1 mars 2021

Les Meilleures Intentions (2019) de Ana García Blaya

Titre original : « Las buenas intenciones »

Les Meilleures Intentions (Las buenas intenciones)Au début des années 90, à Buenos Aires, Amanda, une fillette de 10 ans, est l’aînée d’un couple séparé. Avec son jeune frère et sa sœur, ils passent régulièrement des journées avec leur père, disquaire, bohème et immature. Le statu quo est bouleversé lorsque leur mère annonce vouloir déménager avec son compagnon au Paraguay en amenant les enfants avec elle…
Ana García Blaya a commencé à écrire le scénario de Les Meilleures Intentions en 2010, lors d’un atelier dirigé par Pablo Solarz, réalisateur de Historias Minimas. Elle avait choisi de raconter un récit simple inspiré de sa propre vie. Ce n’est que plusieurs années plus tard qu’elle a repris ce scénario pour en faire un film. Cette petite chronique familiale se déroulant sur quelques mois décrit le rapport avec ce père (aujourd’hui décédé) dont elle se sentait très proche, recréant l’atmosphère, notamment musicale, qu’il leur faisait partager. La réalisatrice a mêlé des images réelles, tournées avec une caméra amateur de l’époque, un procédé dont on comprend aisément la charge affective pour elle mais qui se révèle désagréable pour nous, spectateurs. Nous restons hélas étrangers à ce récit sauf aux très rares moments où la réalisatrice parvient à créer une émotion, notamment à la toute fin.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Javier Drolas, Jazmín Stuart, Amanda Minujin, Sebastian Arzeno
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Les Meilleures Intentions (Las buenas intenciones)(de g. à d.) Ezequiel Fontenla, Amanda Minujin, Javier Drolas et Carmela Minujin
dans Les Meilleures Intentions (Las buenas intenciones) de Ana García Blaya.

8 février 2021

Selfie (2019) de Thomas Bidegain, Marc Fitoussi, Tristan Aurouet, Cyril Gelblat et Vianney Lebasque

SelfieLa technologie numérique et les réseaux sociaux ont envahi nos vies. Cela crée parfois des situations assez loufoques. Addict ou technophobe, en famille ou à l’école, au travail ou dans les relations amoureuses, Selfie raconte les destins comiques et sauvages d’Homo Numericus, parfois au bord de la crise de nerfs…
Selfie est une comédie à sketches, cinq au total, réalisés par cinq réalisateurs différents. Je dois avouer avoir eu quelques craintes d’avoir un film dont l’humour se serait limité à montrer la bêtise de certains excès de comportement. Il n’en est rien, ces cinq histoires utilisent intelligemment certains aspects de la technologie pour créer des situations amusantes, qui ne sont jamais très loin de la réalité. L’humour est finalement assez subtil, jamais aux dépens des personnages, il va chercher les aspects comiques dans ces nouveaux comportements. Les cinq sketches sont de qualités égales, assez bien écrits, et l’interprétation se montre juste, sans aucun excès. La construction est habile car elle donne l’impression que les cinq sketches ne sont pas séparés. Il est étonnant (à mes yeux du moins) qu’un tel film n’ait pas été mieux accueilli par la critique et le public. Serait-ce parce qu’il est trop proche de nous?
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Blanche Gardin, Maxence Tual, Elsa Zylberstein, Finnegan Oldfield, Manu Payet, Sébastien Chassagne
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Les cinq sketches :
Vlog réalisé par Thomas Bidegain avec Blanche Gardin
Le Troll réalisé par Marc Fitoussi avec Elsa Zylberstein
2,6/5 réalisé par Tristan Aurouet avec Finnegan Oldfield
Recommandé pour vous réalisé par Cyril Gelblat avec Manu Payet
Smileaks réalisé par Vianney Lebasque avec Sébastien Chassagne et Fanny Sidney

SelfieManu Payet et Sébatien Chassagne dans Selfie de Thomas Bidegain, Marc Fitoussi, Tristan Aurouet, Cyril Gelblat et Vianney Lebasque.

4 janvier 2021

La Sainte Famille (2019) de Louis-Do de Lencquesaing

La Sainte FamilleJean, universitaire réputé, se retrouve ministre de la Famille, alors même qu’il est perdu dans les événements qui secouent la sienne : le déménagement et la mort de sa grand-mère, les exigences de sa mère, la grossesse inattendue de sa femme, le désarroi sentimental de son frère, son attirance pour sa cousine…
La Sainte Famille est le deuxième long-métrage réalisé par Louis-Do de Lencquesaing que l’on connaît surtout en tant qu’acteur. Il en a écrit lui-même le scénario avec Jérôme Beaujour et tient le premier rôle. Le film peut être considéré comme une comédie désirant dresser le portrait d’une certaine haute bourgeoisie et probablement aborder certains thèmes actuels liés à la famille. Hélas, l’ensemble est très confus, il y a manifestement un défaut d’écriture dans la mise en place des personnages. De plus, on se désintéresse rapidement de leurs petits soucis car il semble impossible de ressentir de la sympathie (et, encore moins, de l’empathie) pour un seul d’entre eux. Malgré un joli casting, l’interprétation est plutôt terne. Une partie de la critique a toutefois apprécié le ton sans pathos et sans éclat de ce portrait.
Elle: 1 étoile
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Louis-Do de Lencquesaing, Laura Smet, Marthe Keller, Léa Drucker, Thierry Godard
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La Sainte FamilleThierry Godard et Louis-Do de Lencquesaing dans La Sainte Famille de Louis-Do de Lencquesaing.

Homonymes :
La Sainte Famille de Pierre Koralnik (1973) avec Ingrid Thulin et Michel Bouquet
La Sainte Famille de Marion Sarraut (2017) avecc Stanley Weber et Mathilde Ollivier

24 décembre 2020

Séjour dans les Monts Fuchun (2019) de Gu Xiaogang

Titre original : « Chun Jiang Shui Nuan »

Séjour dans les Monts Fuchun (Chun Jiang Shui Nuan)Une année de la vie d’une famille dans une Chine en pleine mutation. Parmi les quatre frères, deux ont un enfant sur le point de se marier. La grand-mère ne peut plus vivre seule et doit être prise en charge…
Gu Xiaogang est un jeune réalisateur chinois de 29 ans. Séjour dans les Monts Fuchun est son premier film. Il dit avoir reçu un choc en retrouvant sa ville natale Fuyang totalement transformée en peu de temps, avant les Jeux olympiques de 2008. Il nous montre cette mutation à travers une famille elle-aussi en plein bouleversement. Il n’y a aucune dramatisation ni autre effet de scénario, il nous la montre de façon assez neutre, presque ethnographique. Nous ressentons le poids de la famille avec son lot de conventions et d’usages, les mariages arrangés qui tendent à disparaître mais ont encore de beaux restes. Le film est un enchainement de petits évènements que l’on suit avec intérêt, un peu handicapé toutefois par la difficulté que nous avons (nous occidentaux) à reconnaitre rapidement les personnages. La forme est enthousiasmante. Gu Xiaogang a un œil photographique et ses plans extérieurs sont de toute beauté. La nature est très présente, le récit se déroule sur une année et les quatre saisons sont bien là. Le réalisateur semble affectionner les déclinaisons de teintes plutôt que les couleurs saturées ou ensoleillées. Il a également une façon originale d’utiliser le son, cadrant sur d’autres personnages et nous devons fouiller l’image pour trouver ceux dont on entend les dialogues. Ses mouvements de caméra sont extrêmement doux et, en outre, il nous gratifie d’un superbe et étonnant plan-séquence de quinze minutes (nage dans le fleuve). Le résultat est vraiment admirable pour un premier film. Séjour dans les Monts Fuchun est aussi intéressant que beau à regarder.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Zhenyang Dong, Hongjun Du, Wei Mu, Luqi Peng, Youfa Qian, Zhangjian Sun, Zhangwei Sun
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Séjour dans les Monts Fuchun (Chun Jiang Shui Nuan)Séjour dans les Monts Fuchun (Chun Jiang Shui Nuan) de Gu Xiaogang.

Séjour dans les Monts Fuchun (Chun Jiang Shui Nuan)Séjour dans les Monts Fuchun (Chun Jiang Shui Nuan) de Gu Xiaogang.

Remarques :
* Comme nous l’indique une insertion à la fin du film, Séjour dans les Monts Fuchun est le premier film d’une trilogie. Pour la suite, le réalisateur compte changer de décor pour s’installer le long du fleuve Yangtsé. Les films suivants raconteront de nouvelles histoires.
* Séjour dans les Monts Fuchun tire son titre d’un tableau du même nom peint entre 1348 et 1350 par l’artiste chinois Huang Gongwang. Les parents du réalisateur possédaient un restaurant à l’endroit où fut peint ce rouleau horizontal de près de 7m de long. À son sujet, le réalisateur raconte que le peintre ajustait constamment le point central de son tableau et construisait divers angles afin de créer une expérience visuelle complète et unifiée : « Parfois ses points de vue se situent dans le ciel, parfois sur la terre, parfois dans la forêt. Il est totalement affranchi des chaînes de la peinture bidimensionnelle ». (Extrait du dossier de presse)
Voir la page Wikipédia sur ce tableau…

Séjour dans les Monts Fuchun (Chun Jiang Shui Nuan)Fragment du tableau Séjour dans les Monts Fuchun de Huang Gongwang.

22 décembre 2020

Gloria Mundi (2019) de Robert Guédiguian

Gloria MundiDaniel sort de prison où il était incarcéré depuis de longues années et retourne à Marseille. Sylvie, son ex-femme, l’a prévenu qu’il était grand-père : leur fille Mathilda vient de donner naissance à une petite Gloria. Le temps a passé, chacun a fait ou refait sa vie. Daniel découvre une famille recomposée qui lutte par tous les moyens pour rester debout…
Robert Guédiguian a écrit (Sic transit) Gloria Mundi en collaboration avec Serge Valetti, son co-scénariste depuis maintenant trois films. A travers cette famille marseillaise, le réalisateur nous donne sa vision de notre société actuelle, où l’égoïsme a pris le pas sur l’entraide et la solidarité, où les rapports d’oppression sont omniprésents et pleinement acceptés par ceux qui en sont victimes. Une fois de plus, il oppose les générations : les anciens sont moins perméables au discours ambiant et savent garder le cap. C’est un de ses travers. On peut trouver ses personnages trop typés, voire caricaturaux mais c’est après tout un procédé assez courant dans le cinéma. Guédiguian délivre indéniablement un message politique mais il le fait avec subtilité. Tout son art est d’insuffler beaucoup d’humanisme dans son récit. Ainsi, on peut apprécier son film sans nécessairement partager sa vision très pessimiste du monde actuel. Pour Gloria Mundi, il s’est entouré de ses acteurs habituels qui font tous une belle prestation. Le film a été très apprécié par la critique et assez bien reçu par le public.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Anaïs Demoustier, Robinson Stévenin, Lola Naymark, Grégoire Leprince-Ringuet
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Gloria MundiGérard Meylan et Ariane Ascaride dans Gloria Mundi de Robert Guédiguian.

20 décembre 2020

Frankie (2019) de Ira Sachs

FrankieFrankie, célèbre actrice française, se sait gravement malade. Elle décide de passer ses vacances avec ses proches à Sintra au Portugal. Elle a réuni ses deux maris, ses deux enfants et sa meilleure amie, une jeune américaine coiffeuse de cinéma…
Frankie est écrit et réalisé par l’américain Ira Sachs. Le film est majoritairement en anglais. A l’image des personnages qui sont de nationalités différentes, la distribution est franco-américano-anglo-irlandaise. Le récit se situe sur une seule journée et nous fait suivre plusieurs personnages, plusieurs histoires en parallèle. Chacun est à la veille d’un changement important dans sa vie. Tout le monde ne sera réuni que pour une scène finale assez étonnante dans sa forme. Ira Sachs dit avoir étudié de près le travail d’Eric Rohmer et l’atmosphère ou la façon d’aborder les personnages peuvent effectivement évoquer le cinéaste français. L’ensemble est finalement assez délicat et ne manque pas d’intérêt.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Isabelle Huppert, Vinette Robinson, Jérémie Renier, Brendan Gleeson, Pascal Greggory, Marisa Tomei, Greg Kinnear
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Remarque :
* Ira Sachs et le directeur de la photographie Rui Poças ont étudié de près le travail d’Eric Rohmer et de son chef opérateur Néstor Almendros sur Pauline à la plage et Le Genou de Claire. Ils ont décidé de ne jamais couper une scène avant qu’un personnage ne passe dans un autre cadre. Les acteurs devaient ainsi jouer des scènes entières avec très peu de coupures, injectant une forme de théâtralité au film : « on n’a jamais crié « Coupez » en ayant le désir d’aller chercher plus loin encore. Par conséquent, les acteurs vivent pleinement sous nos yeux. Je trouve que ça a donné un ton intéressant au film qui devient à la fois naturaliste et joyeux ». (Extrait du dossier de presse)

FrankieIsabelle Huppert et Jérémie Renier dans Frankie de Ira Sachs.

3 décembre 2020

A couteaux tirés (2019) de Rian Johnson

Titre original : « Knives Out »

À couteaux tirés (Knives Out)Le romancier Harlan Thrombey est retrouvé mort la gorge tranchée, le lendemain de son 85e anniversaire alors que toute la famille était réunie dans son vaste manoir. Tout indique un suicide mais le détective privé Benoit Blanc s’invite dans l’enquête de l’inspecteur Elliott et commence à suspecter un meurtre…
À couteaux tirés est un film américain écrit et réalisé par Rian Johnson, dont le nom est maintenant associé à Star Wars. Mais il est ici dans un tout autre registre : une énigme à (presque) huis clos dans le pur style d’Agatha Christie. Bien que le lieu et les personnages puissent paraître habituels, une riche famille avec des grandes tensions sous-jacentes entre ses membres, l’intrigue est assez originale dans son déroulement, rendue plutôt inhabituelle par l’insertion d’un personnage extérieur (interprété par l’actrice cubaine Ana de Armas). L’histoire est captivante et on ne devine guère la solution avant la fin. Rian Johnson s’est assuré d’une belle distribution et tous les rôles sont bien tenus. Tout au plus, peut-on regretter cet accent du Sud un peu forcé pris par Daniel Craig (1). L’ensemble est assez intelligent et élégant. Un excellent divertissement. Gros succès en salles.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Daniel Craig, Chris Evans, Ana de Armas, Jamie Lee Curtis, Michael Shannon, Don Johnson, Toni Collette, Christopher Plummer
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(1) L’acteur Daniel Craig a calqué sa voix sur celle traînante de Shelby Foote, célèbre romancier et historien du Sud américain. (Extrait du dossier de presse)
Si, comme moi, vous ne connaissez pas Shelby Foote (1916-2005), sachez qu’il est considéré comme l’héritier spirituel de Faulkner. Parmi ses cinq romans, on peut citer L’Amour en saison sèche (1951) ou encore Shiloh (1952).

À couteaux tirés (Knives Out)Ana de Armas et Daniel Craig dans À couteaux tirés (Knives Out) de Rian Johnson.

À couteaux tirés (Knives Out)La famille Thrombey au grand complet : (de g. à d.) Don Johnson, Jamie Lee Curtis, Chris Evans, K Callan, Ana de Armas, Christopher Plummer, Michael Shannon, Jaeden Martell, Katherine Langford, Toni Collette et Riki Lindhome dans À couteaux tirés (Knives Out) de Rian Johnson.

11 octobre 2020

Les Amours d’une blonde (1965) de Milos Forman

Titre original : « Lásky jedné plavovlásky »

Les amours d'une blonde (Lásky jedné plavovlásky)Zruc, Tchécoslovaquie, années 1960 : l’un des responsables d’une usine de fabrication de chaussures, dont le personnel est très majoritairement jeune et féminin, convainc la hiérarchie militaire d’organiser des manœuvres dans les environs. Son intention est d’organiser des bals pour que ses ouvrières rencontrent des hommes. Peu intéressée par les militaires présents, Andula fait la connaissance du jeune pianiste de l’orchestre et en tombe amoureuse…
Les Amours d’une blonde est le second long métrage de Miloš Forman. Le réalisateur tchécoslovaque de 32 ans dresse un portrait de la jeunesse de son pays natal. S’éloignant du discours officiel, il nous la montre de façon très réaliste, empêtrée dans les conventions sociales, le poids de la famille et le machisme. C’est aussi un portrait social. Il est ainsi très étonnant de voir l’organisation de cette usine : les jeunes filles vivent dans un internat et le responsable veut leur faire rencontrer des hommes afin qu’elles travaillent mieux et que l’usine puisse ainsi atteindre ses quotas de production. Trait caractéristique du cinéaste, surtout dans sa période tchécoslovaque, il utilise largement l’humour et la dérision, y compris dans les scènes plus dramatiques, le meilleur exemple étant la scène chez les parents du jeune homme. En fait, l’humour est présent dans presque toutes les scènes ce qui donne une certaine légèreté à l’ensemble sans en affaiblir le propos. Le film a été très remarqué dans les pays occidentaux à sa sortie.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Hana Brejchová, Vladimír Pucholt, Vladimír Mensík
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Les amours d'une blonde (Lásky jedné plavovlásky)Hana Brejchová dans Les amours d’une blonde (Lásky jedné plavovlásky) de Milos Forman.

21 août 2020

Retour à Bollène (2017) de Saïd Hamich

Retour à BollèneNassim, 30 ans, vit à Abu Dhabi avec sa fiancée américaine. Après quatre années d’absence, il revient pour quelques jours à Bollène (ville du Vaucluse) où il a grandi. Nassim doit alors faire face à son passé, à ses anciens amis, à sa famille avec laquelle il entretient des relations complexes…
Retour à Bollène est le premier long métrage de Saïd Hamich, producteur franco-américain âgé de trente ans. Son personnage central est issu d’une famille marocaine ayant rejoint la France avant sa naissance. Lui, il a pris un nouvel envol après des études que l’on suppose brillantes et, pris de nostalgie, vient tenter de retrouver ses racines. Il va découvrir que c’est un monde trop immobile à ses yeux et dont il est maintenant très éloigné. Saïd Hamich trouve un ton très juste pour traiter son sujet. Evitant tout procédé dramatique ou autres artifices, il décrit parfaitement cette communauté qu’il connait bien (il a lui-même vécu quelques années à Bollène). Il sait aussi éviter les clichés : si le sujet de la religion est bien là, il n’est pas central, si le poids de la famille est lourd, c’est sans excès. Son film montre une belle authenticité. Peu distribué, Retour à Bollène ne manque pas d’intérêt.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Anas El Baz, Kate Colebrook
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Retour à BollèneKate Colebrook et Anas El Baz dans Retour à Bollène de Saïd Hamich.

5 août 2020

Ceux qui travaillent (2018) de Antoine Russbach

Ceux qui travaillent Frank, un homme d’origine modeste, a gravi l’échelle sociale à force de travail. Il est contraint à la démission de son poste de cadre d’une entreprise de fret à la suite d’une mauvaise décision prise dans l’urgence. En perdant progressivement ses repères, il se rend compte qu’il a sacrifié sa famille à un travail qui ne lui rend pas ses efforts…
Pour son premier long métrage, le jeune réalisateur suisse Antoine Russbach montre une grande maitrise, aussi bien dans la mise en scène que dans l’écriture et le déroulement du scénario. Le propos est assez riche, c’est à la fois une réflexion sur la place du travail dans la vie de chacun et la mise en évidence d’une contradiction : si notre réaction est de condamner Frank pour le crime qu’il a commis, la suite du récit met en évidence que ce jugement relève d’une certaine hypocrisie. Le réalisateur affirme avoir voulu faire un film ni pro ni anti capitaliste, sa démarche est en effet plus subtile que cela. Il déroule son raisonnement sans effets dramatiques ni explosion, de façon implacable et froide à l’image de son personnage principal, merveilleux interprété par Olivier Gourmet. Ce type de rôle lui va, il est vrai, comme un gant. La bande son est la seule ombre au tableau, les bruitages et bruits ambiants étant mixés très forts, mais c’est un défaut minime. Ceux qui travaillent est une belle réussite.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Olivier Gourmet, Adèle Bochatay, Louka Minnella, Delphine Bibet
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Ceux qui travaillentOlivier Gourmet dans Ceux qui travaillent de Antoine Russbach.