4 février 2022

Always (1989) de Steven Spielberg

Always - Pour toujours (Always)Tué dans l’embrasement de son appareil, un pilote de canadair se voit confier une mission par un ange de l’au-delà : il doit aider à l’apprentissage d’une recrue en le guidant par une petite voix intérieure. Cette recrue suit une formation dans la base où travaille son ancienne fiancée…
Always est un film fantastique américain réalisé par Steven Spielberg. Il s’agit du remake du film Un nommé Joe (A Guy Named Joe) réalisé par Victor Fleming en 1943. Originairement située en temps de guerre, l’histoire a été transposée à notre époque avec des pilotes qui combattent les feux de forêt de l’ouest des Etats-Unis. Hormis cette translation, le scénario suit la trame initiale de très près. Le plus réussi de Always, ce sont les scènes d’aviation, très prenantes. En revanche, Spielberg peine beaucoup plus à nous intéresser dans les scènes romantiques qui paraissent interminables. L’alchimie entre Richard Dreyfuss et Holly Hunter n’a pas fonctionné et les deux acteurs ont un jeu poussif. L’apparition d’Audrey Hepburn en ange (son ultime film) ne peut sauver l’ensemble. Les histoires d’amour plus fort que la mort sont pourtant généralement émouvantes, mais l’émotion n’apparaît ici que fugitivement. Le film fut un échec commercial.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Richard Dreyfuss, Holly Hunter, Brad Johnson, John Goodman, Audrey Hepburn
Voir la fiche du film et la filmographie de Steven Spielberg sur le site IMDB.

Voir les autres films de Steven Spielberg chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Steven Spielberg

Always - Pour toujours (Always)Holly Hunter et Richard Dreyfuss dans Always de Steven Spielberg.

Always - Pour toujours (Always)La mémorable scène d’ouverture de Always de Steven Spielberg.

Remake de :
Un nommé Joe (A Guy Named Joe) de Victor Fleming (1943) avec Spencer Tracy, Irene Dunne et Van Johnson.

22 décembre 2017

Les Dents de la mer (1975) de Steven Spielberg

Titre original : « Jaws »

Les dents de la merSur la plage de l’île d’Amity au large de la côte Est, une jeune étudiante est retrouvée rejetée par la mer, le corps déchiqueté. Le chef de la police pense à une attaque de requin et veut immédiatement fermer la plage. Mais le maire et les commerçants refusent de peur de voir la saison touristique compromise… Malgré l’échec de son premier long métrage (Sugarland Express), Steven Spielberg réussit à réunir un bon budget pour tourner Jaws, adaptation d’un bestseller dont il ne gardera que ce qui l’intéresse : le combat contre un ennemi invisible. Rien ne se passera comme prévu lors du tournage mais la ténacité du jeune réalisateur de 27 ans finira par l’emporter, certains revers se transformant même en atout : le naufrage de Bruce, le requin à manivelle, dès la première prise força Spielberg à aller encore plus loin dans sa décision de ne pas trop le montrer (il a fallu un mois pour le réparer). Un ennemi invisible, juste suggéré par le passage d’un aileron ou d’un vague corps massif, est bien plus terrifiant : on retrouve ainsi dans la seconde partie, la plus soignée, le même type d’angoisse que dans Duel (1971). La tension est alors très forte, la musique de John Williams venant l’accentuer encore,  le film est indéniablement prenant. Spielberg est bien un magicien quand il s’agit de manier les images. Comme on le sait, le succès fut immense : le film battit tous les records de recettes et fut largement copié, plus souvent pour le pire que pour le meilleur, à commencer par Universal qui produira trois suites… sans Spielberg.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Roy Scheider, Robert Shaw, Richard Dreyfuss
Voir la fiche du film et la filmographie de Steven Spielberg sur le site IMDB.

Voir les autres films de Steven Spielberg chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Steven Spielberg

Jaws

Remarques :
* Jaws est l’un des tous premiers films où les studios utilisèrent une technique commerciale aujourd’hui largement répandue. Auparavant, les films sortaient dans quelques villes et, si les retours étaient positifs, on montait en puissance. Pour Jaws, Universal a tout de suite fait dupliquer un très grand nombre de copies et l’a sorti simultanément dans des centaines de salles tout autour du pays afin de créer une onde de choc massive. De plus, le film est de plus sorti en plein été, devenant ainsi le premier blockbuster de l’été (habituellement, les grosses sorties se faisaient en décembre mais le film eut du retard). Du fait du sujet, le même film sorti dans les froideurs de décembre aurait probablement eu moins d’impact.
* Jaws s’inscrit dans la vogue des films-catastrophe des années 70 (La Tour infernale est sorti l’année précédente).

* Une scène est restée célèbre : lorsque Roy Scheider est témoin de la première attaque sur la plage, Steven Spielberg fait sur son visage un effet de « traveling contrarié » (Dolly zoom en anglais), effet qui consiste à faire un traveling avant ou arrière en le compensant par un zoom inverse. Résultat : la tête du personnage reste à la même dimension mais le décor derrière lui change de taille. Cet effet a été utilisé pour la première fois par Hitchcock dans Vertigo, puis dans Psychose et Marnie.

Jaws
La face cachée de Bruce le Requin qui sème la terreur dans Les dents de la mer de Steven Spielberg (on remarque à l’arrière-plan à gauche, une barge pleine de monde qui semble être l’équipe de tournage).

24 octobre 2015

Rencontres du troisième type (1977) de Steven Spielberg

Titre original : « Close Encounters of the Third Kind »

Rencontres du troisième typeD’étranges phénomènes surviennent à plusieurs endroit du globe : des avions disparus mystérieusement il y a trente ans ressurgissent soudainement au Mexique, un cargo porté disparu est découvert échoué au beau milieu du désert de Gobi et un petit groupe d’américains voient passer de petits vaisseaux spatiaux devant eux… Avec Star Wars sorti quelques mois plus tôt, Rencontres du troisième type a grandement initié le retour de la science-fiction en tant que film à grand spectacle. Le film de Spielberg forme en quelque sorte un diptyque avec E.T. qu’il tournera cinq ans plus tard, reposant sur une vision très idéaliste de contacts avec des extra-terrestres bienveillants. Ce que Spielberg réussit parfaitement à transmettre, c’est l’émerveillement presque enfantin qu’une telle situation peut générer dans nos esprits. Certes, les effets spéciaux de 1977 n’ont plus le pouvoir de nous étonner aujourd’hui mais le film n’en paraît que meilleur car la magie des images et du propos n’en est que plus évidente. On en ressort ébloui… En outre, la musique de John Williams est superbe.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Richard Dreyfuss, François Truffaut, Teri Garr, Melinda Dillon, Bob Balaban
Voir la fiche du film et la filmographie de Steven Spielberg sur le site IMDB.

Voir les autres films de Steven Spielberg chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Steven Spielberg

Rencontres du Troisième type
Rencontres du Troisième Type
François Trffaut dans Rencontres du troisième type de Steven Spielberg.
(à noter que c’est sa seule apparition en tant qu’acteur dans un film dirigé par un autre réalisateur que lui-même).

Remarques :
* Le scénario a été écrit (dès 1973) en grande partie par Paul Schrader (futur réalisateur et auteur du scénario de Taxi Driver) qui a demandé à enlever son nom du générique : la mésentente venait du fait que Spielberg voulait un héros ordinaire alors que Schrader était allergique à tout américain moyen : « Si quelqu’un doit me représenter, moi et la race humaine toute entière, je n’ai pas envie que envie que ce soit un type qui prend ses repas chez McDonalds ! » disait-il. « Mais, c’est justement ce que je veux ! » répondait Spielberg.

* Trois types de rencontres ont été définis par l’ufologue J. Allen Hynek (qui fait une petite apparition dans le film) :
– 1er type : Observation visuelle d’OVNI
– 2e type : Découverte d’une preuve de visite extra-terrestre.
– 3e type : Entrer en contact avec des extra-terrestres.

* Le petit garçon est interprété par Cary Guffey (5 ans). Il était si bon que l’équipe l’avait surnommé « One Take Cary » (= une seule prise). Impressionné par sa prestation, Kubrick voulut l’engager pour jouer le petit garçon de Shining. En fait, Cary Guffey ne tournera ensuite que dans quelques films de moindre importance (Cross Creek de Martin Ritt mis à part toutefois) et ne poursuivra pas au-delà de l’âge de douze ans.

* Le scientifique est français car le personnage est basé sur l’ufologue et astronome Jacques Vallée.

* Ray Bradbury a déclaré qu’il s’agissait du plus grand film de science-fiction jamais réalisé.

* Versions :
1. Version commerciale de 1977 de 135 mn.
2. Special Edition : version remaniée par Spielberg de 132 mn avec notamment l’ajout de la scène dans le désert de Gobi, de la salle de bain et une scène finale où l’on entre avec Richard Dreyfus dans le vaisseau.
3. Director’s Cut ou Collector’s Edition : version de 137 mn où Spielberg a (fort justement) enlevé la scène à l’intérieur du vaisseau, préférant le laisser à l’imagination du spectateur.