20 janvier 2023

Traître sur commande (1970) de Martin Ritt

Titre original : « The Molly Maguires »

Traître sur commande (The Molly Maguires)En 1876, dans les mines de charbon de Pennsylvanie, les mineurs sont exploités pour les besoins de l’industrie en plein essor. Une société secrète irlandaise, les Molly Maguires se vengent par des actions de sabotage et des agressions de l’encadrement. La police envoie sur place un détective pour les infiltrer…
Traître sur commande est un film américain réalisé par Martin Ritt, sorti en 1970. Le scénario est l’œuvre de Walter Bernstein d’après un roman d’un certain Arthur H. Lewis. L’histoire se base sur des faits réels puisque les Molly Maguires ont bien existé (Arthur Conan Doyle s’est inspiré de leur histoire pour écrire La Vallée de la peur, paru en 1915) et le personnage du détective infiltré, James McParland, est tout aussi réel (il aurait dénoncé 347 Mollies présumés). Le film est assez remarquable par la reconstitution du travail dans les mines à cette époque et, si les intentions de Martin Ritt étaient de dénoncer la surexploitation des ouvriers, il le fait sans appuyer lourdement ; il est vrai qu’il suffit de simplement montrer ces conditions de travail pour convaincre. Le film est aussi remarquable par sa subtilité et son absence de manichéisme : le personnage du détective infiltré est en effet tout en ambiguïté, toujours à la limite de basculer dans l’autre camp. Enfin, le film est remarquable dans sa forme, montrant une grande précision de mise en scène et une superbe photographie : les plans à l’intérieur de la mine sont éclairés à la bougie (comme à l’époque) ; en extérieur, les blocs de charbon paraissent presque vivants, la poussière est palpable jusque dans les champs, l’éclairage est superbe. La musique d’Henry Mancini fait un large usage de la musique modale irlandaise. On se demande bien pourquoi un tel film fut ignoré par la critique à sa sortie.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Richard Harris, Sean Connery, Samantha Eggar, Frank Finlay, Anthony Zerbe, Philip Bourneuf
Voir la fiche du film et la filmographie de Martin Ritt sur le site IMDB.

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Remarque :
• L’introduction est assez prenante : il faut attendre 15 minutes pour que la première parole soit prononcée.
• Le budget fut confortable et l’échec n’en fut que plus douloureux pour les producteurs Martin Ritt et Walter Bernstein.

Traître sur commande (The Molly Maguires)Sean Connery et Krank Finlay dans Traître sur commande (The Molly Maguires) de Martin Ritt.

Traître sur commande (The Molly Maguires)Richard Harris dans Traître sur commande (The Molly Maguires) de Martin Ritt.

9 février 2019

Outland… Loin de la Terre (1981) de Peter Hyams

Titre original : « Outland »

Outland... Loin de la TerreDans un futur lointain, le marshal fédéral O’Neil vient d’arriver sur les lieux de sa nouvelle affectation : un vaste complexe minier situé sur Io, l’une des lunes de Jupiter, uniquement relié à la civilisation par une navette hebdomadaire. A peine arrivé, il se trouve confronté à une série de suicides inexpliqués…
Ecrit et réalisé par Peter Hyams, Outland reprend le thème de High Noon (Le train sifflera trois fois) : un shérif, abandonné de tous, doit faire face à des hommes de main venus pour le tuer. Hormis le fait de placer l’action dans le futur, Peter Hyams enrichit cette base de scénario en lui adjoignant un élément de thriller et aussi une critique des dérives du système capitaliste, la recherche du profit à tout prix. L’histoire reste relativement simple toutefois mais l’atmosphère créée est particulièrement forte avec une tension qui ne fait que croître à mesure que le film avance. Bien qu’américain, le film a été tourné entièrement en Angleterre. Ses effets spéciaux sont fort bien intégrés. Dans la science-fiction, Outland est un film assez à part. Certains appellent cela un « Space Western ».
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sean Connery, Peter Boyle, Frances Sternhagen, James Sikking
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Remarque :
* Outland est le premier film à utiliser le système Introvision pour ses décors futuristes. Introvision était une variante élaborée de projection frontale (système où l’axe de la caméra et l’axe de projection sont confondus, ce qui évite de voir les ombres des personnages). Le système Introvision permet notamment aux acteurs de passer derrière un élément du décor projeté. Assez efficace, ce système a été rendu obsolète dans la décennie suivante par les images créées sur ordinateur.

Outland
James Sikking et Sean Connery dans Outland… Loin de la Terre de Peter Hyams.

Outland

Outland

Outland

5 novembre 2016

La Rivière d’argent (1948) de Raoul Walsh

Titre original : « Silver River »

La Rivière d'argentInjustement dégradé de l’armée pendant la Guerre de Sécession, Mike McComb décide de n’obéir désormais qu’à ses propres lois et de ne laisser personne se mettre en travers de son chemin. Et l’homme a de grandes ambitions. Il monte une grande salle de jeux dans une ville minière isolée mais prospère… Silver River est le septième film de Raoul Wash avec Errol Flynn (1). Ce sera le dernier, Raoul Walsh ne supportant plus l’alcoolisme de l’acteur. Le film est souvent considéré comme mineur. Assez injustement. Ce désamour peut s’expliquer par le fait qu’il n’y ait aucun personnage qui attire vraiment la sympathie. Certes, le personnage joué par Errol Flynn inspire, pour le moins, des sentiments mitigés, mais son personnage est joliment complexe : ambitieux, opportuniste, fonceur, cynique, individualiste, séducteur, homme d’affaires avisé, il est tout cela à la fois mais, par son parcours, il colle de très près au rêve américain qui se retrouve ainsi remis en cause. Un certain malaise se distille, alimenté en outre par l’ambiguïté attirance/répulsion. Seul le personnage de l’avocat alcoolique, remarquablement interprété par Thomas Mitchell, vient atténuer l’amertume latente et apporte même une dimension lyrique à l’ensemble. Comme presque tous les films qui remettent un tant soit peu en cause le modèle de société américain, Silver River est donc un film mal-aimé. C’est pourtant un très beau film, complexe sans aucun doute, mais très riche dans son propos.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Errol Flynn, Ann Sheridan, Thomas Mitchell, Bruce Bennett
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Silver River
Errol Flynn et Ann Sheridan dans La Rivière d’argent de Raoul Walsh.

Silver River
Thomas Mitchell, Tom D’Andrea, Bruce Bennett et Errol Flynn dans La Rivière d’argent de Raoul Walsh.

(1) Les sept films de Raoul Walsh avec Errol Flynn en rôle principal :
1941 : La Charge fantastique (They Died with Their Boots On) (1941) avec Anthony Quinn
1942 : Sabotage à Berlin (Desperate Journey) avec Ronald Reagan et Nancy Coleman
1942 : Gentleman Jim (Gentleman Jim) avec Alexis Smith et Jack Carson
1943 : Du sang sur la neige (Northern Pursuit) avec Julie Bishop et Helmut Dantine
1944 : Saboteur sans gloire (Uncertain Glory) avec Paul Lukas et Lucile Watson
1944 : Aventures en Birmanie (Objective, Burma!) avec Henry Hull
1948 : La Rivière d’argent (Silver River) avec Ann Sheridan
Alors que la décennie des années trente avait été pour Flynn celle de Michael Curtiz (il a joué dans 12 films sous la direction de Curtiz entre 1935 et 1941), celle des années quarante aura été pour lui celle de Raoul Wash.

27 octobre 2014

My Childhood / My Ain Folks / My Way Home (1972-1978) de Bill Douglas

1. My Childhood (Mon enfance) (48 mn, 1972)
2. My Ain Folks (Ceux de chez moi) (55 mn, 1973)
3. My Way Home (Mon retour) (71 mn, 1978)

Trilogie Bill DouglasDans cette trilogie qu’il a tournée entre 1972 et 1978, l’écossais Bill Douglas raconte son enfance dans un village minier, au lendemain de la guerre, non loin d’Édimbourg. L’histoire commence alors qu’il n’a que sept ans et se poursuit sur une période d’une dizaine d’années environ. Dans une extrême pauvreté, son enfance est profondément triste, faite de brimades, d’arrachement et de solitude. C’est un récit rude, sans édulcoration, réduit à l’essentiel, avec de longs plans. Tout en sachant éviter de tomber dans le misérabilisme, Bill Douglas raconte des scènes qui lui ont laissé un souvenir marquant, se concentrant parfois sur certains objets ; ce n’est donc pas une histoire continue. C’est un « récit émotionnel » dira t-il, description qui peut s’appliquer autant à lui qu’à nous tant il génère en nous des sentiments assez forts. Ce récit nous touche au plus profond de nous-mêmes, il est bien difficile de ne pas éprouver une profonde empathie pour ce jeune garçon. Les deux premiers volets sont particulièrement forts. Bill Douglas a utilisé des acteurs non professionnels ce qui ajoute à l’authenticité.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Stephen Archibald, Hughie Restorick
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Remarques :
* Le premier volet de la trilogie a été tourné avec une bourse de 4 500 livres du British Film Institute. Le film ayant obtenu le Lion d’Argent au Festival de Venise en 1972, il trouvera des financements pour les deux volets suivants.

* Après cette trilogie, Bill Douglas (1934-1991) n’a tourné qu’un seul film : Comrades en 1986. Il a été en outre professeur à la National Film and Television School (NFTS).

* Bien qu’il ait tourné en couleurs, Bill Douglas a choisi de le tirer en noir et blanc pour donner une atmosphère empreinte de charbon (un seul passage est en couleurs au début de My Ain Folks, un court extrait d’un film avec Lassie que Jamie voit au cinéma)

24 décembre 2012

La condition de l’homme (1959) de Masaki Kobayashi

Titre original : « Ningen no jôken »

La condition de l'hommeDe toute l’histoire du cinéma, La Condition de l’Homme de Masaki Kobayashi est le film le plus long ayant connu une large exploitation commerciale : trois parties de 3 heures chacune, 9 heures 40 de film en tout. S’il est plutôt mal connu en Occident, il est très populaire au Japon où il est régulièrement diffusé à la télévision. Adapté du roman autobiographique de Junpei Gomikawa (1), La Condition de l’Homme se déroule dans la Mandchourie colonisée pendant les trois dernières années de la Seconde Guerre mondiale. Cette période a vu la défaite du Japon, défaite dont le souvenir est toujours très présent dans les esprits quinze ans plus tard, au moment de la sortie du film. Nous suivons le jeune Kaji d’abord dans les mines de fer où il tente d’humaniser le traitement des ouvriers et prisonniers chinois, puis dans les rangs de l’armée. Souvent présenté comme antimilitariste, le film de Kobayashi dresse effectivement un portrait très dur de l’enseignement militaire (2) mais son propos va bien au-delà : il questionne sur ce qui forme la nature de l’Homme, dans le sens humaniste du terme (3), et s’interroge sur la compatibilité de ces conditions avec les valeurs fondamentales de la société japonaise. Il montre comment une société humaine peut générer un organisme inhumain. Le point de bascule est difficile à cerner : dans chacune des situations, Kaji est toujours à la fois oppresseur et opprimé. Pire encore : il ne peut cesser d’être oppresseur qu’en devenant lui-même opprimé. Dans sa forme, le film est superbement réalisé. Kobayashi a une approche très graphique de ses plans, créant souvent un cadre dans le cadre et utilisant beaucoup les lignes obliques, comme pour venir renforcer ce sentiment de voie difficile, hors des routes tracées. La Condition de l’Homme n’est pas sans longueur mais c’est un film assez remarquable, à la fois par la profondeur de son propos et par la qualité de sa réalisation.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tatsuya Nakadai, Michiyo Aratama, Chikage Awashima, Ineko Arima, Keiji Sada, Sô Yamamura, Seiji Miyaguchi, Eitarô Ozawa, Kôji Mitsui, Nobuo Nakamura, Yûsuke Kawazu, Chishû Ryû, Taketoshi Naitô
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Les trois parties de La condition de l’homme de Masaki Kobayashi :
1. Il n’y a pas de plus grand amour (1959) 208 minutes
2. Le chemin de l’éternité (1959) 181 minutes
3. La prière du soldat (1961) 190 minutes


La condition de l'homme: Il n'y a pas de plus grand amour La condition de l'homme: Le chemin de l'éternité La condition de l'homme: La prière du soldat


Précisions :
* La Condition de l’Homme de Kobayashi n’a aucun lien avec La Condition Humaine d’André Malraux.
* Située au nord-est de la Chine, la Mandchourie fut colonisée en 1931 par le Japon qui souhaitait mettre la main sur ses richesses en fer et en charbon. En 1940, quatre millions de colons japonais s’y étaient installés. La Mandchourie fut envahie par les russes en 1945 et fut intégrée à la Chine en 1949.


(1) Si La Condition de l’Homme est un roman autobiographique de Junpei Gomikawa, Masaki Kobayashi a déclaré avoir connu pendant la guerre les mêmes expériences que son héros Kaji.

(2) Sur ce point, il peut être intéressant de comparer la seconde partie de La Condition de l’Homme avec le  Full Metal Jacket que Kubrick tournera 20 ans plus tard. Les deux films ont des points communs en apparence mais, alors que Kubrick pointe du doigt l’enseignement militaire, Kobayashi s’en prend aux fondements de l’armée : s’appuyant sur des traditions et un code de l’honneur désuet, elle ne sait que générer des brimades au lieu de préparer des soldats. Au delà de l’armée, Kobayashi s’en prend plus à la société qui l’a engendrée. L’armée n’est ainsi qu’un révélateur car elle amplifie les défauts.

(3) Le titre du film est d’ailleurs très imprécis dans sa traduction : Ningen no jôken doit être compris comme « la condition qui permet à un individu de devenir un homme digne de ce nom ».

 

12 mai 2012

Démineurs (2008) de Kathryn Bigelow

Titre original : « The hurt locker »

DémineursEn Irak, une petite équipe de spécialistes est chargée de désamorcer les bombes, mines et véhicules piégés. Pendant que l’un enfile une lourde armure de protection, les autres observent les alentours pour éviter les snippers… Démineurs est un film de guerre d’un style assez inhabituel. Dès la première minute, le film capte toute notre attention et ne nous lâchera pas un seul instant pendant les deux heures de projection. Nous vivons les différentes missions de l’intérieur, presque comme un membre de l’équipe. Etre démineur signifie exposer sa vie à tous les instants. C’est surtout le cas de ce spécialiste interprété brillamment par Jeremy Renner, véritable tête brûlée qui vit ses missions comme un drogué totalement accroc à son shoot d’adrénaline. Katherine Bigelow a un talent certain pour doser ses éléments afin de créer une tension continue et addictive. Au-delà de cette forme si brillante, Démineurs nous fait réfléchir sur le spectacle du film de guerre et de la mort, cette mort qui nous frôle constamment, que nous attendons et qui finit toujours par se manifester.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jeremy Renner, Anthony Mackie, Brian Geraghty, Guy Pearce, Ralph Fiennes
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27 novembre 2011

Germinal (1913) de Albert Capellani

GerminalRenvoyé pour avoir giflé son contremaître, Etienne Lantier part dans le nord de la France à la recherche d’un nouvel emploi. Il se fait embaucher aux mines de Montsou grâce à une famille de mineurs qui l’héberge. Quand la direction décide de baisser les salaires, il pousse les mineurs à la grève… Lorsqu’il tourne cette adaptation du roman de Zola, Germinal, le réalisateur français Albert Capellani est déjà un spécialiste des adaptations littéraires (1). Il vient d’ailleurs de terminer une adaptation-fleuve (5h) des Misérables. Sans être aussi long, son Germinal dure 2h30, durée inhabituelle à l’époque. Nous sommes à une époque où le cinéma français dominait toujours le cinéma mondial grâce à sa force narrative. C’est bien le cas ici : si l’utilisation de la caméra reste très classique pour l’époque (plans fixes, pas de gros plans, quelques travelings latéraux), Germinal est étonnant de naturel à la fois par la mise en scène et le jeu des acteurs (l’école naturaliste propre au théâtre). On est étonné de voir avec quel naturel se comportent les acteurs ou figurants même quand ils ne sont pas au premier plan : on a vraiment l’impression de voir une scène véritable (2). Henry Krauss (Etienne Lantier) et Sylvie (Catherine Maheu) sont absolument remarquables, Sylvie tout particulièrement par ses nombreuses petites expressions et mimiques qui donnent beaucoup de vie. Le jeu très naturel permet de se passer de dialogues. Les intertitres, peu nombreux, sont utilisés pour décrire la ou plutôt les scènes qui suivent (ce qui correspond à l’usage de l’époque). Parmi toutes les adaptations de Germinal, celle de Capellani est probablement celle qui a le plus de force sur le propos social du roman de Zola.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Henry Krauss, Sylvie, Jean Jacquinet, Paul Escoffier
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Remarques :
(1) En 1908, Charles Pathé avait créé la Société Cinématographique des Auteurs et Gens de Lettres (S.C.A.G.L.), filiale de Pathé qui avait pour but de produire des adaptations des œuvres les plus prestigieuses de la littérature française. Il avait placé Albert Capellani à sa tête. Le réalisateur supervisait donc de nombreux films en plus de tourner les siens.
(2) La seule scène qui échappe à la règle est celle de la fête foraine, visiblement tournée au milieu de la foule d’une véritable fête. Résultat : des dizaines de badauds regardent la caméra, jusqu’à venir se planter devant. C’est très amusant à regarder mais on ne regarde que les badauds !

Autres adaptations :
Au pays noir de Ferninand Zecca et Lucien Nonguet (1905) (court métrage de 15 mn)
Germinal d’Albert Capellani (1913)
Germinal d’Yves Allégret (1963) avec Julien Sorel et Claude Brasseur
Germinal de Claude Berri (1993) avec Renaud et Gérard Depardieu