17 juillet 2019

Solo: A Star Wars Story (2018) de Ron Howard

Solo: A Star Wars StorySur la sinistre planète Corellia, le jeune Han parvient à mettre la main sur une dose de coaxium pensant ainsi acheter un moyen de fuir avec sa petite amie, Qi’Ra. Lui seul parvient finalement à s’échapper en s’enrôlant dans l’armée de l’Empire…
Après The Clone Wars (2008) et Rogue One (2016), Solo: A Star Wars Story est le troisième film dérivé de la saga Star Wars par les studios Disney. Chronologiquement, il se situe entre La Revanche des Sith et Rogue One, précisément entre 10 et 13 ans avant Star Wars IV (le premier sorti en 1977). Il nous retrace le parcours de Han Solo (le personnage habituellement joué par Harrison Ford dans Star Wars), sa rencontre avec Chewbacca et avec Lando Calrissian, ses premiers vols sur le Falcon. Le tournage a été agité puisque les deux réalisateurs originels furent remplacés au bout que plusieurs mois avec une reprise du scénario à la clef. Le scénario n’est pas franchement original mais propose une solide série de scènes d’action. Le film a été éreinté par la critique avec une unanimité dont elle a le secret, s’acharnant notamment sur l’acteur Alden Ehrenreich qui pourtant montre une belle présence à l’écran et parvient à donner du caractère à son personnage. On ne peut en dire autant hélas d’Emilia Clarke qui est plutôt fade. Sans être une merveille, Solo: A Star Wars Story est un bon divertissement.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alden Ehrenreich, Joonas Suotamo, Woody Harrelson, Emilia Clarke, Donald Glover
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Solo: A Star Wars StoryAlden Ehrenreich et Joonas Suotamo dans Solo: A Star Wars Story de Ron Howard.

Solo: A Star Wars Story

13 juillet 2019

L’échange des princesses (2017) de Marc Dugain

L'échange des princesses1721. Alors que Louis XV n’a que onze ans, le Régent Philippe d’Orléans a l’idée d’un échange de princesse pour sceller la paix entre la France et l’Espagne : Louis XV épouserait l’Infante d’Espagne qui n’a alors que quatre ans et, en échange, le Régent offre sa propre fille âgée de douze ans au fils du roi d’Espagne…
Coécrit et réalisé par Marc Dugain, L’échange des princesses est l’adaptation du roman homonyme de Chantal Thomas, paru en 2013. C’est un épisode assez étonnant de l’Histoire de France surtout si on le considère avec nos yeux du XXIe siècle car cette utilisation des enfants choque aujourd’hui. Marc Dugain a su rendre ses personnages assez actuels sans trahir l’Histoire : les deux princesses nous paraissent ainsi plus contemporaines, notamment la plus âgée dans sa rébellion et ses effronteries. Le réalisateur insiste probablement un peu trop sur la décrépitude de la royauté qu’il tient à nous montrer à bout de souffle. La reconstitution est soignée. Que l’interprétation d’acteurs comme Olivier Gourmet ou Lambert Wilson soit très professionnelle, cela ne surprend guère ; la surprise vient du jeune Igor van Dessel en Louis XV, très étonnant par la concentration de son jeu. En revanche, les deux princesses paraissent un peu trop âgées pour leur rôle. Le principal défaut du film est de ne pas explorer plus profondément les raisons politiques de cet échange, restant sur le simple aspect « ahurissant » de ces évènements, mais l’ensemble est assez réussi.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Lambert Wilson, Anamaria Vartolomei, Olivier Gourmet, Catherine Mouchet, Kacey Mottet Klein, Igor van Dessel, Juliane Lepoureau
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L'échange des princessesIgor van Dessel dans L’échange des princesses de Marc Dugain.

L'échange des princessesAnamaria Vartolomei et Juliane Lepoureau dans L’échange des princesses de Marc Dugain.

11 juillet 2019

Thunder Road (2018) de Jim Cummings

Thunder RoadA l’enterrement de sa mère, le policier Jimmy Arnaud prend la parole pour lui rendre hommage mais il a beaucoup de mal à se contrôler…
Thunder Road débute par ce long monologue qui évolue d’une façon pour le moins inattendue. Cette séquence de plus de dix minutes était au départ un court-métrage du comédien-réalisateur Jim Cummings qui avait été récompensé du grand prix du festival de Sundance en 2016. Il en a prolongé l’histoire et étoffé son personnage qui doit, outre le décès de sa mère, affronter la séparation de sa femme et même plus encore. Son effondrement psychologique est dû en grande partie à une difficulté pour gérer ses émotions,  qui le met souvent en décalage avec ce qu’il devrait, et surtout voudrait, faire. Le fait qu’il soit imbibé des valeurs traditionnelles de l’Amérique sur l’héroïsme, la virilité, le respect de l’autorité permet d’y voir aussi un portrait de l’Amérique. A moins d’être capable de le regarder avec un œil détaché, Thunder Road peut mettre très mal à l’aise, voire même se révéler assez éprouvant. C’est en tous cas une performance d’acteur, dans le style « habité par son personnage », genre qui fait toujours fureur dans les festivals. Tout atypique qu’il soit, Thunder Road ne déroge toutefois pas à la règle du happy end : l’épilogue paraît bien utopique. Le film a connu un succès certain en France.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jim Cummings, Nican Robinson, Jocelyn DeBoer, Chelsea Edmundson
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Remarques :
* Thunder Road est une chanson de Bruce Sprinsteen, publiée sur son troisième album Born to Run en 1975. C’était la chanson préférée de la défunte mère du policier. Contrairement au court métrage initial, le morceau n’a finalement pas été utilisé, il est juste cité.

* Le film a été tourné en quinze jours avec un budget très réduit, estimé proche de 200 000 dollars et en partie issu d’un crowdfunding.

Thunder RoadJim Cummings dans Thunder Road de Jim Cummings.

Homonyme :
Thunder Road d’Arthur Ripley (1958) avec Robert Mitchum (inédit en France).

7 juillet 2019

Tom of Finland (2017) de Dome Karukoski

Tom of FinlandDans les années 1940, pendant la guerre soviéto-finlandaise, Touko Valio Laaksonen multiplie les rencontres éphémères et fait la connaissance d’un officier, homosexuel comme lui. Démobilisé, il a beaucoup de mal à faire de nouvelles rencontres et projette ses fantasmes dans des dessins très suggestifs…
Le film de Dome Karukoski met en scène la trajectoire d’un dessinateur qui, sous le pseudonyme Tom of Finland, a « influencé la culture gay par ses représentations fantasmatiques et fétichistes d’hommes » (la formule est celle de Wikipédia). Le récit évoque les difficultés à rencontrer d’autres personnes homophiles à une époque où l’homosexualité était passible de prison puis les difficultés à faire éditer des dessins fétichistes dans les années soixante. Hélas, l’ensemble paraît assez terne et, finalement, nous n’apprenons que bien peu de choses que ce soit sur la vie de cet artiste de la contre-culture ou sur les personnes qui l’entourent.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Pekka Strang, Lauri Tilkanen, Jessica Grabowsky
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Tom of FinlandLauri Tilkanen, Jessica Grabowsky et Pekka Strang dans Tom of Finland de Dome Karukoski.

6 juillet 2019

Bécassine! (2018) de Bruno Podalydès

Bécassine!Bécassine est née dans une ferme bretonne très pauvre, un jour où des bécasses survolaient le village. Devenue adulte, sa naïveté d’enfant reste intacte. Elle rêve de rejoindre Paris mais sa rencontre avec Loulotte, un petit bébé adopté par la marquise de Grand-Air, va bouleverser ses plans…
Bécassine est un personnage de bande dessinée, créé en 1905 par Jacqueline Rivière et le dessinateur J.P. Pinchon ; le scénariste Caumery continuera à faire vivre le personnage à partir de 1913 jusqu’à sa mort en 1941 et donnera au personnage toute sa coloration bretonnante. Avant cette adaptation, Bécassine avait été porté par deux fois au grand écran, sans grande réussite. Bruno Podalydès, qui connaissait assez peu les albums auparavant, a choisi d’extraire parmi la trentaine d’albums existants des personnages et des scènes, pour se concentrer sur l’esprit général. Sa Bécassine n’est pas stupide, loin de là, elle est inventive et très enthousiaste. Les personnages secondaires sont assez réussis et tous les acteurs sont parfaitement dans le ton. Hélas, l’ensemble ressemble trop à un patchwork, il manque le liant qu’un scénario plus étoffé aurait pu apporter. L’humour est bien là mais seulement par petites touches soudaines et le film n’a pas non plus la dimension poétique que pourrait engendrer son personnage.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Emeline Bayart, Karin Viard, Denis Podalydès, Bruno Podalydès, Michel Vuillermoz, Josiane Balasko, Isabelle Candelier, Jean-Noël Brouté, Philippe Uchan
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Bécassine!Emeline Bayart dans Bécassine! de Bruno Podalydès.
Photo de plateau © Anne-Françoise Brillot

Bécassine!Emeline Bayart, Karin Viard et Denis Podalydès dans Bécassine! de Bruno Podalydès.
Photo de plateau © Anne-Françoise Brillot

Précédente adaptations :
Bécassine de Pierre Caron (1940) avec Paulette Dubost
Bécassine, le trésor viking dessin animé de Philippe Vidal (2001) avec la voix de Muriel Robin.

3 juillet 2019

L’Amant double (2017) de François Ozon

L'amant doubleChloé se plaint de douleurs au ventre. Les médecins lui affirmant que l’origine est certainement psychologique, elle se décide à aller consulter un psychothérapeute. Rapidement, ils tombent amoureux l’un de l’autre et s’installent ensemble. Mais elle découvre alors que son amant lui a caché une partie de son identité…
Librement adapté d’un roman de l’américaine Joyce Carol Oates, L’Amant double est présenté sous le terme un peu de racoleur de « thriller érotique ». François Ozon joue avec le thème du double maléfique pour créer une atmosphère intrigante et oppressante. Il montre beaucoup de savoir faire dans la réalisation mais beaucoup moins dans le déroulement du récit. La tension ne monte pas vraiment en intensité et le dénouement est particulièrement décevant, même un peu grotesque. Avec tous ses effets assez gratuits, l’ensemble paraît bien superficiel, du moins à nos yeux car le film a su séduire une partie de la critique.
Elle: 2 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Marine Vacth, Jérémie Renier, Jacqueline Bisset, Myriam Boyer
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L'amant double
Jérémie Renier et Marine Vacth dans L’Amant double de François Ozon.

2 juillet 2019

Baccalauréat (2016) de Cristian Mungiu

Titre original : « Bacalaureat »

BaccalauréatMédecin à l’hôpital d’une petite ville de Roumanie, Roméo n’a qu’une idée en tête : que sa fille Eliza aille finir ses études à l’université de Cambridge en Angleterre, afin qu’elle puisse avoir une vie meilleure à l’étranger. Il a tout réglé, tout prévu, il ne reste plus qu’une étape : que sa fille obtienne son Baccalauréat avec une moyenne élevée. Eliza étant une excellente élève, cela ne devrait pas poser de problème…
Ecrit et réalisé par le roumain Cristian Mungiu, Baccalauréat est tout d’abord une vision de son pays où les changements espérés depuis 1991 (date à laquelle la Roumanie est devenue une république parlementaire) tardent à se concrétiser : la corruption reste omniprésente et continue de fausser les rapports sociaux. Mais le film est aussi une réflexion plus générale sur les décisions que nous devons prendre dans notre vie, avec cette éternelle question : la fin justifie-t-elle les moyens ? Et c’est enfin un regard sur les rapports parents/enfants car ce père a fait les choix de vie de sa fille en réaction à ses propres contradictions. Le propos de Baccalauréat dépasse donc largement le seul cadre de la situation en Roumanie. Filmé en longs plans-séquences, le récit est admirablement bien construit, les évènements se succèdent sans nous laisser de répit, avec des zones d’ombre qui semblent destinées à rester ainsi. Cristian Mungiu a reçu le Prix de la mise en scène à Cannes en 2016 pour ce film.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Adrian Titieni, Maria Dragus, Lia Bugnar, Mãlina Manovici, Vlad Ivanov
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Maria Dragus et Adrian Titieni dans Baccalauréat de Cristian Mungiu.

29 juin 2019

La Saveur des ramen (2018) de Eric Khoo

Titre original : « Ramen Teh »

La Saveur des ramenMasato travaille dans un restaurant de ramen au Japon avec son père. Lorsque ce dernier décède brutalement, il découvre des photos et des carnets, laissés par sa mère, excellent cuisinière d’origine singapourienne, décédée lorsqu’il avait dix ans. Il décide de partir à Singapour pour retrouver les saveurs de sa cuisine. Il va découvrir beaucoup plus que cela…
La Saveur des ramen est né de la proposition d’un producteur de célébrer les 50 ans de relations diplomatiques entre le Japon et Singapour. Le réalisateur singapourien Eric Khoo a trouvé que la cuisine était le moyen le plus évident pour en parler. Son film met en valeur deux plats emblématiques de ces pays, sur fond de réconciliation des peuples (les plaies laissées par l’occupation japonaise de Singapour pendant la Seconde Guerre mondiale ont été longues à se refermer). Le récit est particulièrement délicat, simple mais finalement attachant avec ses émotions douces et ses plaisirs gourmets. Pour nous, occidentaux, il nous permet aussi de découvrir certains aspects de ces civilisations que nous connaissons finalement assez mal. La Saveur des ramen est un film agréable et optimiste.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Takumi Saitoh, Seiko Matsuda, Tsuyoshi Ihara, Jeanette Aw
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Remarques :
* Les rāmen sont des mets japonais constitués de pâtes dans un bouillon à base de poisson ou de viande et souvent assaisonnés au miso ou à la sauce soja, importés de Chine au début du XXe siècle. Les rāmen sont servies dans un grand bol de bouillon et peuvent être accompagnées, selon la recette, de légumes, de viande (souvent du porc), et d’autres aliments additionnels. Chaque région du Japon dispose de sa propre recette de rāmen, qui a évolué avec le temps.

* Le bak kut teh (littéralement « viande-os-thé ») est une soupe de porc à la chinoise très populaire à Singapour et en Malaisie que l’on mange accompagnée d’un thé. Il en existe deux variétés : le teochew est un bouillon de poivre et d’ail dans lequel le porc cuit de longues heures et le hokkien est un bouillon mijoté d’herbes et d’épices telles que l’ail, les clous de girofle, la cannelle, la coriandre et le fenouil. À Singapour, c’est le bak kut teh version teochew qui est le plus populaire.
(source Wikipedia et dossier de presse)

La Saveur des ramen
Takumi Saitoh et Seiko Matsuda dans La Saveur des ramen de Eric Khoo.

La Saveur des ramen
Jeanette Aw dans La Saveur des ramen de Eric Khoo.

27 juin 2019

Call Me by Your Name (2017) de Luca Guadagnino

Call Me by Your NameEté 1983. L’américain Elio Perlman, 17 ans, passe ses vacances avec ses parents dans leur propriété en Italie. Son père, éminent professeur spécialiste de la culture gréco-romaine, reçoit l’un de ses étudiants américains, le séduisant Oliver, qui prépare son doctorat…
C’est James Ivory qui a écrit l’adaptation de Call Me by Your Name, le premier roman d’André Aciman. Il devait également le réaliser mais les producteurs préférèrent confier le tournage à l’italien Luca Guadagnino. Le thème général est l’exploration de la notion de désir ; il s’agit de l’éveil à l’homosexualité d’un jeune homme dans un milieu aisé et intellectuel. Les personnages sont tous particulièrement séduisants par leur érudition et leur grande ouverture d’esprit mais ils sont si parfaits qu’ils en deviennent un peu caricaturaux. Il n’y a pas une fausse note dans le tableau. Le récit est délicat mais aurait certainement gagné à être un peu plus concis, notamment dans sa seconde moitié. Le film est plaisant mais il ne fait nul doute (à mes yeux du moins) que James Ivory aurait su introduire plus de nuances. Call Me by Your Name a suscité un véritable engouement auprès de la critique et du public.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Armie Hammer, Timothée Chalamet, Michael Stuhlbarg, Amira Casar, Esther Garrel
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Caméo : Auteur du roman, André Aciman fait une apparition en interprétant Mounir, l’un de deux membres du couple homosexuel en visite (dans une scène qui semble n’avoir d’autre intérêt que de le faire apparaître d’ailleurs…)

 

Call Me by Your Name
Amira Casar, Michael Stuhlbarg, Armie Hammer et Timothée Chalamet dans Call Me by Your Name de Luca Guadagnino.

26 juin 2019

La Villa (2017) de Robert Guédiguian

La VillaDans une calanque près de Marseille, au creux de l’hiver, Angèle, Joseph et Armand, se rassemblent autour de leur père devenu aphasique à la suite d’une attaque. Angèle n’est pas retournée dans la maison d’enfance depuis 20 ans, brisée par la mort accidentelle de sa fille Blanche. Professeur à la retraite, Joseph est venu avec sa petite amie qui a trente ans de moins que lui. Armand continue de tenir le petit restaurant ouvrier de son père. Ils sont presque seuls en cette saison. La spéculation immobilière a fait fuir les habitants…
Ecrit et réalisé par Robert Guédiguian, La Villa est presque un huis-clos familial puisqu’il se déroule sur quelques jours en un seul lieu, isolé et magnifique. Comment rester fidèle à ses idéaux de jeunesse ? On peut accuser le réalisateur de ressasser les mêmes thèmes mais ses personnages ont une telle profondeur et sont si profondément humains que son film captive et suscite moult réflexions ; et cet intérêt se manifeste sans que l’on épouse nécessairement sa vision, ce qui est remarquable. Les sexagénaires de Guédiguian sont tournés vers le passé, ils ne se définissent que par ce qu’ils ont été ou ce qu’ils ont rêvé d’être, ils s’enferment dans une nostalgie pleine de regrets qui les rongent. Les trentenaires sont un peu caricaturés et ne trouvent grâce à ses yeux que lorsqu’ils perpétuent une tradition qui se perd. Le réalisateur tourne avec des acteurs qu’il connait bien, une famille fidèle, qui restitue bien tout l’humanisme du propos.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Jacques Boudet, Anaïs Demoustier, Robinson Stévenin
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Remarques :

* Le film a été tourné dans la calanque de Méjean, une dizaine de kilomètres à l’ouest de Marseille.
* Le flashback montrant les trois frères et sœurs plus jeunes dans une DS est un extrait de Ki Lo Sa ? (1986) de Robert Guédiguian (c’est l’avantage de tourner toujours avec les mêmes acteurs… ;-).
* Robinson Stévenin (le jeune pêcheur) est le fils de Jean-François Stévenin.

 

La Villa
Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin et Gérard Meylan dans La Villa de Robert Guédiguian.

La Villa
Anaïs Demoustier et Jean-Pierre Darroussin dans La Villa de Robert Guédiguian.