3 octobre 2018

Cocorico Monsieur Poulet (1977) de Jean Rouch

Cocorico Monsieur PouletAu Niger, Lam, possesseur d’une 2 CV camionnette nommée « Patience », et son apprenti Tallou, veulent aller acheter des poulets dans les villages de la brousse pour les revendre à Niamey. Damouré, un opportuniste, se joint à eux pour le voyage, en espérant faire des affaires juteuses…
Cocorico Monsieur Poulet est écrit et réalisé par Dalarou, pseudonyme pour le trio Damouré Zika, Lam Ibrahim Dia (tous deux également interprètes) et Jean Rouch. Contrairement aux autres films de ce dernier, il ne s’agit pas à proprement parler d’un film ethnologique mais d’un conte humoristique mettant en scène certains aspects des modes de vie et croyances en ce milieu des années soixante dix en Afrique. Les trois personnages principaux montrent notamment un très grand flegme face aux diverses complications et incidents. La traversée du fleuve Niger (à trois reprises) est l’un des sommets burlesques du récit. On pourrait seulement regretter que cette histoire puisse générer, dans l’esprit du spectateur amusé, une vision un peu simpliste des africains et même encourager d’éventuels sentiments colonialistes. Mais peut-être est-ce aller trop loin pour ce film conçu comme une joyeuseté en roue libre.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Damouré Zika, Lam Ibrahim Dia, Tallou Mouzourane
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Cocorico monsieur Poulet
Héroïne du film : la 2 CV de Cocorico Monsieur Poulet de Jean Rouch, Damouré Zika et Lam Ibrahim Dia.

18 septembre 2018

Sonate d’automne (1978) de Ingmar Bergman

Titre original : « Höstsonaten »

Sonate d'automneMariée depuis dix ans à un pasteur, Eva envoie une lettre à sa mère, une grande pianiste internationale, pour l’inviter à passer quelques jours dans le presbytère isolé au bord du lac où elle vit. La mère et la fille ne se sont pas revues depuis sept ans…
Temporairement exilé hors de Suède à cause de différents avec l’administration fiscale, Ingmar Bergman écrit et tourne Sonates d’automne en Norvège. Il retrouve son actrice fétiche, Liv Ullmann, et pour la première fois sa compatriote Ingrid Bergman. Depuis longtemps, Ingmar et Ingrid s’étaient promis de travailler ensemble (1). Le film est surtout remarquable par la force de l’interprétation ; son intensité est décuplée par cette faculté d’Ingmar Bergman de nous faire plonger au plus profond de ses personnages, entre autres grâce à ses cadrages serrés et ses gros plans. Cette puissance nous emporte totalement, elle nous aveugle presque ; il faut repenser au film après sa vision pour réaliser que le propos est finalement très contestable : le principal reproche que fait la fille à sa mère est de ne pas être restée à la maison. C’est un propos très conformiste (dans les pays scandinaves et en Allemagne, une femme avec des enfants qui travaille est jugée être une mauvaise mère). Ingrid Bergman a bien tenté de faire pression pour que le personnage de la mère soit adouci et ne soit pas ce monstre haïssable. Sans résultat (2). La photographie, du fidèle Sven Nykvist, est très belle. Voilà un film qui nous laisse donc sur des sentiments mitigés…
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ingrid Bergman, Liv Ullmann, Lena Nyman, Halvar Björk
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(1) Ingrid Bergman et Ingmar Bergman n’ont, rappelons-le, aucun lien de parenté. Anecdote : à cette époque, la femme d’Ingmar Bergman s’appelle aussi Ingrid…
(2) Dans son autobiographie (Ma vie, Fayard 1980), Ingrid Bergman raconte comment Liv Ullmann et elle, toutes deux mères dans la vraie vie, ne comprenaient pas comment la mère pouvait être si dure : « Ingmar, les gens que tu connais doivent être des monstres ! » a lancé Ingrid à Ingmar. La seule réponse du réalisateur était de lui dire « Toutes les femmes ne sont pas comme toi, voyons. La mère que tu interprètes est une femme différente ; mets-toi dans sa peau et joue-la. »

Sonates d'automne
Liv Ullmann et Ingrid Bergman dans Sonate d’automne de Ingmar Bergman.

Sonates d'automne
Liv Ullmann et Ingrid Bergman dans Sonate d’automne de Ingmar Bergman.

18 août 2018

Nous ne vieillirons pas ensemble (1972) de Maurice Pialat

Nous ne vieillirons pas ensembleJean, qui est cinéaste, ne vit plus vraiment avec sa femme Françoise : depuis plusieurs années, il réside le plus souvent chez sa maîtresse Catherine sans se résoudre à divorcer de l’une pour épouser l’autre…
Nous ne vieillirons pas ensemble est le deuxième long métrage de Maurice Pialat. Il est adapté de son propre roman, qu’il a présenté comme étant autobiographique. C’est la description d’une relation tumultueuse qui se détériore de plus en plus, une relation marquée par l’égoïsme et les soudaines poussées de colère de l’homme. C’est une description brute des sentiments sous leurs aspects les plus cruels. Maurice Pialat filme cela avec une grande vérité, nue, sans artifice. Marlène Jobert est particulièrement émouvante en jeune femme finalement très forte, qui doit toujours encaisser. Et au-delà du caractère odieux et cruel de son personnage, Jean Yanne parvient à exprimer un profond désarroi, une insatisfaction chronique. L’acteur fut récompensé par le Prix d’interprétation masculine à Cannes.
Elle: 5 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Marlène Jobert, Jean Yanne, Macha Méril
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Nous ne vieillirons pas ensemble
Marlène Jobert et Jean Yanne dans Nous ne vieillirons pas ensemble de Maurice Pialat.

13 août 2018

Sinbad et l’oeil du tigre (1977) de Sam Wanamaker

Titre original : « Sinbad and the Eye of the Tiger »

Sinbad et l'oeil du tigreEn pleine cérémonie où il devait être couronné calife, le beau prince Kassim est transformé en babouin par sa marâtre Zénobia qui désire que ce soit son propre fils qui prenne sa place. Sinbad, de retour de voyage, est bien décidé à tout entreprendre pour sauver son ami…
Sinbad et l’oeil du tigre est le troisième film de la série produite par Ray Harryhausen, le grand spécialiste des effets spéciaux. L’idée de cet opus était de s’écarter des créatures mythologiques classiques pour utiliser des animaux et personnages préhistoriques, plus classiques et facilement identifiables par le public. C’est ainsi qu’une partie des aventures se déroule dans des contrées glaciaires, ce qui est très original. La technique utilisée est bien entendu le stop-motion avec créatures articulées, y compris pour le babouin qui a réussi à tromper de nombreux spectateurs à sa sortie (beaucoup pensèrent qu’il s’agissait d’un véritable animal). Le résultat est efficace, seules les images de synthèse rendront obsolètes ces techniques quinze ans plus tard. L’histoire  est classique mais plaisante : Sinbad et l’oeil du tigre constitue un bon divertissement.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Patrick Wayne, Taryn Power, Margaret Whiting, Jane Seymour, Patrick Troughton
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Remarques :
* Le film est sorti sur les écrans le même été que le premier Star Wars et a beaucoup souffert de cette proximité.
* Patrick Wayne est le fils de John Wayne. Taryn Power est la fille de Tyrone Power (Taryn Power n’a que très peu tourné).

Sinbad et l'oeil du tigre
Jane Seymour, Bernard Kay et Patrick Wayne dans Sinbad et l’oeil du tigre de Sam Wanamaker.

Sinbad et l'oeil du tigre
Jane Seymour dans Sinbad et l’oeil du tigre de Sam Wanamaker.

La trilogie des Sinbad produits par Ray Harryhausen:
1. Le septième voyage de Sinbad (The 7th Voyage of Sinbad) de Nathan Juran (1958)
2. Le voyage fantastique de Sinbad (The Golden Voyage of Sinbad) de Gordon Hessler (1973)
3. Sinbad et l’oeil du tigre (Sinbad and the Eye of the Tiger) de Sam Wanamaker (1977)

Sinbad et l'oeil du tigre

7 août 2018

Nashville (1975) de Robert Altman

NashvilleLa capitale de la country music accueille la chanteuse vedette Barbara Jean de retour de convalescence, tandis que la journaliste Opal tente de faire un reportage et que John Triplette cherche à engager des chanteurs pour un meeting politique, etc…
Sur un scénario de Joan Tewkesbury, Robert Altman a réalisé une grande fresque où il poursuit son analyse de la civilisation américaine. Il en étudie les mythologies modernes avec un regard neutre, sans forcer le trait, sans tomber dans la caricature. La construction chorale est remarquable : ce ne sont pas moins de 24 personnages que nous suivons  durant cinq jours, des personnages dont les parcours se croisent et s’entrecroisent. La structure peut dérouter quelque peu en début de film mais, rapidement, on apprécie de sauter d’un personnage à l’autre. Cela donne une extraordinaire richesse à l’ensemble. L’interprétation est brillante dans ce film parfaitement maitrisé de bout en bout.
Elle: 3 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Keith Carradine, Geraldine Chaplin, Shelley Duvall, Scott Glenn, Jeff Goldblum, Barbara Harris, Lily Tomlin, Michael Murphy, Ned Beatty, Karen Black
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Remarque :
* La chanson I’m easy écrite et chantée par Keith Carradine a connu un très grand succès et a été couverte de prix.

Nashville
Keith Carradine dans Nashville de Robert Altman.

Nashville
Dave Peel et Géraldine Chaplin dans Nashville de Robert Altman.

Nashville
Ronee Blakley dans Nashville de Robert Altman.

9 juin 2018

Les joyeux débuts de Butch Cassidy et le Kid (1979) de Richard Lester

Titre original : « Butch and Sundance: The Early Days »

Les joyeux débuts de Butch Cassidy et le KidLibéré de prison, Butch Cassidy rencontre dans un saloon un as de la gâchette. Ils s’associent et commencent à accomplir de petits hold-ups…
Les joyeux débuts de Butch Cassidy et le Kid est une préquelle du film de George Roy Hill Butch Cassidy et le Kid sorti en 1969 (avec Paul Newman et Robert Redford). Il nous raconte en effet leur toute première rencontre et leurs premiers méfaits. L’histoire n’est pas vraiment passionnante mais Richard Lester a su insuffler une grande fraîcheur à l’ensemble. De constantes notes d’humour rendent le film très léger et empêchent de prendre l’ensemble au sérieux : comme le titre français le laisse supposer, il s’agit plutôt d’une comédie. William Katt et Tom Berenger font une bonne prestation, même s’ils  sont loin d’avoir la présence de Newman et Redford. Le film comporte cependant de belles trouvailles et l’attaque finale du train est franchement hilarante.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: William Katt, Tom Berenger, Jeff Corey, Brian Dennehy
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Butch and Sundance: The Early Days
Tom Berenger et William Katt dans Les joyeux débuts de Butch Cassidy et le Kid de Richard Lester (photo posée).

Butch and Sundance: The Early Days
William Katt et Tom Berenger dans Les joyeux débuts de Butch Cassidy et le Kid de Richard Lester. Au fur et à mesure de l’avancée du film, William Katt ressemble de plus en plus à Robert Redford dans le film de George Roy Hill.

Butch Cassidy et le Kid
Paul Newman et Robert Redford dans le film Butch Cassidy et le Kid de George Roy Hill (1969).

19 mai 2018

Jeremiah Johnson (1972) de Sydney Pollack

Jeremiah JohnsonDans les années 1850, un déserteur de la guerre avec le Mexique décide de fuir la civilisation pour aller vivre une vie de trappeur dans les hauteurs des montagnes Rocheuses…
Jeremiah Johnson met en scène une partie de la vie de John Johnson, personnage légendaire de l’Ouest américain autour duquel courent plusieurs histoires comme en témoigne son surnom « Johnson le mangeur-de-foie » (1). Comme il le fait souvent, Sydney Pollack aborde cette histoire d’abord de façon réaliste, décrivant les premières difficultés auquel se heurte l’apprenti-mountain man. Mais peu à peu, sans vraiment que le spectateur s’en rende vraiment compte, il glisse vers l’insolite et la légende. Le cinéaste laisse la fin ouverte. Le récit est un assemblage de moments, sans trame narrative forte. Il n’y a qu’assez peu de dialogues, à tel point que Pollack s’amusait à l’appeler son « film muet ». Comme dans Little Big Man, sorti deux ans plus tôt, les indiens sont décrits de façon plutôt neutre, avec leurs rites et leurs coutumes, mais sans complaisance toutefois. Robert Redford, barbu comme il l’a rarement été, semble très à l’aise dans son rôle ; il fait une admirable composition de ce personnage légendaire. La photographie est superbe. Le film a été tourné en Utah, région que Robert Redford connait particulièrement bien : le tournage s’est d’ailleurs déroulé en bonne partie sur des terres lui appartenant. Jeremiah Johnson connut un très grand succès.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Robert Redford, Will Geer, Delle Bolton, Josh Albee, Stefan Gierasch
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Remarques :
* Le scénario est basé sur les livres :
1. Crow Killer: The Saga of Liver-Eating Johnson de Raymond Thorp et Robert Bunker
2. Mountain Man de Vardis Fisher

* Le montage fut particulièrement long et dura plusieurs mois.
* La chanson du générique est chantée par Tim McIntire.

Jeremiah Johnson
Stefan Gierasch et Robert Redford dans Jeremiah Johnson de Sydney Pollack.

(1) ATTENTION : cette petite note contient des spoilers. Ne pas lire avant de voir le film.
Le surnom « mangeur de foie » vient d’une légende qui affirme qu’il découpait et mangeait le foie de chaque indien de la tribu des Crow qu’il a tué. Johnson aurait fait perdurer la légende afin de semer la peur chez les Crow : selon certaines croyances indiennes, le foie est un organe nécessaire pour la vie après la mort (dixit Wikipedia). Cette guerre personnelle contre les indiens Crow a débuté après le meurtre de sa femme par un Crow (sans raison particulière et non pas en représailles comme décrit dans le film). La légende dit qu’il aurait ainsi tué plus de 300 Crow en 25 ans avant de faire enfin la paix avec eux. John Johnson a fini shérif d’une petite bourgade du Montana.

* Robert Redford a tourné dans sept films de Sydney Pollack :
1. This property is Condemned (Propriété interdite, 1967)
2. Jeremiah Johnson (1972)
3. The Way We Were (Nos plus belles années, 1973)
4. Three Days of the Condor (Les 3 jours du Condor, 1975)
5. The Electric Horseman (Le Cavalier électrique, 1979)
6. Out of Africa (1985)
7. Havana (1991)

14 avril 2018

Réveil dans la terreur (1971) de Ted Kotcheff

Titre original : « Wake in Fright »
Titre lors de sa sortie : « Outback »

Réveil dans la terreurJeune instituteur dans un petit village isolé de l’outback australien, poste qu’il a été obligé d’accepter par contrat, John décide de rentrer à Sydney pour les vacances. Il fait une halte dans la ville minière de Bundanyabba, que les locaux nomment « The Yabba »…
Basé sur un bestseller du même nom signé Kenneth Cook, Wake in Fright est un film australien qui a avait disparu après sa présentation au Festival de Cannes 1971. La redécouverte récente d’un négatif original lui a permis de ressusciter. C’est un film vraiment étonnant et inhabituel, un film que l’on peut voir comme un précurseur de cette Nouvelle Vague australienne à laquelle Peter Weir et George Miller donneront ses lettres de noblesse. Mais Ted Kotcheff (futur réalisateur de Rambo) est en réalité canadien et ses deux acteurs principaux sont anglais. Wake in Fright est une véritable descente aux enfers, sorte de Las Vegas Parano au pays des kangourous et de la bière ingurgitée par tombereaux. La vision qu’il nous donne des ces villes minières de l’arrière-pays australien est assez terrifiante. On aimerait croire que cette vision est outrancière mais rien n’est moins sûr. Le déroulement de cette histoire assez glauque est néanmoins admirable car on a l’impression de s’enfoncer toujours plus. Cela témoigne d’une belle maitrise du réalisateur qui nous gratifie, en outre, de plusieurs très beaux plans.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Donald Pleasence, Gary Bond, Chips Rafferty, Sylvia Kay, Jack Thompson
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Wake in fright
Chips Rafferty (vrai australien et grand buveur de bière) et Gary Bond  dans Réveil dans la terreur de Ted Kotcheff.

Remarques :
* Les scènes de chasse aux kangourous ont suscité une polémique. Il faut préciser à ce sujet que Ted Kotcheff est un végétarien convaincu et l’avertissement final, affirmant que ces scènes ont été tournées avec des chasseurs professionnels, est là pour nous alerter (et non pour justifier). Il est vrai qu’il y a là de quoi devenir végétarien… D’après les récits du directeur de la photographie, l’anglais Brian West, le tournage de la scène dura plusieurs heures et les chasseurs, de plus en plus alcoolisés, tiraient de plus en plus mal. L’équipe de tournage, écœurée par le carnage, a fini par provoquer une panne d’électricité pour tout arrêter.
* La ville est en réalité Broken Hill où le réalisateur a séjourné plusieurs mois.
* Wake in Fright a été adapté de nouveau en 2017 pour une série TV australienne.

Wake in Fright
Le superbe plan d’ouverture de Réveil dans la terreur de Ted Kotcheff.

Wake in Fright
Donald Pleasence et Gary Bond dans Réveil dans la terreur de Ted Kotcheff.

Wake in Fright
Autre plan remarquable : la salle de jeu de Réveil dans la terreur de Ted Kotcheff.

20 mars 2018

Excalibur (1981) de John Boorman

ExcaliburGrâce à Merlin l’Enchanteur, le roi Uter Pendragon possède l’épée mythique Excalibur. Avant de mourir dans une bataille, il la plante dans un bloc de granit. Seul le jeune Arthur, son fils illégitime, parviendra plusieurs années plus tard à l’en extirper devenant par ce geste le nouveau roi d’Angleterre. Il parvient à rétablir la paix et crée la confrérie des Chevaliers de la Table ronde…
La Légende arthurienne a été porté plusieurs fois à l’écran mais la version de John Boorman est indéniablement la plus belle. Le scénario se base sur les écrits de Thomas Malory (milieu du XVe siècle) qui ont l’avantage de compiler légendes et écrits pour en faire un récit chronologique, comblant éventuellement les trous. John Boorman parvient à restituer tout le souffle épique de ces histoires où la magie se mêle aux luttes des humains. Il sait créer des images à la fois fortes et belles, sans démesure de moyens. Le film a été tourné en Irlande en évitant d’utiliser des acteurs connus pour concentrer l’attention sur le récit : bon nombre d’acteurs viennent de la scène shakespearienne anglaise ce qui donne une indéniable intensité à l’interprétation. Bien entendu, tout cela pourra paraître vieillot aux spectateurs nourris aux effets spéciaux et aux combats des productions plus récentes, mais rarement une telle ampleur a été donnée à la Légende arthurienne.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Nigel Terry, Helen Mirren, Nicholas Clay, Cherie Lunghi, Paul Geoffrey, Nicol Williamson, Gabriel Byrne
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Excalibur
Superbe plan : l’apparition de l’épée Excalibur dans Excalibur de John Boorman.

Excalibur
Gabriel Byrne (Uther, à cheval) et Nicol Williamson (Merlin) dans Excalibur de John Boorman.

Excalibur
Les Chevaliers de la Table ronde (presque) au grand complet dans Excalibur de John Boorman.

Excalibur
Patrick Stewart tente d’extirper l’épée prisonnière du roc dans Excalibur de John Boorman.

Excalibur
Nigel Terry (Arthur) et Cherie Lunghi (Guenevere) dans Excalibur de John Boorman. A l’arrière-plan à gauche : Nicholas Clay (Lancelot).

17 mars 2018

Patton (1970) de Franklin J. Schaffner

PattonEn 1943, George S. Patton arrive en Tunisie pour prendre le commandement des troupes américaines alors très mal en point face à l’Afrikakorps de Rommel. Il renforce la discipline et restaure la confiance en remportant une victoire contre les chars allemands…
Sur un scénario co-écrit par Francis Ford Coppola, Patton retrace le parcours de ce général hors du commun, féru d’Histoire et, selon lui, né pour se battre. Le récit se concentre ainsi plus sur le personnage que sur ses faits d’armes. Le général Patton était incontestablement un brillant stratège mais il fut souvent tenu à l’écart par l’état-major car impossible à contrôler et enclin à faire des maladresses diplomatiques ou médiatiques. La vérité historique est assez bien respectée et le plus remarquable dans le film est dans la distance prise avec le sujet : ce n’est ni un éloge admiratif ni une condamnation, c’est avant tout le portrait d’un homme qui se sentait investi d’une mission et qui a joué un rôle important dans le déroulement de la Seconde Guerre mondiale. L’interprétation de George C. Scott est en tous points parfaite, très puissante.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: George C. Scott, Karl Malden, Stephen Young, Michael Strong
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Remarque :
* George C. Scott fut le premier acteur à refuser son Oscar, s’opposant ainsi à cette grande foire communicationnelle et réfutant le principe-même d’une compétition entre les acteurs.

Patton
George C. Scott dans Patton de Franklin J. Schaffner.

Patton
George C. Scott et Karl Malden dans Patton de Franklin J. Schaffner.

Partton
George C. Scott dans Patton de Franklin J. Schaffner.