7 mars 2020

Le Chant du loup (2019) de Antonin Baudry

Le Chant du loupChanteraide est l’une des « oreilles d’or » de la Marine nationale, les spécialistes de la guerre acoustique. A bord d’un sous-marin nucléaire d’attaque, en mission secrète au large des côtes syriennes, il repère un son douteux qu’il ne parvient pas à identifier. Quelques minutes plus tard, le sous-marin est attaqué par un hélicoptère ennemi…
Antonin Baudry est un ex-diplomate que l’on connaissait déjà pour avoir signé le scénario de la bande dessinée Quai d’Orsay, adaptée au cinéma par Bertrand Tavernier en 2013. Il passe à la réalisation avec Le Chant du loup sur un scénario de géopolitique-fiction qu’il a lui-même écrit. Pour un premier long métrage, c’est une grande réussite. La tension s’installe dès les premières secondes et devient ensuite omniprésente au point de nous faire oublier les quelques invraisemblances. Par rapport aux standards du film d’action hollywoodien, Le Chant du loup affirme sa personnalité en donnant plus d’importance à l’humain (y compris dans un environnement rigide et codifié comme peut l’être le haut commandement militaire), en limitant les élans de patriotisme et en refusant l’obligation du happy-end. L’interprétation est excellente, avec cette petite rigidité qui convient au monde militaire. Pourtant Antonin Baudry a fait des choix audacieux dans la distribution des rôles : à priori, on ne pense pas en premier à Omar Sy pour interpréter un commandant de sous-marin… La très petite famille des grands films de sous-marins, celle de Das Boot ou d’À la poursuite d’Octobre Rouge, compte maintenant un nouveau membre.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: François Civil, Omar Sy, Mathieu Kassovitz, Reda Kateb, Paula Beer, Alexis Michalik
Voir la fiche du film et la filmographie de Antonin Baudry sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Le Chant du loupLe Chant du loup de Antonin Baudry.

Le Chant du loup(de g. à d.) François Civil, (?), Omar Sy et Reda Kateb dans Le Chant du loup de Antonin Baudry.

Le Chant du loupMathieu Kassovitz dans Le Chant du loup de Antonin Baudry.

Homonyme :
Le chant du loup (The Wolf Song ) de victor Fleming (1929) avec Gary Cooper et Lupe Velez (western, film muet avec des séquences chantées sonorisées)

23 janvier 2019

Appel d’urgence (1988) de Steve De Jarnatt

Titre original : « Miracle Mile »

Appel d'urgenceAprès avoir rencontré celle qu’il considère comme la femme de sa vie, Harry reçoit par erreur un coup de fil d’un jeune militaire affolé. Il tentait de joindre son père pour l’avertir que des missiles nucléaires vont s’abattre sur Los Angeles dans une heure et dix minutes…
Il aura fallu plus de huit ans à Steve De Jarnatt pour réaliser ce film de science-fiction qu’il a lui-même écrit. Le film n’eut qu’une distribution modeste et reste méconnu aujourd’hui. L’histoire débute comme une comédie romantique mais bascule ensuite dans un film de haute tension pré-apocalypse. L’idée de départ est excellente mais on reste un peu déçu par son développement : les péripéties des personnages paraissent vraiment improbables, au mieux on dira qu’elles sont farfelues même s’il est vrai que la panique et l’hystérie peuvent nous faire faire des choses étranges en pareil cas (le film 1941 de Spielberg vient à l’esprit). L’histoire se déroule à quatre heures du matin, ce qui permet de limiter le nombre de personnages et le budget. La fin est plutôt abrupte mais a le mérite de l’originalité à Hollywood où le happy-end est de rigueur. La musique est signée Tangerine Dream.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Anthony Edwards, Mare Winningham, Mykelti Williamson
Voir la fiche du film et la filmographie de Steve De Jarnatt sur le site IMDB.

Miracle Mile
Anthony Edwards dans Appel d’urgence de Steve De Jarnatt.

Remarques :
* Ecrit à la fin des années soixante dix, Miracle Mile est sorti alors que la Guerre Froide n’était plus d’actualité : 1985 avait vu l’ouverture du Sommet de Genève entre Mikhaïl Gorbatchev et Ronald Reagan. Cela explique certainement qu’il soit passé inaperçu.

* Le film a été tourné en sept semaines avec un budget limité.

* Miracle Mile est le nom d’un quartier de Los Angeles, au sud d’Hollywood (Wikipédia nous dit : « Miracle Mile est le nom donné par les habitants de Los Angeles à une partie du Wilshire Boulevard située entre les avenues de Fairfax et de La Brea, et des quartiers adjacents, dans le quartier de Mid-Wilshire. »)

* Steve De Jarnatt n’a réalisé que deux longs métrages : Cherry 2000 en 1987 et Miracle Mile en 1988. Il a en outre réalisé une dizaine de séries TV.

2 avril 2018

Aux postes de combat (1965) de James B. Harris

Titre original : « The Bedford Incident »

Aux postes de combatEn pleine Guerre froide, un journaliste (Sidney Poitier) est héliporté à bord d’un destroyer de Marine américaine au large du Groenland pour un reportage. Son capitaine (Richard Widmark) traque un insaisissable sous-marin soviétique qu’il soupçonne de violer les eaux territoriales de l’OTAN…
Producteur de films de Stanley Kubrick, l’américain James B. Harris n’a que peu tourné lui-même. The Bedford Incident est sa première réalisation. Il s’agit de l’adaptation d’un roman de Mark Rascovich, un suspense basé sur le jeu du chat et de la souris, mêlé d’un zeste de folie obsessionnelle qui pourrait le rapprocher de Dr Folamour. On retrouve en effet cette crainte de l’emballement dans l’équilibre de la terreur où le moindre faux-pas peut provoquer un cataclysme nucléaire. La tension monte constamment, bien entretenue par le personnage du commandant jusqu’au-boutiste auquel Richard Widmark (qui est aussi producteur) donne chair. Il s’agit d’une production britannique, avec des capitaux américains : les moyens sont visiblement limités, on le ressent dans les scènes d’extérieur (icebergs et maquettes) sans que cela n’entrave sa force. The Bedford Incident n’eut que peu de succès et reste assez méconnu aujourd’hui. Il mérite mieux que cela.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Richard Widmark, Sidney Poitier, James MacArthur, Martin Balsam, Eric Portman
Voir la fiche du film et la filmographie de James B. Harris sur le site IMDB.

The Bedford Incident
Richard Widmark dans Aux postes de combat de James B. Harris.

Remarques :
* James B. Harris a produit The Killing, Paths of Glory et Lolita mais a cessé son partenariat avec Kubrick avant Dr. Folamour. Certaines sources le créditent d’avoir participé à l’écriture de ce dernier mais rien n’est moins sûr.

* The Bedford Incident n’est pas basé sur des faits réels mais on sait depuis l’ouverture des archives soviétiques qu’un incident presque similaire a eu lieu. En octobre 1962 (donc avant la crise de Cuba), un sous-marin soviétique a été pris en chasse par un destroyer américain. Ce dernier, ignorant la présence d’armes nucléaires dans le sous-marin, a utilisé des charges explosives pour forcer le forcer à faire surface. Pensant qu’une 3e guerre mondiale avait éclaté, le capitaine soviétique voulut répliquer mais, fort heureusement, fut empêché par le commandant de la flotte qui se trouvait exceptionnellement à bord.

The Bedford Incident
Eric Portman, Sidney Poitier et Richard Widmark dans Aux postes de combat de James B. Harris.

The Bedford Incident
L’un des tous premiers rôles de Donald Sutherland : Aux postes de combat de James B. Harris.

19 juin 2017

Le Sacrifice (1986) de Andreï Tarkovski

Titre original : « Offret »

Le Sacrifice(Exceptionnellement, le synopsis qui suit couvre tout le film car il est, à mon avis, préférable de le connaitre avant de voir de film) Ex-comédien célèbre, Alexandre s’est retiré avec sa famille pour vivre isolé sur une île au large des côtes suédoises. Le jour de son anniversaire, une guerre nucléaire mondiale est déclenchée. Alexandre fait le vœu à Dieu de renoncer à ce qui lui est le plus cher et de ne plus prononcer une parole si tout redevient comme avant. Le facteur, passionné des phénomènes paranormaux, lui conseille d’aller chez sa voisine qui est un peu sorcière (ou un ange, au choix) et qui saura exaucer son vœu. C’est le cas. Il détruit alors sa maison et sacrifie sa liberté… Le Sacrifice est l’ultime film d’Andrei Tarkovski qui décèdera hélas quelques mois plus tard. Il s’agit d’une longue parabole dont plusieurs aspects restent assez obscurs. Le premier tiers (avant le passage des bombardiers) m’a personnellement le plus enchanté : de longs monologues d’Alexandre qui s’interroge sur sa vie et son rapport à la société. Autant ses réflexions sont intéressantes, autant les autres personnages paraissent futiles, le cas le plus extrême étant sa femme, une anglaise nostalgique de la vie mondaine (qui symbolise certainement la futilité de notre monde moderne mais on peut se demander comment Alexandre a pu vivre tant d’années avec elle). Le reste m’a paru inutilement imagé et lent, disons qu’Alexandre doit éprouver lui-même sa capacité à désirer le bien. On peut ne pas partager l’attrait du réalisateur pour le paranormal (mais toute l’histoire n’est peut-être qu’un rêve, aucun indice ne permet de trancher). La spectaculaire scène finale est devenue l’un des plans-séquences les plus célèbres de Tarkovski. Le film est une production franco-suédoise (le réalisateur a quitté sa Russie natale pour la Suède), plusieurs acteurs sont doublés, y compris la française Valérie Mairesse qui est plutôt inattendue dans un tel film. Le Sacrifice est, en tous cas, visuellement très beau.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Erland Josephson, Susan Fleetwood, Allan Edwall, Sven Wollter, Valérie Mairesse
Voir la fiche du film et la filmographie de Andreï Tarkovski sur le site IMDB.
Voir les autres films de Andreï Tarkovski chroniqués sur ce blog…

Voir un livre sur Le Sacrifice qui vient de sortir (472 pages)…
Voir les livres sur Andreï Tarkovski

Remarques :
* Tarkovski fait un hommage appuyé à Bergman : Erland Josephson est l’un des acteurs fétiches de Bergman ; Sven Nykvist, le directeur de la photographie attitré de Bergman, est derrière la caméra ; les décors sont signés Anna Asp, oscarisée pour les décors de Fanny et Alexandre ; le tournage a eu lieu sur l’île de Gotland où Bergman a tourné plusieurs de ses films ; pour couronner le tout, Daniel Bergman, fils du réalisateur, est un assistant.

* Bergman n’aimait pas vraiment le film, disant en quelque sorte que Tarkovski avait surtout fait du Tarkovski.

* Le Sacrifice a été sélectionné par le Vatican dans la catégorie « Religion » de sa liste de « 45 grands films ».

 

Le Sacrifice
Allan Edwall, Erland Josephson, Filippa Franzén et Susan Fleetwood dans Le Sacrifice de Andrei Tarkovski.

Le Sacrifice
Tournage de la scène finale de Le Sacrifice de Andrei Tarkovski. (Il s’agit vraisemblablement de la première prise car la fumée est bien plus verticale que dans le film. La caméra s’étant enrayée au beau milieu du plan-séquence, la maison a en effet été reconstruite pour faire une seconde prise.)

Le Sacrifice
La maison et sa miniature dans Le Sacrifice de Andrei Tarkovski.

14 octobre 2015

K-19 : Le piège des profondeurs (2002) de Kathryn Bigelow

Titre original : « K-19: The Widowmaker »

K-19: Le piège des profondeursEn 1961, les soviétiques décident de contrer la menace des sous-marins nucléaires lanceurs de missiles américains en construisant à la hâte le sous-marin K-19. Le commandant Mikhail Polenine (Liam Neeson) étant jugé trop proche de ses hommes, il est rétrogradé commandant en second, et remplacé au poste de commandement par le commandant Alexei Vostrikov (Harrison Ford) dont la loyauté a toujours été sans faille… Le film de sous-marins est un genre délicat, huis-clos par excellence où il est difficile d’innover et où l’on est inévitablement comparé aux films qui ont marqués le genre. Cette comparaison n’est hélas pas à l’avantage du film de Kathryn Bigelow. Le plus remarquable finalement est dans le fait réel qu’il relate, un incident/accident qui n’a été révélé qu’après la chute du Mur et qui nous a fait passer très près de la troisième guerre mondiale. La vision sur les soviétiques n’évite pas les clichés et l’intransigeant commandant ne provoque guère l’empathie, mais c’est surtout le manque de tension qui rend le film assez peu convaincant.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Harrison Ford, Liam Neeson, Peter Sarsgaard
Voir la fiche du film et la filmographie de Kathryn Bigelow sur le site IMDB.

Voir les autres films de Kathryn Bigelow chroniqués sur ce blog…

K19
Harrison Ford et Liam Neeson dans K-19: Le piège des profondeurs de Kathryn Bigelow

Remarques :
* Des membres survivants de l’équipage du véritable K-19 ont été consultés pendant la production.
* Le surnom du sous-marin, widowmaker = faiseur de veuves, a été inventé de toutes pièces. En réalité, il n’avait pas de surnom.
* Dans la réalité, il n’y a pas eu de mutinerie.

22 janvier 2013

La Jetée (1962) de Chris Marker

La jetée(Court métrage de 29 min) Sur La jetée d’Orly, un jeune garçon est frappé par une image qui va le marquer durablement, celle d’une femme qui voit mourir un homme. De nombreuses années plus tard, alors que la Troisième Guerre mondiale a éclaté et dévasté la Terre, le garçon devenu homme est utilisé comme cobaye par un savant qui cherche à l’envoyer dans le temps afin que le passé et l’avenir viennent au secours du présent… La jetée est un film expérimental réalisé à partir de photos fixes, un peu à la manière d’un roman-photo. Il s’agit d’une véritable œuvre d’auteur. Ce qui est assez remarquable, c’est de voir comment l’absence d’images animées n’altère en rien la puissance évocatrice du « film » qui est porté par un très beau texte (dit en voix-off par Jean Négroni). Chris Marker ayant gardé le silence sur ses intentions (1), le film reste assez énigmatique, ou plutôt très ouvert car il permet toutes sortes d’interprétations et c’est cette large puissance évocatrice qui a fait la réputation du film.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jean Négroni, Hélène Chatelain, Davos Hanich, Jacques Ledoux
Voir la fiche du film et la filmographie de Chris Marker sur le site IMDB.

Remarque :
Le film de Terry Gilliam, L’armée des 12 singes (1995), est directement inspiré de La Jetée.

(1) Le seul point dont Chris Marker a parlé à propos de La jetée, c’est sa filiation avec Vertigo d’Hitchcock. Il y a effectivement une scène qui lui rend directement hommage : face à une coupe de tronc d’arbre, l’homme à la femme désigne un point en dehors du tronc pour lui dire « Je viens de là » (sous-entendu du futur). Pour le reste, c’est bien moins évident mais on peut s’amuser à trouver d’autres similitudes.

Pour lire une analyse plus poussée de Paul Flèchère

9 janvier 2012

Docteur Folamour (1964) de Stanley Kubrick

Titre original : « Dr. Strangelove or: How I learned to stop worrying and love the bomb »

Docteur FolamourAtteint de paranoïa aigue, un général américain lance une flotte de bombardiers porteurs de bombes nucléaires sur l’U.R.S.S. Il coupe toute communication pour empêcher de les rappeler. Son but est de forcer son pays à entrer en guerre générale… Avec Docteur Folamour, Stanley Kubrick choisit l’humour pour souligner les dangers de l’escalade de l’armement nucléaire (1). La force de cette histoire est de reposer sur des bases assez réalistes, presque documentaires par certains aspects, et d’avoir des personnages particulièrement haut en couleur. Dépeindre les dirigeants politico-militaires comme des fous qui ne contrôlent rien est hautement subversif. Côté acteurs, le plus remarquable est bien entendu Peter Sellers qui interprète trois rôles différents (2), dont le fameux Docteur Folamour, transfuge allemand qui ne peut s’empêcher de faire le salut nazi quand il s’enthousiasme un peu trop… Tout aussi savoureuse est la performance de George C. Scott qui réussit à ne jamais trop surjouer son personnage caricatural de général belliciste (3). Slim Pickens est également assez mémorable en pilote texan à l’accent à couper au couteau. Il est difficile de ne pas noter les nombreuses allusions sexuelles, à commencer par le générique (le ravitaillement en vol d’un bombardier sur une chanson d’amour), le nom des personnages (4), la petite amie du général (scène mémorable du coup de téléphone pendant qu’il est aux toilettes), etc. Comme l’ont fait remarquer certains historiens, cette façon de faire la collusion entre sexe et politique rapproche Kubrick de Buñuel. Le film eut beaucoup de succès et reste toujours aussi drôle aujourd’hui. Docteur Folamour est un petit chef d’œuvre d’humour noir.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Peter Sellers, George C. Scott, Sterling Hayden, Slim Pickens, Peter Bull, James Earl Jones, Tracy Reed
Voir la fiche du film et la filmographie de Stanley Kubrick sur le site IMDB.

Voir les autres films de Stanley Kubrick chroniqués sur ce blog…

Remarques :
(1) L’humour n’était pas l’intention première de Kubrick. Le roman dont l’histoire est tirée est un livre très sérieux : « Red Alert » (ou « Two hours to doom ») de l’anglais Peter George (alias Peter Bryant, un ex-militaire). Mais après le choix de Peter Sellers comme acteur principal et une première approche du scénario, Kubrick engagea Terry Southern, le roi de la comédie satirique, pour réécrire le tout dans une optique plus loufoque.
(2) C’est la Columbia qui a insisté pour que Peter Sellers joue plusieurs rôles. Il l’avait déjà fait avec grand succès dans La souris qui rugissait de Jack Arnold (1959). Il était même prévu qu’il joue aussi le pilote de l’avion mais l’acteur refusa.
(3) George C. Scott et Kubrick n’étaient pas pleinement d’accord sur l’orientation à donner au personnage. Pour avoir ce qu’il voulait, Kubrick aurait demandé à Scott d’exagérer son personnage dans les premières prises comme entrainement, en promettant de ne pas utiliser ces prises. Bien entendu, il les utilisa. Quand le film fut terminé, George C. Scott aurait juré de ne plus jamais travailler pour Kubrick. Il faut noter également que George C. Scott n’est pas exactement un antimilitariste…
(4) Le général s’appelle Buck Turgidson (Buck = mâle, Turgid = enflé) alors que sa partie de jambes en l’air est toujours remise. Le président se nomme Merkin Muffley (Merkin = faux poils pubiens, Muff= grosse bourde mais aussi, toujours en argot, le sexe féminin) et il est chauve ! (Merkin est aussi un terme péjoratif utilisé par les anglais pour désigner un américain.) On peut aussi noter que Mandrake = mandragore qui est un aphrodisiaque, que le nom de l’ambassadeur russe, De Sadeski, est évidemment une référence à Sade, etc.

A voir aussi, sorti la même année,  le même sujet traité de façon très différente :
Point Limite le très beau film de Sidney Lumet (1964) avec Henri Fonda