27 janvier 2022

Sirocco (1951) de Curtis Bernhardt

SiroccoEn 1925, à Damas en Syrie sous protectorat français, l’armée française peine à contenir les attaques de rebelles syriens. Les combats sont fréquents. C’est dans ce contexte que l’américain Harry Smith pratique la contrebande d’armes sous couvert d’un commerce alimentaire. Le colonel Feroud est bien décidé à désactiver la filière…
Sirocco est un film américain réalisé par Curtis Bernhardt. Il s’agit d’une adaptation très libre du roman Le Coup de grâce de l’écrivain Joseph Kessel, paru en 1931. Le scénario a été difficile à finaliser puisque pas moins de onze scénaristes sont intervenus. Humphrey Bogart (qui produit le film à travers sa compagnie Santana) incarne un trafiquant sans scrupule et profiteur qui (on s’en doute) finira par se montrer plus humain. Il y a bien entendu une note d’exotisme mais elle n’est pas trop mise en avant. Le fond du propos est plutôt de prôner la réconciliation des peuples. Sirocco ne fait pas partie des films les plus remarquables d’Humphrey Bogart qui fait néanmoins une bonne prestation, bien qu’en demi-teinte. Peu connue, Märta Torén est une actrice suédoise qui était promotionnée par les studios comme étant la nouvelle Ingrid Bergman. Sa carrière fut très courte car elle succombera d’une hémorragie cérébrale en 1957, à l’âge de 30 ans. Réalisateur immigré d’origine allemande, Curtis Bernhardt avait déjà dirigé Bogart dans Conflict (1945).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Märta Torén, Lee J. Cobb, Everett Sloane, Gerald Mohr, Zero Mostel
Voir la fiche du film et la filmographie de Curtis Bernhardt sur le site IMDB.

Voir les autres films de Curtis Bernhardt chroniqués sur ce blog…

Remarque :
* Contexte historique :
Pour en savoir plus sur la révolte druze de 1925-1927, alias Grande Révolte syrienne, lire l’article sur Wikipedia

SiroccoHumphrey Bogart et Lee J. Cobb dans Sirocco de Curtis Bernhardt.

16 janvier 2022

Micmacs à tire-larigot (2009) de Jean-Pierre Jeunet

Micmacs à tire-larigotAlors qu’il travaille dans un vidéoclub, Bazil reçoit une balle perdue dans la tête. Il survit, mais les médecins renoncent à extraire la balle de son cerveau, de peur de l’endommager. Il doit impérativement éviter les émotions fortes. Ayant perdu son logement et son emploi pendant son séjour à l’hôpital, Bazil est recueilli par une bande de chiffonniers qui habitent Tire-Larigot, une caverne fantastique aménagée au coeur d’une montagne de matériaux de récupération…
Micmacs à tire-larigot est une comédie française réalisée par Jean-Pierre Jeunet. Comme pour ses films précédents, il en a cosigné le scénario avec Guillaume Laurant. L’univers onirique est assez proche de celui d’Amélie Poulain mais l’ensemble est (à mes yeux, du moins) bien plus réussi et moins racoleur. Les personnages sont mieux dosés et n’en sont que plus attachants. Il y a beaucoup d’inventivité dans l’utilisation des objets sans recherche du spectaculaire et du tape à l’œil. Le fond du propos est gentil : il s’agit de s’attaquer à deux puissants marchands d’armes, les deux gros méchants de l’histoire. C’est du pur burlesque, dans la meilleure tradition qui soit, celle qui a débuté au cinéma un siècle auparavant. Un beau divertissement, poétique et jubilatoire.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Dany Boon, André Dussollier, Yolande Moreau, Dominique Pinon, Marie-Julie Baup, Michel Crémadès, Nicolas Marié, Julie Ferrier, Omar Sy, Jean-Pierre Marielle
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-Pierre Jeunet sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Jean-Pierre Jeunet chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Jean-Pierre Jeunet

 Micmacs à tire-larigotDany Boon Julie Ferrier dans Micmacs à tire-larigot de Jean-Pierre Jeunet.

Remarques :
* Pierre Etaix fait une (très) courte apparition : il est l’inventeur des histoires drôles.
* Le jeune garçon au début du film est interprété par le propre fils de Dany Boon.

14 janvier 2022

Le Témoin à abattre (1973) de Enzo G. Castellari

Titre original : « La polizia incrimina la legge assolve »

Le Témoin à abattre (La polizia incrimina la legge assolve)A Gênes, l’impétueux commissaire Belli tente de remonter la filière du trafic de drogue pour atteindre ceux qui en sont à la tête. Face à une organisation tentaculaire, et aux prises avec un système administratif verrouillé, son enquête va vite tourner au cauchemar…
Le Témoin à abattre est un film italien réalisé par Enzo G. Castellari, réalisateur de nombreux westerns-spaghetti. Mais ici, c’est d’un poliziottesco dont il s’agit, c’est-à-dire un de ces films italiens de série B des années soixante-dix donnant une bonne part à la violence (on parle aussi de « polar-spaghetti »). Ici, l’histoire met en relief la corruption des notables de la ville qui bénéficient de protection politique. Le film débute par une longue course-poursuite automobile dans la ville de Gênes, assez spectaculaire et intense, parfaitement réglée par Rémy Julienne. Le scénario se déroule ensuite avec une indéniable maitrise et les scènes d’action sont assez réussies. La violence reste (visuellement) très modérée par rapport aux standards actuels. Enzo G. Castellari utilise fréquemment le ralenti et aussi, années soixante-dix oblige, le zoom. Franco Nero a un jeu plutôt excessif, notamment lorsqu’il s’emporte (ce qui est souvent le cas). Le réalisateur dit avoir été influencé par Bullitt mais, en réalité, le film évoque fortement The French Connection de William Friedkin (1971) et la présence de Fernando Rey accentue cette impression. Quoiqu’il en soit, l’ensemble est de bonne facture. Gros succès à sa sortie. (Vu dans sa version internationale, doublé en anglais)
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Franco Nero, James Whitmore, Delia Boccardo, Fernando Rey, Duilio Del Prete
Voir la fiche du film et la filmographie de Enzo G. Castellari sur le site IMDB.

Le Témoin à abattre (La polizia incrimina la legge assolve)Franco Nero dans Le Témoin à abattre (La polizia incrimina la legge assolve) de Enzo G. Castellari.

20 décembre 2021

Double détente (1988) de Walter Hill

Titre original : « Red Heat »

Double détente (Red Heat)Ivan Danko, un policier russe, est envoyé à Chicago pour ramener Rostavili, le trafiquant de drogue responsable de la mort de son coéquipier. Le criminel, tombé aux mains de la police américaine dès son arrivée, attend d’être extradé. Mais rien ne va se passer comme prévu…
Double détente (Red Heat) est un film américain coécrit et réalisé par Walter Hill. Depuis que le cinéma existe, mettre deux personnages de caractères opposés en tandem est l’un des ressorts de comédie les plus utilisés. Les américains, qui aiment mettre un nom sur tout, appellent cela les « buddy movies » (films de potes). Pour saluer les prémices d’une détente entre l’Est et l’Ouest, Walter Hill eut donc l’idée de mettre en tandem un policier américain et un policier russe. Bien entendu, ils sont à l’opposé l’un de l’autre : le premier est bavard, brouillon et débraillé, le second est taciturne, méthodique et tiré à quatre épingles. Double détente est indéniablement un film d’action, il n’y a que peu de moments calmes. La réalisation de Walter Hill est musclée et bien maitrisée,  Arnold Schwarzenegger montre beaucoup de présence. L’acteur d’origine autrichienne a en outre l’avantage d’avoir toujours un fort accent étranger qui sied parfaitement au personnage. Sans démériter, l’ensemble finit toutefois un peu par lasser. Pour les amateurs d’action.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Arnold Schwarzenegger, Jim Belushi, Peter Boyle, Ed O’Ross, Laurence Fishburne, Gina Gershon
Voir la fiche du film et la filmographie de Walter Hill sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Double détente (Red Heat)Jim Belushi et Arnold Schwarzenegger dans Double détente (Red Heat) de Walter Hill.

4 novembre 2021

Border (2018) de Ali Abbasi

Titre original : « Gräns »

Border (Gräns)Tina n’a pas un physique gracieux mais elle a une capacité hors du commun, un odorat hyper développé qui lui permet de « sentir » les sentiments des personnes. Elle est ainsi particulièrement redoutable dans son travail de douanier car elle détecte la culpabilité à l’odeur. Mais quand Vore, un homme d’apparence suspecte, passe devant elle, ses capacités lui font défaut pour la première fois…
Border est un film suédois réalisé par le danois d’origine iranienne Ali Abbasi, son deuxième long métrage après Shelley en 2016. Le scénario est basé sur une nouvelle du romancier suédois John Ajvide Lindqvist parue en 2004. Il s’agit d’une histoire à fort parfum de fantasy sur lequel le cinéaste a greffé une intrigue policière. C’est un film atypique, un conte naturaliste qui explore assez loin les limites de la normalité, au risque d’être dérangeant par instants. Il soulève la question : où finit l’animalité et commence l’humanité ? La partie la moins convaincante est l’intrigue policière ajoutée par le réalisateur, elle semble plaquée et finalement inutile. Border a obtenu le prix Un certain regard au Festival de Cannes 2018.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Eva Melander, Eero Milonoff, Jörgen Thorsson, Ann Petrén, Sten Ljunggren
Voir la fiche du film et la filmographie de Ali Abbasi sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

 Border (Gräns)Eero Milonoff et Eva Melander dans Border (Gräns) de Ali Abbasi.

29 septembre 2021

La Daronne (2020) de Jean-Paul Salomé

La DaronneCinquantenaire, Patience Portefeux travaille comme traductrice arabe-français indépendante, spécialisée dans la transcription d’écoutes pour la Brigade des Stups à Paris. Elle entretient également une relation amoureuse avec Philippe, le commandant du service pour lequel elle travaille. Un jour, elle découvre que l’aide-soignante qui s’occupe avec dévouement de sa mère en EHPAD est la mère d’un trafiquant dont elle traduit régulièrement les propos pour la police…
La Daronne est une comédie dramatique policière française réalisée par Jean-Paul Salomé. Le scénario du film est inspiré du roman homonyme de la romancière française Hannelore Cayre, un roman récompensé en 2017 par le prix du polar européen et le grand prix de littérature policière. L’histoire est assez surprenante, certainement fantaisiste mais assurément inattendue. Elle est l’occasion pour Isabelle Huppert de nous gratifier d’un beau numéro, se déguisant et parlant arabe avec fluidité. L’actrice est le pivot du film. Le récit s’amuse avec les stéréotypes. En filigrane, c’est aussi le portrait d’une femme qui accomplit une mue intérieure. C’est un film plaisant qui a le mérite de l’originalité.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Isabelle Huppert, Hippolyte Girardot, Farida Ouchani, Liliane Rovère, Iris Bry
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-Paul Salomé sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Jean-Paul Salomé chroniqués sur ce blog…

La DaronneIsabelle Huppert dans La Daronne de Jean-Paul Salomé.

1 juillet 2021

La Mule (2018) de Clint Eastwood

Titre original : « The Mule »

La Mule (The Mule)À plus de 80 ans, Earl Stone est aux abois. Il est seul, endetté et sa petite entreprise d’horticulture vient d’être saisie. Il accepte alors un travail facile qui lui demande seulement de faire le chauffeur du sud au nord des Etats-Unis. Il devient ainsi passeur de drogue pour un cartel mexicain…
Ecrit par Nick Schenk, le scénario de La Mule s’inspire d’une histoire réelle, celle d’un certain Leo Sharp arrêté en 2011 et qui avait été interviewé à l’époque par le New York Times. Clint Eastwood réalise et tient le rôle principal. La Mule fait partie de ces films où l’on confond personnage et interprète : l’octogénaire au centre du film est profondément individualiste, réactionnaire (réfractaire à tout changement), hermétique aux conventions sociales (bien que n’étant pas ouvertement raciste, il ne voit pas ce qui l’empêcherait d’utiliser le mot « nigger »), ou encore, il considère qu’il est libre de ne pas respecter les lois si cela l’arrange… ce sont des traits de personnalité que l’on s’attend à trouver à des degrés divers chez Clint Eastwood. Hormis son caractère saugrenu, on ne voit pas bien l’intérêt de filmer une telle histoire où d’ailleurs il ne se passe rien. Le récit ne débouche que sur une glorification de la famille, retrouvant ainsi une voie moraliste très hollywoodienne. L’art du réalisateur est toutefois de parvenir à en faire un film que l’on visionne sans ennui ; la réalisation est, en effet, parfaite. La critique a été béate, comme à chaque sortie d’un film de Clint Eastwood.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Clint Eastwood, Bradley Cooper, Laurence Fishburne, Dianne Wiest, Andy Garcia
Voir la fiche du film et la filmographie de Clint Eastwood sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Clint Eastwood chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Clint Eastwood

La Mule (The Mule)Clint Eastwood dans La Mule (The Mule) de Clint Eastwood.

5 janvier 2021

Un Fils (2019) de Mehdi Barsaoui

Titre original : « Bik Eneich: Un fils »

Un Fils (Bik Eneich: Un fils)Tunisie, septembre 2011, peu après après le départ du dictateur Ben Ali et quelques mois avant la fin de Kadhafi, le leader de la Libye voisine. Lors d’une escapade dans le sud du pays, un couple de Tunisiens aisés et leur fils se retrouvent à proximité d’une embuscade terroriste. Le jeune garçon est touché par une balle perdue. Seule une greffe du foie peut le sauver…
Un Fils est le premier long métrage du tunisien Mehdi Barsaoui. Il en a écrit le scénario. Il s’agit d’un drame familial où la tension est forte et dont l’intensité ne connait aucun relâchement. Le drame de ce couple prend une tournure particulière du fait de lois et d’usages qui nous paraissent archaïques : le don d’organes est possible mais reste mal accepté, l’adultère est passible de cinq ans de prison, les mentalités restent profondément machistes, les trafics profitent des carences du système. L’art du réalisateur est de mêler habilement un drame personnel avec le portrait d’une société en besoin de modernité. Superbe prestation de Sami Bouajila.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Sami Bouajila, Najla Ben Abdallah
Voir la fiche du film et la filmographie de Mehdi Barsaoui sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Un Fils (Bik Eneich: Un fils)Sami Bouajila et Najla Ben Abdallah dans Un Fils (Bik Eneich: Un fils) de Mehdi Barsaoui.

Ne pas confondre avec :
Un fils de Amal Bedjaoui (2003), film français avec Mohamed Hicham.

29 décembre 2020

Undercover: une histoire vraie (2018) de Yann Demange

Titre original : « White Boy Rick »

Undercover: une histoire vraie (White Boy Rick)À Détroit, dans les années 1980, Richard n’est encore qu’adolescent mais traîne avec les plus gros trafiquants de crack de la ville. Dans ce milieu dirigé par les Afro-Américains, le jeune homme est rapidement surnommé « White Boy Rick ». Il est alors recruté comme informateur par une unité anti-drogue du FBI alors qu’il n’a que quatorze ans…
Ce film américain réalisé par le français Yann Demange s’inspire de la vie réelle de Richard Wershe Jr. qui a passé trente ans en prison et n’en est sorti qu’en 2017. Cette histoire prend place dans un contexte d’explosion de la criminalité dans la ville de Détroit au milieu des années quatre-vingt. Yann Demange a su éviter les travers traditionnels des films de gangs ou de gangsters pour donner de l’épaisseur à son récit en donnant de l’importance au drame intime et personnel. Son film prend ainsi une indéniable dimension sociale mais sans aucun misérabilisme ou facilité. Jeune lycéen sans expérience d’acteur, Richie Merritt fait une belle prestation. Le film est un peu passé inaperçu en France.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Matthew McConaughey, Richie Merritt, Bel Powley, Jennifer Jason Leigh
Voir la fiche du film et la filmographie de Yann Demange sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Undercover: une histoire vraie (White Boy Rick)Richie Merritt et Matthew McConaughey dans Undercover: une histoire vraie (White Boy Rick) de Yann Demange.

18 novembre 2020

Frères ennemis (2018) de David Oelhoffen

Frères ennemisManuel et Driss ont grandi comme deux frères inséparables dans la même cité. Mais aujourd’hui tout les oppose. Manuel est à la tête d’un trafic de drogue, alors que Driss est devenu flic, à la brigade des stupéfiants. Lorsque Manuel va être accusé de meurtre, il va devoir se tourner vers son ancien ami…
Frères ennemis est un film français réalisé par David Oelhoffen. Il s’agit de son troisième long métrage après Nos retrouvailles (2007) et Loin des hommes (2013, librement adapté d’une nouvelle d’Albert Camus). Il s’agit d’un polar assez singulier dans le sens où le cinéaste s’est attaché à donner une belle épaisseur à ses personnages. Il a pu ainsi s’écarter quelque peu des clichés habituels et enrichir le propos. Il est servi par la très belle prestation des deux acteurs principaux, Matthias Schoenaerts et Reda Kateb qui apportent une indéniable intensité à l’ensemble. La mise en scène est vive et efficace, avec une bonne utilisation de la caméra à l’épaule.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Matthias Schoenaerts, Reda Kateb, Adel Bencherif, Sofiane Zermani, Sabrina Ouazani
Voir la fiche du film et la filmographie de David Oelhoffen sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de David Oelhoffen chroniqués sur ce blog…

Frères ennemisReda Kateb et Matthias Schoenaerts dans Frères ennemis de David Oelhoffen.