13 avril 2014

Charlot soldat (1918) de Charles Chaplin

Titre original : « Shoulder Arms »

Charlot soldat (Muet, 45 mn) Charlot est un soldat qui a du mal à marcher au pas mais qui se porte volontaire pour des missions dangereuses…
Sorti quelques mois avant l’armistice, Charlot soldat était initialement prévu pour être un long métrage (1). Le sujet est très délicat : faire rire avec la guerre est périlleux, d’autant plus que certains détracteurs de Chaplin lui reprochaient son manque de patriotisme. Avec grand art, il parviendra néanmoins à trouver l’équilibre parfait et son film sera l’un de ses plus populaires. Il emploie le thème du héros malgré lui qui, tout en montrant une certaine maladresse, accomplit de vrais exploits. Cela n’empêche pas le film d’être globalement antimilitariste, soulignant l’absurdité de la guerre. Charlot soldat est parsemé de très bons gags, à commencer par cette scène hilarante en début de film où on le voit essayer de marcher au pas sans avoir les pieds écartés… Charlot ne rentrera jamais dans le rang !
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Edna Purviance, Charles Chaplin, Syd Chaplin, Henry Bergman
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Remarque :
En 1918, Chaplin était victime des nombreuses copies pirates de ses films. C’est pour cette raison que l’on peut le voir « signer » son film au tout début : cette signature était censée freiner les ardeurs des exploitants malhonnêtes.

(1) De nombreuses scènes montrant Charlot en famille avant d’être enrôlé ont été tournées mais elles n’ont pas été retenues pour le montage final.

12 avril 2014

La Blonde et le shérif (1958) de Raoul Walsh

Titre original : « The Sheriff of Fractured Jaw »

La blonde et le shérifJonathan Tibbs, digne héritier d’un important magasin d’armes anglais sur le déclin, décide d’aller dans l’Ouest américain pour trouver des acheteurs à ses fusils. Il arrive dans la petite bourgade de Fractured Jaw où deux bandes s’entredéchirent… Dans la vaste filmographie de Raoul Walsh, La blonde et le shérif (The Sheriff of Fractured Jaw) est certainement l’un des films les plus étranges. C’est aussi l’un des westerns les plus curieux. Le registre est clairement celui de l’humour : c’est le décalage entre le flegme britannique et la rustrerie des américains qui en est le moteur principal. Cela donne des situations assez amusantes où le très british Tibbs va déconcerter tout le monde et parviendra ainsi à trouver une issue à des situations inextricables. Raoul Wash tourne en dérision tous les grands poncifs du western, nous avons même droit à l’inévitable partie de poker (qu’il gagne en se faisant conseiller par un chien !) Kenneth More fait un bel abattage, toujours parfaitement dans son personnage. En regardant Jayne Mansfield, on mesure à quel point la Fox désirait alors créer un clone de Marilyn. Hélas, si ses qualités plastiques ne passent pas inaperçues, l’actrice ne parvient pas à aller au-delà, comme Marilyn savait si bien le faire en donnant une profondeur à ses rôles. Au final, La blonde et le shérif est une variante assez farfelue sur le thème du western, franchement surprenante de la part de Raoul Walsh.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Kenneth More, Jayne Mansfield, Henry Hull, Bruce Cabot
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Remarques :
* The Sheriff of Fractured Jaw a été tourné entièrement en Europe, en Angleterre mais aussi en Espagne.
* Pour ses chansons, Jayne Mansfield est doublée par Connie Francis.

11 avril 2014

Möbius (2013) de Eric Rochant

MöbiusAlice réalise brillamment placements et autres montages financiers pour le compte d’une banque monégasque. Elle est approchée par une petite équipe russe qui désire la recruter pour obtenir des renseignements sur un oligarque russe… Eric Rochant est un cinéaste qui tourne bien trop peu. Vingt ans après Les Patriotes, il revient au film d’espionnage avec ce Möbius de fort belle facture dont il a écrit lui-même le scénario. Le scénario est bien ficelé, complexe juste ce qu’il faut, utilisant bien le climat actuel de luttes intestines dans les sphères du pouvoir russe et la mise à l’écart des oligarques sous Poutine. Son histoire est assez prenante. Evitant ainsi maniérisme et mimétisme, Eric Rochant fait montre ici d’une approche assez personnelle dans un genre très codifié : Möbius n’a pas cet aspect lisse des films calibrés et c’est très bien ainsi. Au chapitre des défauts : la gestion des langues n’est pas optimale, les américains par exemple sont affreusement doublés ce qui décrédibilise franchement certaines scènes.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jean Dujardin, Cécile De France, Tim Roth, Émilie Dequenne
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10 avril 2014

She Wouldn’t Say Yes (1945) de Alexander Hall

She Wouldn't Say YesSusan Lane est une psychologue qui a réussi à s’imposer dans son métier par son expertise dans les rapports humains. En toutes circonstances, elle montre une grande maitrise de ses sentiments et garde le contrôle sur elle-même. Lorsqu’elle fait la connaissance d’un dessinateur de bandes dessinées humoristiques, elle n’a bien entendu aucune intention de céder à ses avances… Produit et coécrit par Virginia Van Upp (1), She Wouldn’t Say Yes est une screwball comedy basée sur un personnage féminin fort. Tout le film repose en effet sur les épaules de Rosalind Russell qui, il est vrai, a l’habitude d’interpréter ce type de rôle de femme très affirmée qui traite d’égal à égal avec les hommes ou qui, comme ici, surpasse nettement les hommes. Elle fait ici une très belle prestation, montrant une belle palette d’expressions et une superbe présence à l’écran. Face à elle, Lee Bowman est bien fade même si cela fait partie de son rôle. Les dialogues sont enlevés avec de bons traits d’humour. L’ensemble est amusant, bien écrit, assez original bien que peu crédible. On peut donc se demander pourquoi She Wouldn’t Say Yes n’a pas eu plus de succès et pourquoi il est, encore aujourd’hui, jugé si sévèrement. Serait-ce parce que tous les personnages masculins sont faibles (voire idiots) et que l’on ne peut s’identifier à aucun d’entre eux ? Cette explication est peut-être un peu simpliste mais elle n’est pas impossible (2). Toujours est-il que le film est injustement très méconnu.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Rosalind Russell, Lee Bowman, Adele Jergens, Charles Winninger, Harry Davenport
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(1) Virginia Van Upp a débuté comme scénariste avant de passer à la production. Elle est l’une des rares femmes à avoir été Executive producer à Hollywood. Elle sera l’année suivante la productrice de Gilda.
Nota : Sur le sujet des femmes de cinéma, on peut consulter l’encyclopédie en deux volumes d’Ally Acker : Reel Women (en anglais).

(2) Le propos de She Wouldn’t Say Yes est en effet assez franchement féministe : pour faire rentrer cette femme « dans le rang » (= la forcer à se marier), les hommes devront user d’une supercherie bien peu glorieuse et, pire encore (!), la fin laisse penser que la femme gardera sa suprématie et sa carrière (une fin plus coutumière à Hollywood est de montrer que la femme abandonne sa carrière après son mariage). D’ailleurs, l’image finale est sur ce point significative : dans le train, la femme est seule dans la couchette du dessus, les deux hommes sont entassés au niveau inférieur, le mari est relégué au même niveau que le père (un peu idiot). Le mariage ne va donc pas changer le rapport de forces…!
Si on peut comprendre qu’à l’époque le type de situations où la femme est supérieure à l’homme pouvait déplaire, il est tout de même assez étonnant que cela gêne encore les spectateurs (masculins) aujourd’hui.

9 avril 2014

Le Voleur de bicyclette (1948) de Vittorio De Sica

Titre original : « Ladri di biciclette »

Le voleur de bicycletteDans le Rome de l’Après-guerre, un chômeur trouve du travail comme colleur d’affiches pour la Mairie. Il se fait voler sa bicyclette qui est vitale pour lui pour garder cet emploi. Avec son fils, il se met en quête pour retrouver le voleur… Le Voleur de bicyclette est l’un des films les plus emblématiques du néo-réalisme italien. L’histoire est tirée d’un roman de Luigi Bartolini. L’Oscar honorifique de son film précédent, Sciuscia, avait attiré sur lui l’attention d’Hollywood mais pourtant Vittorio De Sica a préféré refuser l’offre de David O. Selznick de faire de son nouveau film une grosse production avec Cary Grant en vedette pour finalement le tourner avec un budget très réduit et des acteurs non professionnels (1). Le film reste l’un des témoignages les plus authentiques de l’état de l’Italie au lendemain de la guerre avec ses millions de chômeurs, nous montrant, de l’intérieur, la grande pauvreté de cette Italie qui était entièrement à reconstruire, avec la tentation des fausses croyances. Le voleur de bicyclette Le propos n’est pas misérabiliste pour autant, il est même assez positif avec cette entraide si importante et surtout par son image de fin, l’une des plus belles fins de toute l’histoire du cinéma, une image toute simple mais si forte d’un petit garçon qui prend la main de son père qui vient d’essuyer l’opprobre de la foule. Toute la force du film est d’avoir un contenu particulièrement riche alors qu’il semble ne montrer que la vie réelle dans son apparente banalité, et qui plus est, sur un laps de temps très court, l’essentiel de l’histoire se déroulant sur une journée. C’est en cela que Le Voleur de bicyclette reste encore aujourd’hui si unique.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Lamberto Maggiorani, Enzo Staiola
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Remarques :
* Sergio Leone a été assistant de Vittorio De Sica sur ce film. En outre, il apparait brièvement à l’écran : c’est l’un les prêtres qui entourent le père et son fils pendant l’averse.
* Le titre original en italien se traduit par *Les* Voleurs de bicyclette, la nuance étant d’importance. Le voleur de bicyclette pourrait n’être qu’un banal film policier (c’est probablement ce qu’ont voulu laisser croire les distributeurs français en optant pour le singulier), Les Voleurs de bicyclette élargit le propos à la société : chaque niveau social aurait-il son voleur de bicyclette ?

(1) L’acteur principal Lamberto Maggiorani était un ouvrier au chômage avant de tourner le film et le redeviendra hélas, une fois le tournage achevé.

7 avril 2014

L’Éventail de Lady Windermere (1949) de Otto Preminger

Titre original : « The Fan »

L'éventail de Lady WindermereLord Windermere est un mari très aimant et prévenant. Il compte offrir à sa femme un très bel éventail pour leur premier anniversaire de mariage. C’est alors qu’il fait la connaissance d’une certaine Mrs Erlynne qui désire par-dessus tout s’introduire au sein de la haute société londonienne… L’Éventail de Lady Windermere est une pièce d’Oscar Wilde qui a été portée à l’écran plusieurs fois, une histoire à la fois belle et forte sur l’amour filial et le conformisme victorien. La version muette d’Ernst Lubitsch (1925) est superbe. Otto Preminger vouait au cinéaste une grande admiration : il venait d’ailleurs de terminer le tournage du dernier film de Lubitsch La dame au manteau d’hermine interrompu par sa mort. Hélas, Preminger ne parvient pas à hisser cette nouvelle version au niveau de celle de son maître, malgré le charme de Jeanne Crain qui est ici d’une grande beauté. On ne peut trouver vraiment de défaut, le film est d’ailleurs plaisant, mais reste trop léger et ne parvient à créer une certaine intensité que trop brièvement. On pourra apprécier la mise en scène de Preminger qui montre de beaux mouvements de caméra. Madeleine Carroll fait une belle prestation. L’Éventail de Lady Windermere sera son dernier film.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jeanne Crain, Madeleine Carroll, George Sanders, Richard Greene
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Remarque :
* L’Éventail de Lady Windermere d’Otto Preminger est resté très longtemps inédit en France.

Précédente version :
L’Éventail de Lady Windermere d’Ernst Lubitsch (1925)

6 avril 2014

Donnez-lui une chance (1953) de Stanley Donen

Titre original : « Give a Girl a Break »

Donnez-lui une chanceLa star d’un show de Broadway en pleine répétition quitte la troupe sur un caprice. Pour la remplacer, le compositeur, le metteur en scène et son jeune assistant ont chacun leur danseuse préférée… Basé sur une histoire de Vera Caspary, Give a Girl a Break (Donnez-lui une chance) était prévu pour être une grande production. Lorsque les Judy Garland, Fred Astaire, Gene Kelly et autres Ann Miller déclinèrent la proposition, le film est devenu soudain bien plus modeste dans ses ambitions. En matière de comédie musicale de cette période, c’est même l’un des plus petits budgets, le tournage prenant place sur les décors d’un autre film. L’attrait principal de Give a Girl a Break n’est pas à chercher du côté du scénario qui est d’une grande banalité, ni des chansons qui sont au mieux assez moyennes mais plutôt du côté des chorégraphies. Le couple Marge et Gower Champion (mari et femme dans la vie réelle) est le plus remarquable, leur numéro sur les toits est superbe. Le jeune Bob Fosse a également un ou deux beaux numéros avec Debbie Reynolds (qu’il dit avoir lui-même chorégraphiés) où il montre des qualités athlétiques étonnantes, n’hésitant pas à faire un joli saut périlleux arrière. Dommage que ces numéros soient encapsulés dans une histoire si convenue et sans intérêt.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Marge Champion, Gower Champion, Debbie Reynolds, Bob Fosse
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Remarques :
* Gower Champion sera plus tard metteur en scène de show à Broadway et Bob Fosse sera le réalisateur de Cabaret (1972), Lenny (1974), Que le spectacle commence (1979)…
* D’après Martin Gottfried (dans son livre All his Jazz : The life and death of Bob Fosse), Stanley Donen a insisté auprès de Bob Fosse pour qu’il fasse ce superbe saut périlleux arrière dans le numéro avec Debbie Reynolds, l’entrainant pour cela pendant des heures. La première prise fut la bonne. Ce que Stanley Donen n’a pas su, c’est que Bob Fosse avait pris l’avion pour New York afin de travailler le saut arrière avec un entraineur professionnel pendant deux jours entiers juste avant de tourner la scène.

5 avril 2014

The We and the I (2012) de Michel Gondry

The We and the IC’est le dernier jour d’école pour un groupe de lycéens du Bronx. Nous les suivons dans le bus qui les ramène chez eux… A première vue, The We and the I ressemble à un exercice de style : 1h30 dans un bus rempli de lycéens. Le début est assez pénible avec le comportement despotique de ces adolescents qui s’affrontent verbalement et enchainent moqueries, stupidités et brimades. Peu à peu, à mesure que le bus se vide, des personnalités émergent et le film gagne un peu en épaisseur, la fin est subitement plus profonde. Comme le titre l’indique, le propos est de montrer la différence de comportement d’un adolescent suivant qu’il est en groupe (« the We ») ou plus isolé (« the I ») : le groupe stéréotype et nivelle (uniformise) les comportements, accentue les rapports de force, constat qui, ceci dit, serait tout aussi vrai pour des adultes (mais ces derniers seraient certainement moins démonstratifs). A mes yeux, la démonstration manque un peu de nuance mais on ne peut toutefois que saluer l’originalité de la forme. Michel Gondry a utilisé de vrais lycéens qui jouent leur propre rôle mais les textes sont écrits.
Elle:
Lui : 2 étoiles

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4 avril 2014

Close to My Heart (1951) de William Keighley

Close to My HeartLorsque qu’elle apprend avec certitude qu’elle ne pourra avoir d’enfants, Midge Sheridan convainc son mari d’en adopter un. Pour éviter d’avoir à attendre plus de deux ans sur la liste d’attentes du centre d’adoption, elle se prend d’affection pour un bébé trouvé dont personne ne connait les origines… Close to My Heart est tiré d’un roman de James R. Webb qui en a écrit lui-même l’adaptation. On peut aisément comprendre que Gene Tierney, qui avait donné naissance à un enfant handicapé mental quelques années auparavant et dont le mariage était si instable, ait été attirée et touchée par ce personnage de femme ressentant un fort besoin de maternité. Elle se donne ici pleinement et fait une belle prestation. Le fond du propos est de chercher à convaincre le public que la méchanceté et les pulsions criminelles ne se transmettent pas par les gènes mais par l’environnement dans lequel l’enfant grandit. Cette démarche n’était certainement pas inutile à l’époque (certaines croyances ne subsistent-elles d’ailleurs pas encore de nos jours ?) Si les intentions sont louables, le résultat n’en est pas moins conventionnel pour autant et le film manque singulièrement de relief dans son développement. Assez méconnu, Close to My Heart est l’avant dernier film de William Keighley, réalisateur de la Warner qui a surtout signé des gangsters films dans les années trente, notamment avec James Cagney.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Ray Milland, Gene Tierney
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3 avril 2014

Millénium : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes (2011) de David Fincher

Titre original : « The Girl with the Dragon Tattoo »

Millénium: Les hommes qui n'aimaient pas les femmesAffaibli par une affaire où il est accusé de diffamation, un journaliste est contacté par un riche industriel pour faire une enquête sur la disparition de sa nièce vingt cinq auparavant. Il pense qu’elle a été assassinée par un membre de sa propre famille… Le roman de Stieg Larsson, Millenium, véritable phénomène planétaire avec ses 65 millions d’exemplaires vendus, avait déjà été adapté à l’écran par le suédois Niels Arden Oplev en 2009 avant cette version américaine. David Fincher est un cinéaste assez difficile à cerner mais l’on pouvait craindre que le réalisateur multiplie les effets et appuie sur les aspects les plus sordides de l’histoire, mais il n’en est rien. Il est parvenu à trouver un bel équilibre en restant très proche du roman et à bien restituer cette ambiance nordique si particulière sans affaiblir la critique sociale sous-jacente et la présence d’un certain fascisme malsain. L’image est assez belle avec ses couleurs désaturées, la caméra est fluide, le rythme est rapide. Voilà donc un bon thriller qui repose, il est vrai, sur un excellent scénario.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Daniel Craig, Rooney Mara, Christopher Plummer, Stellan Skarsgård
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Autre adaptation :
Millénium de Niels Arden Oplev (2009) avec Michael Nyqvist et Noomi Rapace.