28 janvier 2017

A Most Violent Year (2014) de J.C. Chandor

A Most Violent YearA New York, au cours de l’hiver 1981, un entrepreneur hispanique a bien l’intention de s’imposer sur le marché de la livraison de fuel domestique. Il désire acheter un vaste terrain au bord du fleuve pour y placer des réservoirs mais il se heurte à ses concurrents dont les méthodes sont celles de gangsters. Ainsi, ses camions sont régulièrement détournés et leur cargaison volée… Pour New York, 1981 fut l’année la plus violente de son histoire ce qui a inspiré le choix du titre. A Most Violent Year est le troisième long métrage de J.C. Chandor. C’est un film brillant dans sa forme, assez élégant, d’un beau (néo)classicisme. L’histoire n’est pas ultra passionnante en soi mais, pour le cinéaste, elle est surtout un prétexte pour continuer son auscultation du système américain, examiner ce qu’est devenu le fameux rêve américain. Il nous montre l’envers du décor, ce qu’on ne montre pas souvent. Le rythme est plutôt lent, le scénario se déroule joliment. L’ensemble évoque plutôt James Gray que Scorsese. A Most Violent Year est un beau film.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Oscar Isaac, Jessica Chastain, Elyes Gabel, David Oyelowo
Voir la fiche du film et la filmographie de J.C. Chandor sur le site IMDB.
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A Most Violent Year
Jessica Chastain et Oscar Isaac dans A Most Violent Year de J.C. Chandor.

25 mai 2013

Le baiser du tueur (1955) de Stanley Kubrick

Titre original : « Killer’s Kiss »

Le baiser du tueurEn attendant de prendre le train qui va l’emmener loin de New York, un homme se remémore les évènements des trois derniers jours, comment il s’est mis « dans un sacré pétrin »… Alors âgé de 27 ans, Stanley Kubrick a tourné Le baiser du tueur avec un budget extrêmement réduit, filmant de façon quasiment clandestine dans les rues, tout en décors naturels dans un esprit proche de la Nouvelle Vague. Il en a écrit lui-même le scénario en s’inspirant du climat des livres policiers de Mickey Spillane. Le film n’est pas sans défaut : l’histoire est tout de même assez faible, la direction d’acteurs reste rudimentaire et la postsynchronisation enlève beaucoup de naturel. Toutefois, le film porte en lui beaucoup d’inventivité dans les plans et de soin à leur mise en place, préfigurant ainsi les films futurs du cinéaste. Certaines scènes sont remarquables : le combat de boxe est vraiment étonnant par les multiples angles de caméra et la scène de bagarre dans l’entrepôt de mannequins est une belle trouvaille.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Frank Silvera, Jamie Smith, Irene Kane
Voir la fiche du film et la filmographie de Stanley Kubrick sur le site IMDB.

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Remarques :
* Ayant utilisé un magnétophone non professionnel, Kubrick a été forcé de postsynchroniser bruitages et dialogues. L’actrice Irene Kane n’étant alors plus disponible, c’est la voix d’une autre actrice, Peggy Lobin, que l’on entend.
* La ballerine est interprétée par Ruth Sobotka qui est la soeur d’Irene Kane également dans la vie réelle. A noter que cette scène constitue un second niveau de flashback, procédé plutôt rare alors.