20 juin 2022

La Fièvre dans le sang (1961) de Elia Kazan

Titre original : « Splendor in the Grass »

La Fièvre dans le sang (Splendor in the Grass) Dans une petite ville du Kansas, en 1928, Deanie (Natalie Wood) et Bud (Warren Beatty) sont amoureux l’un de l’autre. Le père de Bud, riche homme d’affaires, a d’ambitieux projets pour son fils. De son côté, Deanie, issue d’une famille de classe moyenne, se voit contrainte par sa mère de respecter la morale conservatrice dominante et de ne faire aucun écart de conduite avant le mariage…
La Fièvre dans le sang est un film américain réalisé par Elia Kazan, sorti en 1961. Le scénario a été écrit par le dramaturge et romancier William Inge, basé sur des personnes qu’il a connues quand il était adolescent au Kansas dans les années 20. Avec cette histoire d’amour passionné, Elia Kazan continue ce qu’il a fait film après film : dresser un portrait des Etats-Unis avec ses idéaux et ses travers, ici le poids du puritanisme, source d’immobilisme. Il montre que certaines des valeurs morales et économiques vacillent, tout en affichant un optimisme lié aux individus. Comme toujours avec Kazan, les sentiments sont intenses, les personnages démonstratifs et les pulsions très présentes. La Fièvre dans le sang est un film assez puissant dans son exposé, un film vraiment remarquable.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Natalie Wood, Warren Beatty, Pat Hingle, Audrey Christie, Barbara Loden, Zohra Lampert
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Remarque :
* Premier film avec Warren Beatty.
* Le titre original, Splendor in the Grass, est tiré d’un poème de William Wordsworth que Deanie lit en classe. Le terme symbolise une vision idéalisée de la vie que l’on a dans sa jeunesse, que l’on perd ensuite mais cette perte nous rend plus fort :
    What though the radiance which was once so bright
    Be now for ever taken from my sight,
    Though nothing can bring back the hour
    Of Splendor in the Grass, glory in the flower
    We will grieve not; rather find
    Strength in what remains behind.
(poème « Ode: Intimations of Immortality from Recollections of Early Childhood« )

La Fièvre dans le sang (Splendor in the Grass)Natalie Wood et Warren Beatty dans La Fièvre dans le sang (Splendor in the Grass) de Elia Kazan.

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30 octobre 2019

Boomerang (1947) de Elia Kazan

Boomerang (Boomerang!)Dans une ville du Connecticut aux Etats-Unis, un prêtre, aimé de tous, est assassiné un soir en pleine rue. Les habitants sont scandalisés et réclame des résultats à la police mais l’enquête piétine. L’impatience gagne les autorités de la ville car les élections sont proches. Un suspect est enfin arrêté…
Boomerang est basé sur une histoire vraie (survenue en 1924) et le scénario suit fidèlement les évènements réels en les replaçant à l’époque actuelle. Elia Kazan est allé tourner sur place (1) et certains figurants sont des habitants de la ville. Outre l’intrigue policière, le film dénonce la corruption politique et la dépendance des procureurs aux édiles. Il met en avant l’intégrité d’un procureur qui, malgré les pressions, cherchera avant tout la justice. Kazan filme en grande partie en décors naturels avec une caméra très mobile et donne au film un fort parfum de réalisme (on attribue ce goût pour le réalisme à sa rencontre avec le producteur Louis de Rochemont). L’interprétation est excellente, y compris les seconds rôles. Boomerang est le deuxième long métrage d’Elia Kazan.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs : Dana Andrews, Jane Wyatt, Lee J. Cobb, Cara Williams, Arthur Kennedy, Sam Levene
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Boomerang (Boomerang!)Dana Andrews et Lee J. Cobb dans Boomerang (Boomerang!) de Elia Kazan.

Boomerang (Boomerang!)Arthur Kennedy et Dana Andrews dans Boomerang (Boomerang!) de Elia Kazan.

(1) Les évènements réels se sont déroulés à Bridgeport, Connecticut. Elia Kazan a tourné à quelques kilomètres de là, à Stamford, Ct.

13 septembre 2017

Le Dernier Nabab (1976) de Elia Kazan

Titre original : « The Last Tycoon »

Le Dernier nababDans les années trente à Hollywood, le trentenaire Monroe Stahr est à la tête d’un grand studio dont il dirige avec brio toutes les productions. Un soir, il aperçoit une jeune femme qui lui rappelle la femme de sa vie, une actrice décédée prématurément. Il cherche à la revoir… Le Dernier nabab est l’ultime réalisation d’Elia Kazan. Il est un peu dommage que la filmographie de ce grand réalisateur se termine avec ce film assez fade. A sa décharge, il faut préciser qu’il ne voulait pas le tourner (1). C’est Harold Pinter qui a écrit l’adaptation de ce roman inachevé de F. Scott Fitzgerald librement basé sur le personnage d’Irving Thalberg alors qu’il était à la tête M.G.M. Si le cinéphile ne peut qu’apprécier la reconstitution du fonctionnement des studios à l’époque, toute la partie inventée sur la romance du producteur avec une mystérieuse inconnue paraît d’autant plus interminable que l’actrice Ingrid Boulting qui interprète cette inconnue n’a vraiment aucune consistance (elle fut imposée à Kazan). En revanche, le reste de la distribution comprend moult grands noms dans les seconds rôles et De Niro fait une prestation tout en retenue. La jeune actrice Theresa Russell est étonnante, pour un premier rôle elle montre une très grande présence à l’écran. Kazan a dit à l’époque que la scène finale (Monroe Stahr s’éloignant dans la pénombre d’un immense hangar) symbolisait son propre adieu au cinéma.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Robert De Niro, Tony Curtis, Robert Mitchum, Jeanne Moreau, Jack Nicholson, Theresa Russell, Donald Pleasence, Ray Milland, Dana Andrews
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Sources d’inspiration :
* Le studio est la M.G.M.
* Le personnage de Monroe Stahr (Robert De Niro) est inspiré d’Irving Thalberg, le plus brillants des chefs de studios de la période classique. Le style de personnage et sa façon de diriger correspondent bien à son style. En revanche, toute la partie sentimentale est inventée de toutes pièces. Irving Thalberg a bien épousé une star de la MGM en 1927, la québécoise Norma Shearer, mais celle-ci est morte bien après lui (Irving Thalberg est hélas décédé très jeune, en 1936 à l’âge de 37 ans).
* Son associé (Robert Mitchum) est donc Louis B. Mayer.
* Louis B. Mayer avait bien une fille (et même deux) mais elles étaient plus âgées dans les années trente. L’aînée a épousé David O. Selznick en 1930.
* L’actrice (Jeanne Moreau) est probablement inspirée de Greta Garbo et/ou Marlene Dietrich (étrangère et suffisamment populaire pour pouvoir faire virer un metteur en scène, il n’y en avait pas beaucoup à cette époque…)

(1) Elia Kazan, dont les deux films précédents avaient été des échecs commerciaux, n’a accepté le projet qu’en raison de l’état de sa mère malade qu’il put ainsi installer à Los Angeles.

Le Dernier Nabab
Robert Mitchum et Robert De Niro dans Le Dernier Nabab d’Elia Kazan.

Le Dernier Nabab
Robert De Niro et Theresa Russell dans Le Dernier Nabab d’Elia Kazan.

Le Dernier Nabab
Jeanne Moreau dans Le Dernier Nabab d’Elia Kazan.

9 février 2016

Viva Zapata! (1952) de Elia Kazan

Viva Zapata!Au Mexique, au tout début du XXe siècle, Emiliano Zapata prend la tête d’une rébellion contre les grands propriétaires terriens qui prennent de force les terres de pauvres paysans. Il s’allie avec le révolutionnaire Madero qui espère renverser le gouvernement… Sur un scénario signé John Steinbeck, Viva Zapata! évoque la figure légendaire du révolutionnaire mexicain, non sous la forme d’un récit précis des évènements mais plutôt comme une réflexion sur le pouvoir et sur la façon de l’exercer. Les scènes d’actions apparaissent ainsi de façon disparate pour mieux mettre en relief ses réflexions intérieures, ses hésitations, ses tiraillements. Steinbeck et Kazan posent ainsi beaucoup de questions sur la morale révolutionnaire, sur la difficulté de garder ses idéaux une fois au pouvoir, sur l’utilité des révolutions mais aussi et surtout sur le pouvoir lui-même : « Un homme fort affaiblit un peuple ; un peuple fort n’a pas besoin d’homme fort » font-ils dire à leur héro. Le film est un peu inégal, très puissant dans certaines scènes, presque ennuyeux dans d’autres (généralement celles avec la femme qu’il courtise et épouse). L’interprétation de Brando est assez appuyée, parfois même un peu trop mais sa forte présence à l’écran donne au personnage toute sa crédibilité. Malgré ses défauts, Viva Zapata! reste un film intéressant par son indéniable dimension philosophique.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Marlon Brando, Jean Peters, Anthony Quinn, Joseph Wiseman
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Remarques :
* Viva Zapata! est le seul film d’Elia Kazan se déroulant entièrement en dehors des Etats-Unis.
* Le rapprochement a souvent été fait avec les tiraillements d’Elia Kazan qui trahira, peu après, ses amis communistes devant la commission McCarthy. Ce rapprochement paraît d’autant plus justifié que Kazan a décrit le film dans ses mémoires comme son film le plus autobiographique.

Viva Zapata
(de g. à d.) Anthony Quinn, Marlon Brando, Lou Gilbert et Harold Gordon dans Viva Zapata! d’Elia Kazan

3 janvier 2015

Ville conquise (1940) de Anatole Litvak

Titre original : « City for Conquest »

Ville conquiseIssu du quartier populaire du Lower East Side à New York, Kenny est conducteur de camions de chantier mais aussi un brillant boxeur amateur. Depuis toujours, il est amoureux de Peggy qui rêve de devenir danseuse… Adapté d’un roman d’Aben Kandel, City for Conquest (improprement traduit par Ville conquise, le sens étant plutôt « ville de conquête ») est un mélodrame plutôt conventionnel sur la réussite et l’amour. Il n’y rien de vraiment remarquable si ce n’est l’interprétation pleine de sensibilité de James Cagney. Le film fut un grand succès à l’époque, aux Etats-Unis du moins où la critique fut unanime pour louer le talent de son acteur principal.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: James Cagney, Ann Sheridan, Frank Craven, Donald Crisp, Arthur Kennedy, Anthony Quinn
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Remarques :
* Elia Kazan apparait dans un petit rôle de gangster. Le futur réalisateur aura également un rôle l’année suivante dans un autre film de Litvak, Blues in the night (1941).
* Jean Negulesco a remplacé brièvement Anatole Litvak lorsque ce dernier dû être soigné pour une blessure à l’oeil.
* Dans son autobiographie Cagney by Cagney (Doubleday 1976), James Cagney dit avoir beaucoup donné pour le tournage de certaines scènes assez poétiques qui devaient donner au film toute sa personnalité. Quand il a vu le film fini, sa surprise fut grande de voir que toutes ces scènes avaient été coupées au montage, « ne laissant qu’un mélodrame banal ». Dépité, il a ressenti le besoin d’écrire une lettre d’excuse à l’auteur du roman.

 

City for Conquest
James Cagney (2e à d.) et Anthony Quinn (à d.) sont des rivaux dans la conquête du coeur d’Ann Sheridan (à g.) dans City for Conquest d’Anatole Litvak.

Elia Kazan dans City for Conquest d'Anatole Litvak
Elia Kazan interprète un gangster dans City for Conquest d’Anatole Litvak.

10 mars 2014

À l’est d’Eden (1955) de Elia Kazan

Titre original : « East of Eden »

À l'est d'EdenDans la Californie de 1917, à la veille de l’entrée en guerre des Etats Unis, un fermier rigoriste vit avec ses deux fils. Cal ne se sent pas aimé comme peut l’être son frère, il pense qu’il incarne le mal. Il a récemment découvert que sa mère n’est pas morte, comme son père a toujours affirmé, et qu’elle vit dans une ville voisine… Cette adaptation du roman de John Steinbeck À l’est d’Eden ne porte que sur une petite partie du livre. Elia Kazan ne fait pas particulièrement preuve de légèreté en en faisant une variation biblique de l’histoire de Caïn et Abel, aux effets mélodramatiques appuyés. Avec le recul, cette lourdeur semble apparaître d’autant plus. Le film doit en partie sa réputation au fait d’être le premier des trois grands films de James Dean, alors un jeune acteur peu connu de théâtre et de télévision. Très marqué Actors Studio, son jeu est assez puissant (d’autant plus puissant que le personnage de Cal avait quelque écho avec sa propre vie) À l'est d'Eden mais a le défaut d’être en décalage total avec les autres acteurs. Elia Kazan ne parvient pas à atteindre la fusion, à tel point que l’on a parfois l’impression qu’il y a deux films : celui où joue James Dean et celui où jouent les autres acteurs. Quoiqu’il en soit, À l’est d’Eden marquera les esprits pour ce portrait de James Dean en adolescent tourmenté et en rupture, désespérément en quête d’amour et dont les aspirations se heurtent au puritanisme du père.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Julie Harris, James Dean, Raymond Massey, Burl Ives, Richard Davalos, Jo Van Fleet
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Remarque :
* À l’est d’Eden est le seul des 3 films de James Dean à être sorti avant sa mort (l’accident qui lui coûta la vie eut lieu le 30 septembre 1955).

13 juillet 2013

Un tramway nommé désir (1951) de Elia Kazan

Titre original : « A Streetcar Named Desire »

Un tramway nommé désirBlanche DuBois arrive à la Nouvelle-Orléans pour s’installer temporairement chez sa soeur Stella. Elle est tout de suite perturbée par l’appartement assez pauvre de sa soeur et par les manières peu raffinées de Stanley, son mari… Un tramway nommé désir est la première grande adaptation d’une pièce de Tennessee Williams au cinéma (1). Elia Kazan l’a transposé sans l’édulcorer et le film marqua profondément les esprits tant il tranchait avec l’univers très policé des films hollywoodiens. Les personnages agissent ici suivant leurs passions et leurs pulsions, écartelés, tour à tour victimes et bourreaux, avec de soudaines poussées de violence. Ils provoquent chez le spectateur des sentiments contradictoires sans qu’il soit possible de porter un jugement sur eux. L’interprétation est magistrale : Vivien Leigh, en être fragile et perturbé qui doit faire face au puissant Marlon Brando, jeune acteur repéré par Kazan à l’Actor’s Studio, qui montre une présence physique hors du commun et qui deviendra avec ce rôle une icône de l’érotisme masculin. La mise en scène d’Elia Kazan est hélas un peu trop appuyée, notamment dans ses effets d’éclairages qui alourdissent inutilement l’ensemble.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Vivien Leigh, Marlon Brando, Kim Hunter, Karl Malden
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Remarques :
* Elia Kazan a repris toute la distribution de la pièce telle qu’elle était jouée à Broadway : Marlon Brando, Kim Hunter, Karl Malden, Rudy Bond, Nick Dennis, Peg Hillias, Richard Garrick, Ann Dere et Edna Thomas (c’est-à-dire tous les acteurs principaux à l’exception de Vivien Leigh) y tenaient les mêmes rôles. Vivien Leigh a été préférée à Jessica Tandy pour ajouter une star connue du public (rappelons que Brando était alors à peu près inconnu).
* Vivien Leigh avait précédemment tenu le rôle de Blanche DuBois sur les planches à Londres sous la direction de son mari, Laurence Olivier. Le rôle a profondément marqué l’actrice qui a eu ensuite tendance à confondre parfois le personnage de Blanche avec sa vraie vie.
* Vivien Leigh, Karl Malden et Kim Hunter furent tous trois oscarisés pour leur rôle dans Un tramway nommé désir. Marlon Brando fut nominé mais dut s’incliner devant Humphrey Bogart (pour African Queen).

(1) C’est en réalité la seconde adaptation. La première adaptation est La Ménagerie de verre (The Glass Menagerie) d’Irving Rapper (1950) avec Jane Wyman et Kirk Douglas, film qui eut un retentissement bien moindre que le film d’Elia Kazan.

16 avril 2013

La chatte sur un toit brûlant (1958) de Richard Brooks

Titre original : « Cat on a Hot Tin Roof »

La chatte sur un toit brûlantDans une prospère plantation du Mississippi, on fête le soixante-cinquième anniversaire du patriarche, Big Daddy, qui est sur le point de mourir d’un cancer. Le couple de son fils, Brick, est en pleine crise. Il repousse constamment sa jolie femme Maggie et tente de noyer son dégoût dans l’alcool… La chatte sur un toit brûlant est une pièce de Tennessee Williams qui remporta un grand succès à Broadway sous la direction d’Elia Kazan. Mais c’est pourtant Richard Brooks qui l’adaptera au grand écran (1) avec un couple d’acteurs très photogéniques : Elizabeth Taylor et Paul Newman. Hollywood oblige, toute référence à l’homosexualité de Brick a été gommée mais il reste toute la puissance et l’intensité qui sont propres aux pièces de Tennessee Williams. La frustration, la cupidité, le mensonge, la culpabilité nourrissent l’atmosphère surchauffée de ce drame familial qui débouche sur des réflexions plus profondes sur la vie ou la mort. La chatte sur un toit brûlantTous les rôles sont magnifiquement tenus à commencer bien entendu par le tout jeune (et très beau) Paul Newman et une Elizabeth Taylor dont la sensualité a de quoi réveiller un mort (2). Burl Ives, de son côté, exprime une force peu commune. Oui, finalement, malgré toutes les concessions faites lors de l’adaptation, La chatte sur un toit brûlant conserve bien toute sa puissance.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Elizabeth Taylor, Paul Newman, Burl Ives, Jack Carson, Judith Anderson, Madeleine Sherwood
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Remarques :
* Burl Ives (Big Daddy) et Madeleine Sherwood (Mae) tenaient déjà le même rôle dans la pièce jouée à Broadway sous la direction d’Elia Kazan ; Ben Gazzara interprétait Brick et Barbara Bel Geddes était Maggie.
* Le film était prévu pour être tourné en noir et blanc mais Richard Brooks insista pour tourner en couleurs afin de profiter des yeux bleus de Paul Newman et ceux d’Elizabeth Taylor, couleur violette. Les couleurs sont d’ailleurs superbes.

(1) Elia Kazan était en désaccord avec Tennessee Williams à propos de certaines modifications nécessaires selon lui. La situation se reproduira avec Doux oiseau de jeunesse (Sweet Bird of Youth) dont la pièce sera montée à Broadway par Elia Kazan pour être ensuite portée à l’écran en 1962 par Richard Brooks (avec… Paul Newman dans le rôle principal).
(2) On pourra remarquer que toute cette sensualité dégagée par l’actrice, loin de nous détourner de l’action, intensifie le drame car elle amplifie l’importance du refus de Brick.

14 janvier 2006

Baby Doll (1956) de Elia Kazan

Baby Doll Elle :
Elian Kazan nous montre une nouvelle fois son talent pour filmer les confrontations pleines de violence et d’ambiguïté. Baby Doll interprétée par Caroll Baker est la jeune femme enfant paumée qui s’ennuie et se livre aux regards des hommes. Le mari qui fait des mauvais coups pour subsister et le possible amant tout aussi machiavélique s’affrontent sous la candeur de cette jeune fille qui n’est pas encore devenue femme. Elia Kazan oppose le noir et le blanc, joue avec les gros plans de visages, les symboles sexuels pour mieux créer le trouble. Un cinéma original et sulfureux pour l’époque.
Note : 4 étoiles

Lui :
Beaucoup de force dans cette adaptation de la pièce de Tennessee Williams, un trio d’acteurs qui semblent toujours à la limite, à la limite de trop charger leur personnage. Elia Kazan filme avec beaucoup de crudité, dans les décors, dans ses cadrages, afin que passe toute la force de cette histoire. Avec le temps, le côté « sulfureux » du film s’est en grande partie estompé ce qui nous laisse avec la possibilité de regarder le film tel qu’il est.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Karl Malden, Carroll Baker, Eli Wallach
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