15 mai 2019

Jusqu’à la garde (2017) de Xavier Legrand

Jusqu'à la gardeEn procédure de divorce, un couple se retrouve dans le bureau de la juge. La femme demande la garde exclusive de leur enfant de onze ans pour le protéger, d’autant plus qu’il ne veut plus revoir son père. L’homme demande de pouvoir le voir une semaine sur deux…
Premier long métrage écrit et réalisé par Xavier Legrand, Jusqu’à la garde est un film rendu très puissant par sa construction et sa forme. Pour traiter des violences conjugales, le réalisateur a écarté tout effet émotionnel ou autres artifices pour adopter un ton dépassionné et épuré qui accroit le sentiment d’authenticité. Absente au début du récit, la tension monte lentement de façon continue et la vérité se dévoile peu à peu. Le réalisateur nous manipule un peu tout comme ce père manipule son entourage : l’idée est de montrer comment les hommes violents parviennent toujours à donner le change, à cacher leur comportement. Ainsi, si nous pouvons au début trouver les demandes du père légitimes et le rejet de la mère excessif, la suite du récit nous montre à quel point nous avions tort. Le réalisateur nous immerge totalement, nous avons souvent le sentiment d’être à la place des personnages. Son film n’est jamais lourd, toutefois. Il est surtout édifiant. L’interprétation des trois acteurs principaux contribue à rendre ce film vraiment remarquable.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Léa Drucker, Denis Ménochet, Thomas Gioria
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Jusqu'à la garde
Léa Drucker et Denis Ménochet dans Jusqu’à la garde de Xavier Legrand.

Jusqu'à la garde
Thomas Gioria et Denis Ménochet dans Jusqu’à la garde de Xavier Legrand.

19 février 2019

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu (2010) de Woody Allen

Titre original : « You Will Meet a Tall Dark Stranger »

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnuA Londres, Helena a été plaquée par son mari, pris du démon de midi à plus de soixante ans. Dévastée, elle ne trouve du réconfort qu’en consultant une voyante qui lui donne des conseils de vie, y compris pour sa fille Sally, mariée à Roy qui cherche vainement à devenir un écrivain reconnu…
Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu se situe dans le prolongement de Whatever Works tourné l’année précédente. Quel sens donner à sa vie ? est la question que semblent se poser les différents personnages de cette comédie existentielle. Les personnages sont très typés mais les dialogues de Woody Allen sont enlevés et parsemés d’un humour qui met en relief le caractère irraisonnable/irrationnel de certains comportements humains. Il ne faut pas attendre une conclusion définitive toutefois (si tant est qu’il en ait une…) et cela pourra décevoir certains spectateurs ; la « morale » de l’histoire est effectivement simplette mais Woody Allen nous indique auparavant qu’il ne la prend lui-même pas très au sérieux. Sans être au niveau de ses meilleurs films, Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu nous fait passer un très bon moment. Le film semble toutefois avoir été mal reçu…
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Naomi Watts, Anthony Hopkins, Antonio Banderas, Gemma Jones, Josh Brolin, Freida Pinto, Lucy Punch
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Vous allez rencontrer un bel et sombre inconn
Naomi Watts et Gemma Jones dans Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu de Woody Allen.

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconn
Freida Pinto et Josh Brolin dans Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu de Woody Allen.

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconn
Anthony Hopkins dans Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu de Woody Allen.

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconn
Naomi Watts, Antonio Banderas et Woody Allen sur le tournage de Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu de Woody Allen.

5 mars 2018

Carol (2015) de Todd Haynes

CarolÀ New York en 1952, la jeune et timide Thérèse, passionnée de photo et vendeuse dans un grand magasin, fait la connaissance d’une riche et séduisante cliente, Carol, mère d’une petite fille et en instance de divorce. Une amitié se noue entre les deux femmes et elles passent de plus en plus de temps ensemble…
Carol est adapté du roman semi-autobiographique The Price of Salt que Patricia Highsmith publia en 1952 sous le pseudonyme Claire Morgan. L’auteure a pris un pseudonyme à la fois pour se protéger et parce qu’il s’agit d’un mélodrame et non d’un roman policier (1). Soixante ans plus tard, l’adaptation a été écrite par son amie Phyllis Nagy. Todd Haynes met en scène cette histoire de façon délicate, élégante, évitant les clichés et sans victimisation excessive. Au delà de la mise en évidence des pesanteurs de la société vis-à-vis de l’homosexualité féminine, il parvient à donner à cette histoire simple une dimension atemporelle et une indéniable beauté. Pour mieux restituer l’atmosphère du début des années cinquante, le film a été tourné en 16 mm. La recherche esthétique est sans doute parfois un peu voyante mais elle est réussie ; les couleurs, notamment, sont très belles. Le film est d’un très beau classicisme.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Cate Blanchett, Rooney Mara, Kyle Chandler, Sarah Paulson
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Carol
Cate Blanchett dans Carol de Todd Haynes.

Carol
Rooney Mara dans Carol de Todd Haynes. L’appareil-photo est un Argus C3 (marque américaine peu connue en Europe), un appareil assez bon marché à mise au point télémétrique (séparée de l’objectif, ajusté avec les grosses molettes) commercialisé entre 1939 et 1966.

Carol
Cate Blanchett et Rooney Mara dans Carol de Todd Haynes.

(1) Le roman connu un grand succès, notamment lors de son édition en livre de poche à la fin des années soixante : près d’un million d’exemplaires furent au final vendus. Patricia Highsmith a nié en être l’auteur pendant 38 ans avant de donner la permission pour une réédition sous son nom avec le titre Carol en 1990.

5 décembre 2017

Phffft (1954) de Mark Robson

Phffft!Après huit ans de vie commune, Nina et Robert se séparent. Ils sont tous deux très heureux de retrouver leur liberté. L’ami de Robert se fait fort de lui trouver une nouvelle amie… Phffft est une comédie sur le thème de la bataille des sexes, adaptée d’une pièce de George Axelrod, l’auteur de Sept ans de réflexion. Pour la Columbia, il s’agissait de mettre en avant le couple formé par Judy Holliday et le débutant Jack Lemmon qui avait si bien fonctionné quelques mois auparavant dans It Should Happen to You (1954). L’histoire est très conventionnelle, finalement assez peu développée, sans rebondissement. C’est surtout du côté de l’interprétation qu’il faut chercher des qualités à ce film. Judy Holliday a le défaut de cabotiner un peu mais Jack Lemmon, malgré un jeu pas encore totalement abouti, attire la sympathie. A noter, en second rôle, la présence de Kim Novak, autre belle trouvaille de la Columbia. L’actrice n’a alors que 21 ans. Phffft Se regarde sans ennui. Le film est plaisant mais n’est pas vraiment mémorable.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Judy Holliday, Jack Lemmon, Jack Carson, Kim Novak
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Remarques :
* Lorsque la Columbia a été trouvé George Axelrod pour lui acheter les droits de Seven Year Hitch (qui étaient déjà pris), l’auteur leur a vendu Phffft, une pièce un peu plus ancienne sur un sujet proche.

* Le titre vient de l’habitude d’un journaliste et chroniqueur mondain de l’époque, Walter Winchell, qui décrivait les séparations de couples célèbres en disant que leur mariage avait fait Phffft!

Phffft
Judy Holliday et Jack Lemmon dans Phffft de Mark Robson (photo publicitaire très proche d’une scène du film).

phffft
Kim Novak et Jack Lemmon dans Phffft de Mark Robson (photo publicitaire très proche d’une scène du film).

13 août 2017

Une nouvelle année (2014) de Oksana Bychkova

Titre original : « Eshche odin god »

Une nouvelle annéeMoscou, hiver 2013. Jeune provincial déraciné, Igor fait le taxi de nuit, clandestinement. Il est marié à la pétillante Zhéna qui vient de trouver un emploi de graphiste dans un magazine en ligne. Igor se sent vite dépassé par cette nouvelle vie et le décalage entre eux grandit… Une nouvelle année est l’adaptation actualisée d’un roman du dramaturge Alexandre Volodine, l’un des disciples de Tchekhov. Il s’agit du cinquième long-métrage de la réalisatrice russe Oxana Bychkova, le premier à sortir en France. Ce couple est bien entendu une métaphore de la Russie contemporaine, tiraillée entre ses traditions et l’ouverture à la modernité. La réalisatrice procède par petites touches, nous fait suivre le couple dans certaines de leurs activités quotidiennes qui montrent leurs différences : quand elle essaie de lui faire acheter un blouson jaune, lui préfère un blouson classique noir qui « le fait ressembler à un vigile ». Certaines scènes paraissent vraiment très longues. Le dénouement est toutefois d’un bel optimisme.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Nadya Lumpova, Aleksey Filimonov, Natalya Tereshkova
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Remarque :
* Les deux acteurs principaux sont tombés amoureux l’un de l’autre pendant le tournage.

Une nouvelle année
Aleksey Filimonov et Nadya Lumpova dans Une nouvelle année de Oksana Bychkova.

23 mai 2017

Mexican Spitfire (1940) de Leslie Goodwins

Mexican SpitfireCarmelita et Dennis sont de retour de leur voyage de noces. Encouragée par la tante de Dennis, l’ex-fiancée Elizabeth a la ferme intention de reconquérir celui qu’elle a perdu… The Mexican Spitfire débute exactement là où The Girl from Mexico s’est terminé. Le ressort de cette comédie est à nouveau le décalage entre l’exubérante mexicaine et le monde guindé new-yorkais agrémenté de la rivalité entre deux femmes. Assez étonnamment, Lupe Velez s’est quelque peu calmée. C’est l’australien Leon Errol, dans le rôle de l’oncle, qui est nettement le vrai pilier du film : dans un double rôle, il fait un beau numéro, même si le scénario ne tire pas tout le potentiel des différents quiproquos. Le scénario est en effet assez pauvre et une impression de précipitation se dégage de l’ensemble. Une fois encore, le succès fut au rendez-vous et six autres suites s’enchaineront en trois ans.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Lupe Velez, Leon Errol, Donald Woods, Linda Hayes
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The Mexican Spitfire
Leon Errol et Lupe Velez dans Mexican Spitfire de Leslie Goodwins.

24 février 2017

Tombe les filles et tais-toi! (1972) de Herbert Ross

Titre original : « Play It Again, Sam »

Tombe les filles et tais-toi!Critique passionné de cinéma, Allan Félix vient de se séparer de sa femme. Ses amis Linda et Dick le voyant déprimé font tout pour lui faire rencontrer d’autres jeunes femmes… Play It Again, Sam étant adapté d’une pièce écrite par Woody Allen et jouée par lui-même à Broadway en 1969, on peut se demander pourquoi le film n’est pas réalisé par Woody Allen (1). C’est d’autant plus étonnant qu’on retrouve dans ce film beaucoup de ses thèmes favoris à commencer par le sujet principal de cette histoire : la frontière entre réel et imaginaire. Allan Félix est influencé par l’univers des films qu’il adore et cherche à reproduire l’aisance de ses héros dans sa vie courante. Son modèle est Humphrey Bogart ; le film débute ainsi en le montrant bouche-bée devant la scène finale de Casablanca. Bogart lui apparaît de temps à autre pour lui prodiguer ses « conseils ». Plus que dans les premiers films qu’il a alors déjà réalisés, le personnage personnifié par Woody Allen est un trentenaire névrosé, grand consommateur de calmants et de séances de psy, sur lequel repose l’essentiel de l’humour. En ce sens, Play It Again, Sam est plus proche de ses futurs films (à partir d’Annie Hall) que de ses premiers films plus purement comique. Diane Keaton pleine d’empathie et Tony Roberts en ami workalcoholic (partout où il arrive, il commence par appeler son bureau pour dire à quel numéro il est joignable) sont très à l’aise dans leurs personnages. Souvent écarté des filmographies de Woody Allen, Play It Again, Sam est un petit bijou.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Woody Allen, Diane Keaton, Tony Roberts, Jerry Lacy
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Remarques :
* Play It Again, Sam est l’un des rares films de Woody Allen ne se déroulant pas à New York. La pièce se passait à New York mais le film prend place à San Francisco, sans doute pour exploiter la « coolitude » qui y régnait à l’époque.
* Le titre français peut paraître un peu idiot. Les distributeurs français ont visiblement cherché à profiter du succès de Prends l’oseille et tire-toi (1969), sorti quelques mois auparavant en France (mi-1972). A noter que lorsque Francis Perrin a monté la pièce en français en 1992, il lui a donné le titre Une aspirine pour deux.
* Jerry Lacy avait déjà fait office de sosie de Bogart dans certaines publicités avant de jouer dans la pièce.
* Au chapitre « cassons joyeusement les mythes » : la phrase « Play it again, Sam » n’est à aucun moment prononcée par Humphrey Bogart (ou par quelqu’un d’autre) dans Casablanca.

(1) Woody Allen explique qu’il était passé à autre chose quand il fut question de porter sa pièce à l’écran : il travaillait alors à la préparation de Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe (sans jamais oser le demander) et, à ses yeux, Play It Again, Sam faisait partie du passé. D’autant plus, qu’il fut d’abord envisagé de le faire jouer par d’autres acteurs ; ce n’est qu’ensuite que les producteurs firent appel aux acteurs originaux de la pièce (Allen, Keaton, Roberts, Lacy).

Plat it again Sam
Diane Keaton et Woody Allen dans Tombe les filles et tais-toi! de Herbert Ross.

Play it again Sam
Tony Roberts et Woody Allen dans Tombe les filles et tais-toi! de Herbert Ross.

9 février 2017

Her (2013) de Spike Jonze

HerDans un futur proche, Theodore est un trentenaire légèrement dépressif après la séparation de sa femme. Il se laisse convaincre par une publicité pour un nouveau système d’exploitation de son ordinateur, un système décrit comme « intelligent »… Pourra-t-on un jour tomber amoureux d’une intelligence artificielle ? La question est loin d’être anodine et Spike Jonze l’aborde de façon très pertinente. Contrairement à ce que l’on lire un peu partout, son Theodore ne tombe pas amoureux d’une voix (ce qui donnerait au mieux un film puéril), il tombe amoureux d’une intelligence auto-évolutive, qui va s’adapter à sa situation particulière, à son caractère. Théodore lui demande en premier de mettre de l’ordre dans ses emails mais, au final, elle va remettre de l’ordre dans sa vie et au passage lui faire découvrir le véritable sens de l’amour. Rien de moins! Bien entendu, on pourra relever des incohérences techniques ici et là mais cela n’a pas d’importance, Spike Jonze aborde la question sous le bon angle. En plus d’être séduisant sur le fond, le film est séduisant dans sa forme par la douceur de la photographie aux couleurs chaudes (le bleu a été banni par le directeur de la photographie Hoyte Van Hoytema) et par ses superbes gros plans à faible profondeur de champ. L’environnement futuriste est assez sobre mais très bien rendu. L’interprétation est au niveau de l’ensemble : Joaquim Phoenix excelle pour exprimer toutes les nuances de son personnage. Her est un merveilleux film.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Joaquin Phoenix, Scarlett Johansson, Amy Adams, Rooney Mara
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Remarques :
* Spike Jonze dit avoir été inspiré par les films de Woody Allen, notamment Crimes et Délits.
* Steven Soderbergh a aidé Spike Jonze en lui proposant un montage fait en une nuit. certaines idées de coupe ont été gardées.
* La voix du « gamin » malpoli holographique est celle de Spike Jonze.
* Her n’est que le quatrième long métrage de Spike Jonze qui est prolixe en matière de courts métrages (IMDB lui attribue 48 réalisations).

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Joaquin Phoenix et Amy Adams dans Her de Spike Jonze.

Her
Joaquin Phoenix, heureux d’être sur la plage avec Samantha dans la poche, dans Her de Spike Jonze.

3 janvier 2017

Drôle de couple (1968) de Gene Saks

Titre original : « The Odd Couple »

Drôle de coupleFelix est totalement dévasté par la demande de divorce de sa femme. Ses amis craigne qu’il envisage le suicide. Oscar, journaliste sportif divorcé, lui propose d’emménager chez lui le temps qu’il se remette. Mais leurs tempéraments sont très différents. Oscar aime le désordre de sa vie de célibataire alors que Felix a la manie de tout ranger… Drôle de couple est basé sur une pièce de Neil Simon qui en a écrit l’adaptation. C’est une comédie assez amusante avec des dialogues assez enlevés mais qui a du mal à faire oublier ses origines théâtrales. Tout le film repose sur le grand talent de ses deux interprètes principaux : Jack Lemmon et Walter Matthau, ce dernier ayant joué la pièce à Broadway. Il est certainement dommage qu’elle n’ait été réalisée par un réalisateur plus créatif : on pense bien évidemment à Billy Wilder qui avait dirigé les deux acteurs dans The Fortune Cookie (La Grande Combine) deux ans auparavant (Wilder était d’ailleurs le premier choix de la Paramount mais les négociations ne purent aboutir). Drôle de couple fut un énorme succès populaire.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jack Lemmon, Walter Matthau
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Remarques :
* Le succès poussa Paramount à en faire une série TV (avec Tony Randall et Jack Klugman dans les rôles principaux) qui dura cinq saisons de 1970 à 1975. Une deuxième série TV dura deux saisons en 1982-83. Une troisième série TV est actuellement en cours (2015- ?).
* Au cinéma, une suite vit le jour en 1998.

The Odd Couple
Walter Matthau et Jack Lemmon dans Drôle de couple de Gene Saks.

Drôle de couple
Jack Lemmon, Walter Matthau, Carole Shelley et Monica Evans dans Drôle de couple de Gene Saks.

Drôle de couple
Jack Lemmon et Walter Matthau dans Drôle de couple de Gene Saks.

2 décembre 2016

Trois couleurs: Blanc (1994) de Krzysztof Kieslowski

Trois couleurs: BlancPour mariage non consommé, Dominique divorce de son mari Karol, un coiffeur polonais qui se retrouve ainsi seul, sans argent, sans logement dans un pays dont il maitrise mal la langue. Pire encore, elle s’arrange pour qu’il soit recherché par la police pour avoir incendié son salon de coiffure. Il parvient à rentrer clandestinement en Pologne où il va tenter de se refaire… Que Trois couleurs: Blanc, deuxième film de la trilogie de Krzysztof Kieslowski, ait pour thème l’égalité n’est pas évident à première vue. Et pour cause : le propos du cinéaste est plutôt de montrer que l’égalité n’existe pas, que nous en parlons tous mais qu’en réalité personne n’en veut. Mais, même en prenant en compte cette intention, la démonstration ne paraît guère évidente : il démontre plutôt que la cruauté engendre une cruauté encore plus forte et qu’une passion peut prendre la forme d’un long calvaire. Faut-il voir dans la scène finale (qui n’était pas originalement prévue) une certaine forme de rédemption ? Blanc est par certains aspects un film tragi-comique : son personnage principal est attachant par son côté balourd, il fait sourire parfois mais son cynisme finit par écarter toute sympathie/empathie à son égard. Le film est moins flamboyant que Bleu sur le plan esthétique, malgré l’omniprésence de la couleur blanche (il faut bien avouer que le blanc, du fait de sa faible palette de variations, se prête moins aux recherches esthétiques). Blanc est une variation bien étrange sur le thème de l’égalité.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Zbigniew Zamachowski, Julie Delpy, Janusz Gajos
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Remarque :
* A l’audience, en début de film, on aperçoit brièvement Juliette Binoche ouvrir par erreur une porte, lien discret avec le film précédent, Bleu.

Blanc
Julie Delpy dans Trois couleurs: Blanc de Krzysztof Kieslowski.

Blanc
Zbigniew Zamachowski dans Trois couleurs: Blanc de Krzysztof Kieslowski.