26 janvier 2021

Le Mans ’66 (2019) de James Mangold

Titre original : « Ford v Ferrari »

Le Mans '66 (Ford v Ferrari)Au début des années 1960, la Ford Motor Company connaît des problèmes financiers. Désireux de changer son image, Henry Ford II a le projet de battre Ferrari au 24 Heures du Mans. L’ex-pilote Carroll Shelby va ainsi développer la Ford GT40 Mk II avec l’aide de Ken Miles, un pilote britannique au caractère bien trempé qui ne plaît pas trop au sein de Ford…
Cette histoire tout à fait véridique avait tout pour séduire Hollywood, à tel point qu’elle parait très conventionnelle. L’image du visionnaire un peu excentrique qui parvient, non sans mal, à créer une avancée majeure dans son domaine est en effet assez récurrente dans le cinéma hollywoodien et souvent génératrice de succès. Le scénario joue beaucoup sur cet aspect think outside the box, de façon assez répétitive, insistant sur l’opposition des bureaucrates de Ford. Heureusement, les scènes de courses viennent couper ce qui aurait paru vraiment très long sans elles. Les vues prises de l’intérieur des voitures sont souvent époustouflantes. La course finale, les 24 Heures du Mans 1966, est particulièrement bien mise en scène avec un suspense intense et des images très prenantes. James Mangold a tenu à utiliser des images réelles, sans trucage numérique, pour mieux faire ressentir au spectateur les risques insensés que prenaient les pilotes à cette époque. Sur ce plan, il a vraiment réussi.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Matt Damon, Christian Bale, Jon Bernthal, Caitriona Balfe, Josh Lucas, Tracy Letts
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Le Mans '66 (Ford v Ferrari)Matt Damon et Christian Bale dans Le Mans ’66 (Ford v Ferrari) de James Mangold.

25 janvier 2021

Les Misérables (2019) de Ladj Ly

Les MisérablesStéphane, tout juste arrivé de Cherbourg, intègre la Brigade Anti-Criminalité de Montfermeil, dans le 93. Il va faire la rencontre de ses nouveaux coéquipiers, Chris et Gwada, deux « Bacqueux » d’expérience. Il découvre rapidement les tensions entre les différents groupes du quartier. Alors qu’ils se trouvent débordés lors d’une interpellation, un drone filme leurs moindres faits et gestes…
Les Misérables est co-écrit et réalisé par Ladj Ly, cinéaste français né au Mali. Ce fut d’abord un court métrage qui fut très remarqué à sa sortie en 2016, ce qui l’a incité à le refaire en long métrage, son premier. Il y raconte son quartier, les Bosquets à Montfermeil (Seine-Saint-Denis), et il tient à préciser que « tout ce qui est dedans est basé sur des choses vécues » (y compris le vol du lionceau). Le regard qu’il porte montre beaucoup de recul, il ne porte pas de jugement à l’emporte-pièce. Son récit met autant en lumière les violences policières en cité que les difficultés pour les forces de l’ordre d’exercer leur mission convenablement. Même s’il n’est pas dépourvu de maladresses, le film a une très grande puissance et frappe nos esprits. Les Misérables a connu un grand succès en salles.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Damien Bonnard, Alexis Manenti, Djebril Zonga, Issa Perica
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Remarque :
* Dans le roman de Victor Hugo Les Misérables, Jean Valjean rencontre Cosette pour la première fois à Montfermeil. Depuis 2012, la ville est intégrée dans un circuit touristique « Sur les pas et dans les pages de Victor Hugo ». C’est pour cette raison que Ladj Ly a choisi ce titre.

Les MisérablesDamien Bonnard, Alexis Manenti et Djebril Zonga dans Les Misérables de Ladj Ly.

Lire aussi :
Les Misérables de Raymond Bernard (1934), adaptation du roman de Victor Hugo.

23 janvier 2021

L’odyssée de Charles Lindbergh (1957) de Billy Wilder

Titre original : « The Spirit of St. Louis »

L'odyssée de Charles Lindbergh (The Spirit of St. Louis)20 mai 1927. Charles Lindbergh s’apprête pour une audacieuse tentative : voler de New York à Paris sans escale dans son monoplace Spirit of Saint Louis et réaliser ainsi le premier vol transatlantique de l’histoire humaine…
Si Billy Wilder est célèbre pour ses merveilleuses comédies, l’examen de sa filmographie montre qu’il a abordé de nombreux genres différents. Mais, même en gardant cela à l’esprit, force est de considérer ce The Spirit of St. Louis comme un film totalement à part. Film historique, centré sur un seul personnage, il ne montre aucun des traits caractéristiques du style du cinéaste. Le récit est vraiment très classique et empâté des clichés hollywoodiens habituels (y compris une touche mystico-religieuse vraiment surprenante de la part de Wilder). Tout au plus, pourra-t-on remarquer la présence de l’humour wildérien dans certains flashbacks. Le scénario est basé sur l’autobiographie de Charles Lindbergh parue en 1954 (Prix Pulitzer) où l’aviateur ne se dévoile finalement que très peu. C’est l’un des principaux reproches qui a été fait au film, de même que le choix de James Stewart, bien trop âgé pour le rôle : l’acteur avait 47 ans au moment du tournage alors que Lindbergh n’en avait que 25. Le film n’eut aucun succès à sa sortie. Il est un peu mieux considéré aujourd’hui mais n’en reste pas moins oubliable.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: James Stewart, Murray Hamilton
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L'odyssée de Charles Lindbergh (The Spirit of St. Louis)James Stewart dans L’odyssée de Charles Lindbergh (The Spirit of St. Louis) de Billy Wilder.

22 janvier 2021

La Belle Époque (2019) de Nicolas Bedos

La Belle époque (La Belle Époque)Victor, un sexagénaire désabusé, voit sa vie bouleversée le jour où Antoine, un brillant entrepreneur, lui propose une attraction d’un genre nouveau : mélangeant artifices théâtraux et reconstitution historique, cette entreprise propose à ses clients de replonger dans l’époque de leur choix. Victor choisit alors de revivre la semaine la plus marquante de sa vie : celle où, 40 ans plus tôt, il rencontra le grand amour…
La Belle Époque est le second long métrage écrit et réalisé par Nicolas Bedos. Après avoir mis en scène son couple, il met en scène son milieu social, un milieu bourgeois aisé très parisien où il est de bon ton de paraître désabusé et revenu de tout. Ses personnages principaux sont tous odieux et les dialogues ne sont qu’une suite de répliques vachardes. S’il n’y en avait que quelques-unes, ce serait amusant mais, en suite ininterrompue, cela devient consternant. Et quand il abandonne le registre de la méchanceté, Nicolas Bedos tombe dans la mièvrerie la plus plate, la fin en est embarrassante. Il avait pourtant réuni un beau plateau d’acteurs qui sont loin toutefois de se montrer sous leur meilleur jour. Le film a été bien reçu par une partie de la critique et a fait un tabac à la cérémonie des César de 2020.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Daniel Auteuil, Guillaume Canet, Doria Tillier, Fanny Ardant, Pierre Arditi, Denis Podalydès
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La Belle époque (La Belle Époque)Doria Tillier et Daniel Auteuil dans La Belle époque (La Belle Époque) de Nicolas Bedos.

20 janvier 2021

Le Lit conjugal (1963) de Marco Ferreri

Titre original : « Una storia moderna – L’ape regina »

Le Lit conjugal (Una storia moderna - L'ape regina)Alfonso, la quarantaine, épouse Regina, une jeune fille catholique et vierge afin de l’initier au devoir conjugal selon ses désirs. Mais Regina va vite s’avérer insatiable et l’épuiser totalement…
L’Ape Regina (littéralement : la Reine des abeilles) est le premier long métrage italien de Marco Ferreri. Le réalisateur italien a en effet tourné ses trois premiers films en Espagne. Il a écrit le scénario de celui-ci avec un ami espagnol, le scénariste Rafael Azcona. Il s’agit d’une comédie qui dresse un portrait acide des conventions bourgeoises et fustige l’hypocrisie de l’Eglise sur le thème de la procréation. Ugo Tognazzi est magnifique, débutant en affreux machiste pour finalement nous attendrir et faire pitié, tout cela en nous faisant rire souvent. L’acteur tournera de nouveau avec Ferreri à sept reprises. Face à lui, Marina Vlady nous offre une composition complexe et riche : énigmatique, douce et belle, inquiétante parfois. Bien que doublée, l’actrice fut primée à Cannes qui réserva un très bon accueil au film. Ce ne fut pas le cas d’une bonne partie de la critique française qui n’avait alors d’yeux que pour la Nouvelle Vague.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ugo Tognazzi, Marina Vlady, Walter Giller, Riccardo Fellini
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Remarques :
* Les distributeurs français sont restés insensible à l’humour du titre original en choisissant un titre français assez réducteur.
* Certaines scènes furent coupées par la censure italienne.
* Le film a été restauré en 2019.
* Riccardo Fellini, qui interprète Riccardo, est le frère de Frederico Fellini. Il n’a que peu tourné, il s’agit d’ailleurs de son ultime film. Il a également réalisé un film (Storie sulla sabbia, 1963)

Le Lit conjugal (Una storia moderna - L'ape regina)Ugo Tognazzi et Marina Vlady dans Le Lit conjugal (Una storia moderna – L’ape regina) de Marco Ferreri.

18 janvier 2021

120 battements par minute (2017) de Robin Campillo

120 battements par minuteDébut des années 1990. Alors que le sida tue depuis près de dix ans, les militants d’Act Up-Paris multiplient les actions pour lutter contre l’indifférence générale. Nouveau venu dans le groupe, Nathan va être bouleversé par la radicalité de Sean…
120 battements par minute est le troisième long métrage de Robin Campillo. Le réalisateur a rejoint l’association Act Up-Paris en 1992. Il s’est bien entendu fortement inspiré de sa propre expérience mais précise toutefois que le film n’est pas autobiographique. Il a cherché à reconstituer les débats qui animaient leurs réunions hebdomadaires et les actions musclées du groupe.  En marge, une histoire d’amour condamné naît entre Nathan et Sean. C’est un film militant, ou plus exactement un film de militant, qui ne remet jamais en cause la stratégie du groupe et laisse dans l’ombre (et même ridiculise) les autres associations oeuvrant dans le même but. Le film a le mérite de nous montrer le vrai visage du sida, ses attaques physiques et ce que signifie être atteint par ce virus. Il joue donc un rôle important dans la prise de conscience de la nécessité de poursuivre les recherches et aide à comprendre la radicalité des membres du groupe. Le film n’est pas sans défaut, le réalisateur étire certaines scènes inutilement mais la force du propos nous les fait oublier. Récompensé à Cannes, 120 battements par minute a été louangé par la critique.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Nahuel Pérez Biscayart, Arnaud Valois, Adèle Haenel, Antoine Reinartz
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Remarques :
* Robin Campillo revient sur le choix du titre de son film, 120 battements par minute : « C’est notamment une référence à la house music de l’époque que j’aimais beaucoup et qui est à 124 battements par minute. Je voulais rendre hommage à cette musique qui accompagnait l’époque. C’était une musique à la fois festive et inquiète, comme la situation vécue par la communauté gay à l’époque. »

120 battements par minuteAloïse Sauvage, Arnaud Valois et Adèle Haenel dans 120 battements par minute de Robin Campillo.

16 janvier 2021

Remparts d’argile (1970) de Jean-Louis Bertuccelli

Remparts d'argileDans un petit village du désert maghrébin, les mêmes gestes se répètent tous les jours : les hommes partent travailler dans une carrière de pierre, les femmes restent au village. Parmi elles, Rima va chercher de l’eau au puits proche du village. Jeune fille adoptée, elle cherche à s’instruire en écoutant les leçons de l’instituteur aux enfants…
Remparts d’argile est un film franco-algérien réalisé par Jean-Louis Bertuccelli. Il en a écrit le scénario avec le sociologue Jean Duvignaud d’après son roman Chebika. C’est un film presque sans dialogue ; les villageois ne se parlent que près peu entre eux, chacun semblant savoir que l’on attend de lui et la vie est ancrée dans des habitudes et des rituels que tous semblent connaitre. La première moitié nous donne l’impression d’un film ethnographique où une caméra peu intrusive nous permet de suivre la vie du village. Ensuite, peu à peu, la jeune Rima prend plus d’importance et montre son désir d’évasion ; d’autre part, les hommes cessent de travailler à cause d’une baisse de salaire. Ces deux éléments ajoutent une note de fiction. Le rythme est assez lent, la réalisation est épurée. Remparts d’argile est un film particulièrement intéressant. Le film reçut le Prix Jean-Vigo mais il est néanmoins resté fort longtemps dans l’ombre. Il a heureusement été restauré.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Leila Shenna, Jean-Louis Trintignant
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Remparts d'argileLeila Shenna dans Remparts d’argile de Jean-Louis Bertuccelli.

Remparts d'argileJean-Louis Trintignant (totalement méconnaissable) dans Remparts d’argile de Jean-Louis Bertuccelli.

Remparts d'argileRemparts d’argile de Jean-Louis Bertuccelli.

14 janvier 2021

Transit (2018) de Christian Petzold

TransitDe nos jours, dans une France sous régime dictatorial venu d’outre-Rhin, l’allemand Georg rejoint Marseille pour fuir le fascisme. Il espère pouvoir s’embarquer pour le Mexique. Il prend l’identité d’un écrivain qui vient de se suicider afin de profiter de son visa…
Transit est le sixième long métrage de l’allemand Christian Petzold. Il s’agit de la seconde adaptation du roman homonyme qu’Anna Seghers a écrit en 1941 (paru en 1944) en s’inspirant de son propre parcours au début de la guerre. Le réalisateur a fait le pari audacieux de replacer le récit à l’époque actuelle sans changer les attitudes et les rapports entre les personnes ; ainsi, les policiers français actuels se comportent comme les soldats allemands pendant la guerre. Il est bon d’être averti de cela car, sinon, le début est très déroutant. Le but de cette translation est d’éviter le format du film historique pur et de faire en sorte que le propos entre en résonance avec notre monde d’aujourd’hui, notamment sur le plan de la condition de réfugié. Le réalisateur utilise une voix-off à la troisième personne qui donne une coloration très littéraire (dans le bon sens du terme) à l’ensemble. Franz Rogowski met beaucoup de force dans son interprétation, l’acteur allemand (qui ressemble étrangement à Joaquin Phoenix) montre là un réel talent.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Franz Rogowski, Paula Beer, Godehard Giese, Matthias Brandt
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TransitPaula Beer et Franz Rogowski dans Transit de Christian Petzold.

Précédente adaptation :
Transit de René Allio (1991) avec Sebastian Koch.

12 janvier 2021

Les Éblouis (2019) de Sarah Suco

Les Éblouis (Les éblouis)Camille, une jeune fille de 12 ans passionnée par les arts du cirque, voit ses parents s’engager dans une communauté charismatique religieuse, la Communauté de la Colombe, dont les valeurs sont fondées sur le partage et la foi. Cet engagement soudain perturbe Camille qui voit ses habitudes de vie changer radicalement et est contrainte de renoncer au cirque. Elle constate également que la communauté se comporte de plus en plus comme une secte…
Après avoir été actrice, Sarah Suco réalise son premier long métrage en s’inspirant de sa propre vie puisqu’elle et sa famille ont vécu dans une communauté charismatique pendant dix ans. La réalisatrice précise toutefois que le récit n’est pas strictement autobiographique, son intention est de montrer comment une famille entre doucement dans une communauté sectaire sans que ce glissement ne soit visible : « Le film raconte à quel point il est simple de se faire embrigader lorsque les besoins sont présents en nous et qu’un groupe nous attire de belle manière ». Tout est vu à travers les yeux de l’adolescente ce qui évite au film d’être trop démonstratif. Le récit montre bien comment le jugement est altéré : la foi l’emporte sur la raison, tout ce qui est extérieur à la communauté est rejeté car impie. C’est édifiant et suffisamment terrifiant, l’élément pénal qui intervient à la toute fin est même superflu. L’interprétation de la jeune Céleste Brunnquell est remarquable, il s’agit de son premier rôle. Les Éblouis est un film sans aucune lourdeur, l’approche de Sarah Suco de ce sujet actuel est finalement très délicate.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Camille Cottin, Jean-Pierre Darroussin, Éric Caravaca, Céleste Brunnquell, Spencer Bogaert
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Les Éblouis (Les éblouis)Céleste Brunnquell dans Les Éblouis de Sarah Suco.

10 janvier 2021

Les Siffleurs (2019) de Corneliu Porumboiu

Titre original : « La Gomera »

Les siffleurs (La Gomera)Cristi, un inspecteur de police de Bucarest corrompu par des trafiquants de drogue, est soupçonné par ses supérieurs et mis sur écoute. Embarqué malgré lui par la sulfureuse Gilda sur l’île de La Gomera (Canaries), il doit apprendre vite le Silbo, une langue sifflée ancestrale. Grâce à ce langage secret, il pourra faire évader de prison en Roumanie un mafieux et récupérer les millions cachés…
Le film turc Sibel (2018) nous avait fait découvrir le langage sifflé. Ce film roumain, écrit et réalisé par Corneliu Porumboiu, l’utilise de façon bien différente. Les Siffleurs est en effet un polar qui offre une belle symbiose de plusieurs genres cinématographiques : film noir bien entendu avec l’inévitable femme fatale (prénommée Gilda!), mais aussi espionnage, policier et même western dans certaines scènes. Le cinéaste en reprend les codes de façon délicatement satirique avec un humour discret. Loin de tous clichés, les personnages sont plutôt atypiques. Le résultat est un ensemble assez moderne, intelligent et très plaisant. Seule la fin se révèle un peu faible.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Vlad Ivanov, Catrinel Marlon, Rodica Lazar, Agustí Villaronga, Sabin Tambrea
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Les siffleurs (La Gomera)Catrinel Marlon dans Les siffleurs (La Gomera) de Corneliu Porumboiu.

Les siffleurs (La Gomera)Rodica Lazar et Vlad Ivanov dans Les siffleurs (La Gomera) de Corneliu Porumboiu.