27 septembre 2012

La flûte enchantée (2006) de Kenneth Branagh

Titre original : « The Magic Flute »

La flûte enchantéeTransposer La flûte enchantée, le célèbre opéra de Mozart, dans un univers de guerre de tranchées qui évoque la guerre de 14-18 est pour le moins surprenant. C’est d’ailleurs un peu perturbant au début mais on se laisse gagner rapidement par le spectacle que nous offre Kenneth Branagh. Il fait un usage très abondant d’images de synthèse, de vastes mouvements de camera, de plans vertigineux mais le résultat nous enveloppe et l’ensemble se révèle prenant. Si tout n’est pas toujours réussi, son film a de beaux moments de fulgurance et fourmille d’inventions visuelles. La flûte enchantée En insistant sur le côté noir et tragique de la guerre, il accentue le contraste avec l’idéalisme du récit. Le livret a été adapté et traduit en anglais, ce qui le rend plus accessible, et quelques (courts) dialogues ont été ajoutés. Belle interprétation. René Pape a une belle présence à l’écran et fait un Sarastro très charismatique avec un jeu pourtant peu expansif. La flûte enchantée de Kenneth Branagh a été éreinté assez durement par la critique française. Il méritait mieux que cela car l’approche très originale de Branagh était un pari audacieux et le résultat est un beau et foisonnant spectacle.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Joseph Kaiser, Amy Carson, René Pape
Voir la fiche du film et la filmographie de Kenneth Branagh sur le site IMDB.

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Autre version :
La flûte enchantée (Trollflöjten) d’Ingmar Bergman (1975)

19 mars 2012

La maison des Bories (1970) de Jacques Doniol-Valcroze

La maison des BoriesEminent géologue, Julien Durras vit avec sa femme Isabelle et ses deux enfants dans une petite bastide héritée de ses parents, « La maison des Bories ». Plus âgé que sa femme et très ancré sur ses principes, il paraît bien rigide dans la vie de tous les jours et plutôt sévère sur l’éducation des enfants. L’arrivée d’un jeune assistant allemand venu traduire ses écrits va apporter un surcroît de vie… On ne peut pas accuser Jacques Doniol-Valcroze d’avoir cherché la facilité en surfant sur les idées de son temps. Au lendemain de Mai 68, alors que fleurit une certaine liberté des mœurs, il adapte un roman de Simonne Ratel (écrit en 1932), une histoire où les personnages montrent beaucoup de retenue dans leurs comportements et leurs sentiments. Mieux encore, il harmonise certaines de ses scènes avec la musique de Mozart, tout en gardant de la place pour les dialogues comme dans cette scène de promenade au bord de la rivière. Grâce à cette beauté délicate et son côté très civilisé, La maison des Bories traverse très bien le temps et montre beaucoup de charme aujourd’hui.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Marie Dubois, Maurice Garrel, Mathieu Carrière
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Doniol-Valcroze sur le site IMDB.
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Remarques :
* A noter, une belle scène d’amour simulée par une habile juxtaposition de plans.
* Jacques Doniol-Valcroze est l’un des fondateurs de la revue Les Cahiers du Cinéma.