27 octobre 2014

My Childhood / My Ain Folks / My Way Home (1972-1978) de Bill Douglas

1. My Childhood (Mon enfance) (48 mn, 1972)
2. My Ain Folks (Ceux de chez moi) (55 mn, 1973)
3. My Way Home (Mon retour) (71 mn, 1978)

Trilogie Bill DouglasDans cette trilogie qu’il a tournée entre 1972 et 1978, l’écossais Bill Douglas raconte son enfance dans un village minier, au lendemain de la guerre, non loin d’Édimbourg. L’histoire commence alors qu’il n’a que sept ans et se poursuit sur une période d’une dizaine d’années environ. Dans une extrême pauvreté, son enfance est profondément triste, faite de brimades, d’arrachement et de solitude. C’est un récit rude, sans édulcoration, réduit à l’essentiel, avec de longs plans. Tout en sachant éviter de tomber dans le misérabilisme, Bill Douglas raconte des scènes qui lui ont laissé un souvenir marquant, se concentrant parfois sur certains objets ; ce n’est donc pas une histoire continue. C’est un « récit émotionnel » dira t-il, description qui peut s’appliquer autant à lui qu’à nous tant il génère en nous des sentiments assez forts. Ce récit nous touche au plus profond de nous-mêmes, il est bien difficile de ne pas éprouver une profonde empathie pour ce jeune garçon. Les deux premiers volets sont particulièrement forts. Bill Douglas a utilisé des acteurs non professionnels ce qui ajoute à l’authenticité.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Stephen Archibald, Hughie Restorick
Voir la fiche du film et la filmographie de Bill Douglas sur le site IMDB.

Remarques :
* Le premier volet de la trilogie a été tourné avec une bourse de 4 500 livres du British Film Institute. Le film ayant obtenu le Lion d’Argent au Festival de Venise en 1972, il trouvera des financements pour les deux volets suivants.

* Après cette trilogie, Bill Douglas (1934-1991) n’a tourné qu’un seul film : Comrades en 1986. Il a été en outre professeur à la National Film and Television School (NFTS).

* Bien qu’il ait tourné en couleurs, Bill Douglas a choisi de le tirer en noir et blanc pour donner une atmosphère empreinte de charbon (un seul passage est en couleurs au début de My Ain Folks, un court extrait d’un film avec Lassie que Jamie voit au cinéma)

5 réflexions sur « My Childhood / My Ain Folks / My Way Home (1972-1978) de Bill Douglas »

  1. Bonjour « Elle », bonjour « Lui »,

    Si ce n’est pas déjà fait et l’objet d’une future chronique, je vous recommande chaudement « Comrades », un film très injustement tombé dans l’oubli. J’ai eu la chance de le découvrir très récemment, c’est une vraie merveille de film social à l’anglaise. Cette histoire vraie est absolument extraordinaire et elle est racontée sans le moindre pathos, avec beaucoup de justesse au contraire.

    Pour les amateurs de cinéma que vous êtes, je suis presque sûr que vous serez sensibles aussi au fait que Bill Douglas y montre une bonne partie de sa collection d’objets anciens liés aux technologies d’avant le cinéma. Il y a plein de belles choses à voir dans ce film. Espérons qu’il sera désormais édité comme il le mérite !

    Et bonne journée à tous les deux 😉

  2. Je suis étonné, Martin, car vous parlez de Comrades comme s’il s’agissait d’un film rare et oublié.

    Or, c’était sa situation en Grande-Bretagne… jusqu’à l’été dernier ! Mais il est précisément ressorti en salle (ou plutôt « sorti », car il n’était en fait jamais sorti en France ni dans l’essentiel du monde, seulement en Grande-Bretagne et quelques pays) en juillet 2014. Pour ce qui est de la France, il n’était pas « rare », il n’était jamais sorti en salles.

    Il est donc devenu facile à voir : il est même encore proposé dans quelques salles en France (bon, plus beaucoup maintenant).

    Et il était impossible à voir auparavant : il n’existait pas de version française (ni, probablement, de version sous-titrée en français) avant cette année. Il n’avait donc pas pu « tomber dans l’oubli » : en dehors de quelques pays, il n’avait tout simplement jamais « existé ».

    S’il faut en faire un film injustement martyr, c’est de la part de ses producteurs, qui l’ont enterré. Mais n’en faites pas un film oublié par la critique et le public, puisque de ce point de vue c’est simplement un film très récent, sorti cet été.

  3. Merci à vous, « Lui ». Je pense que le film vous plaira et j’espère vraiment que vous aurez l’occasion de le voir – et de le présenter ici 🙂

    Jacques, merci pour votre commentaire. J’ai peut-être manqué de clarté, en effet. Quand je parle de film oublié, je veux effectivement parler de l’époque de sa sortie. De fait, il a aujourd’hui une seconde chance et je suis content d’avoir pu le voir, content aussi à l’idée que d’autres pourront en profiter. Cela dit, autant d’années dans l’ombre, je crois que ça peut justifier l’expression « film oublié ». Vos précisions sont tout à fait justes et j’espère n’avoir induit personne en erreur dans ce que j’ai écrit ici ou sur mon propre blog.

    Puissent nos échanges encourager d’autres amateurs de cinéma à découvrir « Comrades », c’est tout ce que je peux souhaiter.

  4. Merci à vous, Martin, car votre commentaire m’a rappelé que j’avais envie de voir ce film — et votre appréciation me renforce dans cette envie. Il faut que j’en profite avant qu’il ne quitte l’affiche.

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