27 mars 2020

Senses (2015) de Ryûsuke Hamaguchi

Titre original : « Happî awâ »

Senses (Happî awâ)A Kobe, au Japon, quatre femmes trentenaires partagent une amitié sans faille et n’ont aucun secret entre elles, du moins le croient-elles. Aucune n’est vraiment heureuse dans sa vie personnelle et le divorce de l’une d’elles va occasionner des réactions très différentes…
Ce film de 5h17 de Ryûsuke Hamaguchi a été segmenté en trois parties pour son exploitation en France, suivant un chapitrage assez artificiel en fonction des cinq sens et affublé d’un titre anglais (le titre anglo-saxon Happy Hour correspond au titre original). Le film trouve son origine dans un atelier d’improvisation qui s’est déroulé à Kobe au sein du programme « Artistes en résidence » de KIITO et dont la thématique principale était « comment pouvons-nous mieux nous écouter les uns les autres ? ». Le résultat est une étonnante proposition de cinéma qui s’étire en scènes de dialogues à plusieurs où les motivations de chacune nous apparaissent peu à peu pour être mieux remises en question par la suite. Le propos général est assez sombre, le pessimisme trouvant son principal terreau dans une vision très noire du couple. Il accorde beaucoup de place à la perception, au ressenti. Les quatre actrices principales ne sont pas des comédiennes professionnelles. L’ensemble est indéniablement plutôt long. Ce film audacieux a été très bien accueilli par la critique.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sachie Tanaka, Hazuki Kikuchi, Maiko Mihara, Rira Kawamura
Voir la fiche du film et la filmographie de Ryûsuke Hamaguchi sur le site IMDB.
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Découpage du distributeur français :
Senses 1 et 2 : 2 h 19
Senses 3 et 4 : 1 h 25
Senses 5 : 1 h 15
(ce qui, bizarrement, ne donne pas un total de 317 minutes)

Senses (Happî awâ)Maiko Mihara, Hazuki Kikuchi, Rira Kawamura et Sachie Tanaka dans Senses (Happî awâ) de Ryûsuke Hamaguchi.

25 mars 2020

Silent Voice (2016) de Naoko Yamada

Titre original : « Koe no katachi »

Silent Voice (Koe no katachi)A l’école, Nishimiya est harcelée par Ishida car elle est sourde. Des années plus tard, le garçon, lui-même finalement rejeté par ses camarades à cause de son comportement, part à la recherche de la jeune fille…
Produit par Kyoto Animation, Silent Voice est un film d’animation basé sur la série de mangas du même nom, écrits et illustrés par Yoshitoki Ōima et parus en 2013-2014. Ce manga a connu un grand succès au Japon car il abordait de façon délicate deux sujets tabous : le handicap et le harcèlement. Le film fait lui aussi preuve d’une grande sensibilité. L’histoire est assez touchante, tout en explorant assez profondément les relations sociales. Les thèmes de l’exclusion, de la culpabilité et du pardon sont très présents. Le fait que ce soit des adolescents permet d’évacuer toutes autres notions (économiques notamment) pour mieux se concentrer sur les rapports humains. Nous sommes bien loin de la banalité, il n’y a là aucune facilité, aucune dramatisation ni aucune morale. Sous une apparence de simplicité, cette histoire montre en réalité une belle complexité ; elle ouvre un grand champ de réflexion et il ne paraît pas exagéré de la qualifier de « conte philosophique ».  Dans sa forme, le film est assez attrayant, avec des plans bien composés et des angles de vue souvent surprenants mettant en avant des objets ou des détails.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs:
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 Silent Voice (Koe no katachi)Silent Voice (Koe no katachi) de Naoko Yamada.

 Silent Voice (Koe no katachi)Silent Voice (Koe no katachi) de Naoko Yamada.

24 mars 2020

L’arnaque (1973) de George Roy Hill

Titre original : « The Sting »

L'arnaque (The Sting)A Chicago, en 1936, Johnny Hooker et son acolyte Coleman volent sans le savoir le convoyeur de fonds de Doyle Lonnegan, un dangereux gangster de New York. Coleman est aussitôt abattu par le gang de ce dernier et Hooker se réfugie chez Henry Gondorff, un spécialiste de L’arnaque. Ceux-ci décident alors de venger la mort de Coleman en montant une escroquerie de grande ampleur pour mettre Lonnegan sur la paille…
Après le grand succès de Butch Cassidy et le Kid du même George Roy Hill (1969), la tentation fut grande pour les studios de réunir à nouveau le même tandem d’acteurs, les deux plus grands charmeurs d’Hollywood en ce début des années soixante dix, Paul Newman et Robert Redford. Ils se retrouvent parachuté de nouveau dans un contexte historique, cette fois plus récent, celui de la Grande Dépression. L’histoire est si alambiquée que le scénariste David S. Ward a choisi de détailler méthodiquement chaque phase de cette arnaque assez démesurée, ce qui a également pour effet de renforcer la notion de spectacle et le plaisir du spectateur. La reconstitution est soignée et le monde des gangsters est à la fois réaliste et onirique. L’ensemble est assez long, un peu ennuyeux et plutôt froid avec un beau twist final toutefois. L’énorme succès populaire de ce film commercial fut salué par sept Oscars.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Paul Newman, Robert Redford, Robert Shaw, Charles Durning, Ray Walston, Eileen Brennan
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Remarques :
* La musique, avec le célèbre morceau de Scott Joplin The Entertainer, déclencha la redécouverte du ragtime. A noter que la popularité première du ragtime (1900-1920) ne correspond pas vraiment à la période du film (1936).
* 11 000 dollars de 1936 (la somme dérobée au convoyeur de fonds) sont équivalents à 200 000 dollars de 2020. Et les 50 000 dollars de l’arnaque sont équivalents à près de 1 million de dollars actuels.
* Le nom du personnage de Robert Redford (Johnny Hooker) aurait été donné afin de rendre hommage au chanteur de blues John Lee Hooker. Les personnages de Henry Gondorff, J. J. Singleton, Kid Twist et Eddie Niles sont ceux de véritables escrocs américains du premier quart du XXe siècle : le film est en fait basé sur la vie des frères Charles et Fred Gondorff qui ont tenté une escroquerie similaire à celle montrée dans le film mais qui, elle, a échoué (1914) (dixit Wikipedia) .
* Le film a connu une suite :
L’arnaque 2 (The Sting II) de Jeremy Kagan avec Jackie Gleason et Mac Davis, jugé généralement très mauvais par ceux qui l’ont vu.

 L'arnaque (The Sting)Robert Redford dans L’arnaque (The Sting) de George Roy Hill.

 L'arnaque (The Sting)Paul Newman dans L’arnaque (The Sting) de George Roy Hill.

23 mars 2020

La Cité de la peur (1994) de Alain Berbérian

La Cité de la peurA Cannes, pendant le Festival, une attachée de presse tente de faire parler de son film « Red is Dead », un film d’horreur de série Z. Sans grand résultat. Mais tout change lorsqu’un tueur commet des meurtres exactement de la même manière que dans le film. Les victimes sont des projectionnistes. Aidée par un policier garde du corps, elle fait venir l’acteur principal, un peu simplet…
La Cité de la peur est la première incursion au cinéma de Les Nuls, après le succès de leurs sketches sur la chaîne cryptée Canal+. L’histoire est complètement loufoque et personne ne se prend au sérieux dans cette comédie en roue libre. Les parodies et clins d’oeil sont nombreux, l’humour est continuel, tout au plus pourra-t-on reprocher certains étirements de quelques gags. Bien qu’un peu brouillonne et moins travaillée que leurs productions ultérieures, cette « comédie familiale » résiste bien à l’épreuve du temps.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Chantal Lauby, Alain Chabat, Dominique Farrugia, Gérard Darmon
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La Cité de la peurChantal Lauby, Dominique Farrugia et Alain Chabat dans La Cité de la peur d’Alain Berbérian.

La Cité de la peurAlain Chabat et Gérard Darmon dansent La Carioca à la façon Fred Astaire / Ginger Rodgers
dans La Cité de la peur d’Alain Berbérian.

Homonyme :
La Cité de la peur (Station West) de Sidney Lanfield (1948) avec Dick Powell et Jane Greer (western).

21 mars 2020

Ma Loute (2016) de Bruno Dumont

Ma LouteAndré Van Peteghem arrive avec sa femme et ses enfants dans leur villa en baie de la Slack, sur la Côte d’Opale. Ils sont bientôt rejoints par sa sœur et son mari, qui est également le cousin d’André. Plusieurs disparitions ont eu lieu, un inspecteur ventripotent enquête. Dans les dunes vit une famille de pêcheurs, également passeurs : ils portent les personnes qui veulent traverser un petit bras de mer…
Après quelques films très remarqués dans un genre plutôt rude, Bruno Dumont avait surpris en optant pour le comique avec la série P’tit Quinquin pour Arte. Il poursuit dans cette veine avec Ma Loute, un film burlesque et outrancier, franchement surréaliste dans l’esprit. Bruno Dumont force le trait et même n’hésite pas à aller franchir allègrement les limites du bon goût (quelques scènes sont vraiment gore). Certains acteurs sont non professionnels mais ce sont les formidables prestations de Fabrice Luchini et de Juliette Binoche en grands bourgeois exaltés et tarabiscotés qui portent le burlesque à des sommets. Les seconds rôles ne sont pas en reste, avec notamment cet improbable inspecteur qui semble sorti d’une bande dessinée. Le film aurait sans doute gagné à être un peu plus court mais n’en est pas moins assez unique en son genre. Il pourra toutefois être diversement apprécié…
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Fabrice Luchini, Juliette Binoche, Valeria Bruni Tedeschi, Jean-Luc Vincent, Brandon Lavieville, Didier Després
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Remarque :
* La (très surprenante) demeure des Van Peteghem est le Typhonium de Wissant (Pas-de-Calais), une villa de style art-nouveau et néo-égyptien ptolémaïque. Elle tient son nom de petits temples égyptiens trouvés à Denderah et à Edfou lors de la campagne d’Égypte.

Ma LouteFabrice Luchini, Juliette Binoche, Valeria Bruni Tedeschi et Jean-Luc Vincent dans Ma Loute de Bruno Dumont.

20 mars 2020

Une femme d’affaires (1981) de Alan J. Pakula

Titre original : « Rollover »

Une femme d'affaires (Rollover)Le dirigeant d’une grande entreprise chimique est assassiné pour une raison inconnue. Forte de toutes les parts dont elle a héritées, sa jeune veuve projette de prendre la direction du conglomérat et de racheter une autre entreprise. Au même moment, pour redresser une banque en difficulté, un brillant financier recherche un client qui aurait besoin d’un prêt important…
Les films principaux d’Alan J. Pakula des années soixante dix ont pour thème les machinations occultes du monde politique (Klute, A cause d’un assassinat , Les hommes du Président). C’est encore le cas pour ce Rollover qui alerte sur les manœuvres financières, incompréhensibles pour beaucoup mais susceptibles de créer des dommages importants. Que les basses manœuvres décrites (1) soient un peu farfelues n’est pas si important car Pakula se situe dans l’exploration des possibles : le film a été parfois décrit comme un des rares exemples de « science-fiction financière », terme qui le décrit parfaitement. On peut aussi considérer qu’il préfigure les scandales financiers des décennies à venir. Dans sa forme et ses décors, Rollover est un film élégant. Le réalisateur mêle au propos un volet romantique qui vient un peu l’obscurcir, toutefois, et il montre une étrange fascination pour ses deux personnages et le monde de l’argent dans lequel ils vivent (2). Le film devient dès lors quelque peu ambigu. Est-ce pour cette raison que le film a été si mal reçu ?
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jane Fonda, Kris Kristofferson, Hume Cronyn, Josef Sommer
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Remarques :
* Rollover est un terme financier qui désigne le renouvellement d’un dépôt à terme.

(1) Le complot se concentre sur les marchés des changes : faire chuter le dollar en privant les grandes banques de liquidités et en transformant les dépots saoudiens en dollars en or.
(2) Outre les robes affriolantes de Jane Fonda, on pourra admirer les nombreuses peintures modernes dans les décors.

Une femme d'affaires (Rollover)Jane Fonda et Kris Kristofferson dans Une femme d’affaires (Rollover) de Alan J. Pakula.

19 mars 2020

Salt (2010) de Phillip Noyce

SaltEvelyn Salt est un agent de premier ordre au sein de la CIA. Elle est chargée d’interroger un nouveau transfuge des services secrets russes. A la surprise générale, ce dernier la dénonce comme agent double à la solde de la Russie, chargée d’un assassinat politique pour le jour suivant…
Sur un scénario écrit par le scénariste et réalisateur Kurt Wimmer, Salt est un thriller politique d’action assez enlevé. Si l’histoire n’est pas d’une originalité extrême, la tension s’installe rapidement et les évènements s’enchaînent de façon fluide. Les scènes d’action, spectaculaires mais sans excès, se succèdent sans temps mort. Angelina Jolie est assez surprenante de crédibilité en agent surentraînée et pleine de ressources. Pas franchement mémorable mais divertissant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Angelina Jolie, Liev Schreiber, Chiwetel Ejiofor, Daniel Olbrychski, August Diehl
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Remarques :
Le film existe en trois versions différentes :
– la version cinéma de 100 mn
– une version Director’s cut de 104 mn
– une « version longue » de 101 mn qui présente un déroulé des évènements finaux assez différents (Wikipedia en donne le détail).

SaltLiev Schreiber, Chiwetel Ejiofor et Angelina Jolie dans Salt de Phillip Noyce.

18 mars 2020

Mary et la fleur de la sorcière (2017) de Hiromasa Yonebayashi

Titre original : « Meari to majo no hana »

Mary et la fleur de la sorcière (Meari to majo no hana)Mary, fillette de 11 ans aux cheveux roux, passe la fin de l’été chez sa grande tante Charlotte. Elle s’ennuie. Un après-midi, elle suit un chat qui semble vouloir la guider dans une forêt dense. Elle arrive dans une clairière cachée où elle découvre une fleur inconnue avec de belles boules bleues…
Après avoir travaillé aux côtés de Hayao Miyazaki de 1996 à 2008, Hiromasa Yonebayashi a créé son propre studio. Pour son troisième film, Mary et la fleur de la sorcière, il a pris son inspiration dans le roman The Little Broomstick de la romancière britannique Mary Stewart. C’est un conte pour enfants avec de gentilles et de méchantes sorcières. C’est un film charmant et divertissant, mais l’histoire n’est pas vraiment originale. Le dessin est beau et l’animation parfaite, mais Hiromasa Yonebayashi reste trop près de son modèle, sans jamais vraiment s’échapper du style Ghibli.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs:
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Mary et la fleur de la sorcière (Meari to majo no hana)Mary et la fleur de la sorcière (Meari to majo no hana) de Hiromasa Yonebayashi

17 mars 2020

Lulu femme nue (2013) de Sólveig Anspach

Lulu femme nueÀ la suite d’un entretien d’embauche sans résultat, Lulu rate le dernier train. Au téléphone, son mari et ses enfants manifestent leur mécontentement. Elle décide alors de ne pas rentrer chez elle, pour s’octroyer quelques jours de liberté, seule, sur la côte vendéenne, sans autre projet que d’en profiter pleinement et sans culpabilité…
Lulu femme nue est l’adaptation de la bande-dessinée homonyme d’Etienne Davodeau publiée en 2008. La réalisatrice Sólveig Anspach en reste fidèle à l’esprit, un portrait de femme qui se dépouille de ses atours d’épouse et de mère pour partir en roue libre quelques jours. Elle se retrouve ainsi comme « nue ». Elle n’a pas prémédité sa petite fugue, elle n’est pas sûre d’elle-même et profite des rencontres qui se présentent à elle. Le récit, sans être d’une originalité extrême, sait éviter les stéréotypes trop marqués et les personnages sont attachants. Il y a aussi beaucoup d’humour. Lulu femme nue peut être vu comme « un feel-good movie à la française ».
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Karin Viard, Bouli Lanners, Claude Gensac, Philippe Rebbot
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Remarques :
* Cameo : Etienne Davodeau est le client au croissant, dans le café.
* La réalisatrice américano-islandaise, et française d’adoption, Sólveig Anspach nous a quitté en 2015. Elle était âgée de 54 ans.

Lulu femme nueBouli Lanners et Karin Viard dans Lulu femme nue de Sólveig Anspach.

Lulu femme nueClaude Gensac et Karin Viard dans Lulu femme nue de Sólveig Anspach.

16 mars 2020

Une soirée étrange (1932) de James Whale

Titre original : « The Old Dark House »
Autres titres français :
« La Maison grise » / « La Maison de la mort » / « L’Appel de la chair »

Une soirée étrange (The Old Dark House)Au Pays de Galles, par une nuit de pluies diluviennes et de tempête, des voyageurs en automobile trouvent refuge dans une sombre et grande demeure. Ils sont accueillis par un majordome très inquiétant…
Longtemps perdu, The Old Dark House a été realisé par James Whale juste après son très remarqué Frankenstein. Basé sur le roman « Benighted » du scénariste et écrivain anglais J. B. Priestley, le film est aujourd’hui considéré comme un classique du film d’horreur tendance gothique. La distribution est internationale et de haute volée : Boris Karloff sera certainement le plus cité mais il est entouré des anglais Charles Laughton, Ernest Thesiger et Eva Moore, par le Canadien Raymond Massey et l’américain Melvyn Douglas qui tiennent parfaitement leur rôle avec beaucoup de présence. La touche de glamour style pre-Code Hays est assurée par la débutante Gloria Stuart. L’histoire est particulièrement prenante et la tension, qui s’établit dès que les trois voyageurs frappent à la porte, ne retombe jamais par la suite. Bien au contraire, elle s’intensifie. C’est un film assez angoissant mais qui n’est pas aussi horrible que peut l’être un film d’horreur actuel (cette remarque étant d’ailleurs valable pour les tous les films d’horreur de plus de cinquante ans). A sa sortie, le film ne fut guère apprécié aux Etats-Unis, contrairement à l’Angleterre où il connut un très grand succès.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Boris Karloff, Melvyn Douglas, Charles Laughton, Lilian Bond, Ernest Thesiger, Eva Moore, Raymond Massey, Gloria Stuart
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Remarques :
* Premier film américain de Charles Laughton, d’Ernest Thesiger et de Raymond Massey.
* Il est toujours amusant de voir des personnages chanter « Singing in the Rain » dans les années trente mais il faut se souvenir que cette chanson a été écrite en 1929.

Remakes :
Le manoir aux fantômes (The Old Dark House) film anglais de William Castle (1963)
The Ghoul, film anglais de Freddie Francis (1975) avec Peter Cushing et John Hurt.
C’est en 1963, à la sortie du premier remake, que le film de 1932 fut retiré de la circulation par les studios, puis considéré comme perdu… jusqu’à la découverte par Curtis Harrington d’un négatif dans les coffres des studios Universal.

Une soirée étrange (The Old Dark House)Boris Karloff et Gloria Stuart dans Une soirée étrange (The Old Dark House) de James Whale.

Une soirée étrange (The Old Dark House)Photo publicitaire pour Une soirée étrange (The Old Dark House) de James Whale.
(En haut) Boris Karloff, (en bas, de g. à d.) Eva Moore, Raymond Massey, Melvyn Douglas, Lilian Bond, Charles Laughton et Gloria Stuart