27 mai 2023

Erotissimo (1969) de Gérard Pirès

ErotissimoLa riche épouse d’un PDG apprend dans un magazine que la femme moderne doit être « érotique ». Elle décide donc de devenir comme toutes ces filles que l’on voit sur les affiches. Son mari ne remarque pas le changement car il est trop préoccupé par un contrôle fiscal…
Erotissimo est un film français coécrit et réalisé par Gérard Pirès, qui signe là son premier long métrage à l’âge de 26 ans. Tourné juste après Mai 68, il s’agit d’une satire de la société de consommation et surtout de la publicité et de la presse féminine qui, sous prétexte de libérer la femme, vantait à l’époque l’image d’une femme érotisée. L’ensemble est joyeux et assez farfelu avec des bonnes trouvailles (et des moins bonnes). Très marqué fin des années soixante, le film offre une vision de cette époque qui voyait la publicité exploser. Annie Girardot fait une belle prestation. La musique est de Michel Polnareff et William Sheller. Le film eut un grand succès en France à sa sortie, ce fut le succès de l’été 1969.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Annie Girardot, Jean Yanne, Francis Blanche, Dominique Maurin, Venantino Venantini, Jacques Higelin, Rufus
Voir la fiche du film et la filmographie de Gérard Pirès sur le site IMDB.

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Remarque :
* De nombreuses têtes connues (à l’époque) font une courte apparition, notamment :
Serge Gainsbourg (qui composera dans la foulée sa chanson « 69 année érotique »), Jacques Martin, Anne-Marie Peysson, Maurice Seveno, Pierre Grimblat, Jacques Balutin, Fabrice Bessy, Patrick Topaloff, Robert Benayoun, Claude de Givray, Henry Chapier, Roland Darbois, François Reichenbach, Daniel Prévost…
* Le scénario est principalement l’oeuvre de Nicole de Buron, auteur du scénario de la série télévisée Les Saintes Chéries (adaptation de deux de ses romans).
* Le film contient un film dans le film, une salle projetant un film suédois fictif intitulé Nymphomania, ma soeur. Par son thème (l’inceste) et sa nationalité, il fait référence au film Ma sœur, mon amour réalisé par Vilgot Sjöman en 1966, avec Bibi Andersson. (Merci Wikipedia)

ErotissimoAnnie Girardot dans Erotissimo de Gérard Pirès.

ErotissimoAnnie Girardot et Jean Yanne dans Erotissimo de Gérard Pirès.

3 mars 2023

La Femme déshonorée (1947) de Robert Stevenson

Titre original : « Dishonored Lady »

La Femme déshonorée (Dishonored Lady)Tentant de se suicider, une femme s’écrase avec sa voiture près de la maison d’un psychiatre qui la découvre inconsciente et la soigne. Elle est la rédactrice en chef d’un magazine de mode de Manhattan, une femme libre et émancipée qui attire les hommes mais ne trouve aucune satisfaction dans sa vie actuelle…
La Femme déshonorée (Dishonored Lady) est un film américain réalisé par Robert Stevenson. Le scénario est signé Edmund H. North (avec l’aide de André de Toth et Ben Hecht, tous deux non crédités) d’après une pièce de Edward Sheldon et Margaret Ayer Barnes. L’histoire est très librement basée sur la vie de Madeleine Smith (1) qui sera au centre du film Madeleine (1950) de David Lean. C’est un film assez peu connu. Il ne brille guère par son scénario qui est épouvantablement moraliste et sans grande inventivité. Le titre donne une idée du niveau général et, pour une fois, on ne peut accuser la traduction française (j’ai d’ailleurs du mal à voir en quoi cette femme est « déshonorée »). On pourrait donc se passer de regarder ce film s’il n’y avait Hedy Lamarr, « la plus belle femme du cinéma », qui est toujours aussi fascinante (2). On ne pourra, hélas, en dire autant des autres acteurs…
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Hedy Lamarr, Dennis O’Keefe, John Loder, William Lundigan, Morris Carnovsky
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Remarque :
* Robert Stevenson est surtout connu pour avoir réalisé Jane Eyre (1943) avec Orson Welles, Joan Fontaine et Elizabeth Taylor… et de nombreux films pour les studios de Walt Disney dans les années 60 et 70.

(1) Madeleine Smith est une jeune femme de Glasgow issue d’un milieu aisé, obligée de comparaître devant la justice en 1857 pour le meurtre de son amant, Emile L’Angelier. Le procès fit grand bruit dans les journaux de l’époque ; il fut même qualifié par certains de « procès du siècle ».
(2) Outre sa carrière au cinéma, Hedy Lamarr a marqué l’histoire scientifique des télécommunications en inventant en 1940 avec le compositeur George Antheil, pianiste et inventeur comme elle, un moyen de coder des transmissions (étalement de spectre par saut de fréquence). L’idée était tellement novatrice que ce principe fondamental ne commença à être utilisé que vingt ans plus tard. On le retrouve aujourd’hui, notamment dans le positionnement par satellite (GPS, etc.), les liaisons chiffrées militaires ou dans certaines techniques Wi-Fi.
Hedy Lamarr a produit de nombreuses autres inventions tout au long de sa vie. En 2014, elle fut admise à titre posthume au National Inventors Hall of Fame.

La Femme déshonorée (Dishonored Lady)Hedy Lamarr dans La Femme déshonorée (Dishonored Lady) de Robert Stevenson.

La Femme déshonorée (Dishonored Lady)Dennis O’Keefe et Hedy Lamarr dans La Femme déshonorée (Dishonored Lady) de Robert Stevenson.

La Femme déshonorée (Dishonored Lady)Dennis O’Keefe, Hedy Lamarr et Nicholas Joy dans La Femme déshonorée (Dishonored Lady) de Robert Stevenson.

2 janvier 2021

Notre Dame (2019) de Valérie Donzelli

Notre DameMaud Crayon est architecte, mère de deux enfants, et remporte à la suite d’un formidable malentendu un grand concours lancé par la mairie de Paris pour réaménager le parvis de Notre-Dame. Entre cette nouvelle responsabilité, un amour de jeunesse qui ressurgit subitement et le père de ses enfants qu’elle n’arrive pas à quitter complètement, Maud Crayon va vivre une tempête…
Avec Notre Dame, Valérie Donzelli signe sa cinquième réalisation. Pour en écrire le scénario avec Benjamin Charbit, elle s’est inspirée de sa propre vie. A l’instar de son personnage principal, le film part un peu dans tous les sens, il y un peu du tout : de la comédie bien entendu mais aussi de l’onirisme, du fantastique, de la comédie musicale, de la danse. Valérie Donzelli multiplie les idées, les suit un instant et semble s’en désintéresser ensuite. Ce fourmillement peut déplaire car l’ensemble manque vraiment de cohérence mais il peut aussi amuser car il donne un côté fantasque et sympathique au film.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Valérie Donzelli, Pierre Deladonchamps, Thomas Scimeca, Bouli Lanners, Virginie Ledoyen, Isabelle Candelier, Philippe Katerine, Samir Guesmi
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Remarque :
* Le film a été tourné juste avant l’incendie de Notre-Dame de Paris en avril 2019. Il est sorti bien après, en décembre 2019.

Notre DamePierre Deladonchamps et Valérie Donzelli dans Notre Dame de Valérie Donzelli.

28 septembre 2019

La Lune était bleue (1953) de Otto Preminger

Titre original : « The Moon Is Blue »

La Lune était bleueUne jeune femme rencontre au sommet de l’Empire State Building un architecte qui l’invite à dîner. L’homme, qui sort d’une liaison compliquée, est séduit par sa spontanéité et son ingénuité…
La Lune était bleue (The Moon Is Blue) est au départ une pièce de F. Hugh Herbert qu’Otto Preminger avait lui-même montée à Broadway avec grand succès. Il s’agit d’une comédie légère dont l’humour joue beaucoup sur le caractère de la jeune femme : sa fraicheur et sa franchise la portent à parler de tout très directement. Comme un enfant, sa curiosité la pousse à poser des questions inattendues. Elle n’est toutefois ni stupide ni inexpérimentée ; elle prend d’ailleurs le dessus et emmène tout le monde là elle veut aller. Elle est aussi particulièrement volubile, les dialogues sont abondants et brillants ce qui donne à l’ensemble un parfum de marivaudage moderne. Maggie McNamara connait bien le rôle puisqu’elle l’a déjà tenu sur les planches à Chicago. Face à elle, William Holden paraît étonnamment vulnérable et David Niven est parfait dans un rôle qui semble taillé pour lui. Cette comédie gentille est le premier film sorti par un grand studio sans l’agrément de la censure. Le film fut un succès.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: William Holden, David Niven, Maggie McNamara
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La Lune était bleueWilliam Holden, Maggie McNamara et David Niven dans La Lune était bleue de Otto Preminger.

Remarques :
* Aussi étonnant que cela puisse paraître aujourd’hui, le scénario fut refusé par la censure car il « présentait de façon gaie et légère la séduction et la possibilité du sexe en dehors du mariage » (contrairement à la légende, le rejet n’était pas seulement motivé par l’emploi des mots « vierge », « maitresse » et « séduction »). Les présidents d’United Artists soutinrent Preminger qui put donc tourner son scénario malgré ce refus. The Moon Is Blue devint ainsi le premier film sorti par une Major sans l’autorisation du PCA (Production Code Administration) depuis la généralisation de ce code Hays aux alentours de 1934.
Le film terminé fut donc banni de nombreuses petites villes… ou montré à des audiences non-mixtes (seulement des hommes ou seulement des femmes!)  Certains états interdirent le film. Le plus coriace fut le Kansas et United Artists dut aller jusqu’à la Cour Suprême pour faire lever l’interdiction. Cette affaire eut pour résultat d’affaiblir l’influence du code de censure. Le strict Joseph Breen démissionnera dès l’année suivante en 1954. Le Code périclitera ensuite lentement jusqu’à sa disparition totale au milieu des années 60.

* Le film fut fermement condamné par les organismes catholiques américains (National Catholic Legion of Decency et Catholic Parent-Teacher League). En revanche, en France, le journal La Croix vantait sa fantaisie et son charme.

* Une version en langue allemande a été tournée en parallèle : Die Jungfrau auf dem Dach avec Hardy Krüger, Johannes Heesters et Johanna Matz. Krüger et Matz font une courte apparition dans la version anglaise (le couple de touristes qui attend pour se servir de la longue-vue panoramique au somment de l’Empire State à la fin du film). Holden et McNamara apparurent de la même façon dans la version allemande. Le chauffeur de taxi est interprété par Gregory Ratoff dans les deux versions.

 

La Lune était bleueL’affiche conçue par Soul Bass pour La Lune était bleue de Otto Preminger.

* Une lune bleue est la pleine lune supplémentaire qui se produit lorsqu’une année comporte 13 pleines lunes, au lieu de 12  habituellement (12 fois 29 jours 1/2 est en effet inférieur à 365 jours). Le terme n’est pas vraiment courant en français. En revanche, en anglais, l’expression « once in a blue moon » est assez courante. Elle est équivalente à notre « tous les 36 du mois », c’est à dire « assez rarement » (voire jamais). L’origine de l’expression n’est pas connue  (car, bien entendu, la lune n’est jamais bleue).

9 mai 2019

Miss Sloane (2016) de John Madden

Miss SloaneMadeline Elizabeth Sloane est l’une des lobbyistes les plus réputées de Washington. Lorsqu’on lui propose de mener la campagne contre un projet de loi visant à mieux contrôler  les ventes d’armes, elle démissionne du cabinet qui l’emploie pour rejoindre le cabinet concurrent, pourtant moins bien pourvu en ressources. Pour gagner, il lui faut convaincre seize sénateurs…
Réalisé par John Madden, le réalisateur peu prolifique de Shakespeare in Love (1998), Miss Sloane est surtout marqué par l’interprétation de Jessica Chastain. L’actrice nous livre ici une prestation du type « habitée par son personnage », le type qui aimante les Oscars. Elle ne parvient pas totalement à éliminer les excès et outrances de ce style d’interprétation mais, force est de reconnaître, qu’elle s’impose magistralement et occupe tout l’écran pendant plus deux heures. Ce thriller bien ficelé a en outre le mérite de nous faire découvrir de l’intérieur les rouages du lobbying à l’américaine où, c’est le moins que l’on puisse dire, tous les coups sont permis. En filigrane, on pourra noter que le film affirme, à l’instar de Machiavel, que « la fin justifie les moyens ». Un film un peu long, mais plaisant et édifiant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jessica Chastain, David Wilson Barnes, John Lithgow, Alison Pill, Mark Strong
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Miss Sloane
Jessica Chastain dans Miss Sloane de John Madden.

Remarque :
* Jessica Chastain n’a finalement pas obtenu l’Oscar attendu (dont l’attribution est, soit-dit en passant, régentée par un intense lobbying…)

16 décembre 2018

Pas très catholique (1994) de Tonie Marshall

Pas très catholiqueMaxime est une femme quarantenaire, moderne et indépendante. Elle a quitté son mari il y a longtemps pour devenir détective privé. Les hasards d’une enquête lui font retrouver son fils Baptiste qu’elle avait oublié…
Pour son deuxième long métrage, Tonie Marshall écrit et réalise ce portrait d’une femme qui se veut totalement libre de ses choix de vie. Ce n’est pas un portrait idéalisé, son personnage est plutôt désagréable tout en sachant montrer par moments une certaine beauté d’âme. La réalisatrice a tendance à forcer le trait, exagérant les côtés masculins de son héroïne, le repli sur soi, la fuite en avant, etc. Au final, rien ne semble vrai. Anémone semble parfaite dans ce rôle aux multiples facettes mais nombre de seconds rôles ont un jeu qui manque de naturel. Cette comédie a été toutefois très bien reçue par la critique.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Anémone, Grégoire Colin, Christine Boisson, Denis Podalydès, Micheline Presle
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Pas très catholique
Grégoire Colin et Anémone dans Pas très catholique de Tonie Marshall.

25 avril 2018

Minne, l’ingénue libertine (1950) de Jacqueline Audry

Minne, l'ingénue libertineParis, 1900. Minne est une jeune fille qui rêve d’aventures intenses et de grandes passions romantiques. Pressée par sa famille, elle épouse sans joie son cousin et ami d’enfance Antoine, très amoureux d’elle. Mais dès la nuit de noces, cette relation ne lui procure qu’insatisfaction et déception…
Reflétant parfaitement le roman de Colette dont il est l’adaptation, Minne, l’ingénue libertine est un film au propos très audacieux pour son époque, questionnant directement la place de la femme dans notre société. On peut bien entendu trouver la jeune héroïne éponyme, naïve et immature, mais comment pourrait-on lui reprocher d’aspirer à autre chose qu’une vie auprès d’un homme, certes gentil mais si terne ? Elle aimerait prendre son destin en main mais ne sait comment faire. Il n’est guère étonnant que trouver une femme derrière la caméra : Jacqueline Audry, l’une des très rares réalisatrices françaises d’avant les années soixante-dix. L’adaptation est toutefois l’œuvre d’un homme, Pierre Laroche (connu pour Les Visiteurs du soir) qui a déjà travaillé avec la réalisatrice pour Les Malheurs de Sophie (1945) et Gigi (1949). La fin, vraiment conventionnelle, vient toutefois amoindrir le propos très moderne du film.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Danièle Delorme, Frank Villard, Roland Armontel, Claude Nicot, Jean Tissier
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Minne l'ingénue libertineFrank Villard et Danièle Delorme dans Minne, l’ingénue libertine de Jacqueline Audry.

Précédente adaptation :
Minne (1916) réalisé et interprété par Musidora, sur une adaptation de Jacques de Baroncelli qui en est également le producteur. La réalisation est souvent attribuée à André Hugon, mais les informations contenues dans la biographie de Musidora par Hélène Tranchant (Musidora, la première vamp, éditions Télémaque, 2014) indiquent le contraire. A noter, que Colette et Musidora se connaissaient bien. Le film ne fut hélas pas diffusé, le laboratoire ayant bloqué le négatif car Jacques de Baroncelli eut de gros problèmes financiers et ne payait plus les fournisseurs. Toujours est-il qu’avec ce film, sa première réalisation, Musidora devient la troisième cinéaste femme du cinéma français (après Alice Guy et Germaine Dulac).

Minne L'ingénue libertineDanièle Delorme et Mag-Avril dans Minne, l’ingénue libertine de Jacqueline Audry.

17 février 2018

Ex-Lady (1933) de Robert Florey

Ex-LadyHelen est une jeune femme indépendante, qui dessine avec brio des illustrations pour des magazines. Courtisée par plusieurs hommes, c’est Don, un jeune publicitaire, qu’elle aime et qui la presse d’accepter de l’épouser. Elle finit par lui céder…
La base du scénario de Ex-Lady est un projet de pièce co-écrite par Robert Riskin, scénariste qui a beaucoup travaillé pour Capra (It Happened One Night, Mr. Deeds, You Can’t Take It with You, et beaucoup d’autres…) Le propos est très inhabituel pour son époque car il montre une jeune femme très moderne, qui refuse le mariage pour rester libre et indépendante, ne veut pas d’enfants avant 40 ans et tient à sa carrière où elle réussit. Il s’agit certes d’un film pré-Code, c’est-à-dire tourné juste avant la généralisation du code de censure Hays en 1934, mais la façon dont le père rétrograde est montré hostile et buté ne laisse guère d’ambigüité. Ex-Lady est le premier film où Bette Davis est en tête d’affiche et Robert Florey (qui n’a eu le scénario que quelques heures avant le début du tournage) sait la mettre en valeur : il la filme souvent en légère contre-plongée dans des robes longues ce qui accentue le caractère longiligne de sa silhouette et la fait paraître très grande (alors qu’en réalité Bette Davis mesure 1m60). Par son apparence et son jeu, l’actrice donne beaucoup de personnalité à son personnage. Sa présence paraît d’autant plus grande que les autres acteurs sont un peu fades, à l’exception de Frank McHugh toujours délectable dans ses rôles d’excentriques.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Bette Davis, Gene Raymond, Frank McHugh, Monroe Owsley, Claire Dodd
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Remarque :
Ex-Lady est un remake (non annoncé) de Illicit d’Archie Mayo (1931) avec Barbara Stanwyck.

Ex-Lady
Bette Davis et Monroe Owsley dans Ex-Lady de Robert Florey.

Ex-Lady
Gene Raymond, Bette Davis et Robert Florey sur le tournage de Ex-Lady de Robert Florey.