18 septembre 2012

Orange mécanique (1971) de Stanley Kubrick

Titre original : « A clockwork orange »

Orange mécaniqueDans un futur proche, le jeune Alex et ses trois compagnons prennent plaisir à se livrer à de très violentes agressions. Il est arrêté et se propose pour suivre un traitement expérimental… A sa sortie, Orange mécanique fit forte sensation, un film superbe mais fortement dérangeant. Cette adaptation d’un roman d’Anthony Burgess arrivait à une époque où naissait une querelle entre prisons et hôpitaux : ne faut-il pas  mieux guérir la violence plutôt que la punir ? Orange mécanique apporte sa réponse en nous montrant que le libre arbitre est le bien le plus précieux et qu’il doit être préservé quel qu’en soit le prix (donc même si cela signifie de ne rien pouvoir faire contre cette violence). La forme que Kubrick donne à son film en a décuplé l’impact : par ses décors, en prenant les éléments de la pop culture de ce début des années soixante dix (habillement, décoration, art) pour les généraliser à l’ensemble de la société, mais aussi par ses superbes travellings, ses effets (ralentis), sa voix-off avec ce langage inventé, mélange d’anglais et de russe, et bien entendu par cette magnifique utilisation de la musique classique qui donne une grande dimension à de nombreuses scènes (ou parfois apportent de l’humour comme cette Ouverture de Guillaume Tell sur une scène de partouze en accéléré). Le magnétisme qui se dégage de l’interprétation de Malcom McDowell contribue également à rendre le film difficilement oubliable, même aujourd’hui quarante ans après sa sortie.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Malcolm McDowell, Patrick Magee, Michael Bates, Warren Clarke, Adrienne Corri
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Remarques :
* Le titre Orange mécanique fait référence à l’état d’Alex après son traitement : bien qu’il ait l’apparence d’un être humain (l’orange), il n’est qu’un automate.
* Alex et ses acolytes sont censés avoir 15 ans. Malcom McDowell en avait 27 au moment du tournage et n’a nullement l’apparence d’un adolescent.

10 septembre 2012

Eva (1962) de Joseph Losey

EvaA Venise, Tyvian, un écrivain gallois dont le livre vient d’être porté au cinéma, rencontre la belle et secrète Eva, une courtisane qui collectionne les hommes. L’attirance qu’il éprouve se transforme rapidement en passion… Adapté d’un roman noir de James Hadley Chase, Eva se déroule dans la jet-set et rappelle en ce sens La Dolce Vita de Fellini. Jeanne Moreau est ici merveilleuse, d’une beauté envoutante, mystérieuse et vénéneuse. Tout le film repose sur elle. Losey maintient une certaine distance vis-à-vis de ses personnages et même une certaine froideur comme pour mieux nous placer en observateur. Sa mise en scène est travaillée avec des mouvements de camera qui semblent envelopper Jeanne Moreau (superbe scène où elle explore la chambre inconnue sur un fond sonore de Billie Holiday) et une superbe photographie. Diversement apprécié, Eva est un film doté d’une grande force par sa sensualité tumultueuse et son atmosphère troublante.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jeanne Moreau, Stanley Baker, Virna Lisi, James Villiers
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Remarque :
Eva de Joseph Losey fait partie des films mutilés : le film monté par Losey durait 2h35 et le film n’a été projeté qu’une seule fois sous cette forme à Cinecitta en 1962. Les producteurs ont ensuite réduit le film à 2h10. Mal accueilli par la critique, les producteurs ont à nouveau supprimé des scènes pour arriver à la version de 116mn et refait le doublage de Virna Lisi avec une voix américaine.

24 août 2012

Another Year (2010) de Mike Leigh

Another YearProches de la soixantaine, Tom et Gerri forment un couple qui a trouvé un bon équilibre entre leurs métiers, leurs amis et leurs passions communes. Ce n’est pas le cas des personnes autour d’eux que nous découvrons lors de leurs visites dans leur maison de la banlieue londonienne… Rythmé par les quatre saisons, Another Year nous dresse le portrait de plusieurs personnages très différents qui ont en commun une recherche d’équilibre. Les deux personnages les plus marquants sont certainement Mary, la quinquagénaire exubérante, et le silencieux Ronnie, le frère de Tom (leur confrontation en fin de film est une scène étonnante). Avec Another Year, Mike Leigh nous livre un film plein de délicatesse et d’humanité, un film où tout semble parfaitement dosé. Son film n’est ni triste, ni larmoyant, il est même parsemé de petites notes d’humour et plutôt optimiste.
Elle: 5 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jim Broadbent, Ruth Sheen, Lesley Manville, Oliver Maltman, Peter Wight, David Bradley
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30 juillet 2012

Le grand alibi (1950) de Alfred Hitchcock

Titre original : « Stage fright »

Le grand alibiUne jeune élève-actrice tente de prouver l’innocence de son ami qui est accusé d’avoir assassiné le mari d’une chanteuse de music hall… Même s’il a été beaucoup critiqué (1) et s’il n’est pas à classer parmi les meilleurs films d’Hitchcock, Le grand alibi n’est pas sans attrait. Il y a cette atmosphère délicieusement anglaise apportée par les seconds rôles, le jeu constant avec le mensonge et une belle interprétation de Jane Wyman, empreinte de candeur et de délicatesse (2)(3). Après un projet ambitieux mais de tournage difficile, Les amants du Capricorne, Le grand alibi Hitchcock a décidé de mettre en scène cette histoire qui manque un peu d’ampleur et dont l’une des erreurs est, selon sa propre analyse a posteriori, qu’à aucun moment les personnages ne sont en danger. Le grand alibi se regarde toutefois sans déplaisir et comporte de belles scènes comme celle du taxi, la fête de patronage ou encore toute la scène finale dans le théâtre.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jane Wyman, Marlene Dietrich, Michael Wilding, Richard Todd, Alastair Sim
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Remarque :
* On remarquera la présence de Patricia Hitchcock, la fille du réalisateur, qui interprète l’une des élèves comédiennes amies de Jane Wyman. C’est sa première apparition à l’écran, avant donc son rôle bien plus connu (la binoclarde Barbara) dans L’inconnu du Nord Express. Elle a également tourné dans Psychose.

(1) – NE LISEZ PAS ce qui suit si vous avez l’intention de voir le film –
Alfred Hitchcock a été beaucoup critiqué pour le flash-back en début de film dans lequel il a enfreint une règle d’or du cinéma : « l’image ne peut mentir ». Hitchcock a admis par la suite qu’il n’aurait pas du le tourner.

(2) Hitchcock raconte avoir eu toutefois du mal à diriger Jane Wyman pour les scènes où elle était censée s’enlaidir pour se faire passer pour l’habilleuse de Marlene Dietrich. L’actrice ne supportait pas de paraître sous un jour défavorable à côté de Marlene et a tout fait pour améliorer peu à peu son apparence.

(3) On a beaucoup critiqué le choix d’Alastair Sim, acteur anglais alors très populaire, pour le rôle du père qui apporte une note comique, il est vrai, plutôt inutile.

Homonyme :
Le grand alibi de Pascal Bonitzer (2008) avec Miou-Miou et Lambert Wilson.

19 juin 2012

Tamara Drewe (2010) de Stephen Frears

Tamara DreweDans un petit village du Devon, un auteur célèbre de romans policiers et sa femme accueillent en chambres d’hôtes des écrivains qui ont besoin de calme pour écrire. Le retour au village de la belle Tamara Drewe va perturber quelque peu la quiétude de ce havre de paix… L’anglais Stephen Frears adapte ici un roman graphique de Posy Simmonds. Le film a de forts accents de comédie mais il est bien plus que cela. Tamara Drewe n’est pas le personnage principal, c’est même le moins intéressant et le moins approfondi. Le film repose plutôt sur une bonne demi-douzaine de personnages très variés qui se révèlent peu à peu par un jeu subtil d’attractions croisées. Il y a beaucoup d’humour, subtilement entremêlé à des réflexions plus existentielles. La forme est assez enthousiasmante avec une élégance de construction très britannique (cette élégance que le cinéma américain ne parvient presque jamais à atteindre). L’image est, elle aussi, très travaillée, avec des filtres appliqués suivant les quatre saisons qui structurent le récit. Tamara Drewe est un film parfaitement équilibré que l’on déguste avec une certaine volupté.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Gemma Arterton, Roger Allam, Bill Camp, Dominic Cooper, Luke Evans, Tamsin Greig, Jessica Barden
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Remarque :
Le roman de Posy Simmonds est librement inspiré du roman de Thomas Hardy « Loin de la foule déchaînée » qui a déjà été adapté au cinéma par John Schlesinger en 1967.

Tamara Drewe (2010) de Stephen FrearsLuke Evans et Gemma Arterton dans Tamara Drewe de Stephen Frears.

Tamara Drewe (2010) de Stephen FrearsRoger Allam dans Tamara Drewe de Stephen Frears.

31 mai 2012

Anna Karénine (1948) de Julien Duvivier

Titre original : « Anna Karenina »

Anna KarénineMariée à un membre du gouvernement, Anna Karénine fait la connaissance du comte Vronsky lors d’un voyage à Moscou. Le jeune officier tombe instantanément amoureux… Anna Karénine, le célèbre roman de Tolstoï, avait déjà été porté deux fois à l’écran et interprété par Greta Garbo. Julien Duvivier en donne sa version durant sa période anglaise. L’adaptation est signée Jean Anouilh. Assez curieusement, Duvivier ne parvient à restituer ni la richesse ni la force du roman. On peut probablement chercher la cause de cet échec du côté de l’interprétation : Vivien Leigh est une actrice d’une grande beauté et au jeu mesuré mais, à aucun moment, elle n’est Anna Karénine et semble bien lointaine (1). Ralph Richardson surjoue son personnage de mari trompé et Kieron Moore n’a aucune présence. Le résultat est plutôt ennuyeux et, surtout, sans passion.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Vivien Leigh, Ralph Richardson, Kieron Moore
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(1) Julien Duvivier a, plus tard, déclaré : « Anna Karénine est une femme qui donne, Vivien Leigh ne savait que prendre. »

Adaptations du roman de Tolstoï :
Love de Edmund Goulding (1927) avec Greta Garbo et John Gilbert
Anna Karénine de Clarence Brown (1927) avec Greta Garbo et Fredric March
Anna Karénine de Julien Duvivier  (1948) avec Vivien Leigh
Anna Karénine de Aleksandr Zarkhi (1967) avec Tatyana Samojlova
Anna Karénine de Bernard Rose (1997) avec Sophie Marceau
Anna Karénine de Joe Wright (2012) avec Keira Knightley

Sur le tournage de Anna Karénine de Julien DuvivierBelle brochette de talents sur le tournage d’Anna Karénine : (de g. à dr.) le directeur de la photographie Henri Alekan, le producteur Alexander Korda, Orson Welles venu en visiteur, Vivien Leigh et Julien Duvivier.

22 mai 2012

La tombe de Ligeia (1964) de Roger Corman

Titre original : « The tomb of Ligeia »

La tombe de LigeiaDans le petit cimetière d’une abbaye partiellement en ruines, Verden Fell enterre sa femme bien-aimée, Ligeia. Un peu plus tard, il fait la rencontre de Lady Rowena et l’épouse. Un étrange chat noir semble vouloir se mettre entre eux… Parmi les huit films de Roger Corman adaptés (ou inspirés) d’Edgar Allan Poe, La tombe de Ligeia est le dernier ; il est souvent considéré comme le meilleur d’entre eux. Dans la filmographie de Corman, assez inégale, il figure en tous cas parmi les plus soignés et les plus réussis. Assez lyrique, il comporte de nombreuses scènes tournées en extérieurs et utilise bien la couleur et le format large. Vincent Price, qui a si souvent tendance à surjouer avec ses yeux, porte ici des lunettes fumées ce qui rend son jeu plus équilibré. L’histoire, adaptée de Poe par Robert Towne, est assez forte, une variation sur le poids et l’omniprésence du passé. Belle prestation d’Elizabeth Shepherd.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Vincent Price, Elizabeth Shepherd, John Westbrook
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11 avril 2012

Zardoz (1974) de John Boorman

Titre original : « Zardoz »

ZardozDans un futur lointain, après un holocauste nucléaire, la terre est partagée en deux zones : les Terres extérieures (Outlands) et le Vortex, séparés par un champ de force. Dans le Vortex vivent un petit nombre d’immortels qui maintiennent la population des Terres extérieures à un bas niveau en armant un petit groupe de tueurs, les Exterminateurs. Ceux-ci sont persuadés d’œuvrer pour la divinité Zardoz, un gigantesque masque humain flottant dans l’air. L’un d’entre eux, Zed, réussit à pénétrer dans ce masque et à s’introduire dans le Vortex, chez les Immortels… Après l’abandon de son projet d’adaptation du Seigneur des Anneaux, John Boorman met sur pied Zardoz dont il a écrit le scénario. A mi-chemin entre le film de science-fiction et le conte philosophique, Zardoz est un film assez unique en son genre. L’histoire est assez élaborée, même si les points fondamentaux soulevés ne sont pas nouveaux, mais, hélas, elle comporte aussi de grandes zones un peu brumeuses. Boorman ajoute une dose de mysticisme qui, si elle colle bien à son époque, parait un peu désuète aujourd’hui. Il reste un certain onirisme plaisant et l’ensemble sait éveiller notre intérêt. L’image est assez belle, le film fut tourné en Irlande, et de nombreuses scènes font l’objet d’effets visuels psychédéliques, eux aussi tout à fait dans l’époque des années soixante dix. Le film n’est pas dénué d’humour, ne serait-ce que ce clin d’œil au livre de Frank Baum The Wizard of Oz (Le magicien d’Oz) pour expliquer le titre. Original et unique, Zardoz a un certain charme qui lui permet de résister au temps.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sean Connery, Charlotte Rampling, Sara Kestelman, John Alderton
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7 avril 2012

Au coeur de la nuit (1945) de Basil Dearden, Alberto Cavalcanti, Charles Crichton et Robert Hamer

Titre original : « Dead of Night »

Au coeur de la nuitL’architecte Walter Craig arrive dans une maison à la campagne, appelé pour faire des modifications. A son arrivée, il dit reconnaitre les cinq personnes présentes car toutes faisaient partie d’un cauchemar fait récemment. Chacune de ces personnes fait alors le récit d’une histoire qui leur est arrivée où le surnaturel tenait également une grande place… Produit des studios anglais Ealing, Au coeur de la nuit est un film assez surprenant : c’est l’un des rares films fantastiques anglais de cette époque. Il fait intervenir une bonne dose de surnaturel avec un soupçon de psychologie, mais reste tout de même dans un cadre réaliste. La construction est habile puisque ce sont cinq histoires différentes qui sont enchâssées dans une sixième qui sert de narration principale. Ce n’est donc pas à proprement parler un film à sketches. La progression est bien dosée, les deux premières histoires, plus simples, nous mettant en appétit avant deux histoires très puissantes, le miroir hanté et le ventriloque avec pour intermède l’histoire des deux golfeurs qui vient relâcher la tension ; Au coeur de la nuit cette histoire est en effet nettement dans le registre de l’humour avec les acteurs Naunton Wayne et Basil Radford, duo inséparable depuis leurs prestations dans Une Femme disparaît d’Hitchcock. Le dernier récit, le ventriloque, est certainement le plus abouti, tant sur la forme, avec des cadrages assez travaillés, que sur le fond avec un contenu psychanalytique assez riche. Au coeur de la nuit est un film plein de charme, qui suggère plus qu’il ne montre, qui s’adresse à notre imagination.
C’est l’un des petits bijoux des Studios Ealing.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Michael Redgrave, Mervyn Johns, Googie Withers, Basil Radford, Naunton Wayne, Roland Culver
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Les 5 histoires :
Narration principale réalisée par Basil Dearden sur une histoire de E.F. Benson
1. Le conducteur du corbillard (Hearse Driver)
… réalisé par Basil Dearden sur une histoire de E.F. Benson
2. La fête de Noël (Christmas Party)
… réalisé par Alberto Cavalcanti sur une histoire d’Angus MacPhail
3. Le miroir hanté (The Haunted Mirror)
… réalisé par Robert Hamer sur une histoire de John Baines
4. Une histoire de golf (Golfing Story)
… réalisé par Robert Hamer sur une histoire d’H.G.Wells
5. La poupée du ventriloque (The Ventriloquist’s Dummy)
… réalisé par Alberto Cavalcanti sur une histoire de John Baines

24 février 2012

Jason et les Argonautes (1963) de Don Chaffey

Titre original : « Jason and the Argonauts »

Jason et les ArgonautesJason, fils du roi de Thessalie assassiné vingt années auparavant, part chercher la Toison d’or pour redonner espoir à son peuple et chasser l’usurpateur qui a pris sa place. Il est protégé par la déesse Héra dans son expédition qui va l’emmener dans des contrées inexplorées…
Jason et les Argonautes est librement inspiré de la mythologie grecque (1). Réalisé par l’anglais Don Chaffey, ce peplum est devenu l’archétype du film d’aventures et reste marquant par ses extraordinaires effets spéciaux signés Ray Harryhausen (2) qui anime de façon spectaculaire ses monstres et autres créatures malfaisantes. Bien évidemment, ces effets spéciaux peuvent faire sourire aujourd’hui mais on ne peut qu’être frappé par leur pouvoir de marquer nos esprits. Jason et les Argonautes Et comme le fait remarquer l’historien Jacques Lourcelles, leur maladresse relative donne aux créatures une certaine fragilité et par la même une certaine humanité. L’inventivité est remarquable, la mise en scène est parfaite. De l’ensemble, se dégage une indéniable poésie qui donne à ces aventures une dimension supplémentaire et unique.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Todd Armstrong, Nancy Kovack, Niall MacGinnis, Honor Blackman, Nigel Green
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Remarques :
La musique est signée Bernard Herrmann qui réutilise ou réarrange certains thèmes de ses films précédents.

(1) Plus précisément, la source d’inspiration principale de Jason et les Argonautes semblent avoir été les Argonautiques du poète grec Apollonios de Rhodes (IIIe siècle avant J.C.), une épopée en quatre chants qui relate le voyage des Argonautes, menés par Jason, dans leur quête de la Toison d’or.
(2) Ray Harryhausen est également producteur-associé aux côtés de Charles H. Schneer.

Remake (TV) :
Jason et les Argonautes 2000 de Nick Willing (2000) avec Jason London