9 septembre 2017

Chantage (1929) de Alfred Hitchcock

Titre original : « Blackmail »

ChantageAlice White se dispute avec son fiancé Frank dans un salon de thé et part avec un artiste qu’elle a accepté de rencontrer. Elle le suit jusqu’à son appartement où ils flirtent apparemment en toute innocence… Dernier film muet d’Hitchcock, ou premier film parlant du réalisateur, Blackmail est un peu les deux. Tourné d’abord en muet, Hitchcock retournera de nombreuses scènes en sonore, anticipant la demande de ses producteurs. Adaptation d’une pièce de Charles Bennett, cette histoire finalement assez simple permet au réalisateur de mettre en opposition l’amour et le devoir, et surtout de renverser les rôles établis. Les personnages se retrouvent malgré eux à tenir un rôle auquel rien ne les destinait. Le réalisateur nous gratifie de quelques scènes très « hitchcockienne », la plus remarquable étant la scène du meurtre où le spectateur devine l’action par le mouvement d’un rideau. A sa sortie, Blackmail fut le premier film sonore britannique et le succès fut très important.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Anny Ondra, John Longden, Donald Calthrop, Cyril Ritchard
Voir la fiche du film et la filmographie de Alfred Hitchcock sur le site IMDB.

Voir les autres films de Alfred Hitchcock chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Alfred Hitchcock

Blackmail
John Longden, Anny Ondra et Donald Calthrop dans Chantage de Alfred Hitchcock (photo publicitaire).

Remarques :
* Quelques mois après la sortie de la version parlante, une version muette fut diffusée auprès des cinémas qui n’étaient pas encore équipés pour le parlant.

* Hitchcock utilise une technique assez élaborée à base de miroirs pour les scènes dans le British Museum. Il était en effet impossible de tourner sur les lieux même à cause du manque de lumière. Il prit donc des photos en pause longue et s’en servit comme fond.

* Hitchcock a toujours dit avoir conçu une fin différente qui aurait été le miroir de la scène du début : la jeune fille se fait arrêter et les policiers discutent en se lavant les mains « tu vois ta petite amie, ce soir ? » « Ah non, ce soir, je rentre chez moi tour seul ». Les producteurs ne voulurent pas de cette fin jugée trop triste et préférèrent une fin (assez immorale) en happy-end.

Hitchcock's Blackmail
Anny Ondra, actrice autrichienne, était dotée d’un accent bien trop fort pour dire elle-même le texte. Elle mime donc les paroles pendant que Hitchcock écoute avec attention l’actrice Joan Barry placée dans une cabine insonorisée à part (la technique du doublage à postériori ne sera mise au point que quelques années plus tard).

Blackmail
Le caméo d’Hitchcock dans Blackmail est l’un des plus célèbres (et des plus longs) de sa filmographie : Alfred Hitchcock, John Longden, et Anny Ondra (et le petit garçon espiègle qui va embêter le gentil monsieur).

Blackmail
La célèbre scène finale sur le toit du British Museum dans Chantage de Alfred Hitchcock.

Homonymes :
Chantage (Blackmail) de H.C. Potter (1939) avec Edward G. Robinson
Blackmail de Lesley Selander (1947) avec Adele Mara et Ricardo Cortez

8 septembre 2017

Alamo (1960) de John Wayne

Titre original : « The Alamo »

Alamo1836. Le Texas, alors mexicain, lutte pour son indépendance. Le général Sam Houston demande au colonel Travis de tenir coûte que coûte le Fort Alamo vers lequel se dirigent les troupes du dictateur mexicain Santa Anna. Il recevra l’aide de Davy Crockett… A côté de sa carrière d’acteur, John Wayne a également réalisé deux longs métrages. Alamo est le premier d’entre eux (1), écrit sur mesure par James Edward Grant. L’acteur n’est pas réputé pour ses idées progressistes mais, miraculeusement, il abandonne beaucoup de ses partis-pris dès qu’il s’agit de western. Tout en prenant des libertés avec la réalité historique, Alamo prône les valeurs républicaines et met en valeur l’héroïsme de ceux qui sont morts pour elles. Le film a certains atouts mais il paraît interminable (2h40 dans sa version courte) et la bataille tant annoncée se fait quelque peu attendre. Le propos reste basique et les dialogues sont assez pesants. En revanche, les scènes de combat sont réussies avec une impressionnante figuration de 7000 hommes et 1500 chevaux. A noter que les mexicains sont décrits, eux-aussi, comme courageux (2). La photographie est assez belle, ce qui n’est guère étonnant quand on sait qu’elle est l’œuvre de William Clothier qui a si souvent travaillé pour John Ford. Le film a connu un certain succès populaire.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: John Wayne, Richard Widmark, Laurence Harvey, Frankie Avalon, Patrick Wayne, Linda Cristal
Voir la fiche du film et la filmographie de John Wayne sur le site IMDB.

Voir les livres sur John Wayne

Pour lire une présentation (très) enthousiaste : DVDClassik

Remarques :
* John Ford a dirigé certaines scènes mais il est difficile de savoir exactement combien car les témoignages sont contradictoires sur ce point. Cliff Lyons a également réalisé avec une seconde équipe.
* La durée d’Alamo fut réduite de 40 minutes quelques semaines après sa sortie. D’abord considérée comme perdue, la version complète (200 minutes) a refait surface dans les années 80.

(1) Le second sera Les Bérets verts (1968), film réactionnaire et raciste sur la Guerre du Vietnam, et formellement très en deçà d’Alamo.
(2) Rappelons que les deux premières épouses de John Wayne étaient mexicaines (la troisième était péruvienne).

Alamo
Richard Widmark et John Wayne dans Alamo de John Wayne.

Alamo
Un des plus beaux plans d’Alamo : David Crockett et sa troupe émergeant d’une colline où se tiennent ses deux éclaireurs. C’est beau comme du John Ford!

7 septembre 2017

Livres : parutions récentes

Une sélection des parutions de l’été 2017 :


SilenceTITRE : Silence
AUTEUR : Martin Scorsese et Antonio Spadaro
EDITEUR : Balland
SORTIE : 31 août 2017
SUJET : Réalisateur > Martin Scorsese
Silence, le film de Martin Scorsese, est inspiré par l’histoire des martyrs japonais du XVIIe siècle. Le directeur de La Civiltà Cattolica a longuement interviewé son réalisateur, le rencontrant à son domicile de New York et à Rome, et développant un dialogue qui a duré huit mois… (lire la suite)


La Comédie à l'italienne:L'histoire, les lieux, les auteurs, les acteurs, les filmsTITRE : La Comédie à l’italienne
… L’histoire, les lieux, les auteurs, les acteurs, les films
AUTEUR : Enrico Giacovelli
EDITEUR : Gremese
SORTIE : 31 août 2017
SUJET : Pays > Italie
Un temps snobée par la critique, la comédie à l’italienne est aujourd’hui considérée par tous comme une saison heureuse et unique. Genre porteur des années d’or du cinéma italien, et bien que révolu depuis 1980, la comédie continue à influencer le cinéma comico-satirique de nos jours… (lire la suite)


Genres et mouvements au cinémaTITRE : Genres et mouvements au cinéma
AUTEUR : Vincent Pinel
EDITEUR : Larousse
SORTIE : 23 août 2017
SUJET : Les Films > Guides et dictionnaires
De film d’action à western, Genres et mouvements au cinéma propose une synthèse unique sur le septième art à travers :
• les grands genres (comédie, fantastique, policier, science-fiction…)
• les écoles et les mouvements (Dogma 95, Néoréalisme, Nouvelle Vague…)
• mais aussi les styles et les traitements stylistiques (film d’animation, série, films à sketches…)… (lire la suite)


Esthétique du montageTITRE : Esthétique du montage
AUTEUR : Vincent Amiel
EDITEUR : Armand Colin
SORTIE : 16 août 2017
SUJET : Technique > Montage
Le montage au cinéma est avant tout une opération complexe qui exige de la créativité et nécessite une approche esthétique de l’œuvre. Associer des images en un certain ordre, les agencer selon un certain rythme, créer des ruptures ou des continuités, tel est l’art du montage… (lire la suite)


L'Interprétation des filmsTITRE : L’Interprétation des films
AUTEUR : Jacques Aumont
EDITEUR : Armand Colin
SORTIE : 16 août 2017
SUJET : L’analyse de films
Interpréter un film est la manière la plus naturelle et la plus personnelle d’y réagir. Mais l’interprétation est souvent critiquée pour sa subjectivité, qui la rend invérifiable. Le propos de ce livre est de montrer que cette activité inventive peut aussi être pratiquée avec profit, autant que l’analyse ou la critique… (lire la suite)


Jacques TourneurTITRE : Jacques Tourneur
AUTEUR : Ganzo Fernando
EDITEUR : Capricci
SORTIE : 07 septembre 2017
SUJET : Réalisateur > Jacques Tourneur
Admiré par de nombreux cinéastes, de Martin Scorsese à Bertrand Tavernier, Jacques Tourneur demeure pourtant un cinéaste méconnu, trop souvent réduit à ses grands films fantastiques qui ont révolutionné le genre… (lire la suite)


Les Métamorphoses d'Henri-Georges ClouzotTITRE : Les Métamorphoses d’Henri-Georges Clouzot
AUTEUR : Chloé Folens
EDITEUR : Vendémiaire
SORTIE : 07 septembre 2017
SUJET : Réalisateur > Henri-Georges Clouzot
En s’appuyant sur des archives inédites du cinéaste, l’auteure analyse le style de Clouzot, son sens de la mise en scène et de la direction d’acteurs dans l’ensemble de ses oeuvres : Les diaboliques, Quai des orfèvres, L’assassin habite au 21, Le corbeau ou encore Le salaire de la peur… (lire la suite)


L'Autobiographie dilatée : Entretiens avec Nanni MorettiTITRE : L’Autobiographie dilatée
… Entretiens avec Nanni Moretti
AUTEUR : Jean A. Gili
EDITEUR : Rouge Profond
SORTIE : 24 août 2017
SUJET : Réalisateur > Nanni Moretti
Le cinéaste italien, connu pour son engagement moral et politique ainsi que pour sa sensibilité aux angoisses existentielles de l’homme d’aujourd’hui, revient sur sa carrière de réalisateur, d’acteur et de producteur. (lire la suite)


Harrison Ford:L'acteur qui ne voulait pas être une starTITRE : Harrison Ford
… L’acteur qui ne voulait pas être une star
AUTEUR : Alexis Orsini
EDITEUR : Dunod
SORTIE : 06 septembre 2017
SUJET : Acteur > Harrison Ford
Il a incarné deux des héros les plus iconiques de l’histoire du cinéma, donné à des générations entières l’envie de maîtriser aussi bien que lui le fouet d’Indiana Jones ou le blaster de Han Solo, et rapporté à Hollywood plus d’argent que tout autre acteur… (lire la suite)


A la recherche du bonheur : Hollywood et la comédie du remariageTITRE : A la recherche du bonheur
… Hollywood et la comédie du remariage
AUTEUR : Stanley Cavell
EDITEUR : Vrin
SORTIE : 06 juillet 2017
SUJET : Genre > Comédie Humour
En quoi le cinéma est-il de la philosophie? À cette question, le grand philosophe Stanley Cavell répond en étudiant sept films qui, tous sortis dans les années 1930-1940, inventent un genre nouveau : celui de la « comédie du remariage »… (lire la suite)


L'Aurore:de Friedrich Wilhelm MurnauTITRE : L’Aurore
… de Friedrich Wilhelm Murnau
AUTEUR : Piero Spila
EDITEUR : Gremese
SORTIE : 24 août 2017
SUJET : Un Film > L’Aurore
Séduit par une mystérieuse femme de la ville, un jeune paysan se laisse convaincre de tuer sa femme en simulant un naufrage lors d’une sortie en bateau. Mais au moment de passer à l’acte, il se repent et tente de se faire pardonner. Un voyage en tram, la métropole, une nouvelle lune de miel, la reconquête de la confiance et de l’amour… (lire la suite)


Rio BravoTITRE : Rio Bravo
AUTEUR : Robin Wood
EDITEUR : Akileos
SORTIE : 17 août 2017
SUJET : Un Film > Rio Bravo
Rio Bravo forme une vague trilogie avec Seuls les anges ont des ailes (1939) et Le Port de l’angoisse (1944), qui traitent des thèmes chers à Howard Hawks, comme l’amitié et le respect de soi. Cependant, Rio Bravo constitue la restitution définitive de ces thèmes… (lire la suite)
Note : Akileos poursuit ses traductions de l’excellente série britannique BFI Films Classics : Rio Bravo est ainsi le 7e de la série.

6 septembre 2017

Quand la chair succombe (1962) de Mauro Bolognini

Titre original : « Senilità »

Quand la chair succombeA Trieste dans les années vingt, Emilio, un modeste employé de bureau âgé d’une quarantaine d’années, fait la rencontre de la jeune Angiolina dont la beauté le bouleverse. Emilio ne veut s’engager, préférant ne pas bousculer la vie qu’il mène avec sa sœur, solitaire comme lui… Senilità est l’adaptation du roman homonyme d’Italo Svevo. Qu’il s’agisse d’un roman autobiographique (Svevo avait alors 37 ans) témoigne d’une extraordinaire lucidité de son auteur dans le regard qu’il porte sur lui-même. La sénilité dont il est question dans le titre est celle de ce quarantenaire, éternel irrésolu, vieux avant d’avoir vécu. Le récit est assez fort, d’une belle profondeur (contrairement à ce que le titre français pourrait laisser croire). Des quatre acteurs principaux, seule Claudia Cardinale est italienne. Le film pâtit certainement de cette distribution cosmopolite et des doublages induits. La prestation de l’américain Anthony Franciosa n’exprime qu’imparfaitement la complexité de son personnage. La photographie est très belle, assez picturale. Bolignini nous livre un beau portrait de la ville de Trieste, brumeuse et pluvieuse. Senilità est un film sombre et assez remarquable, injustement méconnu.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Claudia Cardinale, Anthony Franciosa, Betsy Blair, Philippe Leroy
Voir la fiche du film et la filmographie de Mauro Bolognini sur le site IMDB.

Voir les autres films de Mauro Bolognini chroniqués sur ce blog…

Remarque :
* Le film transpose le roman de Svevo dans les années 1920. Le réalisateur explique : « Le livre a été publié en 1898, cependant son édition définitive, très différente de la première, date de 1927. Le succès ne vint pas tout de suite, Svevo ne fut reconnu que dans les années vingt. […] Par ailleurs, il était plus facile de reconstituer la ville pour le tournage : retrouver la Trieste du XIXe siècle aurait été très dur. Le choix des années vingt fut à la fois technique et littéraire. » (Entretien avec Jean A. Gili, Rome décembre 1976 in : Le cinéma italien, UGE 10/18, Paris, 1978)
A noter que la ville de Trieste était encore autrichienne lorsque Svevo y a écrit son roman.
* Doublages :
Romolo Valli double Anthony Franciosa
Adriana Asti double Claudia Cardinale (!)
Lilla Brignone double Betsy Blair
Giuseppe Rinaldi double Philippe Leroy.

Senilità
Anthony Franciosa et Claudia Cardinale dans Senilità de Mauro Bolognini.

Senilità
Nadia Marlowa, Claudia Cardinale et Philippe Leroy dans Senilità de Mauro Bolognini.

Senilità
La ville de Trieste dans Senilità de Mauro Bolognini.

4 septembre 2017

Retour à l’aube (1938) de Henri Decoin

Retour à l'aubeA Thaya, en Hongrie, Anita vient d’épouser le chef de gare. Elle doit se rendre à Budapest pour assister à l’ouverture du testament d’un parent éloigné. Elle va y passer une nuit qui va la marquer à jamais… Après un intermède hollywoodien écourté (l’actrice s’y ennuyait), Danielle Darrieux revient en France. Cette histoire, tirée d’un roman de la romancière autrichienne Vicki Baum, se révèle parfaite pour elle et Henri Decoin va se surpasser pour mettre en valeur son épouse de 21 ans. Plus que tout autre, Retour à l’aube est le film qui révèle Danielle Darrieux en tant qu’actrice : il montre qu’elle peut faire beaucoup plus que porter des belles toilettes, chanter ou faire la moue. Certaines scènes, comme ses crises de nerfs dans le commissariat et la scène finale, prouvent qu’elle peut insuffler à elle seule une forte intensité dramatique dans une scène. Et son jeu est aussi beaucoup plus nuancé. De son côté, Henri Decoin a su profiter du séjour hollywoodien pour améliorer son sens du rythme et du découpage. Une belle réussite pour le metteur en scène et son actrice.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Danielle Darrieux, Pierre Dux, Jacques Dumesnil, Pierre Mingand, Raymond Cordy
Voir la fiche du film et la filmographie de Henri Decoin sur le site IMDB.

Voir les autres films de Henri Decoin chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Henri Decoin

Remarque :
* Le tournage s’est entièrement déroulé en Hongrie.

Retour à l'aube
Pierre Dux et Danielle Darrieux dans Retour à l’aube de Henri Decoin.

Retour à l'aube
Pierre Mingand et Danielle Darrieux dans Retour à l’aube de Henri Decoin.

Retour à l'aube
Jacques Dumesnil et Danielle Darrieux dans Retour à l’aube de Henri Decoin.

Retour à l'aube
Samson Fainsilber, Danielle Darrieux et Louis Florencie dans Retour à l’aube de Henri Decoin.

2 septembre 2017

Les Patriotes (1994) de Eric Rochant

Les patriotesPar idéalisme, un jeune juif parisien de 18 ans décide de partir en Israël. Postulant pour entrer au Mossad, il est finalement recruté par un service indépendant appelé Unité 238. Il est envoyé en mission à Paris… Après le succès, aussi énorme qu’inattendu, d’Un monde sans pitié, Eric Rochant a pu bénéficier d’un budget très important pour tourner cette histoire d’espionnage qui détaille les méthodes impitoyables des services secrets. Le jeune réalisateur a visiblement été très inspiré par John Le Carré pour l’écrire. Le film démarre très bien mais s’essouffle ensuite par manque de rythme. Le restant du film se déroule mollement et paraît bien long ; nous regardons d’un œil presque distrait des évènements pourtant assez extraordinaires. Le film met en scène une fictive « unité 238 », unité sans aucun doute inspirée du « Lekem », service en marge du Mossad et spécialisé dans le renseignement scientifique ; ce service, dont l’existence fut longtemps tenue secrète même en Israël, fut officiellement supprimé en 1986 à la suite de l’affaire Pollard qui est très similaire à celle de Jeremy Pelman dans le film. Eric Rochant se concentre sur la mise en place de la manipulation des individus, plutôt que sur l’action ; en soi, ce n’est pas un problème, bien entendu, mais demanderait un personnage central plus fort. Ce n’est hélas pas le cas et Yvan Attal paraît bien fade. Les seconds rôles sont assez bien tenus ; c’est le premier grand rôle de Sandrine Kiberlain qui montre une belle présence. Le film fut un échec commercial.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Yvan Attal, Richard Masur, Yossi Banai, Nancy Allen, Maurice Bénichou, Sandrine Kiberlain, Bernard Le Coq, Jean-François Stévenin, Emmanuelle Devos
Voir la fiche du film et la filmographie de Eric Rochant sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Eric Rochant chroniqués sur ce blog…

Les Patriotes
Yvan Attal et Richard Masur dans Les patriotes de Eric Rochant.

Les Patriotes
Sandrine Kiberlain dans Les patriotes de Eric Rochant.

1 septembre 2017

La Rose et la flèche (1976) de Richard Lester

Titre original : « Robin and Marian »

La Rose et la flècheAprès la mort du roi Richard Cœur de Lion au siège du château de Châlus-Chabrol (près de Limoges), Robin des Bois et son fidèle Petit-Jean rejoignent l’Angleterre. Ils sont heureux de retrouver leur forêt de Sherwood après vingt années de croisade et de batailles. Ils découvrent que Marianne est devenue religieuse. Elle est sur le point d’être expatriée à la suite des démêlés entre le roi et le pape. Robin s’oppose à son arrestation par le shérif de Nottingham… La Rose et la flèche est un très beau film sur la fin d’un personnage légendaire. Il ne faut surtout pas s’attendre à voir un film classique de cape et d’épée. Le film est en réalité assez difficile à décrire. Le ton général est très mélancolique, élégiaque, avec une touche d’humour. On peut y voir en filigrane une réflexion sur les idéaux, l’âge, la constance. Mais le plus remarquable, à mes yeux, est la sensibilité dont fait preuve Richard Lester et aussi la profondeur des deux personnages joués par Sean Connery et Audrey Hepburn. Les deux acteurs font une très belle interprétation, délicate, empreinte d’une grande humanité. Le final est étonnant par la façon dont Lester y place une scène d’amour qu’il semble avoir constamment repoussée. La Rose et la flèche est un film qui mériterait d’être plus connu.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Sean Connery, Audrey Hepburn, Robert Shaw, Richard Harris, Nicol Williamson
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard Lester sur le site IMDB.

Voir les autres films de Richard Lester chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Richard Lester a 44 ans au moment du tournage, c’est-à-dire l’âge de ses personnages.
* Audrey Hepburn fait ici son retour sur les écrans après neuf ans d’interruption pour élever ses enfants.

La Rose et la Flèche
Audrey Hepburn et Sean Connery dans La Rose et la flèche de Richard Lester.

31 août 2017

Sommaire d’août 2017

Laura nudaPrincess BridePeter's Friends4 mariages et 1 enterrementAlien, le 8ème passagerStar Trek: InsurrectionUne veine de?Que le spectacle commence

Laura nuda

(1961) de Nicolò Ferrari

Princess Bride

(1987) de Rob Reiner

Peter’s Friends

(1992) de Kenneth Branagh

4 mariages et 1 enterrement

(1994) de Mike Newell

Alien, le 8ème passager

(1979) de Ridley Scott

Star Trek: Insurrection

(1998) de Jonathan Frakes

Une veine de?

(1951) de Irving Cummings

Que le spectacle commence

(1979) de Bob Fosse

While We're YoungKaili BluesLes BêtisesJe suis une légendeUne nouvelle annéeLes Frères KaramazovLa RuéeJournal intime

While We’re Young

(2014) de Noah Baumbach

Kaili Blues

(2015) de Bi Gan

Les Bêtises

(2015) de Rose Philippon et Alice Philippon

Je suis une légende

(2007) de Francis Lawrence

Une nouvelle année

(2014) de Oksana Bychkova

Les Frères Karamazov

(1958) de Richard Brooks

La Ruée

(1932) de Frank Capra

Journal intime

(1993) de Nanni Moretti

La fièvre monte à El PaoLa Belle ÉquipeMarried to OrderLa Grande PagailleTaxi TéhéranPlus fort que le diableGunga Din

La fièvre monte à El Pao

(1959) de Luis Buñuel

La Belle Équipe

(1936) de Julien Duvivier

Married to Order

(1918) de Charley Chase

La Grande Pagaille

(1960) de Luigi Comencini

Taxi Téhéran

(2015) de Jafar Panahi

Plus fort que le diable

(1953) de John Huston

Gunga Din

(1939) de George Stevens

Nombre de billets : 23

30 août 2017

Laura nuda (1961) de Nicolò Ferrari

Laura nudaLaura n’a pas encore vingt ans. Elle n’est guère enthousiaste d’accepter la demande de Franco, jeune homme très sage qui la presse de l’épouser. Elle s’interroge sur son devenir, sa relation avec les hommes, la place que la femme doit tenir… Malgré un titre quelque peu racoleur (exploité par les distributeurs comme on peut le voir sur l’affiche), Laura nuda est un film sensible, assez délicat qui questionne la place de la femme dans la société des années soixante. Laura est très belle, les fiancés potentiels se bousculent devant elle mais elle n’en tire aucune vanité. Cela provoque chez elle plutôt un certain désenchantement car elle ressent que l’intérêt des hommes se placent surtout sur le plan de la sexualité. En outre, l’empressement de sa meilleure amie à se jeter dans le mariage et la maternité la laisse dubitative. Nicolò Ferrari, qui a coécrit le scénario, trouve le ton juste pour ce portrait générationnel qui a un petit parfum de Nouvelle Vague (plus sur le fond que sur la forme qui reste classique). Giorgia Moll, actrice rare, donne une belle interprétation de son personnage. Totalement inédit en France (jusqu’à sa diffusion en 2017 au Cinéma de Minuit de Patrick Brion), Laura nuda est vraiment une étonnante découverte.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Giorgia Moll, Tomas Milian, Anne Vernon, Nino Castelnuovo
Voir la fiche du film et la filmographie de Nicolò Ferrari sur le site IMDB.

Remarque :
* Nicolò Ferrari est âgé de 32 ans au moment du tournage. Il a été auparavant assistant-réalisateur sur le Bel Antonio de Mauro Bolognini (1960) et a participé à l’écriture de deux films de la série des Hercule sous le pseudonyme Archibald Zounds Jr. Par la suite, il réalisera un second long-métrage en 1970 et, bien plus tard, trois documentaires. Ceci explique qu’il soit absent des dictionnaires de réalisateurs et des livres sur le cinéma italien.

Laura Nuda
Nino Castelnuovo (debout), Anne Vernon, Giorgia Moll et Françoise De Quental dans Laura nuda de Nicolò Ferrari.

Giorgia Moll
Giorgia Moll (portrait de la Warner, donc probablement ca. 1963).

29 août 2017

Princess Bride (1987) de Rob Reiner

Titre original : « The Princess Bride »

Princess BrideUn petit garçon malade reçoit la visite de son grand-père qui lui lit un conte, les aventures mouvementées de la Princesse Bouton d’Or et de son ancien valet de ferme… Princess Bride est tiré d’un livre de William Goldman qui en a écrit lui-même l’adaptation. Le plus remarquable dans cette histoire est qu’elle peut aussi bien être vue par des jeunes enfants, qui y verront un beau conte de fées, que par des adultes qui se régaleront de l’humour au second degré, présent du début à la fin. C’est un humour assez élégant, que l’on pourrait qualifier de british si tout ce petit monde n’était pas américain (on peut pratiquement dire que seuls Cary Elwes et les lieux de tournages sont anglais). Le film de Rob Reiner est aussi un hommage au cinéma de cape et d’épée, Errol Flynn et Douglas Fairbanks en tête, Cary Elwes ayant été choisi entre autres pour sa ressemblance avec Fairbanks. Mandy Patinkin fait une brillante prestation. La musique est de Mark Knopfler. Partant d’un succès mitigé à sa sortie, Princess Bride a bâti sa réputation au fil des ans et certaines de ses répliques ont été largement reprises depuis. C’est un petit bijou d’humour dont on peut se délecter.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Cary Elwes, Mandy Patinkin, Chris Sarandon, Christopher Guest, Robin Wright, Peter Falk, Billy Crystal
Voir la fiche du film et la filmographie de Rob Reiner sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Rob Reiner chroniqués sur ce blog…

Princess Bride
Robin Wright et Cary Elwes dans Princess Bride de Rob Reiner.

Princess Bride
« Inconceivable! » : Mandy Patinkin, Wallace Shawn et André The Giant dans Princess Bride de Rob Reiner.

Princess Bride
Mandy Patinkin et Cary Elwes, habillé exactement comme Douglas Fairbanks dans The Mark of Zorro (1920).

Princess Bride
Les méchants : Chris Sarandon et Christopher Guest dans Princess Bride de Rob Reiner.

Princess Bride
Billy Crystal dans Princess Bride de Rob Reiner.

Remarques :
* Robin Wright et Cary Elwes sont tombés amoureux l’un de l’autre sur le tournage.
* André The Giant, qui interprète Fezzik, est d’origine française et mesure 2m24. Catcheur professionnel, il est alors âgé de 40 ans. Il décèdera cinq ans plus tard en 1993. Il n’a tourné que dans deux longs métrages.