17 août 2021

Quatre Mouches de velours gris (1971) de Dario Argento

Titre original : « 4 mosche di velluto grigio »

4 mouches de velours gris (4 mosche di velluto grigio)Suivi depuis plusieurs jours par un homme mystérieux, le musicien Roberto Tobias décide de le prendre en chasse. Au cours de la dispute qui suit leur rencontre, il le tue accidentellement et un inconnu masqué le prend en photo, l’arme du crime à la main. Cet inconnu va le harceler et le menacer, sans pour autant se livrer à un chantage…
Quatre mouches de velours gris est un film italo-français de Dario Argento. Le film clôt ce que certains ont baptisé « la trilogie animale » de Dario Argento. Ses trois premiers longs métrages ont en effet un animal dans leur titre (1) et s’inscrivent tous trois dans le genre giallo, ces films d’exploitation italiens qui mêlent le policier avec l’horreur, le fantastique et une touche d’érotisme. Quatre mouches de velours gris se montre assez travaillé dans son scénario, une intrigue très hitchcockienne dont la résolution passera par une petite note fantastique (ou une croyance un peu farfelue). Les scènes de suspense sont particulièrement intenses. Une bonne dose d’humour est également introduite par l’intermédiaire de quelques personnages, notamment un détective privé quelque peu atypique, campé par Jean-Pierre Marielle doublé en italien. Dario Argento a déjà peaufiné son style, son utilisation des couleurs est assez remarquable. Longtemps bloqué pour des questions de droits, Quatre Mouches de velours gris a heureusement refait surface il y a quelques années.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Michael Brandon, Mimsy Farmer, Jean-Pierre Marielle, Francine Racette, Bud Spencer
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Remarque :
* Le sens du titre est « quatre mouches sur du velours gris » (les mouches ne sont pas en velours).

(1) Les trois premiers films de Dario Argento, formant la « trilogie animale » :
1970 : L’Oiseau au plumage de cristal (L’uccello dalle piume di cristallo)
1971 : Le Chat à neuf queues (Il gatto a nove code)
1971 : Quatre mouches de velours gris (4 mosche di velluto grigio)

4 mouches de velours gris (4 mosche di velluto grigio)Jean-Pierre Marielle et Michael Brandon dans 4 mouches de velours gris (4 mosche di velluto grigio) de Dario Argento.

16 août 2021

Hôtel Singapura (2015) de Eric Khoo

Titre original : « In the Room »

Hôtel Singapura (In the Room)L’hôtel Singapura est en pleine décrépitude mais il a connu des jours plus prestigieux. Depuis la seconde Guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui, des couples s’y sont retrouvés pour parler d’amour et le faire…
Hôtel Singapura (In the Room) est un film singapourien réalisé par Eric Khoo. L’idée de départ est séduisante : placer six histoires (et même un peu plus) étalées à dix ans d’intervalle sur soixante ans (et même un peu plus) dans une unique chambre d’hôtel. L’intention était de traduire l’évolution des mœurs et de la société à travers de scènes intimes où il est question d’amour (un peu) et de sexe (beaucoup). Le résultat n’est pas tout à fait à la hauteur des espérances mais le film d’Eric Khoo ne manque pas de qualités. La principale est certainement d’avoir six histoires très différentes, ce qui, toutefois, n’empêche pas de ressentir une petite sensation de longueurs. Hormis la séquence hilarante des professionnelles des années cinquante, le fond du propos est d’une grande tristesse, l’amour restant inaccessible et laissant la place à des étreintes sexuelles mécanistes. Hôtel Singapura ne manque pas de style et se montre d’une indéniable originalité.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Josie Ho, Ian Tan, Nadia Ar, Shô Nishino, Lawrence Wong, Choi Woo-sik
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Remarques :
* La distribution réunit plusieurs actrices et acteurs des pays d’extrême-orient : Josie Ho vient de Hong-kong, Shou Nishino est japonaise, Lawrence Wong vient de Malaisie, Netnaphad Pulsavad est thaïlandaise, George Young, Daniel Jenkins et Koh Boon sont basés à Singapour.
* Le tournage a été bouclé en dix jours.

Hôtel Singapura (In the Room)Ian Tan et Nadia Ar dans Hôtel Singapura (In the Room) de Eric Khoo.

14 août 2021

Elmer Gantry, le charlatan (1960) de Richard Brooks

Titre original : « Elmer Gantry »

Elmer Gantry, le charlatan (Elmer Gantry)Elmer Gantry est un représentant de commerce, bon vendeur mais dont les résultats sont très inégaux : on le voit tantôt avec une belle allure, tantôt dans un état proche du vagabondage. Il est également très religieux, connaît la Bible par cœur, chante les hymnes d’une belle voix. Dans une réunion évangélique, il est subjugué par celle qui se fait appeler sœur Sharon Falkoner. Il réussit à l’approcher et à en devenir l’associé…
Elmer Gantry est un film écrit et réalisé par Richard Brooks, d’après le roman homonyme de Sinclair Lewis publié en 1927, écrivain qui reçut à la fois le Pulitzer et le prix Nobel de littérature. Les évangélistes sont une tradition typiquement américaine et un grand nombre d’entre eux ont sillonné les Etats-Unis, tout particulièrement dans les années 1920, époque où se situe le roman (1). Le sujet était (est toujours, d’ailleurs) particulièrement risqué et Richard Brooks eut toutes les peines du monde à financer son audacieux projet. Le récit dénonce bien entendu le charlatanisme mais aussi la propension des gens ordinaires à croire à des choses simples. Le propos est loin d’être sommaire ou manichéen. Arriviste et même cynique, Elmer Gantry est néanmoins un personnage attachant (le réalisateur en donne même une image christique dans la scène où il se fait conspuer), ce qui le rend particulièrement riche et complexe. Burt Lancaster y contribue grandement par son interprétation hors-pair. Face à lui, Jean Simmons montre beaucoup d’intensité dans son jeu. Elmer Gantry est une œuvre intelligente et particulièrement intense.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Jean Simmons, Arthur Kennedy, Dean Jagger, Shirley Jones, Patti Page
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Remarque :
* L’histoire évoque celle de The Miracle Woman de Frank Capra (1931) avec Barbara Stanwyck. Le personnage de la prédicatrice de ces deux films est inspiré par le même personnage réel, Semple McPherson, qui officia dans les années 1920 et 1930.

(1) Pour des raisons strictement budgétaires (liées aux costumes), Richard Brooks a déplacé l’action dans les années trente. Il tenait toutefois ne pas la replacer dans les années cinquante pour éviter de trop grandes polémiques.

Elmer Gantry, le charlatan (Elmer Gantry)Burt Lancaster dans Elmer Gantry, le charlatan (Elmer Gantry) de Richard Brooks.

Elmer Gantry, le charlatan (Elmer Gantry)Jean Simmons dans Elmer Gantry, le charlatan (Elmer Gantry) de Richard Brooks.

13 août 2021

Tout simplement noir (2020) de John Wax & Jean-Pascal Zadi

Tout simplement noirJP, un acteur sans talent d’une quarantaine d’années, développe l’idée d’organiser une grande marche d’hommes noirs à Paris pour protester contre la sous-représentation des Noirs dans la société et dans les médias. Pour soutenir ce projet, il essaie de rencontrer des personnalités influentes de la communauté noire…
Tout simplement noir est une comédie française co-écrite, co-réalisée et co-interprétée par Jean-Pascal Zadi. Il prend la forme originale d’un faux documentaire. Nous voyons ce qui est censé être filmé. Nous suivons le personnage dans ses tentatives de convaincre des célébrités de soutenir son projet, ce sont principalement des humoristes mais aussi des acteurs, rappeurs et cinéastes qui jouent leur propre rôle. L’humour est constant, Jean-Pascal Zadi et John Wax ont su trouver un équilibre parfait pour se moquer des contradictions de chacun sans amoindrir le message de fond. Ils nous font découvrir que chaque individu a sa propre conception de l’identité noire, pouvant aller quelquefois jusqu’au communautarisme. Manier un tel niveau de sarcasme sur un sujet si sensible est délicat mais ils y sont parvenus.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Pascal Zadi, Caroline Anglade, Fary
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Remarques :
* Le titre Tout simplement noir est une référence au groupe de hip-hop du même nom de la fin des années 1980.
* La sortie du film prévue début 2020 a été repoussée à cause du confinement. Tout simplement noir est ainsi sorti en juillet 2020, quelques semaines après la mort de George Floyd qui a considérablement amplifié la portée du mouvement Black Lives Matter.

Tout simplement noirLucien Jean-Baptiste, Fabrice Eboué et Jean-Pascal Zadi dans Tout simplement noir de John Wax & Jean-Pascal Zadi.

12 août 2021

Accattone (1961) de Pier Paolo Pasolini

Accatone (Accattone)Dans la banlieue de Rome, le jeune oisif Accattone (« mendiant » en italien) méprise le travail. Il fait « travailler » Maddalena qu’un petit proxénète emprisonné lui a confiée. Ils vivent plus ou moins chez Nannina, son épouse. Accattone passe ainsi ses journées avec ses amis, à la terrasse des bars ou sur les rives du Tibre. Tout va changer lorsque Maddalena est arrêtée…
Accattone est la première réalisation de Pier Paolo Pasolini. Si, à l’époque, le film a été classé dans le néo-réalisme, on mesure mieux avec le recul à quel point il s’en diffère. Pasolini n’avait alors aucune expérience dans le cinéma, il était surtout un écrivain, auteur de romans, de recueils de poésie et de quelques scénarios. Il s’empare de ce champ artistique supplémentaire avec l’ambition de créer un nouveau langage cinématographique. Et il y parvient. Le plus frappant est la dimension qu’il donne à son récit. Tout en restant ancré dans la réalité quotidienne d’une misère dégradante, il ajoute une dimension presque religieuse à son personnage principal montrant qu’il y a dans sa situation quelque chose de sacré. Pour cela, il utilise la musique, le Largo de la Passion selon saint Matthieu de Bach, mais aussi son personnage principal auquel il donne une dimension christique. A noter que Bernardo Bertolucci (assistant de Pasolini et tout autant inexpérimenté que lui) a rapporté que le seul film qui plaisait beaucoup à Pasolini à l’époque était le Jeanne d’Arc de Dreyer. Tout aussi remarquable est le fait que Pasolini ne cherche pas à intellectualiser son approche, ni à la conceptualiser. Même avec ses inévitables défauts, Accattone montre une nouvelle forme d’écriture artistique. Le film sera interdit aux moins de 18 ans par crainte des « conséquences du choc » qu’il pourrait entraîner sur des jeunes gens pas encore tout à fait matures.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Franco Citti, Franca Pasut, Silvana Corsini
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Voir les livres sur Pier Paolo PasoliniAccatone (Accattone)Franco Citti et Franca Pasut dans Accatone (Accattone) de Pier Paolo Pasolini.

11 août 2021

Le Fantôme de Canterville (1944) de Jules Dassin & Norman Z. McLeod

Titre original : « The Canterville Ghost »

Le Fantôme de Canterville (The Canterville Ghost)Convaincu de lâcheté pour avoir fui lors d’un duel, Sir Simon de Canterville est condamné à hanter éternellement son château de la campagne anglaise, à moins que la malédiction ne soit levée par l’un de ses héritiers, qui rachèterait la faute de son ancêtre en faisant preuve de courage. Les siècles s’écoulent et sir Simon erre toujours comme une âme en peine. En 1943, le château est réquisitionné par l’armée américaine pour héberger une petite unité de combat…
Il s’agit de la première adaptation au cinéma de la nouvelle d’Oscar Wilde, Le Fantôme de Canterville, parue en 1887. Effort de guerre oblige, la famille américaine de la nouvelle est devenue une troupe de soldats permettant au film d’offrir un beau divertissement aux engagés (à noter que l’américain Jules Dassin venait de débuter sa carrière de réalisateur avec le film de propagande The Nazi Spy, deux ans auparavant). Le tournage a débuté sous la direction de Norman Z. McLeod qui ne parvint pas à gagner la confiance de Charles Laughton et Jules Dassin fut alors appelé pour le terminer. Il est le seul cité au générique. De même, côté photographie, William Daniels (que l’on connait pour ses films avec Greta Garbo) fut remplacé par Robert H. Planck auquel on doit la texture granuleuse. Sans être vraiment remarquable, l’ensemble est plaisant, même charmant, Charles Laughton fait un beau numéro burlesque sans trop entrainer l’ensemble vers la farce. La toute jeune Margaret O’Brien, âgée de six ans et déjà à son neuvième film, est étonnante par la maitrise de son jeu.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Charles Laughton, Robert Young, Margaret O’Brien, William Gargan, Reginald Owen
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Le Fantôme de Canterville (The Canterville Ghost)Robert Young, Margaret O’Brien & Charles Laughton dans Le Fantôme de Canterville (The Canterville Ghost) de Jules Dassin & Norman Z. McLeod.

10 août 2021

Official Secrets (2019) de Gavin Hood

Official Secrets2003 : les États-Unis et l’Angleterre souhaitent intervenir en Irak. Katharine Gun, employée des renseignements britanniques, reçoit une note de la NSA : les États-Unis sollicitent l’aide de la Grande-Bretagne pour rassembler des informations compromettantes sur certains membres du Conseil de sécurité de l’ONU hostiles à la guerre afin de les obliger à voter en faveur de l’invasion. Gun prend alors la décision de divulguer le mémo à la presse…
Official Secrets est un film britannico-américain coécrit et réalisé par le sud-africain Gavin Hood. Il est basé sur l’histoire réelle de la lanceuse d’alerte Katharine Gun. Le récit est assez classique, sans création d’une réelle tension et la mise en scène ne montre rien de remarquable. Keira Knightley a heureusement beaucoup de présence à l’écran. Son interprétation accentue (ou restitue ?) la naïveté et l’impulsivité de son personnage. Le mérite principal du film est de rappeler les conditions du déclenchement de la seconde guerre du Golfe et les manœuvres des américains pour la légitimer. Le film n’est pas sorti en salles en France.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Keira Knightley, Matt Smith, Matthew Goode, Rhys Ifans, Adam Bakri, Ralph Fiennes
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Official SecretsKeira Knightley dans Official Secrets de Gavin Hood.

9 août 2021

En avant (2020) de Dan Scanlon

Titre original : « Onward »

En avant (Onward)Ian et Barley Lightfoot sont deux jeunes elfes qui ont perdu leur père très tôt. Ils habitent une ville peuplée de créatures fantastiques (elfes, trolls, lutins ou encore licornes), mais dont la magie ancestrale a peu à peu disparu. Aujourd’hui, Ian vient d’avoir seize ans et sa mère dévoile aux deux frères que leur père leur a légué un objet inattendu : un bâton magique…
En avant est le 22e long-métrage d’animation en images de synthèse des studios Pixar. Il est coproduit par Walt Disney Pictures. Assez différent des précédentes productions Pixar, l’univers est un peu hétéroclite mais on retrouve comme toujours une bonne dose d’humanité dans les personnages. Les thèmes abordés sont classiques et très appuyés : la quête du père disparu, la confiance en soi, la relation fraternelle, le passage vers l’âge adulte. La routine, quoi. Le scénario ressemble quelque peu à un jeu de rôle qui aurait pris vie. Graphiquement, le film est bien réalisé mais n’est aussi remarquable que d’autres productions Pixar. Tout cela est un peu décevant, à mes yeux du moins car le film a été très bien reçu par la critique et le public. En avant est néanmoins un échec financier car sa sortie a été perturbée par les confinements dûs au Covid-19.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs (voix) : Tom Holland, Chris Pratt, Julia Louis-Dreyfus, Octavia Spencer
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En avant (Onward)En avant (Onward) de Dan Scanlon.

8 août 2021

Night Call (2014) de Dan Gilroy

Titre original : « Nightcrawler »

Night Call (Nightcrawler)Ex-voleur de matériaux sur les chantiers, Lou Bloom est un homme ambitieux qui cherche une opportunité de réussite. Il pense l’avoir trouvée après avoir observé un caméraman indépendant venu filmer sur le lieu d’un accident. Il achète une caméra et un scanner radio pour écouter les communications de la police…
Night Call (la traduction littérale du titre est « somnambule ») est un film américain écrit et réalisé par Dan Gilroy. L’intention est de dénoncer les médias à sensation, ces chaînes de télévision américaines locales qui capitalisent sur la peur en diffusant des images les plus choquantes possibles de délinquance et d’accidents. Le film est porté par la composition de Jake Gyllenhaal. Son personnage est un véritable monstre, cynique, manipulateur. Les raisonnements qu’il énonce avec une froideur absolue sont terrifiants car ils ont souvent quelque chose de brillant. Cette ambivalence nous met mal à l’aise de façon constante. L’atmosphère en devient lourde et sordide. Toutes les scènes se déroulent la nuit donnant au film une allure de polar urbain. Night Call a été bien reçu par la critique et le public.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jake Gyllenhaal, Rene Russo, Riz Ahmed, Bill Paxton
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Night Call (Nightcrawler)Jake Gyllenhaal dans Night Call (Nightcrawler) de Dan Gilroy.

7 août 2021

Le Masque de la mort rouge (1964) de Roger Corman

Titre original : « The Masque of the Red Death »

Le Masque de la mort rouge (The Masque of the Red Death)Dans l’Italie du XIIe siècle, Prospero, un prince adorateur de Satan, fait brûler un village par crainte de la « mort rouge » et emmène de force la jeune Francesca avec lui. Dans son château, il abrite tous les nobles du voisinage et prétend qu’ils y sont à l’abri de la maladie. Il les divertit en donnant chaque jour des fêtes et un bal masqué…
Le Masque de la mort rouge (The Masque of the Red Death) est un film fantastique américano-britannique réalisé par Roger Corman. Le scénario est inspiré par la nouvelle homonyme d’Edgar Allan Poe et aussi par la nouvelle Hop-Frog (pour la partie du nain et de la petite danseuse). Le personnage de Prospero, personnifié par Vincent Price, est particulièrement réussi. Il donne au film une dimension inattendue avec ses réflexions philosophiques, l’ensemble semble ainsi prendre parfois une tournure bergmanienne. Prospero n’est pas seulement un tyran, c’est un intellectuel. Nous sommes loin du manichéisme usuel. « Dans mon esprit, personne ne gagne, ni le Bien ni le Mal » a précisé Corman à propos du film. Les décors sont somptueux et les couleurs magnifiques. Le Masque de la mort rouge est à juste titre souvent considéré comme le film plus ambitieux au sein des adaptations d’Edgar Allan Poe par Roger Corman.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Vincent Price, Hazel Court, Jane Asher, David Weston, Nigel Green, Patrick Magee
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* La maladie appelée « Mort Rouge » est fictive. Poe la décrit comme causant « des douleurs aigües, un vertige soudain, et puis un suintement abondant par les pores, et la dissolution de l’être » avec comme symptôme « des taches pourpres… sur le visage de la victime », et entraînant la mort en une demi-heure. Il est probable que cette maladie soit inspirée par la tuberculose puisque l’épouse de Poe, Virginia, en souffrait au moment où la nouvelle a été écrite. Mais la Mort Rouge peut aussi faire référence au choléra, Poe ayant été témoin d’une épidémie de cette maladie à Baltimore en 1831. D’autres analystes ont suggéré qu’il s’agissait en fait de la peste bubonique (représentant plus particulièrement l’épidémie de peste noire) en se basant sur la fin du récit représentant la « Mort Rouge » dans la pièce noire. Enfin, il a également été suggéré que la Mort Rouge n’est pas une maladie mais quelque chose qui est partagé de façon inhérente par toute l’humanité. (Source Wikipedia, article sur la nouvelle de Poe)

Le Masque de la mort rouge (The Masque of the Red Death)Jane Asher et Vincent Price dans Le Masque de la mort rouge (The Masque of the Red Death) de Roger Corman.

Le Masque de la mort rouge (The Masque of the Red Death)Verina Greenlaw dans Le Masque de la mort rouge (The Masque of the Red Death) de Roger Corman.

Le Masque de la mort rouge est la septième des huit adaptations d’histoires d’Edgar Allan Poe réalisées par Roger Corman entre 1960 et 1964 :
1. La Chute de la maison Usher (House of Usher, 1960)
2. La Chambre des Tortures (The Pit and the Pendulum, 1961)
3. L’Enterré vivant (The Premature Burial, 1962)
4. L’Empire de la terreur (Tales of Terror, 1963)
5. Le Corbeau (The Raven, 1963)
6. La Malédiction d’Arkham (The Haunted Palace, 1963)
7. Le Masque de la mort rouge (The Masque of the Red Death, 1964)
8. La Tombe de Ligeia (The Tomb of Ligeia, 1964)