31 janvier 2017

Sommaire de janvier 2017

Gaz de FranceLe Petit RoiA Most Violent YearL'Homme du SudLe LabyrintheGentleman JimPhase IVLe diable par la queue

Gaz de France

(2015) de Benoît Forgeard

Le Petit Roi

(1933) de Julien Duvivier

A Most Violent Year

(2014) de J.C. Chandor

L’Homme du Sud

(1945) de Jean Renoir

Le Labyrinthe

(2014) de Wes Ball

Gentleman Jim

(1942) de Raoul Walsh

Phase IV

(1974) de Saul Bass

Le diable par la queue

(1969) de Philippe de Broca

Imitation GameAnna KarenineLes Malheurs de SophieMaestroLa TerrasseRunaway TrainUne si jolie petite plageLa Horse

Imitation Game

(2014) de Morten Tyldum

Anna Karenine

(1927) de Edmund Goulding

Les Malheurs de Sophie

(2016) de Christophe Honoré

Maestro

(2014) de Léa Fazer

La Terrasse

(1980) de Ettore Scola

Runaway Train

(1985) de Andrei Konchalovsky

Une si jolie petite plage

(1949) de Yves Allégret

La Horse

(1970) de Pierre Granier-Deferre

Computer ChessJodorowsky's DuneSlow WestDrôle de couple IIDrôle de coupleFatty à la cliniqueLoveDynamite Doggie

Computer Chess

(2013) de Andrew Bujalski

Jodorowsky’s Dune

(2013) de Frank Pavich

Slow West

(2015) de John Maclean

Drôle de couple II

(1998) de Howard Deutch

Drôle de couple

(1968) de Gene Saks

Fatty à la clinique

(1918) de Roscoe Arbuckle

Love

(1919) de Roscoe Arbuckle

Dynamite Doggie

(1925) de Roscoe Arbuckle

Nombre de billets : 24

30 janvier 2017

Gaz de France (2015) de Benoît Forgeard

Gaz de FranceDans la France des années 2020, le président Bird a une côte de popularité en chute libre. Son principal conseiller doit impérativement trouver une idée pour inverser la tendance. Dans les sous-sols de l’Elysée, il réunit un petit groupe de « profils atypiques » pour la trouver… Ecrit par Benoît Forgeard et Emmanuel Lautréamont, Gaz de France est un film totalement hors du commun. Il s’agit d’une fable sur la communication politique et sur l’affect en politique. Prospective loufoque, satire, comédie, pamphlet, réflexion, le film semble vouloir être tout cela à la fois sans parvenir, hélas, à atteindre un seul de ces buts. Il y a pourtant de bonnes idées, des excellents points de départ que l’on aimerait voir poursuivre. Le film a été tourné sur fond vert pour rajouter les décors ensuite : celui du 3e sous-sol est une belle trouvaille et les rebuts des présidences précédentes qui remplissent les autres sont amusants.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Olivier Rabourdin, Philippe Katerine, Philippe Laudenbach
Voir la fiche du film et la filmographie de Benoît Forgeard sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Remarques :
* Benoît Forgeard interprète le rôle du cyborg.
* Les inquiétants masques d’oiseaux sont de toute évidence un hommage à Georges Franju et à son film fantastique Judex.
* Benoît Forgeard est également auteur de livre : L’année du cinéma 2027 (Ed. Capricci, 2016) regroupe ses hilarantes critiques par anticipation écrites pour le mensuel So Film. Voir la fiche

Gaz de France
L’improbable cellule de crise de Gaz de France de Benoît Forgeard.

29 janvier 2017

Le Petit Roi (1933) de Julien Duvivier

Le Petit roiAu début du XXe siècle, le Royaume de Pannonie, durement gouverné, est au bord de la révolte. Un attentat se prépare contre le jeune roi de 12 ans, un garçon bien trop jeune pour la charge dont il vient d’hériter de son terrible père, mort assassiné. Sans parent, n’ayant pour amie qu’une bienveillante gouvernante, le jeune garçon dépérit sans que les intrigants de la Cour ne s’en inquiètent… Librement adapté d’un roman de l’écrivain-historien d’origine alsacienne André Lichtenberger, Le Petit Roi est resté longtemps introuvable, pour des raisons juridiques semble t-il. Le film se déroule en deux parties, une première partie sombre avec une atmosphère assez lourde, marquée par la claustration du jeune garçon (même son lit ressemble à une cage). C’est cette partie qui est la plus réussie ; elle est heureusement la plus longue. La seconde partie, plus lumineuse et même joyeuse, est bien moins remarquable. Elle utilise des procédés assez conventionnels pour devenir un redoutable tire-larmes. Julien Duvivier retrouve Robert Lynen, le jeune acteur avec lequel il avait tourné sa seconde version de Poil de Carotte l’année précédente. Il fait une belle prestation, exprimant bien le mélange d’innocence et de fatalisme qui caractérise son personnage (on peut mesurer la différence quand il rencontre une fillette qui a un jeu vraiment épouvantable). Le Petit Roi est un film qui mérite d’être découvert.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Robert Lynen, Arlette Marchal, Béatrice Bretty
Voir la fiche du film et la filmographie de Julien Duvivier sur le site IMDB.

Voir les autres films de Julien Duvivier chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Julien Duvivier

Remarques :
* Le roman a été écrit en 1910, donc juste avant la Première Guerre mondiale.
* Le Royaume de Pannonie est bien entendu fictif mais la Pannonie existe bel et bien : c’est une ancienne région de l’Europe centrale qui correspond à l’ouest de la Hongrie actuelle et une partie de l’ex-Yougoslavie. Après avoir été de nombreux siècles sous domination romaine, cette région fut intégrée au nouvellement formé Royaume de Hongrie à la fin du IXe siècle (voir l’article sur Wikipedia). Il n’y a donc jamais eu de « Royaume de Pannonie » à proprement parler, à fortiori au XXe siècle.

Le Petit Roi
Béatrice Bretty et Robert Lynen dans Le Petit roi de Julien Duvivier.

28 janvier 2017

A Most Violent Year (2014) de J.C. Chandor

A Most Violent YearA New York, au cours de l’hiver 1981, un entrepreneur hispanique a bien l’intention de s’imposer sur le marché de la livraison de fuel domestique. Il désire acheter un vaste terrain au bord du fleuve pour y placer des réservoirs mais il se heurte à ses concurrents dont les méthodes sont celles de gangsters. Ainsi, ses camions sont régulièrement détournés et leur cargaison volée… Pour New York, 1981 fut l’année la plus violente de son histoire ce qui a inspiré le choix du titre. A Most Violent Year est le troisième long métrage de J.C. Chandor. C’est un film brillant dans sa forme, assez élégant, d’un beau (néo)classicisme. L’histoire n’est pas ultra passionnante en soi mais, pour le cinéaste, elle est surtout un prétexte pour continuer son auscultation du système américain, examiner ce qu’est devenu le fameux rêve américain. Il nous montre l’envers du décor, ce qu’on ne montre pas souvent. Le rythme est plutôt lent, le scénario se déroule joliment. L’ensemble évoque plutôt James Gray que Scorsese. A Most Violent Year est un beau film.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Oscar Isaac, Jessica Chastain, Elyes Gabel, David Oyelowo
Voir la fiche du film et la filmographie de J.C. Chandor sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

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A Most Violent Year
Jessica Chastain et Oscar Isaac dans A Most Violent Year de J.C. Chandor.

26 janvier 2017

L’Homme du Sud (1945) de Jean Renoir

Titre original : « The Southerner »

L'homme du SudAu Texas, Sam Tucker, un ramasseur de coton, décide de tenter sa chance en fermier indépendant. Il loue une terre à l’abandon et s’y installe avec sa famille… Jean Renoir a tourné six films à Hollywood entre 1941 et 1947 et L’homme du Sud est généralement considéré comme le meilleur d’entre eux. C’est un film étonnant pour Jean Renoir car on l’imaginerait plutôt signé par un cinéaste comme John Ford tant il est dans le même esprit que Les Raisins de la colère ou La Route au tabac. Nous suivons cette famille de nouveaux fermiers pendant une année, luttant contre la faim, le froid et même la nature, parfois hostile. Jean Renoir a su trouver le ton juste pour nous mettre très près de ses personnages et nous partageons leurs angoisses, leurs espoirs, nous mesurons leur courage et leur opiniâtreté. Sa mise en scène extrêmement sobre convient parfaitement. Il a aussi étonnamment intégré les valeurs américaines, soulignant l’opposition entre la sécurité du travail salarié et le risque d’être son propre patron, ou encore mettant en relief l’importance de la famille. Il est servi par une belle interprétation : Zachary Scott, Betty Field génèrent l’empathie en nous tandis que J. Carrol Naish, en voisin hostile, incarne à lui-seul l’esprit du Sud (même s’il est en réalité new-yorkais). Tout n’est pas parfait : le personnage de la grand-mère acariâtre est plus irritant qu’amusant. Mais cela n’empêche pas L’homme du Sud d’être un très beau film réaliste doté d’une grande énergie vitale. Il est bien trop méconnu.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Zachary Scott, Betty Field, J. Carrol Naish
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean Renoir sur le site IMDB.

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Voir les livres sur Jean Renoir

Remarques :
* The Southerner a été nominé pour trois Oscars, dont celui de meilleur réalisateur (c’est Billy Wilder qui l’a remporté).
* Cette adaptation d’un roman de George Sessions Perry (Hold Autumn in Your Hand) a été écrite par Hugo Butler et Jean Renoir, avec l’aide amicale (et non créditée) de William Faulkner et Nunnally Johnson.
* L’assistant-réalisateur est le jeune Robert Aldrich (il tournera son premier long métrage neuf ans plus tard)
* Jean Renoir a dû quitter la France début 1941 après avoir reçu la visite de deux émissaires de Vichy l’exhortant à faire des films sur la « Nouvelle France ».
* Le film The Southerner est actuellement libre de droits. C’est pour cette raison qu’il est trouvable facilement à bas prix avec une qualité d’image qui est loin d’être optimale (tout en restant suffisante) et il y a peu de chances qu’il soit restauré.

The Southerner
Jay Gilpin et Jean Vanderwilt (les enfants), Beulah Bondi (la grand-mère), Betty Field et Zachary Scott dans L’homme du Sud de Jean Renoir.

24 janvier 2017

Le Labyrinthe (2014) de Wes Ball

Titre original : « The Maze Runner »

Le LabyrintheQuand le jeune Thomas reprend connaissance, il émerge d’un ascenseur dans une vaste clairière entourée de hauts murs. Il est accueilli par un groupe de garçons du même âge que lui. Il n’a aucun souvenir et découvre que les autres sont arrivés tout comme lui dans ce gigantesque piège… Adapté du premier roman d’un cycle de science-fiction écrit par James Dashner en 2009, Le Labyrinthe est un film destiné au public adolescent. La plupart des acteurs principaux sont issus de séries télévisées à succès. Assez bizarrement, le casting est presqu’entièrement masculin contrairement à la majorité des films pour ados actuels qui ont l’habitude de mettre une fille au premier plan. L’histoire est assez prenante par son côté gageure (tenter de comprendre un système qui nous dépasse) et la psychologie est bien mise avant même si les personnages sont plutôt stéréotypés. Ce sont les vertus du classique « think outside the box » qui sont soulignées. Les explications fournies à la fin sont loin d’être satisfaisantes mais, si j’ai bien compris, c’est normal : cela fait partie de l’histoire. Car il y a des suites…
Elle: 1 étoile
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Dylan O’Brien, Aml Ameen, Ki Hong Lee, Blake Cooper, Thomas Brodie-Sangster
Voir la fiche du film et la filmographie de Wes Ball sur le site IMDB.
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Suites :
Le labyrinthe: La terre brûlée (Maze Runner: The Scorch Trials) de Wes Ball (2015)
Le labyrinthe 3 (The Maze Runner: The Death Cure) de Wes Ball (2018)

Le Labyrinthe
Dylan O’Brien et Ki Hong Lee dans Le Labyrinthe de Wes Ball.

23 janvier 2017

Gentleman Jim (1942) de Raoul Walsh

Gentleman JimEmployé de banque, Jim Corbett, un américain d’origine irlandaise, veut s’élever dans la société. De façon assez inattendue, c’est la boxe qui va lui en fournir le moyen… Gentleman Jim raconte l’ascension de James J. Corbett qui est considéré comme étant le père de la boxe moderne, celui qui apporta une certaine noblesse à cet art. A la fin du XIXe siècle, ce boxeur fut une véritable star de son temps, jouant au théâtre en parallèle de sa carrière. Le film de Raoul Walsh le présente comme un mélange de vantardise et de charme. Errol Flynn se révèle parfait dans ce type de rôle. L’acteur s’est beaucoup entraîné physiquement, ce qui ne l’a pas empêché d’avoir un léger arrêt cardiaque sur le tournage d’une scène de boxe. Il reprit le tournage une semaine plus tard, refusant toujours d’être doublé. Le déroulement du scénario est assez rapide et l’ensemble est parsemé d’un humour tapageur assez appuyé. Les scènes de boxe sont fort bien filmées, rendant bien la vélocité des boxeurs par un montage rapide, avec beaucoup de plans sur les spectateurs pour ajouter une note d’humour. On remarquera que, entre les lignes, le thème du rêve américain est omniprésent. On pourrait même dire que c’est le sujet principal du film.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Errol Flynn, Alexis Smith, Jack Carson, Alan Hale, John Loder
Voir la fiche du film et la filmographie de Raoul Walsh sur le site IMDB.

Voir les autres films de Raoul Walsh chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Raoul Walsh

Gentleman Jim
Errol Flynn est Gentleman Jim dans le film de Raoul Walsh (Jack Carson est à sa droite, la main sur son épaule).

Remarques :
* Le scénario est écrit par Vincent Lawrence et Horace McCoy d’après l’autobiographie The Roar of the Crowd de James J. Corbett.
* L’histoire est romancée : dans la réalité, James J. Corbett était un personnage calme et plutôt effacé. Il s’est marié avec une actrice (et non une femme de la haute société) et, ce, bien avant d’être champion du monde. D’autre part, Sullivan haïssait Corbett et donc ne lui remit jamais la fameuse ceinture (qu’il avait d’ailleurs mise au clou des années auparavant).
* Peu après la sortie du film, Errol Flynn fut accusé de viol (il sera finalement acquitté) et sa phrase finale dans le film, « I’m no gentleman », prit ainsi un sens inattendu dans l’esprit des spectateurs.

Gentleman Jim
Rhys Williams, Alexis Smith, Errol Flynn et Minor Watson dans Gentleman Jim de Raoul Walsh.

21 janvier 2017

Phase IV (1974) de Saul Bass

Phase IVUn scientifique anglais découvre que certaines colonies de fourmis dans le désert de l’Arizona ont un comportement étrange et construisent des structures inhabituelles. Avec un spécialiste du langage, ils s’enferment dans une bulle-laboratoire à proximité pour observer leur comportement… Saul Bass est surtout connu pour ses très beaux génériques graphiques (Hitchcock, Preminger, etc.) mais il a aussi réalisé un (unique) film assez hors du commun. On pourrait décrire Phase IV comme l’improbable croisement entre Les Oiseaux d’Hitchcock et 2001 de Kubrick. Avec le premier, il partage le thème de l’animal inoffensif qui se retourne contre l’homme ; avec le second, il partage l’idée que l’homme pourrait bien ne pas être la phase ultime de l’évolution. Hormis une influence cosmique juste évoquée et donc la présence d’une intelligence supérieure, le film ne développe aucune explication fumeuse, ni ne cherche à culpabiliser l’homme. Il décrit et illustre un processus. Saul Bass utilise beaucoup les gros plans pour créer des images très graphiques et donne une bonne place aux images de fourmis filmées en macro par le photographe animalier Ken Middleham. Film étrange, parfois maladroit, Phase IV est presque un film expérimental ; la fin prévue initialement prévue par Saul Bass (voir ci-dessous) allait en ce sens. Elle aurait donné une dimension supplémentaire au film.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Nigel Davenport, Michael Murphy, Lynne Frederick
Voir la fiche du film et la filmographie de Saul Bass sur le site IMDB.

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Remarques :
* Ken Middleham avait déjà filmé les images d’insectes pour la fiction documentaire The Hellstrom Chronicle (Des insectes et des hommes), écrit par David Seltzer et dirigé par Walon Green en 1971. Ce film partage avec Phase IV l’idée que les insectes nous survivront du fait de leur plus grande adaptabilité.

* De façon assez paradoxale, l’artiste du générique Saul Bass n’a pas fait de générique de début à son propre film. Et même le logo Paramount n’apparaît pas.

* En 2012, une copie de la fin originalement prévue par Saul Bass (et coupée par la Paramount) a été retrouvée. Elle prolonge la scène de fin de quelque 4 minutes, montrant avec beaucoup de lyrisme et de recherches graphiques, le prolongement de l’évolution de l’homme. Assez étonnant. Elle a été projetée dans quelques salles aux Etats-Unis. Elle est visible sur YouTube.

Phase IV

Phase IV

Phase IV
Michael Murphy dans Phase IV de Saul Bass.

Homonyme (sans lien avec le présent film) :
Phase IV (2002), un thriller réalisé par le canadien Bryan Goeres.

20 janvier 2017

Le diable par la queue (1969) de Philippe de Broca

Le Diable par la queuePour garder leur château délabré, une famille de nobles désargentés l’a transformé en hôtel. Mais comme les clients se font rares, ils s’arrangent avec le petit garagiste local pour que les voyageurs y fassent une halte forcée. Cela va amener au château des personnes très différentes  dont un cambrioleur de banques… Ecrit par Daniel Boulanger et découpé par Claude Sautet, Le diable par la queue est souvent décrit comme « marqué par l’esprit de Mai 68 » (en réalité, ce qualificatif s’appliquerait beaucoup plus justement au film précédent de Philippe de Broca, Le Roi de cœur tourné en… 1966). Il est certainement plus exact de dire qu’il s’agit d’une comédie légère et loufoque, gentiment amorale. Rien n’est sérieux ici, on séduit, on joue avec l’amour, sous toutes ses formes. Le film est empreint d’un plaisir communicatif. Yves Montand s’est visiblement bien amusé à composer ce méridional exubérant et charmeur et Marthe Keller en jeune nymphe aux longues jambes apporte une belle touche de fraîcheur mutine. Il y a de bonnes trouvailles de scénario, l’ensemble est fluide ; on s’amuse beaucoup.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Yves Montand, Madeleine Renaud, Maria Schell, Marthe Keller, Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Claude Piéplu, Xavier Gélin
Voir la fiche du film et la filmographie de Philippe de Broca sur le site IMDB.

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Caméo :
Philippe de Broca interprète l’un des campeurs suédois.

Le diable par la queue
Madeleine Renaud et Yves Montand dans Le Diable par la queue de Philippe de Broca.

Le Diable par la queue
Clotilde Joano, Madeleine Renaud, Maria Schell et Marthe Keller dans Le Diable par la queue de Philippe de Broca (photo publicitaire).

Le Diable par la queue
Marthe Keller dans Le Diable par la queue de Philippe de Broca (photo publicitaire).

18 janvier 2017

Imitation Game (2014) de Morten Tyldum

Titre original : « The Imitation Game »

Imitation GameEn 1951, un inspecteur de police enquêtant sur le cambriolage du domicile d’un certain Alan Turing s’étonne que la victime semble souhaiter éviter toute enquête. Il décide de fouiller le passé de ce professeur et découvre que son dossier est classé secret… Adapté d’une biographie signée Andrew Hodges, le film britannique Imitation Game retrace le rôle joué par le mathématicien Alan Turing pendant la Seconde Guerre mondiale : enfermé avec une petite équipe à Bletchley Park en Angleterre, il parviendra à concevoir un moyen de décoder les messages allemands cryptés par la machine Enigma. Cette connaissance de tous les messages de l’état-major allemand et la gestion habile de cet avantage seront décisifs dans l’issue de la guerre. Ce point n’a été déclassifié qu’en 1996 (le premier livre à en parler date toutefois de 1974). Même s’il  met en relief la séparation entre recherche fondamentale et recherche appliquée, le film du norvégien Morten Tyldum n’aborde pas les principes mathématiques de la cryptographie mais se concentre sur la personnalité d’Alan Turing, son isolement affectif, sa maladresse pour communiquer et son homosexualité qui lui vaudra d’être condamné après la guerre. Même s’il se conforme aux clichés des biopics (avec, par exemple, l’inévitable scène « Euréka! »), Imitation Game est un film très réussi, vraiment prenant, un bel hommage à ce brillant mathématicien qui a contribué à tracer la route vers les machines intelligentes. L’interprétation est excellente, Benedict Cumberbatch en tête.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Benedict Cumberbatch, Keira Knightley, Matthew Goode, Rory Kinnear, Mark Strong
Voir la fiche du film et la filmographie de Morten Tyldum sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Imitation game
Benedict Cumberbatch est Alan Turing dans Imitation Game de Morten Tyldum.

Remarques :
* Imitation Game est le nom que Turing avait donné à son test sur l’intelligence artificielle. Le nom « Test de Turing » n’apparaitra qu’en 1968 sous la plume du romancier de science-fiction Arthur C. Clarke et le terme restera. A ce jour, aucune machine n’a réussi à passer ce test de façon incontestable (mais nous en sommes indéniablement très proches).

* Une pomme entamée a été découverte à côté du lit d’Alan Turing et il est vraisemblable qu’il l’ait utilisée pour absorber le cyanure. La légende selon laquelle elle aurait inspiré les créateurs du logo d’Apple a été démentie mille fois mais elle circule toujours autant…

* La reine Élisabeth II a gracié Alan Turing à titre posthume en 2013, soit 61 ans après sa condamnation.

* Précédent film sur le décryptage du code allemand :
Enigma (2001) de Michael Apted avec Kate Winslet et Dougray Scott, film d’espionnage qui ne cherche pas à être historiquement exact et qui ne mentionne pas Alan Turing d’ailleurs.

imitation game
Keira Knightley, Matthew Beard, Benedict Cumberbatch, Matthew Goode et Allen Leech dans Imitation Game de Morten Tyldum.

Imitation game
Charles Dance et Benedict Cumberbatch dans Imitation Game de Morten Tyldum.