7 octobre 2023

Scandale à Hollywood (1926) de Fred Guiol

Titre original : « 45 Minutes from Hollywood »

Scandale à Hollywood (45 Minutes from Hollywood)Une famille de la campagne profonde doit payer une traite au risque de perdre sa propriété hypothéquée. Le bureau de recouvrement se trouve à Hollywood. Arrivés sur place, ils visitent la ville et se trouvent pris dans un hold-up qu’ils prennent pour un tournage de film…
45 Minutes from Hollywood est un court métrage muet américain réalisé par Fred Guiol et produit par Hal Roach. Le film est connu pour être le premier film que tournent ensemble Stan Laurel et Oliver Hardy (si l’on écarte The Lucky Dog (1921) qui était resté sans lendemain). Les deux futurs compères apparaissent bien tous deux, mais pas ensemble. De plus, si Oliver Hardy est bien reconnaissable en détective d’hôtel, Stan Laurel est impossible à reconnaitre. Le film a été conçu comme un « all-stars », tous les acteurs sous contrat avec Hal Roach y apparaissent (y compris Theda Bara dans un très court extrait de Madame Mystery) sauf Charley Chase qui manque à l’appel. Stan Laurel, encore peu connu, a eu l’idée saugrenue d’y apparaitre déguisé en James Finlayson ! Voilà pourquoi il est si difficile à reconnaitre. Il est le client avec un bonnet de nuit qui est pris dans une bagarre sur le lit de sa chambre. Hormis tout cela, le film n’est pas vraiment mémorable par son humour qui reste très classique.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Glenn Tryon, Charlotte Mineau, Sally O’Neil, Oliver Hardy, Stan Laurel
Voir la fiche du film et la filmographie de Fred Guiol sur le site IMDB.

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Glenn Tryon (déguisé en femme) et Oliver Hardy dans Scandale à Hollywood (45 Minutes from Hollywood) de Fred Guiol.
Stan Laurel (déguisé en James Finlayson) dans Scandale à Hollywood (45 Minutes from Hollywood) de Fred Guiol.

7 octobre 2023

Maison à louer (1927) de Fred Guiol

Titre original : « Duck Soup »

Maison à louer (Duck Soup)Poursuivis par des rangers qui veulent les réquisitionner pour éteindre un incendie de forêt, Laurel et Hardy trouvent refuge dans une riche demeure dont le propriétaire est absent pour plusieurs mois. Les domestiques devaient recevoir de nouveaux locataires mais ils se sont absentés pour le week-end…
Duck Soup est un film muet américain réalisé par Fred Guiol. C’est le premier film où Stan Laurel et Oliver Hardy apparaissent en formant un vrai duo, avec déjà certains de leurs traits de caractère qu’ils conserveront par la suite. Le film a été perdu pendant presque cinquante ans avant d’être retrouvé en Belgique en 1974. L’histoire est basée sur un sketch écrit par le père de Stan Laurel. Les deux compères prennent la place du propriétaire et de sa bonne de maison, Stan Laurel se travestissant (gag très en vogue à cette époque) pour ce faire. Il y a de bons gags, une belle poursuite entre une auto et un vélo (!) et une bonne fin. L’ensemble est encore un peu rudimentaire. Les films suivants n’exploiteront pas le duo de la même façon, les deux acteurs faisant leur numéro chacun de leur côté. Il faudrait attendre un peu pour que l’on s’aperçoive du potentiel réel du duo.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy, Charlie Hall
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Remarque :
* Ne pas confondre avec le célèbre film des Marx Brothers Duck Soup (1933).
* « Duck Soup », en argot américain, signifie « une chose facile à faire ».

Stan Laurel et Oliver Hardy dans Maison à louer (Duck Soup) de Fred Guiol.

Remake (de la partie dans la maison) :
Another Fine Mess de James Parott (1930, film parlant) avec Stan Laurel et Oliver Hardy.

5 octobre 2023

Le Petit Nicolas: Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux? (2022) de Amandine Fredon et Benjamin Massoubre

Le Petit Nicolas: Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux?Dans le Paris de 1955, René Goscinny et Jean-Jacques Sempé décident de créer ensemble Le Petit Nicolas pour un journal du dimanche. Se basant sur un simple dessin, chacun imagine Nicolas évoluant à ses côtés, l’inspirant, et conçoit une aventure le mettant en scène, à côté de sa famille ou ses copains…
Le Petit Nicolas : Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? est un film d’animation français réalisé par Amandine Fredon et Benjamin Massoubre. À l’origine, il devait s’agir d’un film documentaire mêlant des vidéos d’archives de Sempé et Goscinny aux histoires dessinées du Petit Nicolas. Finalement, c’est devenu un film d’animation qui parle autant du personnage du Petit Nicolas que de leurs créateurs. Les deux univers sont habilement mêlés, le petit personnage interagissant avec Sempé et Goscinny, tenant même la place de narrateur. Il y a de bonnes trouvailles d’interactions. L’ensemble est élégant : l’esprit de la bande dessinée est bien respecté, et le dessin tout autant. De cet univers poétique et amusant se dégage une légèreté bienvenue et toute l’insouciance de l’enfance. Une réussite et un très bel hommage à Sempé et Goscinny.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs(voix) : Alain Chabat, Laurent Lafitte
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Le Petit Nicolas: Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux? de Amandine Fredon & Benjamin Massoubre.
Le Petit Nicolas: Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux? de Amandine Fredon & Benjamin Massoubre.

Adaptations du Petit Nicolas en images réelles :
Le Petit Nicolas de Laurent Tirard (2009) avec Kad Merad et Valérie Lemercier
Les Vacances du petit Nicolas de Laurent Tirard (2014) avec Kad Merad et Valérie Lemercier
Le Trésor du Petit Nicolas de Julien Rappeneau (2021) avec Jean-Paul Rouve et Audrey Lamy

4 octobre 2023

Duvidha (1973) de Mani Kaul

DuvidhaUn homme, fils de marchand, doit laisser temporairement son épouse pour aller faire des affaires dans une ville éloignée pendant cinq ans. Un esprit prend malicieusement son apparence, et tombe amoureux de sa femme tout en lui avouant la supercherie. Mais le mari finit par revenir…
Duvidha (également sous-titré Le Dilemme) est un film indien réalisé par Mani Kaul. C’est l’adaptation d’une histoire courte du même nom écrite par Vijaydan Detha. Originaire du Rajasthan (nord-ouest de l’Inde), Mani Kaul est un cinéaste indien peu connu en occident (1), que le l’on peut classer dans le « Nouveau Cinéma indien » des années soixante-dix. La sortie récente de quatre de ses films nous permet de le découvrir. Duvidha, son troisième long métrage, est sa première réalisation en couleurs. Il s’agit d’un conte sur le dilemme entre l’amour et l’argent. Mais ce n’est tant l’histoire qui est importante, ce qui enflamme les critiques est plutôt à chercher du côté de la forme, très épurée, avec de nombreux plans fixes, parfois agrémentés d’un lent traveling, des dialogues épars dits en voix off ou par les personnages quand ils sont hors-champ, d’une voix égale et monocorde. Cette recherche de l’épure évoque le cinéma de Robert Bresson. Personnellement, je dois avouer avoir beaucoup de mal avec ce genre de recherches.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Ravi Menon, Raisa Padamsee
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(1) Ne cherchez pas Mani Kaul dans vos dictionnaires de cinéma, vous ne le trouverez pas. Personnellement, je ne l’ai trouvé dans ma bibliothèque que rapidement mentionné dans un ouvrage sur le cinéma indien où il est décrit ainsi : « Le style individualiste de Kaul enchante ceux qui y voient l’abstraction et l’intellectualisme propres aux films dits d’auteur, plutôt rares pour la scène indienne. » (Dictionnaire de 65 cinéastes indiens par Aruna Vasudev et Partha Chatterjee dans Les Cinémas indiens, série CinémAction n°29-30, Editions du Cerf 1984.)

Raisa Padamsee dans Duvidha de Mani Kaul.

Autres longs métrages de Mani Kaul ressorti en 2023 :
Uski Roti (1970)
Un jour avant la saison des pluies (1971)
Nazar (1990), adaptation de La Douce de Dostoïevski, précédemment adapté par Robert Bresson en 1969.
(Je n’ai réussi à regarder aucun de ces trois autres films jusqu’au bout (!) donc il me semble inutile de les commenter. Je réessayerai peut-être plus tard…)

3 octobre 2023

Pacifiction – Tourment sur les îles (2022) de Albert Serra

PacifictionTahiti, de nos jours. Le haut-commissaire de la République en Polynésie française tente de prendre le pouls de la population locale de l’île alors que de vagues rumeurs annoncent la reprise des essais nucléaires de la France…
Pacifiction : Tourment sur les îles est un film franco-germano-luso-espagnol réalisé par l’espagnol Albert Serra. On peut dire que c’est un film pour les amateurs d’expériences de cinéma. Le réalisateur a utilisé simultanément trois caméras filmant les scènes sous trois angles différents, de telle sorte que les acteurs ne pouvaient se positionner et jouer par rapport à l’une d’entre elles. Les dialogues étaient communiqués aux acteurs par oreillette en temps réel. Il en résulte une forte impression de naturel et la sensation d’immersion est forte. En revanche, l’histoire (la montée d’une bête paranoïa) passe au second plan, il ne se passe pas grand-chose, les dialogues sont extrêmement pauvres, de nombreuses scènes sont vides et interminables. Le réalisateur montre une attirance pour les lieux interlopes qu’il filme (très) longuement. La présence de Benoit Magimel (césarisé pour ce rôle) sauve un peu l’ensemble sans toutefois que sa prestation soit si mémorable que cela. La critique a adoré, le public beaucoup moins semble-t-il.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Benoît Magimel, Marc Susini
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?, Pahoa Mahagafanau et Benoît Magimel dans Pacifiction de Albert Serra.

1 octobre 2023

After Yang (2021) de Kogonada

After YangDans un futur proche, Kyra et Jake ont une petite fille adoptive d’origine chinoise. Pour qu’elle puisse être éduquée sans perdre contact avec ses origines, ils ont fait l’acquisition d’un androïde domestique chinois appelé Yang, qui tient le rôle de tuteur, d’ami, de confident. Mais un jour, il s’éteint brutalement…
After Yang est un film de science-fiction américain écrit, produit et réalisé par Kogonada, c’est le second long métrage de ce cinéaste américain d’origine coréenne. Il s’agit de l’adaptation d’une nouvelle du new-yorkais Alexander Weinstein. C’est un film assez étonnant, une réflexion philosophique sur plusieurs thèmes et non des moindres : Qu’est-ce que la vie ? Qu’est ce qui définit et constitue une existence ? Il ouvre également des réflexions sur les liens et l’attachement, sur le bonheur, sur la mort et le néant. Le contenu est donc ambitieux. Il ne faut pas toutefois attendre un exposé lumineux : Kogonada nous propose essentiellement des pistes de réflexion par une mise en perspective inhabituelle (un être non humain)… et cela fonctionne bien. L’atmosphère est elle aussi très originale, intimiste et feutrée, avec des dialogues chuchotés, des éclairages doux et sombres. Les personnages sont mélancoliques à l’extrême, c’est un futur plutôt confortable mais triste, où les joies semblent éteintes. La mise en scène est soignée. After Yang est film plutôt exigeant tout en restant facile d’abord. Il fait partie de ces films que l’on apprécie encore plus en y repensant les jours suivants.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Colin Farrell, Jodie Turner-Smith, Malea Emma Tjandrawidjaja, Justin H. Min, Haley Lu Richardson
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Remarque :
Le cinéaste américain d’origine coréenne Kogonada, de son vrai nom E. Joong-eun Park, n’a aucun lien avec le scénariste japonais Kōgo Noda (1893-1968) qui a signé de nombreux scénarios pour Yasujirō Ozu. Le cinéaste a juste pris ce pseudonyme en hommage à ce scénariste.

Jodie Turner-Smith et Colin Farrell et Malea Emma Tjandrawidjaja dans After Yang de Kogonada.
Justin H. Min et Malea Emma Tjandrawidjaja dans After Yang de Kogonada.

30 septembre 2023

Sommaire de septembre 2023

BabylonCrime et châtimentOn l’appelle TrinitaL’ombre d’un mensongeLa Page blancheDevine qui vient dîner…My ZoéVengeance is Mine

Babylon

(2022) de Damien Chazelle

Crime et châtiment

(1935) de Josef von Sternberg

On l’appelle Trinita

(1970) de Enzo Barboni

L’ombre d’un mensonge

(2021) de Tim Mielants & Bouli Lanners

La Page blanche

(2022) de Murielle Magellan

Devine qui vient dîner…

(1967) de Stanley Kramer

My Zoé

(2019) de Julie Delpy

Vengeance is Mine

(1984) de Michael Roemer

Un homme comme tant d’autresHarry Plotnick seul contre tousUnder the Silver LakeLes BanlieusardsGreat FreedomS.O.S fantômesSans filtreHeat

Un homme comme tant d’autres

(1964) de Michael Roemer

Harry Plotnick seul contre tous

(1970) de Michael Roemer

Under the Silver Lake

(2018) de David Robert Mitchell

Les Banlieusards

(1989) de Joe Dante

Great Freedom

(2021) de Sebastian Meise

S.O.S fantômes

(1984) de Ivan Reitman

Sans filtre

(2022) de Ruben Östlund

Heat

(1995) de Michael Mann

Le Visiteur du futurJournal intime d’un pécheurL’écrivainTout le monde aime JeanneAvec amour et acharnementJenny, femme marquéeADNLes Amandiers

Le Visiteur du futur

(2022) de François Descraques

Journal intime d’un pécheur

(1986) de Wojciech Has

L’écrivain

(1985) de Wojciech Has

Tout le monde aime Jeanne

(2022) de Céline Devaux

Avec amour et acharnement

(2022) de Claire Denis

Jenny, femme marquée

(1949) de Douglas Sirk

ADN

(2020) de Maïwenn

Les Amandiers

(2022) de Valeria Bruni Tedeschi

Les Deux CambrioleursArmageddon Time

Les Deux Cambrioleurs

(1930) de James Parrott

Armageddon Time

(2022) de James Gray

Nombre de films présentés : 26

29 septembre 2023

Babylon (2022) de Damien Chazelle

BabylonHollywood, fin des années 1920. Manuel Torres, un immigré d’origine mexicaine, est homme à tout faire pour le petit studio Kinoscope. Il rêve d’être assistant réalisateur. Lors d’une soirée orgiaque, il rencontre Nellie LaRoy, une jeune femme qui cherche à devenir actrice…
Babylon est un film américain écrit et réalisé par le franco-américain Damien Chazelle. Le film démarre très fort par une douche de caca d’éléphant puis une scène de fête débridée, style orgie décadente, qui dure près de trente minutes. Damien Chazelle donne le ton, il ne fait pas de la dentelle. Il nous dresse un portrait outrancier d’Hollywood au moment de la transition du parlant : hystéries à tous les étages, tournages dans la confusion, films faits n’importe comment le jour, fêtes lubriques et décadentes la nuit.
En fait, Damien Chazelle s’est beaucoup inspiré du livre à scandale Hollywood Babylon de Kenneth Anger, livre assez nauséabond qui fait un étalage malsain des excès des acteurs, colportant ragots et légendes urbaines dont la plupart ont été démentis par les historiens. Damien Chazelle ne s’intéresse qu’au côté sombre, à l’envers du décor qui est, comme de bien entendu, peu reluisant. Au final, il donne une idée fausse de ce qu’était le cinéma muet à la fin des années vingt : s’il existait encore beaucoup de petites productions où régnaient la débrouillardise, l’amateurisme n’avait plus sa place dans les films qui sont passés à la postérité, dans ces films qui ont fait Hollywood.
Techniquement, on peut louer la performance des acteurs mais tout est dans l’excès, certainement pour appuyer l’hystérie ambiante ; même la musique est agaçante à vouloir tout souligner. La longueur est tout aussi excessive (3 heures). Cet étalage racoleur est vite ennuyeux. Babylon a été un gros échec commercial… sauf en France où il semble avoir été apprécié par le public et par une bonne partie de la critique.
Elle: 1/2 étoile
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Brad Pitt, Margot Robbie, Diego Calva, Jean Smart, Olivia Wilde
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Margot Robbie dans Babylon de Damien Chazelle.

27 septembre 2023

Crime et châtiment (1935) de Josef von Sternberg

Titre original : « Crime and Punishment »
Autre titre français : « Remords »

Crime et châtiment (Crime and Punishment)Jeune et brillant étudiant, expert en criminologie mais réduit à la pauvreté, Roderick Raskolnikov assassine et vole une vieille prêteuse sur gages, acte qui lui semblait justifié et légitime. Mais, il est rapidement rongé par le remords…
Crime et châtiment est un film américain réalisé par Josef von Sternberg d’après le roman de Fiodor Dostoïevski. Il s’agit du premier film réalisé par le réalisateur après son éloignement de son actrice fétiche Marlene Dietrich et de la Paramount. Son nouveau studio, la Columbia, lui impose à la fois le sujet et le casting comme pour lui rappeler qu’il n’est qu’un exécutant. Josef von Sternberg, connu pour son caractère ombrageux et ses méthodes dictatoriales, est tout sauf un homme qui se laisse diriger. Dans ses mémoires, il dit n’avoir fait qu’un travail de routine. Certes la présence de Peter Lorre et la qualité de la photographie évitent de rendre le résultat trop anodin mais il est indéniable que l’on est loin de ses meilleures réalisations. Le récit est centré sur un jeu du chat et de souris avec l’inspecteur de police ; l’évolution de l’état émotionnel, mental et physique du meurtrier est bien entendu beaucoup moins subtil que dans le roman. La même année est sortie la version du français Pierre Chenal qui lui est bien supérieure.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Peter Lorre, Edward Arnold, Marian Marsh
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Edward Arnold et Peter Lorre dans Crime et châtiment (Crime and Punishment) de Josef von Sternberg.

26 septembre 2023

On l’appelle Trinita (1970) de Enzo Barboni

Titre original : « Lo chiamavano Trinità… »

On l'appelle Trinita (Lo chiamavano Trinità...)Trinita et Bambino sont deux demi-frères aux physiques et caractères diamétralement opposés. L’un est longiligne et séducteur, l’autre massif et bougon. Ensemble, ils repoussent les assauts de bandits qui voulaient attaquer une colonie de pacifiques mormons…
On l’appelle Trinita est un film italien écrit et réalisé par Enzo Barboni. Il s’agit d’un western spaghetti totalement atypique, on peut même parler de parodie burlesque. Contrairement au cliché du justicier taciturne et impitoyable, les personnages sont ici plutôt bavards. Les duels et confrontations se terminent souvent de façon comique, les plus gros problèmes se règlent avec les poings plutôt qu’au révolver. L’ensemble est amusant. Le film fut tourné avec un tout petit budget dans les environs de Rome. Le succès au box-office fut très important, apportant la notoriété aux acteurs italiens Terence Hill et Bud Spencer (respectivement Mario Girotti et Carlo Pedersoli de leur vrai nom) qui avaient précédemment plusieurs fois tournés ensemble dans de petites productions.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Terence Hill, Bud Spencer, Farley Granger
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Remarque :
Le film ne connut qu’une suite On continue à l’appeler Trinita (…continuavano a chiamarlo Trinità) en 1971 mais les distributeurs français ont ressorti les anciens films de Terence Hill et Bud Spencer en changeant leur titre pour y placer le mot « Trinita » :
* Dieu pardonne… moi pas ! de Giuseppe Colizzi (1967) est devenu Trinita ne pardonne pas.
* La Colline des bottes de Giuseppe Colizzi (1969) est devenu Trinita va tout casser.
* La Colère du vent de Maro Camus (1970) est devenu Trinita voit rouge.
* Django, prépare ton cercueil ! de Ferdinando Baldi (1968) devient Trinita, prépare ton cercueil !
* Rita nel West de Ferdinando Baldi (1968) devient T’as le bonjour de Trinita.

Bud Spencer et Terence Hill dans On l’appelle Trinita (Lo chiamavano Trinità…) de Enzo Barboni.