Nombre de films présentés : 19
31 octobre 2021
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31 octobre 2021
Nombre de films présentés : 19
30 octobre 2021
Ce documentaire présente les tournées des Beatles de 1962 jusqu’à leur ultime concert à San Francisco en 1966 pour se terminer avec un aperçu du « concert sur le toit » de 1969. Ce ne sont pas des concerts filmés (très peu de morceaux sont montrés en entier) mais plutôt le récit des conditions rocambolesques de ces tournées et de l’impact sur la société de l’époque. Le film raconte aussi les séjours en studio entre ces tournées avec des images tirées des archives personnelles des membres du groupe et d’Apple. Tout l’intérêt de ce documentaire est d’être constitué d’images inédites d’origines multiples patiemment rassemblées par Matthew White, vice président des archives de National Geographic. Malgré la disparité de la qualité des images, l’ensemble est suffisamment homogène visuellement. Le son a été restauré par Giles Martin, le fils de George Martin. Le montage est remarquable. Le film témoigne bien de la ferveur et de la frénésie que le groupe a suscitée, du sentiment de liberté mêlée d’une agréable insouciance qu’il provoquait sur toute une génération. Un petit plaisir pour les amateurs. Le film a connu un succès inattendu à sa sortie en 2016.
Elle: –
Lui :
Acteurs: John Lennon, George Harrison, Paul McCartney, Ringo Starr
Voir la fiche du film et la filmographie de Ron Howard sur le site IMDB.
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The Beatles dans The Beatles: Eight Days a Week (The Beatles: Eight Days a Week – The Touring Years) de Ron Howard.
The Beatles dans The Beatles: Eight Days a Week (The Beatles: Eight Days a Week – The Touring Years) de Ron Howard.
Au premier plan : Brian Epstein.
29 octobre 2021
Eddie Miller est chauffeur-livreur à San Francisco. Malhabile avec les femmes, il vit comme un solitaire. Il est parfois pris de violentes pulsions pendant lesquelles, avec son fusil à lunette, il tue des femmes au hasard. La police est plutôt désemparée face à ses crimes dont elle ne parvient pas à comprendre les mobiles…
The Sniper marque le retour d’Edward Dmytryk à Hollywood après un exil en Angleterre et un séjour en prison, accusé d’avoir été membre du Parti Communiste pendant un an. C’est le producteur Stanley Kramer qui le fait travailler de nouveau. Dans ce film, il dirige Adolphe Menjou, connu pour être l’un des acteurs les plus anti-communistes qui soient, un maccarthyste convaincu ! Le film est (pour l’époque) assez original car il dépeint un tueur en série, non pas comme un incontrôlable psychopathe, mais comme un malade devant être soigné. La police est assistée d’un psychiatre qui nous livre à deux reprises un plaidoyer pour l’internement de ces tueurs en série dès leur premier méfait (mais les politiques font la sourde oreille). Pour bien appuyer le propos, le tueur n’aspire ici qu’à une chose : être interné et soigné (ce qui ne manque pas de paraître quelque peu idéaliste). La réalisation est de bonne tenue pour un film à petit budget. Le suspense fonctionne plutôt bien dans la seconde moitié. La photographie est assez réussie et la topographie de San Francisco bien utilisée (avec ses rues en pente et ses pittoresques bay windows). Arthur Franz tient bien son rôle tandis qu’Adolphe Menjou (sans sa légendaire moustache) est un peu terne. Marie Windsor, l’actrice que l’on a surnommée la « reine des séries B », fait une courte mais assez forte apparition.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Adolphe Menjou, Arthur Franz, Gerald Mohr, Marie Windsor, Frank Faylen, Richard Kiley
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Arthur Franz dans L’homme à l’affût (The Sniper) de Edward Dmytryk.
Adolphe Menjou (sans moustache) dans L’homme à l’affût (The Sniper) de Edward Dmytryk.
28 octobre 2021
Jack Malik est un jeune musicien, guitariste, auteur-compositeur interprète sans succès. Un soir, alors qu’il rentre chez lui à vélo, une panne générale de courant touche la planète tout entière. Dans l’obscurité, Jack est percuté par un bus. A sa sortie du coma, il réalise qu’il est dans un monde où personne ne connaît l’existence des Beatles…
Yesterday est un film britannique écrit par Richard Curtis et réalisé par Danny Boyle. C’est une uchronie amusante et originale. Le plaisir est grand lorsque l’on connaît bien les Beatles car les clins d’œil sont innombrables, non seulement dans les chansons bien entendu, mais aussi dans les dialogues. Il y a beaucoup d’humour et l’histoire nous place aussi dans la situation d’une personne qui entendrait ces chansons pour la première fois. C’est finalement un bel hommage à la création et aux Beatles, bien entendu. Le film bénéficie d’une excellente prestation d’Himesh Patel, acteur anglais d’origine indienne, qui interprète lui-même les morceaux de façon personnelle, sans chercher à copier les originaux. La petite romance ajoutée est certes très classique mais elle apporte un peu de matière à l’ensemble. Un excellent feel-good movie.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Himesh Patel, Lily James, Joel Fry, Ed Sheeran, Kate McKinnon, Robert Carlyle
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Lily James et Himesh Patel dans Yesterday de Danny Boyle.
27 octobre 2021
En 1957, un nouveau directeur de l’urbanisme prend ses fonctions dans une ville de Bavière. Originaire de Prusse orientale, l’homme apparaît rapidement peu enclin aux compromissions, ce qui inquiète les notables de la ville qui profitent de la reconstruction pour s’enrichir…
Pour Lola, Rainer Werner Fassbinder s’est inpiré du roman d’Heinrich Mann, Professeur Unrat, qui avait déjà engendré L’Ange Bleu (1930). Il en a transposé l’histoire dans l’Allemagne des années cinquante en pleine reconstruction. Ce n’est toutefois nullement un remake car le cinéaste s’est éloigné le plus possible du film de Sternberg pour ne garder que la situation de base : un fonctionnaire sage et consciencieux tombe amoureux d’une femme de petite vertu et se retrouve transformé par cet amour non partagé. Fassbinder ne suit pas non plus le schéma classique du film dénonçant la spéculation et l’hypocrisie d’une classe de notables aux moeurs dépravés. On peut même dire qu’il s’abstient de porter un jugement politique ou moral. Il semble plutôt s’attacher à montrer qu’un système basé sur une fausse honnêteté perdure en se construisant sur le fonctionnement réel des individus, incluant leurs désirs et leurs fantasmes. Fassbinder parvient à créer des personnages forts, même si c’est au prix d’un jeu des acteurs assez appuyé comme c’est le cas pour Mario Adorf. Il crée aussi une atmosphère douce tout en étant incisive. Le cinéaste fait une utilisation étonnante de la couleur en éclairant les personnages en bleu, jaune ou rouge selon leurs sentiments, procédé qui en d’autre mains aurait paru simplet. Le film a été parfois mal perçu pour son contenu, jugé pas assez militant.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Barbara Sukowa, Armin Mueller-Stahl, Mario Adorf, Matthias Fuchs, Helga Feddersen, Karin Baal, Ivan Desny, Hark Bohm
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Remarque :
* Lola s’incrit dans une trilogie que Fassbinder a appelée BRD (= BundesRepublik Deutschland), qu’il n’a pas tournée dans l’ordre chronologique :
BRD 1 : Le Mariage de Maria Braun (1979) (‘BRD 1’ non mentionné au générique)
BRD 2 : Le Secret de Veronika Voss (1982)
BRD 3: Lola, une femme allemande (1981).
Armin Mueller-Stahl et Barbara Sukowa dans Lola, une femme allemande (Lola) de Rainer Werner Fassbinder.
Barbara Sukowa et Mario Adorf dans Lola, une femme allemande (Lola) de Rainer Werner Fassbinder.
25 octobre 2021
A mes yeux, Pandora est l’un des plus beaux films qui soient. Il fait partie des films que j’emporterais sur une île déserte. Filmée par l’esthète Albert Lewin, cette variation de la légende du Hollandais volant a des accents poétiques et surréalistes, la photographie est magnifique et Ava Gardner y apparaît comme une véritable déesse. Le film forme un ensemble sophistiqué, magique et envoutant. « Un rêve étrange et merveilleux » selon Martin Scorsese. C’est tout à fait cela… (Lire notre précédente présentation de Pandora)
Qu’il soit de nouveau disponible dans une version restaurée 4K en coffret est donc une excellente nouvelle. Cette restauration de 2019 rehausse les magnifiques couleurs (y compris et surtout dans les scènes de nuit) et, de manière plus générale, restitue toute la beauté des plans. Les suppléments ne sont pas très nombreux : une présentation du film et une interview du directeur de la photographie Jack Cardiff, réalisée en 2000 ou 2001.
Le livre de 160 pages qui accompagne le film est signé Patrick Brion (auteur d’une monographie sur Albert Lewin, parue en 2002, aujourd’hui introuvable). Petite biographie et récit des conditions de production sont complétés par des extraits des autobiographies d’Ava Gardner et James Mason. Le panorama des critiques qui clôt l’ouvrage est amusant car le film a en effet été très mal reçu par la critique française de l’époque. Il faut attendre les années 80 pour lire des critiques positives. Le livre comportera 30 (ou 50 ?) photos dont je ne peux commenter l’intérêt (je n’ai eu accès qu’au contenu du livre sans les photos). Parution : 27 octobre 2021.
Elle:
Lui :
Voir le coffret sur Livres-cinema.info…
Voir les livres sur Albert Lewin…
Voir l’autobiographie d’Ava Gardner…
Voir l’autobiographie de James Mason… (non traduit)
Ava Gardner dans Pandora (Pandora and the Flying Dutchman) de Albert Lewin.
James Mason et Ava Gardner dans Pandora (Pandora and the Flying Dutchman) de Albert Lewin.
25 octobre 2021
1978. Dans la ville de Colorado Springs, le jeune Ron Stallworth, premier policier afro-américain de la police locale, répond à une annonce de recrutement pour le Ku Klux Klan. Il va réussir a être intégré, conversant beaucoup par téléphone, un autre policier blanc prenant sa place lorsqu’une présence physique est nécessaire…
Aussi incroyable qu’elle puisse paraître, l’histoire de BlacKkKlansman est inspirée d’une histoire vraie. Spike Lee l’a pimentée quelque peu en ajoutant une partie romance (le personnage de la jeune étudiante noire est fictif). Son film est intelligemment équilibré, même s’il semble appuyer un peu trop fort parfois et paraît alors un peu maladroit. Ses suprématistes blancs sont très typés, leur stupidité fait souvent sourire nous faisant osciller entre rire et consternation. Le rire n’est toutefois plus là en fin de film, lorsque le réalisateur relie son récit à l’actualité récente.
Elle:
Lui :
Acteurs: John David Washington, Adam Driver, Laura Harrier, Alec Baldwin
Voir la fiche du film et la filmographie de Spike Lee sur le site IMDB.
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Remarques :
* Dans la réalité, l’opération a duré neuf mois. Elle est ensuite restée secrète. Ron Stallworth ne l’a dévoilée qu’après avoir pris sa retraite en 2005. Il a révélé que l’enquête avait démontré que plusieurs membres du Klan étaient des membres des forces armées américaines en activité, y compris deux membres du NORAD, organisation qui contrôlait le déclenchement des armes nucléaires.
* Dans la réalité, le policier blanc n’a pas eu besoin d’apprendre à calquer sa voix sur celle de Ron Stallworth. Celui-ci raconte en effet que les membres du Klan n’ont jamais remarqué la différence de timbre entre la voix au téléphone et la voix entendue lors des présences physiques de l’alter ego.
* Le film commence par un extrait de Autant en emporte le vent, montrant les ravages de la guerre de Sécession durant le siège d’Atlanta. L’exposé des théories racistes qui suit est sur un fond d’images de Naissance d’une Nation de D.W. Griffith (1915), le même film que regardent plus tard les membres du KKK lors de leur réunion.
Adam Driver et John David Washington dans BlacKkKlansman de Spike Lee.
23 octobre 2021
1860. L’Italie est composée de huit petits Etats. A la tête de mille volontaires, le général Giuseppe Garibaldi du Royaume de Piémont-Sardaigne débarque en Sicile pour soutenir les mouvements d’insurrection de l’île gouvernée par les Bourbons. Son but : unifier l’Italie…
Viva l’Italia est un film italien réalisé par Roberto Rossellini pour le célébrer le centenaire de l’unification italienne (le Risorgimento). Le récit relate la grande marche des Chemises rouges depuis Marsala en Sicile où ils ont débarqué jusqu’à Naples qui voit la dissolution de l’armée garibaldienne. La mise en scène de Rossellini donne une grande place à l’enthousiasme et à la popularité de Garibaldi dont elle donne un visage très humain. La réalité historique est bien respectée. Le récit se concentre sur les grandes étapes de ce périple étalé sur six mois avec de vastes reconstitutions des batailles. L’ensemble est assez prenant et a le mérite d’être instructif car c’est un pan de l’Histoire que l’on connait plutôt mal (du moins, en ce qui me concerne). Rarement cité, ce film historique est certainement mineur dans la filmographie de Rossellini mais mérite d’être découvert.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Renzo Ricci, Paolo Stoppa, Franco Interlenghi, Giovanna Ralli, Tina Louise
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Renzo Ricci (au centre) est Garibaldi dans Viva l’Italia de Roberto Rossellini.
(à droite : Paolo Stoppa )
Viva l’Italia de Roberto Rossellini
21 octobre 2021
Mizuki, veuve depuis trois ans, vit seule en donnant des cours de piano aux enfants. Un soir, son mari revient à la maison. Il lui annonce que son corps a bien disparu en mer, mangé par les crabes mais que, depuis, il a parcouru le Japon et sympathisé avec des vivants et d’autres personnes « comme lui ». Il demande à Mizuki de l’accompagner pour découvrir tout ce qu’il a fait et vu…
Vers l’autre rive est un film japonais réalisé par Kiyoshi Kurosawa (qui, rappelons-le, n’a aucun lien de parenté avec Akira Kurosawa). C’est l’adaptation d’un roman de Kazumi Yumoto, auteure japonaise qui semble avoir beaucoup écrit de romans pour la jeunesse (assez étrangement, car ce film n’est pas vraiment un film pour enfants). Si le début nous intrigue surtout, c’est assez subtilement que la suite du récit nous touche plus profondément sans que l’on prenne conscience de ce changement de registre. L’art de Kiyoshi Kurosawa est de donner une apparence naturelle à des situations surnaturelles, de donner un visage très simple à des réflexions plus complexes. Il n’utilise aucun effet, évite le spectaculaire ; ses paisibles scènes du quotidien évoquent le cinéma d’Ozu. Avec subtilité et délicatesse, le récit se nourrit d’une réflexion philosophique sur l’existence, le couple, la mort, l’absence mais aussi les rencontres et les petits riens qui sont le sel de nos vies. Le film peut dérouter mais il peut aussi nous emmener assez loin et avec douceur.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Eri Fukatsu, Tadanobu Asano
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Eri Fukatsu et Tadanobu Asano dans Vers l’autre rive (Kishibe no tabi) de Kiyoshi Kurosawa.
19 octobre 2021
Un célèbre et vaniteux acteur de théâtre et de cinéma prétend qu’il a écrit un livre. Se sentant spoilé de son travail, le véritable auteur le tue par vengeance mais meurt juste après en tentant de s’échapper. Les deux hommes sont emmenés par un passeur sur une île où ils sont accueillis dans une grande demeure pour y séjourner…
Assez méconnu, Les ailes de la renommée est un film fantastique néerlandais coécrit et réalisé par le tchèque Otakar Votocek dont c’est l’unique long métrage. Il s’agit d’une fable sur la célébrité dotée d’une approche pour le moins originale basée sur le fait que les personnages célèbres laissent une trace plus ou moins résistante à l’usure du temps. La réflexion sur le thème est toutefois plus amusante que profonde. Le face à face entre le suffisant Peter O’Toole et le spontané Colin Firth tient toutes ses promesses et Marie Trintignant vient apporter une charmante touche de candeur. Certes, la mise en scène n’offre rien de remarquable mais Les ailes de la renommée est un film finalement assez plaisant par son originalité et la qualité de son interprétation.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Peter O’Toole, Colin Firth, Marie Trintignant, Andréa Ferréol, Robert Stephens, Walter Gotell
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Colin Firth et Peter O’Toole dans Les ailes de la renommée (Wings of Fame) de Otakar Votocek.