22 janvier 2021

La Belle Époque (2019) de Nicolas Bedos

La Belle époque (La Belle Époque)Victor, un sexagénaire désabusé, voit sa vie bouleversée le jour où Antoine, un brillant entrepreneur, lui propose une attraction d’un genre nouveau : mélangeant artifices théâtraux et reconstitution historique, cette entreprise propose à ses clients de replonger dans l’époque de leur choix. Victor choisit alors de revivre la semaine la plus marquante de sa vie : celle où, 40 ans plus tôt, il rencontra le grand amour…
La Belle Époque est le second long métrage écrit et réalisé par Nicolas Bedos. Après avoir mis en scène son couple, il met en scène son milieu social, un milieu bourgeois aisé très parisien où il est de bon ton de paraître désabusé et revenu de tout. Ses personnages principaux sont tous odieux et les dialogues ne sont qu’une suite de répliques vachardes. S’il n’y en avait que quelques-unes, ce serait amusant mais, en suite ininterrompue, cela devient consternant. Et quand il abandonne le registre de la méchanceté, Nicolas Bedos tombe dans la mièvrerie la plus plate, la fin en est embarrassante. Il avait pourtant réuni un beau plateau d’acteurs qui sont loin toutefois de se montrer sous leur meilleur jour. Le film a été bien reçu par une partie de la critique et a fait un tabac à la cérémonie des César de 2020.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Daniel Auteuil, Guillaume Canet, Doria Tillier, Fanny Ardant, Pierre Arditi, Denis Podalydès
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La Belle époque (La Belle Époque)Doria Tillier et Daniel Auteuil dans La Belle époque (La Belle Époque) de Nicolas Bedos.

5 décembre 2020

Pentagon Papers (2017) de Steven Spielberg

Titre original : « The Post »

Pentagon Papers (The Post)En 1971, Daniel Ellsberg parvient à photocopier des rapports secrets sur l’évolution de la guerre au Viêt Nam et les communique au New York Times. Le gouvernement de Nixon parvient à en bloquer temporairement la publication. Grâce à l’opiniâtreté de son rédacteur en chef, le Washington Post parvient à récupérer les documents…
Ce film de Steven Spielberg est inspiré de faits authentiques : l’affaire des Pentagone Papers est l’un des premiers scoops de l’histoire du journalisme américain au début des années 1970. Cette mise au grand jour d’une étude préparée par le département de la Défense a révélé le double discours des différentes administrations américaines sur les chances de victoire des États-Unis au Vietnam, démontrant ainsi que les gouvernements successifs ont caché au peuple américain la réalité de l’enlisement du conflit. Le récit que nous en fait Steven Spielberg est un beau manifeste pour la liberté de la presse et un éloge de la transparence. Assez intelligemment, il bâtit son récit autour d’un second thème, celui de l’acceptabilité d’une femme à un poste de dirigeant. Le Post, qui faisait alors son entrée en Bourse pour sauver le journal, avait pour directrice Katharine Graham. Celle-ci avait des difficultés à s’imposer face à un conseil d’administration qui la voyait surtout comme une héritière. Ce double thème enrichit le film. Comme toujours chez Spielberg, la réalisation est parfaite, de grande ampleur, sans aucun défaut. Et, au final, Pentagon Papers est un film assez puissant.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Meryl Streep, Tom Hanks, Sarah Paulson, Bob Odenkirk, Tracy Letts, Bradley Whitford, Bruce Greenwood
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Pentagon Papers (The Post)Tom Hanks et Meryl Streep dans Pentagon Papers (The Post) de Steven Spielberg.

15 avril 2020

La Belle Saison (2015) de Catherine Corsini

La Belle saison1971. Delphine, fille de paysans, monte à Paris pour s’émanciper du carcan familial et gagner son indépendance financière. Elle rencontre Carole qui vit activement les débuts du féminisme…
Catherine Corsini a écrit La Belle Saison avec l’aide de Laurette Polmanss. C’est à la fois une histoire d’amour-passion et un hommage au féminisme des années 70 (1). La réalisatrice parvient à mêler habilement les deux, sans effets dramatiques et surtout en évitant tous les stéréotypes, ce qui est vraiment remarquable. Et les scènes de nudité ne tombent jamais dans le voyeurisme. Le film est porté par ses deux actrices : Izïa Higelin est remarquable, montrant beaucoup de force apparente tout en cachant ses incertitudes et Cécile de France déborde de vie. Les films sur l’homosexualité féminine sont assez rares et La Belle Saison est probablement le plus beau.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Cécile de France, Izïa Higelin, Noémie Lvovsky, Kévin Azaïs, Benjamin Bellecour
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(1) Les prénoms des deux personnages principaux sont des allusions à deux figures féministes de l’époque, la comédienne Delphine Seyrig et la cinéaste Carole Roussopoulos.

La Belle saisonIzïa Higelin et Cécile de France dans La Belle saison de Catherine Corsini.

3 janvier 2020

Shampoo (1975) de Hal Ashby

ShampooLos Angeles, 1969. Coiffeur en vogue de Beverly Hills, George a de multiples aventures avec ses clientes. Il ambitionne de monter son propre salon de coiffure mais peine à convaincre les banquiers de lui prêter la somme nécessaire. L’une de ses amantes lui propose d’en parler à son mari, un homme d’affaires fortuné…
Shampoo est un film joué, coécrit et produit par Warren Beatty. Tourné alors que Richard Nixon est menacé de destitution (il démissionnera en août 1974), son action se situe cinq ans en arrière, la veille du jour de son élection en 1969. Mais le propos du film n’est pas politique. Il porte un regard acerbe sur les mœurs sociales et sexuelles de la fin des années 1960 au sein d’un milieu aisé. En filigrane, on peut aussi y trouver une vision sur la difficulté des rapports hommes / femmes qu’une plus grande liberté ne simplifie pas. Même s’il est très marqué par son époque, le propos ne manque pas d’intérêt encore aujourd’hui. Le scénario, signé par Robert Towne (qui s’était déjà illustré avec le scénario de Chinatown) et Warren Beatty, est riche ; les éléments s’imbriquent admirablement les uns dans les autres. La fin accuse toutefois une baisse de rythme. Sous la direction de Paul Simon, la bande sonore laisse une bonne place à la musique de la seconde moitié des années soixante.  Le film connut un très gros succès aux Etats-Unis. En France, il fut boudé par la critique.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Warren Beatty, Julie Christie, Goldie Hawn, Lee Grant, Jack Warden, Carrie Fisher
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ShampooGoldie Hawn, Julie Christie, Tony Bill et Warren Beatty dans Shampoo de Hal Ashby.

Remarque :
* C’est le premier long métrage de l’actrice Carrie Fisher (elle joue la fille de Lester Karpf). Son deuxième sera Star Wars

6 août 2019

Saint Laurent (2014) de Bertrand Bonello

Saint LaurentL’année 2014 a vu deux films dédiés à Yves Saint Laurent sortir sur les écrans français. Celui de Bertrand Bonello se concentre sur une décennie, de 1967 à 1976, pour montrer comment le créateur de mode s’est inscrit dans cette période qui a vu tant de bouleversements sociaux et de changements dans les moeurs. Ce n’est donc pas un biopic classique mais plutôt une tentative de restituer l’esprit du temps. Bertrand Bonello insiste donc beaucoup sur l’atmosphère de libération des esprits mais, en pratique, son propos se résume à aligner d’interminables scènes de boîte de nuit et d’ingurgitations de stupéfiants ou d’alcools divers. Il s’attarde également sur sa relation homosexuelle avec Jacques de Bascher ; en revanche, Pierre Bergé n’est montré que comme un homme d’affaires, ne pensant qu’à l’argent. On ne peut pas dire que Yves Saint Laurent sorte grandi de cette évocation qui le montre beaucoup plus appliqué à se détruire qu’à créer. Le film de Bertrand Bonello, en outre indéniablement trop long, apparaît juste comme un patchwork de scènes évoquant les aspects les plus débridés des années soixante-dix. Le film a été louangé par la critique, beaucoup moins par le public.
Elle: 3 étoiles
Lui : 1 étoile

Acteurs: Gaspard Ulliel, Jérémie Renier, Louis Garrel, Léa Seydoux
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Saint LaurentGaspard Ulliel et Louis Garrel dans Saint Laurent de Bertrand Bonello.

Remarques :
* Si le film de Jalil Lespert a reçu l’aval de Pierre Bergé, il n’en est pas de même pour celui de Bertrand Bonello. Le compagnon de toujours du couturier était opposé au tournage.
* Bertrand Bonello est né en 1968.

Saint LaurentJérémie Renier est Pierre Bergé  et Gaspard Ulliel est Yves Saint Laurent dans Saint Laurent de Bertrand Bonello.

21 juillet 2019

Mes meilleurs copains (1989) de Jean-Marie Poiré

Mes meilleurs copainsCinq très bons amis, qui avaient formé un groupe de rock dans les années soixante dix, retrouvent leur chanteuse qui est devenue entre temps une rock-star québécoise. C’est l’occasion de se remémorer cette période de leurs vies et de faire le point, d’autant plus que l’un deux est en train d’écrire un roman fortement inspiré leurs parcours…
Coécrit par Christian Clavier et Jean-Marie Poiré, Mes meilleurs copains est une comédie douce amère sur les rêves de jeunesse. Malgré certains inévitables clichés, le climat et l’idéalisme des années soixante dix est restitué de façon amusante. Parler de « portrait d’une génération » est certainement excessif mais il y a un début de réflexion. Le manque de profondeur n’est qu’apparent. Les dialogues sont bien écrits ; l’humour n’est jamais trop appuyé et ne se forme jamais au détriment des personnages. Les acteurs se complètent bien, chacun a un jeu différent des autres. Jean-Pierre Darroussin se fit particulièrement remarquer dans son personnage d’adolescent attardé hyper-cool (« Y’a pas mort d’homme tout de même… ») Mes meilleurs copains est vraiment divertissant.
Elle: 2 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gérard Lanvin, Christian Clavier, Jean-Pierre Bacri, Philippe Khorsand, Louise Portal, Jean-Pierre Darroussin
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Mes meilleurs copains(de g. à d.) Jean-Pierre Darroussin, Christian Clavier, Philippe Khorsand, Jean-Pierre Bacri, Gérard Lanvin et Louise Portal dans Mes meilleurs copains de Jean-Marie Poiré (photo publicitaire).

13 mars 2019

Man on the Moon (1999) de Milos Forman

Man on the MoonMan on the Moon retrace la carrière du comédien humoriste américain Andy Kaufman. Nous ne l’avons pas connu en France mais il fût, pendant une décennie (jusqu’à sa mort en 1984), l’une des grandes figures de la contre-culture américaine. Il est totalement inclassable : ce n’est pas un humoriste qui raconte des blagues, disons qu’il pratiquait plutôt les happenings humoristiques. Il créait des situations où toutes les barrières entre scène et vie réelle n’existaient plus : selon Scott Alexander, l’un des coscénaristes du film, « il remettait en cause toutes les perceptions de la réalité autour de lui ». Et il entretenait le doute : par exemple, la vérité de l’histoire avec le catcheur n’a été connue que dix ans après sa mort. Jim Carrey s’est totalement investi dans son personnage, pour lequel il a une grande admiration, s’effaçant pour mieux s’identifier à lui. Il nous fait passer par tout le spectre des sentiments, de la consternation à la jubilation. Et il sait aussi être émouvant. Du grand art.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jim Carrey, Danny DeVito, Courtney Love, Paul Giamatti
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Remarques :
* Le titre Man on the Moon vient du morceau enregistré par le groupe R.E.M. en 1992 en hommage à Andy Kaufman.
* Jerry Lawler (le catcheur) joue son propre rôle, le véritable George Shapiro (interprété dans le film par Danny DeVito) interprète le patron de boîte qui vire Kaufman en début de film, le véritable Bob Zmuda (le compère interprété  dans le film par Paul Giamatti) interprète le producteur de la série Fridays avec lequel Jim Carrey/Andy Kaufman se bagarre.
* On peut aujourd’hui voir sur YouTube les sketches réels d’Andy Kaufman et constater que le film est vraiment très proche de la réalité.

Man on the moon
« Here I come to save the daaaay »…
Jim Carrey est Andy Kaufman dans Man on the Moon de Milos Forman (nota : il « chante »  la chanson générique de Mighty Mouse, un dessin animé  de la Warner des années 40 que Kaufman regardait certainement lorsqu’il était enfant).

Man on the Moon
Jim Carrey est aussi Tony Clifton, le double odieux et maléfique d’Andy Kaufman, dans Man on the Moon de Milos Forman.

9 mars 2019

Battle of the Sexes (2017) de Jonathan Dayton et Valerie Faris

Battle of the SexesEn 1973, la joueuse de tennis Billie Jean King, qui vient d’être classée numéro 1 mondiale, refuse le principe de recevoir des primes huit fois moindres que les hommes alors les finales féminines attirent autant de public. Avec quelques joueuses, elle crée la Women’s Tennis Association…
Battle of the Sexes est le surnom donné à une très célèbre rencontre de tennis qui a vu Billy Jean King gagner face au bravache Bobby Riggs, ex-numéro un mondial, qui à 55 ans affirmait qu’aucune joueuse en exercice ne pouvait le battre. Ce match a beaucoup servi le féminisme, la reconnaissance du lesbianisme et aussi le tennis en général, qui a bénéficié de retransmissions télévisées plus systématiques après ce match. Le duo Jonathan Dayton et Valerie Faris (connu pour Little Miss Sunshine) nous fait revivre cet évènement de façon très vivante. Le plus remarquable dans le film est qu’il n’y a aucune lourdeur dans la démonstration, rien qui ne paraisse exagéré. Emma Stone et Steve Carell ressemblent étonnamment à leur modèle et beaucoup d’humour passe par ce dernier : son personnage est, outre un macho assumé, un incorrigible parieur qui ne prend rien au sérieux. Bien équilibré, l’ensemble est aussi plaisant qu’édifiant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Emma Stone, Steve Carell, Andrea Riseborough, Natalie Morales, Sarah Silverman, Bill Pullman
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Remarques :
* Le machisme a la vie dure et refait toujours surface : 40 ans plus tard, une rumeur, relayée par la chaine de télévision ESPN en 2013, prétend que Bobby Riggs s’est volontairement laissé battre pour une obscure histoire de dette vis-à-vis de la Mafia.

Battle of the sexes
Emma Stone et Steve Carell dans Battle of the Sexes de Jonathan Dayton, Valerie Faris.

Billy Jean King et Bobby Riggs
Les véritables Billy Jean King et Bobby Riggs, ici en 1973.

14 janvier 2018

Fritz le chat (1972) de Ralph Bakshi

Titre original : « Fritz the Cat »

Fritz le chatEtudiant contestataire, Fritz drague les filles en leur proposant de découvrir la « vérité » (en réalité, il les emmène fumer des pétards dans une baignoire), met le feu à son quartier en brûlant ses livres, se laisse entrainer par un certain Duke dans un virée folle dans une voiture volée, etc…
Librement basé sur le personnage éponyme créé par le dessinateur Crumb, Fritz le chat est un film d’animation qui fit l’effet d’une bombe à sa sortie. Cette production indépendante réalisée avec un petit budget a connu un très grand succès et a exposé à grande échelle un personnage fort de la contre-culture américaine. Rejeton turbulent et un peu trash de la culture hippie, Fritz est totalement à l’opposé des personnages lisses des dessins animés traditionnels. L’animation regorge d’idées visuelles et les couleurs éclatent à l’écran. Le scénario est bien entendu un peu confus, un joyeux bazar qui part dans tous les sens. Le grand succès du film a enfanté toute une flopée de films d’animation X dont une suite, The Nine Lives of Fritz the Cat, assez unanimement jugée mauvaise et qui n’est même pas sortie en France.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs:
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Fritz le chat
Fritz le chat de Ralph Bakshi.

Remarques :
* Fritz the Cat est le premier film d’animation classé X.
* Crumb a finalement fait un procès au réalisateur Ralph Bakshi et au producteur Steve Krantz pour que son nom soit retiré du générique. Les raisons données par les deux parties diffèrent. Il semble toutefois probable que le désaccord portait sur le contenu politique du scénario, le personnage de Fritz étant bien plus radical sous le crayon de Crumb que dans le film.
* Crumb s’est vengé en tuant son personnage fétiche peu après la sortie du film dans sa bande dessinée Fritz the Cat Superstar publié en 1972. Fritz y est dépeint comme une vedette d’Hollywood arrogante et exploitée par ses producteurs et son agent (caricatures de Bakshi et Krantz) et reçoit finalement un coup mortel de pic à glace par un truand de passage.
* Fritz est la version contre-culture de Felix le chat (Felix the Cat), le célèbre personnage de dessin animé américain. Ce chat noir et blanc est apparu pour la première fois dans le film Feline Follies en 1919.

17 juillet 2017

Las Vegas parano (1998) de Terry Gilliam

Titre original : « Fear and Loathing in Las Vegas »

Las Vegas parano1971. Le journaliste Raoul Duke, accompagné de son avocat, maître Gonzo, se rend à Las Vegas pour couvrir une course de motos, les 400 miles de Las Vegas. Ils ont emmené avec eux toute une panoplie de drogues les plus diverses et le séjour n’est qu’un long trip halluciné dont ils ne sortent jamais… Las Vegas parano est adapté du roman de Hunter S. Thompson, Fear and Loathing in Las Vegas: A Savage Journey to the Heart of the American Dream (Angoisse et dégoût à Las Vegas – une plongée incontrollée au coeur du rêve américain). Terry Gilliam en fait un film aux apparences de chaos permanent, apparences seulement car il est en réalité totalement maitrisé. Le film est aussi doté de beaucoup d’humour. Sa trouvaille de génie pour faire tenir tout cela est d’avoir placé une narration du héros en voix intérieure. Bien évidemment, cela paraît tout de même un peu long et répétitif et on se prend à en chercher le sens. Les deux héros veulent échapper à la réalité de ce début des années soixante-dix, marquée par la Guerre du Vietnam qui est encore loin d’être terminée ; ils veulent retrouver l’essence du « rêve américain » qui les a fait vibrer. Et Las Vegas représente le rêve américain pour beaucoup alors que c’est en réalité le royaume du faux, tout le contraire de ce qu’ils cherchent si confusément. Les prestations de Johnny Depp et de Benicio del Toro sont remarquables. Le film fut un échec commercial à sa sortie mais a gagné du prestige avec les ans. C’est en tous cas un film unique en son genre.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Johnny Depp, Benicio Del Toro, Tobey Maguire, Cameron Diaz, Christina Ricci, Ellen Barkin
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Remarques :
* Le véritable Hunter S. Thompson fait une brève apparition dans la scène de flashback du concert de Jefferson Airplane quand Johnny Deep dit se voir plus jeune.
* Avant Terry Gilliam, Martin Scorsese et Oliver Stone avaient tous deux développé un projet d’adaptation du livre de Thompson mais avaient finalement renoncé.

Las vegas Parano
Benicio Del Toro et Johnny Depp dans Las Vegas parano de Terry Gilliam.

Las Vegas parano
Benicio Del Toro, Benjamin A. van der Veen, Cameron Diaz, Craig Bierko et Johnny Depp dans Las Vegas parano de Terry Gilliam.

Las Vegas parano
Christina Ricci et Benicio Del Toro dans Las Vegas parano de Terry Gilliam.