22 mars 2021

Cherchez Hortense (2012) de Pascal Bonitzer

Cherchez HortenseDamien, professeur de civilisation chinoise est piégé par sa femme Iva, metteur en scène de théâtre, qui le somme de demander l’aide de son père, conseiller d’État avec lequel il entretient une relation plus que distante, pour éviter à une certaine Zorica d’être expulsée. Cette mission plonge Damien dans une spirale qui va bouleverser sa vie…
Cherchez Hortense est écrit et réalisé par Pascal Bonitzer. Il s’agit de son sixième long métrage. Il sait trouver un bel équilibre en jouant sur les registres comiques et dramatiques. L’ensemble est plutôt mélancolique toutefois avec une vision un peu noire, ou plus exactement un peu triste, des rapports humains. Les dialogues sont bien écrits, parfois même brillants, mais on peut reprocher à Pascal Bonitzer de trop emmêler ses fils et d’aboutir finalement sur peu de choses. La fin paraît en effet bien faible. La mise en scène est sans éclat particulier. Malgré la belle prestation de Jean-Pierre Bacri, le film déçoit quelque peu. Pascal Bonitzer est un cinéaste apprécié par la critique qui a donc réservé un très bon accueil au film.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Bacri, Kristin Scott Thomas, Isabelle Carré, Claude Rich, Jackie Berroyer
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Cherchez HortenseJean-Pierre Bacri et Kristin Scott Thomas dans Cherchez Hortense de Pascal Bonitzer.

21 mars 2021

Men in Black 3 (2012) de Barry Sonnenfeld

Men in Black 3En 2012, sur la Lune, un extraterrestre boglodite très dangereux, Boris l’Animal, s’évade et retourne sur Terre avec un objectif : tuer K, l’agent qui l’a capturé en 1969 et lui a détruit le bras gauche…
Men in Black 3 est le troisième volet de la série de films Men in Black inspirée de l’univers du comic homonyme de Lowell Cunningham. Ces trois premiers volets ont été réalisés par Barry Sonnenfeld, le scénario du troisième est signé Etan Cohen (à ne pas confondre avec Ethan Coen, l’un des frères Coen). Il est assez différent des deux premiers : il est moins typé comédie mais il est doté d’un solide scénario qui joue brillamment avec les paradoxes du voyage dans le temps. L’humour est moins présent, il en reste suffisamment toutefois, ne serait-ce que par l’introduction de certains personnages, comme cet alien dont le comportement et le débit semblent calqués sur Robin Williams. Très plaisant, l’ensemble garde une personnalité qui le distingue des productions classiques de science-fiction de la décennie 2010.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Will Smith, Tommy Lee Jones, Josh Brolin, Jemaine Clement, Emma Thompson, Michael Stuhlbarg
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Men in Black 3Josh Brolin, Michael Stuhlbarg et Will Smith dans Men in Black 3 de Barry Sonnenfeld.

19 mars 2021

L’Amour à la ville (1953) de Michelangelo Antonioni, Federico Fellini, Alberto Lattuada, Carlo Lizzani, Francesco Maselli, Dino Risi et Cesare Zavattini

Titre original : « L’amore in città »

L'amour à la ville (L'amore in città)L’idée de départ de L’amore in città, on la doit au scénariste Cesare Zavattini : réunir six réalisateurs pour un film à sketchs sur l’amour dans une grande ville. Plus que d’écrire des histoires, il s’agit de porter un regard sociologique sur toutes les formes de l’amour à la ville et de faire jouer non pas des acteurs mais des personnes ordinaires qui vivent cela au quotidien.
Thèmes abordés : la prostitution des quartiers pauvres, le suicide par amour, le bal populaire où se font et se défont les couples, les agences matrimoniales, les abandons d’enfants et le voyeurisme dans les rues de Rome.
Il s’agit aussi d’une expérience de prolongement du néoréalisme, expérience qui va jusqu’aux limites dans le sketch Histoire de Catherine, une histoire véridique où la personne à qui cela est arrivé tient son propre rôle, rejouant notamment la scène de l’abandon de son enfant ce qui n’est pas sans soulever d’évidentes questions déontologiques.
Par ailleurs, le regard sociologique montre ses limites dans les sketchs sur la prostitution et le suicide où Lizzani et Antonioni ne font que survoler un sujet en questionnant les personnes impliquées. Le sujet était-il trop important pour l’exercice? De son côté, Fellini n’a pas joué le jeu : il a écrit une histoire, introduisant une touche de fantastique. Le résultat est remarquable mais il est hors sujet… Le dernier sketch est là pour apporter une note de légèreté, une fausse caméra cachée sur les regards insistants des hommes sur les femmes. Malgré ses faiblesses, L’amore in città reste un film important dans l’histoire du néoréalisme italien, une sorte d’expérience ultime. Le film n’eut que peu de succès et donc les suites prévues ne virent pas le jour.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Antonio Cifariello, Livia Venturini
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Remarques :
* Jean A. Gili définit L’amore in città comme un tournant vers la fin du néoréalisme : « un brillant exercice autour d’une idée forte, un film charnière entre une époque qui se clôt sur une utopie impossible et une autre qui s’ouvre en redonnant la priorité à l’imagination créatrice des auteurs ». (Jean A. Gili, Le cinéma italien p 144, Ed. La Martinière 2011)

* Le titre initial est : Le Spectateur (Revue cinématographique) – Année 1953, n°1 : L’amour à la ville.

* Les 6 sketchs :
1) L’Amore che si paga (L’amour qu’on paie) de Carlo Lizzani (11′). Ce sketch sur la prostitution a été censuré et supprimé des versions distribuées en France.
2) Tentato suicidio (Tentative de suicide) de Michelangelo Antonioni (22′)
3) Paradiso per tre ore (Le Paradis pendant trois heures ou Le Bal du samedi soir) de Dino Risi (11′)
4) Agenzia matrimoniale (Agence matrimoniale) de Federico Fellini (16′)
5) Storia di Caterina (Histoire de Catherine) de Francesco Maselli et Cesare Zavattini (27’)
6) Gli italiani si voltano (Les Italiens se retournent) de Alberto Lattuada (14’). A noter que l’homme corpulent qui transpire pour suivre une jeune femme dans les escaliers de la Trinité des Monts n’est autre que Marco Ferreri, producteur associé du film.

L'amour à la ville (L'amore in città)Livia Venturini et Antonio Cifariello dans le sketch Agence matrimoniale de Frederico Fellini
dans L’amour à la ville (L’amore in città).

17 mars 2021

Qui a tué Lady Winsley? (2019) de Hiner Saleem

Titre original : « Lady Winsley »

Qui a tué Lady Winsley? (Lady Winsley)Sur une petite île de Turquie, une romancière américaine est assassinée. L’inspecteur Fergan arrive d’Istanbul pour mener l’enquête…
Qui a tué Lady Winsley? est une comédie policière franco-belgo-turque réalisée par Hiner Saleem, réalisateur irakien d’origine kurde réfugié en France depuis quarante ans. Sous les couverts d’une enquête dans le style d’Agatha Christie, le film est surtout une peinture sociale de ce coin de Turquie, avec le poids des familles, la pesanteur de la respectabilité, le conservatisme et aussi la haine envers les Kurdes. L’art du cinéaste est de présenter tout cela avec humour, les habitants se donnent surtout des postures qui permettent de garder la face et la bêtise fait le reste. Il n’est pas certain que la réalité soit aussi accommodante toutefois. L’intrigue policière en elle-même est simple mais réserve quelques surprises. Un film intelligemment fait.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Mehmet Kurtulus, Ezgi Mola, Ergun Kuyucu
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Qui a tué Lady Winsley? (Lady Winsley)Senay Gürler et Mehmet Kurtulus dans Qui a tué Lady Winsley? (Lady Winsley) de Hiner Saleem.

16 mars 2021

L’habit fait le moine (1958) de Charles Crichton

Titre original : « Law and Disorder »

L'habit fait le moine (Law and Disorder)Un arnaqueur britannique ment à son fils à propos de ses fréquents séjours en prison en inventant des voyages lointains. Mais les choses vont se compliquer lorsque son fils grandit et souhaite devenir assistant d’un juge…
Le scénario de Law and Disorder a été écrit par T.E.B. Clarke sur la base du roman Smuggler’s Circuit de Denys Roberts. Le film se place dans le pur style des comédies britanniques des années cinquante. Ce n’est certainement pas le meilleur ni le plus connu des films de Charles Crichton mais il se regarde sans déplaisir grâce à des situations originales et inattendues, une écriture assez brillante et une interprétation pleine d’entrain mais aussi de retenue. L’humour y est constant, distillé par petites touches.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Michael Redgrave, Robert Morley, Ronald Squire, Elizabeth Sellars, Joan Hickson, Lionel Jeffries
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L'habit fait le moine (Law and Disorder)Joan Hickson et Michael Redgrave dans L’habit fait le moine (Law and Disorder) de Charles Crichton.

15 mars 2021

Star Wars: L’Ascension de Skywalker (2019) de J.J. Abrams

Titre original : « Star Wars: Episode IX – The Rise of Skywalker »

Star Wars: L'Ascension de Skywalker (Star Wars: Episode IX - The Rise of Skywalker)Environ un an après la mort de Luke Skywalker, la Résistance tente de survivre face au Premier Ordre, désormais mené par un nouveau Suprême Leader, Kylo Ren. Une rumeur agite cependant toute la galaxie : l’Empereur Palpatine serait de retour. Tandis que Rey s’entraîne sous la houlette de la Générale Leia Organa, Kylo Ren cherche à défier Palpatine, qu’il considère comme une menace à son pouvoir…
Star Wars, épisode IX : L’Ascension de Skywalker est le neuvième opus de la saga Star Wars, il fait suite à l’épisode VIII : Les Derniers Jedi. Ce film est le troisième de la troisième trilogie Star Wars (VII, VIII et IX) planifiée et annoncée après l’acquisition de Lucasfilm par la Walt Disney Company en octobre 2012. L’ensemble est bien entendu fort bien réalisé mais ne brille guère par son inventivité. On a vraiment une impression de déjà-vu. De plus, la multiplication des filiations cachées commence à paraître ridicule. Quant aux brèves apparitions des acteurs historiques (Carrie Fisher, Mark Hamill et Harrison Ford), elles prêtent plutôt à sourire. Sans être déplaisant, le film donnerait finalement plutôt envie de revoir l’un des épisodes plus anciens, qui étaient tout de même plus inventifs.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Adam Driver, Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac
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Star Wars: L'Ascension de Skywalker (Star Wars: Episode IX - The Rise of Skywalker)Daisy Ridley dans Star Wars: L’Ascension de Skywalker (Star Wars: Episode IX – The Rise of Skywalker) de J.J. Abrams.

14 mars 2021

En dessous de zéro (1930) de James Parrott

Titre original : « Below Zero »

En dessous de zéro (Below Zero)(Court métrage parlant, 20 mn) Sous la neige, par un froid glacial, Stan et Ollie tentent de gagner quelques sous en jouant dans la rue mais les passants généreux sont bien rares…
Il est inhabituel qu’un film de Laurel et Hardy ait si ouvertement une dimension sociale. Below Zero se situe dans la veine des films de Chaplin mais le duo comique n’a pas le même talent pour évoquer la pauvreté, notamment en hissant très haut leurs personnages comme le fait Chaplin. Les gags sont plutôt tristes, paraissent même cruels quand ils ne sont pas de mauvais goût comme dans l’épilogue. La seconde partie dans le restaurant évoque encore plus Chaplin : impossible de ne pas penser à la scène du restaurant de The Immigrant (1917).
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy
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En dessous de zéro (Below Zero)Stan Laurel et Oliver Hardy dans En dessous de zéro (Below Zero) de James Parrott.

13 mars 2021

Trois étés (2019) de Sandra Kogut

Titre original : « Três Verões »

Trois étés (Três Verões)Madalena, gouvernante enjouée et pleine d’énergie, gère le personnel de la belle maison de vacances d’un couple de riches Brésiliens. Ils ne profitent des lieux que pour les fêtes de fin d’année, qui se déroulent en plein été au Brésil. Une année, les propriétaires ne se présentent pas. Madalena reçoit à la place la visite de la police venue perquisitionner la maison…
Trois étés est le premier long métrage de la réalisatrice brésilienne Sanfra Kogut. A travers le portrait de cette gouvernante sexagénaire débordante d’énergie, elle dresse aussi le portrait de son pays en proie aux multiples procès pour corruption. Le récit se déroule sur trois étés, 2015,2016 et 2017, en décembre plus exactement (nous sommes dans l’hémisphère sud) au moment de noël. Le choix de son personnage principal constitue une approche assez originale et, assez logiquement, tout le film repose sur le-dit personnage haut en couleur interprété avec brio par Regina Casé. Elle est de toutes les scènes, exubérante et volubile, un flot de paroles, un peu agaçante mais pleine de générosité. La réalisatrice ne joue pas tant sur les différences de classes car son personnage a profité indirectement des malversations de ses riches patrons. Le récit manque quelque peu d’intensité et se délite plutôt lors du troisième été. Malgré ses maladresses, le film sait retenir toute notre attention.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Regina Casé, Rogério Fróes, Gisele Fróes, Jéssica Ellen
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Voir la fiche du film sur AlloCiné.Trois étés (Três Verões)Regina Casé dans Trois étés (Três Verões) de Sandra Kogut.

11 mars 2021

Le Cas Richard Jewell (2019) de Clint Eastwood

Titre original : « Richard Jewell »

Le Cas Richard Jewell (Richard Jewell)En 1996, Richard Jewell fait partie de l’équipe chargée de la sécurité des Jeux d’Atlanta. Il est l’un des premiers à alerter de la présence d’une bombe, sauvant ainsi  de nombreuses vies. Son statut de héros ne dure cependant que trois jours car le FBI estime qu’il a le profil d’un poseur de bombe et l’information fuite dans les médias…
Le Cas Richard Jewell s’inspire de l’histoire de l’agent de sécurité Richard Jewell qui a réussi à limiter une attaque terroriste durant les Jeux olympiques d’été de 1996 avant d’en être suspecté. Le scénario a respecté scrupuleusement les faits sur certains points tout en brodant sur d’autres. Le FBI n’est guère montré à son avantage mais la charge la plus sévère est à l’encontre des médias, capables de détruire la vie de personnes. Comme souvent, Clint Eastwood ne donne pas dans la nuance, les gentils et les méchants sont faciles à identifier. Le film a suscité une petite polémique outre-Atlantique par la façon dont la journaliste Kathy Scruggs (aujourd’hui décédée) fait parler un agent du FBI en échange de rapports sexuels. L’ensemble est un peu trop long mais reste prenant grâce à l’interprétation très humaine de Paul Walter Hauser.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Paul Walter Hauser, Sam Rockwell, Olivia Wilde, Jon Hamm, Kathy Bates
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Le Cas Richard Jewell (Richard Jewell)Sam Rockwell, Kathy Bates et Paul Walter Hauser dans Le Cas Richard Jewell (Richard Jewell) de Clint Eastwood.

10 mars 2021

Happy Feet (2006) de George Miller et Warren Coleman

Happy FeetUn manchot empereur de l’Antarctique n’arrivera jamais à rien s’il ne sait pas chanter, et le pauvre Mumble est sans conteste le pire chanteur du monde. Son talent à lui, c’est les claquettes, qu’il pratique en virtuose, avec une ardeur confondante…
George Miller, réalisateur de la série de films Mad Max, a surpris tout le monde en réalisant Babe, le cochon dans la ville (1998) puis ce Happy Feet, deux films destinés aux enfants. Ce film d’animation est produit par Warner Bros. Il surfe sur la vogue des manchots à la suite de l’énorme succès de La Marche de l’Empereur (2005) et reprend de nombreux principes de Madagascar (2005) de Dreamworks. Les manchots parlent, chantent et dansent, l’anthropomorphisme est poussé très loin. Les scènes de groupes sont les plus spectaculaires. Contrairement aux productions Dreamworks et Pixar, il n’y a que peu de clins d’oeil, hormis musicaux bien entendu. Le propos repose sur l’habituel Think outside the box ; cet éloge de la différence est émaillée d’une note écologique dénonçant la pêche industrielle. L’ensemble est plaisant mais donne souvent l’impression de tourner en rond. Gros succès commercial et une suite : Happy Feet 2 en 2011.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Robin Williams, Elijah Wood, Nicole Kidman
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Happy FeetHappy Feet de George Miller et Warren Coleman.