuit d’été fut remarqué à Cannes où il reçut le Prix de l’humour poétique.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Eva Dahlbeck, Gunnar Björnstrand, Ulla Jacobsson, Harriet Andersson, Margit Carlqvist, Jarl Kulle
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Remarques :
* « Sommarnattens leende » (en réalité Les sourires de la nuit d’été et non Sourires d’une nuit d’été) désigne les sourires de la nuit de la Saint-Jean en Scandinavie, où le soleil ne se couche guère (et cela explique qu’à 1 heure du matin, il fasse encore jour).
* Le Svensk Filmindustri avait annoncé à Bergman qu’il ne financerait plus ses films si celui-ci ne rentrait pas dans ses frais.
* La légende veut que Bergman ne fût pas au courant de la présentation de son film à Cannes et qu’il apprit la nouvelle de sa récompense en lisant son journal dans les toilettes.
* Woody Allen fait des références répétées au film dans Comédie érotique d’une nuit d’été (1982).

Sourires d'une nuit d'été
Eva Dahlbeck et Jarl Kulle dans Sourires d’une nuit d’été de Ingmar Bergman.

Sourires d'une nuit d'été
Margit Carlqvist, Gunnar Björnstrand, Ulla Jacobsson et Björn Bjelfvenstam dans Sourires d’une nuit d’été de Ingmar Bergman.

1 mars 2018

Monika (1953) de Ingmar Bergman

Titre original : « Sommaren med Monika »
Autres titres français : « Un été avec Monika », « Monika et le désir »

MonikaPeu après s’être rencontrés, Harry, garçon livreur, et Monika, ouvrière dans un magasin d’alimentation, décident de quitter la ville de Stockholm. Ils se rendent sur l’île d’Ornö où ils mènent une vie libre et idyllique…
Ingmar Bergman a tourné Monika avec très peu de moyens alors qu’il traversait une période délicate (qui l’avait contraint à tourner des films publicitaires). L’histoire, adaptée d’un roman de Per Anders Fogelström, est très simple mais ce qui rend le film si remarquable est la façon dont Bergman l’aborde en privilégiant les personnages sur le récit. Sa caméra nous place au milieu d’eux, elle semble vouloir nous placer en troisième personnage comme en témoigne le long et célèbre regard-caméra. Avec le recul, il est étonnant de voir à quel point le film est précurseur de la Nouvelle Vague. Il est si en avance que les « jeunes turcs » des Cahiers du cinéma ne le remarqueront pas tout de suite : Rohmer et Godard ne le verront sous cet angle qu’en 1958, lors d’une rediffusion à la Cinémathèque. Il faut dire qu’à sa sortie ses aspects érotiques avaient pris le dessus et occulté tout le reste (érotisme qui ne saute plus vraiment aux yeux aujourd’hui mais bien réel en 1953). C’est Godard qui pointera sa valeur subversive sur le plan moral, avec une remise en cause du schéma traditionnel de la famille, et le déclarera comme étant une source d’inspiration pour le « jeune cinéma moderne ». Monika a ainsi acquis le statut de mythe…
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Harriet Andersson, Lars Ekborg
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Monika
Harriet Andersson et Lars Ekborg dans Monika de Ingmar Bergman.

Monika
Le célèbre regard-caméra d’Harriet Andersson dans Monika de Ingmar Bergman.
En 1958, Godard dit de ce plan : « Il faut avoir vu Monika rien que pour ces extraordinaires minutes où Harriet Andersson, avant de recoucher avec un type qu’elle avait plaqué, regarde fixement la caméra, ses yeux rieurs embués de désarroi, prenant le spectateur à témoin du mépris qu’elle a d’elle-même d’opter volontairement pour l’enfer contre le ciel. C’est le plan le plus triste de l’histoire du cinéma. »
On peut aussi y voir autre chose, un regard de défi, Bergman nous mettant à la place d’Harry. C’est un regard soutenu pendant de nombreuses secondes, assez inexpressif, comme vidé de tout sentiment. Monika sait ce qu’elle va faire mais ses désillusions la rendent indifférente.
Ces deux façons de voir l’héroïne ont partagé (et partagent toujours) les cinéphiles : Monika est-elle une victime qui se libère d’un cadre trop étroit ou fait-elle preuve d’un égoïsme aussi extrême que blâmable ?

Monika
Lars Ekborg et Harriet Andersson dans Monika de Ingmar Bergman.

28 février 2018

Sommaire de février 2018

L'attente des femmesLa Maison du MaltaisTootsieThat's Life!Ex-LadyBons baisers de RussieL'homme que j'ai tuéMonseigneur

L’attente des femmes

(1952) de Ingmar Bergman

La Maison du Maltais

(1938) de Pierre Chenal

Tootsie

(1982) de Sydney Pollack

That’s Life!

(1986) de Blake Edwards

Ex-Lady

(1933) de Robert Florey

Bons baisers de Russie

(1963) de Terence Young

L’homme que j’ai tué

(1932) de Ernst Lubitsch

Monseigneur

(1949) de Roger Richebé

James Bond 007 contre Dr. NoThe Big Short: Le casse du siècleLa Fille de la Cinquième AvenueCet homme est dangereuxLe CoupableL'amour est un crime parfaitLaissez faire les femmes!

James Bond 007 contre Dr. No

(1962) de Terence Young

The Big Short: Le casse du siècle

(2015) de Adam McKay

La Fille de la Cinquième Avenue

(1939) de Gregory La Cava

Cet homme est dangereux

(1953) de Jean Sacha

Le Coupable

(1937) de Raymond Bernard

L’amour est un crime parfait

(2013) de Arnaud et Jean-Marie Larrieu

Laissez faire les femmes!

(1936) de Paul Martin

Nombre de billets : 15

27 février 2018

L’attente des femmes (1952) de Ingmar Bergman

Titre original : « Kvinnors väntan »

L'attente des femmesDans leur villa de vacances, quatre femmes attendent leurs maris, les frères Lobelius, qui doivent les rejoindre. L’une d’elles est très déprimée par le vide de son couple et, pour la réconforter, les trois autres lui racontent un épisode peu avouable de leur vie qui a changé l’orientation de leur couple…
Ingmar Bergman a tourné L’attente des femmes juste avant Monika. Il en a écrit le scénario avec sa (troisième) femme Gun Grut. Il se présente comme un film à sketches avec trois histoires indépendantes, une formule qui a séduit le cinéaste qui a pu adopter à chaque fois un style très différent. La première, un triangle amoureux très classique, est peut-être celle où il adopte un style le plus personnel. Il y montre de la sensibilité dans son approche des personnages. La deuxième histoire, particulièrement ennuyeuse, est d’un style inspiré de l’expressionnisme allemand et la troisième est une comédie assez amusante de type screwball, une typique « comédie du remariage ». Ingmar Bergman cherche son style et n’a pas encore cette faculté de nous emmener profondément dans ses personnages. De ce fait, l’ensemble n’échappe pas à une certaine banalité apparente.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Anita Björk, Eva Dahlbeck, Maj-Britt Nilsson, Birger Malmsten, Gunnar Björnstrand, Jarl Kulle
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L'attente des femmes
Anita Björk, Gerd Andersson (à l’arrière-plan), Eva Dahlbeck et Aino Taube dans L’attente des femmes de Ingmar Bergman.

24 février 2018

La Maison du Maltais (1938) de Pierre Chenal

La Maison du MaltaisA Sfax en Tunisie, Safia est une prostituée au grand cœur qui mène une vie difficile. Matteo, dit « le Maltais », un vagabond un peu poète, s’éprend d’elle. Safia consent à aller vivre dans sa maison paternelle…
La Maison du Maltais de Pierre Chenal est la seconde adaptation du roman homonyme de Jean Vignaud. Ce mélodrame colonial qui se déroule pour moitié en Tunisie et pour moitié à Paris permet à Pierre Chenal de créer une atmosphère trouble comme il les aime. Comme toujours, il s’entoure de comédiens de premier ordre et d’une excellente équipe technique. La photographie de Curt Courant est remarquable, notamment dans le souk, même si la qualité de la copie ne nous permet pas toujours d’en profiter pleinement. La partie tunisienne évoque tout naturellement Pépé le Moko sorti l’année précédente. Tout comme ce dernier, La Maison du Maltais mérite sa place parmi les classiques du cinéma français.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Viviane Romance, Marcel Dalio, Pierre Renoir, Louis Jouvet, Jany Holt
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Voir aussi la chronique du film sur le blog Mon cinéma à moi qui rapporte des informations intéressantes sur la genèse du film, tirées du livre de souvenirs de Pierre Chenal et de l’autobiographie de Marcel Dalio.

Précédente adaptation :
La Maison du Maltais (1928) de Henri Fescourt avec Tina Meller et Sylvio de Pedrelli (film perdu).

La Maison du Maltais
Marcel Dalio dans La Maison du Maltais de Pierre Chenal. Cette scène de la première rencontre entre Safia et Matteo est un petit bijou…

la Maison du Maltais
Viviane Romance, Pierre Renoir et Louis Jouvet dans La Maison du Maltais de Pierre Chenal.

21 février 2018

Tootsie (1982) de Sydney Pollack

TootsieMichael Dorsey est un comédien qui a la réputation d’être difficile à gérer. Personne ne veut l’embaucher. Persuadé qu’il peut tout faire, il décide de se travestir en femme et réussit à décrocher un rôle dans un soap-opéra…
Tootsie occupe une place à part dans la filmographie de Sydney Pollack. Il s’agit d’une comédie assez impersonnelle qui se contente de jouer sur les stéréotypes hommes / femmes. Pollack dit être parti de l’idée d’un homme qui devient meilleur en se féminisant. Il a pris soin de ne jamais tomber dans la vulgarité et a su contrôler Dustin Hoffman dans ses velléités d’aller toujours plus loin. En grand amateur des tours de force, l’acteur s’en donne à coeur joie et ne ménage pas sa peine ;  il fait  une prestation remarquable. Mais l’ensemble reste anodin et se compare difficilement aux grands réussites du genre comme I Was a Male War Bride, Certains l’aiment chaud ou Victor Victoria sorti quelques mois plus tôt. Tootsie fera pourtant presque dix fois plus d’entrées que ce dernier et restera, de loin, le plus grand succès au box-office de la carrière de Sydney Pollack.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Dustin Hoffman, Jessica Lange, Teri Garr, Dabney Coleman, Charles Durning, Bill Murray, Geena Davis
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Tootsie
Sydney Pollack et Dustin Hoffman dans Tootsie de Sydney Pollack.

Remarques :
* Dans les films sortis en 1982 aux USA, Tootsie est en seconde place  en nombre d’entrées. Seul E.T. a fait mieux.
* Dustin Hoffman aurait mérité un Oscar pour sa performance. Ce sera Jessica Lange qui aura l’Oscar réglementaire (ce qui peut laisser perplexe…)
* Première apparition à l’écran de Geena Davis.

Tootsie
Jessica Lange, Dustin Hoffman, Dabney Coleman et George Gaynes dans Tootsie de Sydney Pollack.

19 février 2018

That’s Life! (1986) de Blake Edwards

That's Life!Célèbre chanteuse d’opéra, Gillian Fairchild vient de subir une biopsie de la gorge et doit attendre la fin du week-end pour en avoir le résultat. Très angoissée mais d’une grande force de caractère, elle ne veut pas en parler à son mari, Harvey, un architecte hypocondriaque et volubile qui vit très mal son soixantième anniversaire, ni à ses enfants accaparés par leurs petits soucis sentimentaux…
Plus encore que S.O.B., où Blake Edwards réglait ses comptes avec l’industrie cinématographique, That’s Life! est un film très personnel du réalisateur : il l’a en grande partie financé lui-même, tourné dans sa villa à Malibu, avec son épouse Julie Andrews, une de ses filles, sa belle-fille et le fils et la femme de son ami Jack Lemmon. Ce dernier s’en donne à cœur joie dans ce rôle d’égocentrique angoissé aux monologues quasi-obsessionnels. Atteints de la même insatisfaction chronique, les enfants sont aussi centrés sur eux-mêmes et insupportables que leur père. La peur de vieillir, l’angoisse de voir ses ambitions déçues, les désillusions sont les thèmes principaux de cette tragi-comédie. En fait de vision sur la vie en général, le personnage interprété par Jack Lemmon ferait plutôt partie de ces personnes qui nous influencent en creux : on se dit qu’il faut faire attention à ne pas devenir comme lui ! Une variante du fameux « comment vivre » après tout… Les prestations de Julie Andrews et de Jack Lemmon sont absolument remarquables. En outre, Sally Kellerman est vraiment savoureuse en voisine envahissante et exubérante. Tout cela est un peu nombriliste tout de même mais d’une réalisation parfaite.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jack Lemmon, Julie Andrews, Sally Kellerman, Robert Loggia
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Remarques :
* Jennifer Edwards, fille d’un précédent mariage de Blake Edwards, est la fille Megan (qui joue du saxo).
Emma Walton Hamilton, fille d’un précédent mariage de Julie Andrews, est la fille Kate (qui est enceinte).
Chris Lemmon, fils de Jack Lemmon, est également son fils, Josh, dans le film.
Felicia Farr, la femme de Jack Lemmon, est la diseuse de bonne aventure.

* Le scénario a été écrit au fur et à mesure du tournage. Il est co-signé par Blake Edwards et Milton Wexler qui n’est autre que le psychanalyste du réalisateur ! Il avait déjà collaboré avec lui pour écrire son remake de L’homme qui aimait les femmes.

 

That's life
Jack Lemmon et Julie Andrews dans That’s Life! de Blake Edwards (photo publiciaire… à aucun moment Jack Lemmon n’est aussi détendu!)

17 février 2018

Ex-Lady (1933) de Robert Florey

Ex-LadyHelen est une jeune femme indépendante, qui dessine avec brio des illustrations pour des magazines. Courtisée par plusieurs hommes, c’est Don, un jeune publicitaire, qu’elle aime et qui la presse d’accepter de l’épouser. Elle finit par lui céder…
La base du scénario de Ex-Lady est un projet de pièce co-écrite par Robert Riskin, scénariste qui a beaucoup travaillé pour Capra (It Happened One Night, Mr. Deeds, You Can’t Take It with You, et beaucoup d’autres…) Le propos est très inhabituel pour son époque car il montre une jeune femme très moderne, qui refuse le mariage pour rester libre et indépendante, ne veut pas d’enfants avant 40 ans et tient à sa carrière où elle réussit. Il s’agit certes d’un film pré-Code, c’est-à-dire tourné juste avant la généralisation du code de censure Hays en 1934, mais la façon dont le père rétrograde est montré hostile et buté ne laisse guère d’ambigüité. Ex-Lady est le premier film où Bette Davis est en tête d’affiche et Robert Florey (qui n’a eu le scénario que quelques heures avant le début du tournage) sait la mettre en valeur : il la filme souvent en légère contre-plongée dans des robes longues ce qui accentue le caractère longiligne de sa silhouette et la fait paraître très grande (alors qu’en réalité Bette Davis mesure 1m60). Par son apparence et son jeu, l’actrice donne beaucoup de personnalité à son personnage. Sa présence paraît d’autant plus grande que les autres acteurs sont un peu fades, à l’exception de Frank McHugh toujours délectable dans ses rôles d’excentriques.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Bette Davis, Gene Raymond, Frank McHugh, Monroe Owsley, Claire Dodd
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Remarque :
Ex-Lady est un remake (non annoncé) de Illicit d’Archie Mayo (1931) avec Barbara Stanwyck.

Ex-Lady
Bette Davis et Monroe Owsley dans Ex-Lady de Robert Florey.

Ex-Lady
Gene Raymond, Bette Davis et Robert Florey sur le tournage de Ex-Lady de Robert Florey.

15 février 2018

Bons baisers de Russie (1963) de Terence Young

Titre original : « From Russia with Love »

Bons baisers de RussieL’organisation criminelle Spectre projette de mettre la main sur une machine de déchiffrement soviétique. Pour ce faire, elle entend se servir des services secrets britanniques en leur faisant croire qu’une employée de l’ambassade soviétique à Istanbul est prête à leur livrer la machine…
Dès les premiers signes de succès de Dr. No, la décision est prise de mettre en chantier un second film avec l’agent secret 007. Le choix se porte naturellement sur le roman le plus vendu de la série écrite par Ian Fleming, Bons baisers de Russie, l’un des dix livres préférés du président Kennedy (!) Le film est incontestablement plus abouti, avec moins de maladresses mais a perdu son côté « diamant brut ». Les péripéties sont nombreuses et mouvementées, avec beaucoup de lieux différents, ce qui bizarrement n’empêche pas certaines longueurs. Après l’exotisme des tropiques, c’est l’exotisme oriental qui sert d’attrait (nous avons même droit à une (interminable) danse du ventre). Les gadgets commencent à apparaitre. L’ensemble semble pencher vers le style Hitchcock, à la fois par le suspense de la poursuite et aussi par le style « beauté froide » de la James Bond girl Daniela Bianchi. Bons baisers de Russie est considéré comme l’un des meilleurs de la série par certains amateurs.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sean Connery, Daniela Bianchi, Pedro Armendáriz, Robert Shaw, Bernard Lee, Eunice Gayson
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Bons baisers de Russie
Sean Connery et Daniela Bianchi dans Bons baisers de Russie de Terence Young.

Bons Baisers de Russie
Sean Connery pénétrant dans votre chambre vêtu d’une seule serviette de bain… L’image avait de quoi affoler la gent féminine de l’époque et promût Sean Connery au rang des sex-symbols.  Sean Connery et Daniela Bianchi dans Bons baisers de Russie de Terence Young.

Bons Baisers de Russie
Robert Shaw est un méchant difficile à vaincre dans Bons baisers de Russie de Terence Young.