28 avril 2021

Eva en août (2019) de Jonás Trueba

Titre original : « La virgen de agosto »

Eva en août (La virgen de agosto)Alors que tout le monde s’exile pour les vacances, Eva reste à Madrid en plein mois d’août. La jeune femme de 33 ans redécouvre la capitale, se laissant porter par les déambulations et les rencontres…
Eva en août (traduction littérale du titre original = « La vierge d’août ») est coécrit et réalisé par Jonás Trueba. Le réalisateur espagnol a l’âge de son personnage principal et habite ce quartier de Madrid qu’il a filmé en images réelles. Il dit être influencé par Eric Rohmer et plus particulièrement Le Rayon Vert (1986). Il y a effectivement certaines similitudes dans sa façon de nous faire suivre son personnage dans ses rencontres successives. En revanche, il ne parvient pas à générer la moindre émotion et nous restons seulement spectateur. Si ses rencontres s’épanchent volontiers, Eva reste fermée à double-tour, éludant plus ou moins habilement toutes les questions personnelles. De plus, les discussions restent assez superficielles. Au final, nous n’éprouvons rien pour elle. Le cinéaste prend son temps, certainement un peu trop car on éprouve un petit désintérêt à mi-parcours et on se console en se disant que l’on visite Madrid (sa vie nocturne surtout). Plaisant à défaut d’être vraiment intéressant, le film a toutefois été bien reçu par la critique.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Itsaso Arana, Vito Sanz, Isabelle Stoffel, Joe Manjón
Voir la fiche du film et la filmographie de Jonás Trueba sur le site IMDB.
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Eva en août (La virgen de agosto)Itsaso Arana dans Eva en août (La virgen de agosto) de Jonás Trueba.

2 novembre 2015

Les Orgueilleux (1953) de Yves Allégret

Les orgueilleuxDans un petit village mexicain, une française arrive en car avec son mari très malade. Celui-ci meurt peu après, atteint d’une méningite cérébro-spinale très contagieuse. Alors que l’épidémie commence à se répandre, elle fait la connaissance d’un français, épave humaine noyée de téquila… Les Orgueilleux est l’adaptation d’une nouvelle de Jean-Paul Sartre, Typhus. C’est un film assez fort servi par une magnifique interprétation, particulièrement de Gérard Philipe dont le personnage évoque certains héros dostoïevskiens. Michèle Morgan est là dans un de ses plus beaux rôles, une femme en plein désarroi au bout du monde, bien plus complexe que les personnages de grande bourgeoise dans lesquels elle était si souvent cantonnée. Elle fait montre d’une grande sensualité qui culmine dans la scène du ventilateur (scène qui a troublé Martin Scorsese adolescent). Il se dégage une grande authenticité, le film nous immerge littéralement dans ce village mexicain écrasé par le soleil et la chaleur, avec une musique omniprésente et une moiteur perceptible. Seule la fin est décevante, bâclée et un peu ridicule. Cette fin heureuse aurait été imposée par les producteurs mexicains, Yves Allégret en ayant imaginé une tout autre. Mais cela n’empêche pas Les Orgueilleux d’être un très beau film.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Michèle Morgan, Gérard Philipe, Carlos López Moctezuma, Víctor Manuel Mendoza
Voir la fiche du film et la filmographie de Yves Allégret sur le site IMDB.

Voir les autres films de Yves Allégret chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Luis Buñuel fait une apparition dans un petit rôle de trafiquant (j’avoue ne pas l’avoir repéré).
* Rappelons qu’Yves Allégret est le jeune frère de Marc Allégret. Sa filmographie est quelque peu inégale, Les Orgueilleux fait incontestablement partie de ses trois ou quatre meilleurs films.
* Le film a été récemment restauré.

Les Orgueilleux
Gérard Philipe, Víctor Manuel Mendoza et Carlos López Moctezuma dans Les orgueilleux de Yves Allégret

Les Orgueilleux
Víctor Manuel Mendoza et Michèle Morgan dans Les orgueilleux de Yves Allégret.