10 janvier 2014

L’Innocent (1976) de Luchino Visconti

Titre original : « L’innocente »

L'innocentDans l’Italie de la fin du XIXe siècle, l’aristocrate Tullio Hermil a une relation passionnée et tumultueuse avec sa maitresse. Sa femme Guiliana, avec laquelle il n’a guère plus que des rapports amicaux, supporte en silence cette situation. Tout va changer lorsqu’elle rencontre un jeune auteur à succès… L’Innocent est l’ultime film de Luchino Visconti. Il s’inspire d’un roman de Gabrielle D’Annunzio et le film fut parfois accueilli fraichement du fait de la personnalité de cet écrivain (1). L’innocent est toutefois un très beau film tout à fait à l’image du cinéaste. Il s’agit à nouveau de la peintre de cette aristocratie italienne du tournant du siècle qui veut se situer au dessus de toutes règles, cherchant ainsi une liberté de pensée et d’actes mais ne trouvant qu’enfermement et frustration. Tullio est ainsi un être tourmenté, dévoré par le désir, refoulant tout sentiment de culpabilité. La mise en scène de Visconti, pourtant très malade depuis 1972, est remarquable. La photographie est superbe. Plus que dans ses autres films, le décor devient presque un personnage à part entière tant il est présent par sa richesse, accentuant ainsi l’expression d’enfermement, d’étouffement même et d’isolement. Particulièrement complexe, le personnage de Tullio est merveilleusement interprété par Giancarlo Giannini et le film se révèle être particulièrement puissant. Au-delà de la peinture sociale d’une aristocratie moralement plutôt haïssable, c’est à une exploration de la nature humaine que le film nous convie. L’Innocent vient clôturer en beauté la filmographie si riche de Luchino Visconti.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Giancarlo Giannini, Laura Antonelli, Jennifer O’Neill, Rina Morelli, Massimo Girotti
Voir la fiche du film et la filmographie de Luchino Visconti sur le site IMDB.

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Remarque :
En mars 1976, Luchino Visconti est mort avant d’avoir finalisé le montage et nous voyons donc le film dans une version dont il n’était pas entièrement satisfait.

(1) Gabriele D’Annunzio (1863-1938) est l’un des plus importants écrivains italiens, mais aussi l’un des plus contestables. Homme des extrêmes, il est de ceux qui exploitèrent les écrits de Nietzsche pour en faire une propagande nationaliste, préparant ainsi la montée du fascisme. Il a écrit L’innocente (L’Intrus) en 1892, donc plutôt au début de son oeuvre.

19 décembre 2013

Totò le Moko (1949) de Carlo Ludovico Bragaglia

Totò le MokoA la mort de Pépé Le Moko, le caïd de la casbah d’Alger, sa bande lui cherche un successeur et découvre qu’il avait un parent éloigné à Naples. C’est en fait un musicien de rue qui accepte tout de même l’invitation de venir à Alger, croyant qu’il s’agit de diriger un orchestre… Totò le Moko est une parodie du film de Duvivier Pépé le Moko. Totò est un comique italien peu connu en France mais qui a été immensément populaire dans son pays, notamment avec la série des Totò à partir de 1948 qui se prolongea pendant toutes les années cinquante. Comique extravagant, il a un style bien à lui avec ses innombrables mimiques et excelle dans les parodies. Ici, il joue avec tous les codes du film de gangster et les tourne en dérision. Il faut le voir marcher en roulant des épaules comme un caïd. Bien que le départ soit différent, l’histoire de Totò le Moko suit d’assez près celle de Pépé le Moko, avec même des plans très proches et des lieux très similaires. Comme toujours avec les très grands comiques, le rôle du réalisateur est assez réduit, régler les éclairages, vérifier la composition des plans, parce qu’il n’y que Totò qui dirige Totò et il est de tous les plans. Le film n’est sorti en France qu’en 1981.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Totò, Carla Calò, Gianna Maria Canale
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Remarque :
Dans sa période la plus populaire, entre 1948 et 1967, Totò a joué dans une petite centaine de films, soit une moyenne de quatre à cinq films par an.

Original :
Pépé le Moko de Julien Duvivier (1937) avec Jean Gabin.

25 novembre 2013

Les Hommes contre (1970) de Francesco Rosi

Titre original : « Uomini contro »

Les hommes contrePremière Guerre mondiale. Nous sommes en 1916 dans le nord de l’Italie où les italiens se battent contre les autrichiens. Un général italien qui vient de perdre dans un mouvement de panique une position importante veut la reprendre coûte que coûte. Mais ce sommet de colline se révèle imprenable… Adapté d’un roman d’Emilio Lussu, Les Hommes contre n’est pas sans rappeler Les Sentiers de la gloire de Kubrick. Le film de Rosi est lui aussi un film militant qui dénonce la barbarie de la guerre et ses nombreuses morts inutiles, des morts d’autant plus révoltantes quand elles sont causées par l’obstination aveugle d’un ou deux officiers. Les faits rapportés sont réels et il y eut bien une mutinerie de soldats à l’été 1917 près de Santa Maria la Longa. Les Hommes contre est sorti en 1970, en résonance avec un certain courant pacifique et antimilitariste qui se développait alors. En Italie, un procès pour « dénigrement de l’armée » fut intenté mais se termina par un acquittement. Francesco Rosi est très direct dans sa démarche, nous livrant sans fard une dure réalité qui parle d’elle-même : tout discours devient inutile. L’interprétation est parfaite, jamais appuyée, sans aucun accent mélodramatique. Presque à la limite du documentaire, le film fait aujourd’hui oeuvre de mémoire.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Mark Frechette, Alain Cuny, Gian Maria Volonté
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Remarque :
Emilio Lussu a réellement vécu en tant que soldat les évènements décrits (en 1916 et 1917). Il a écrit le livre Les Hommes contre beaucoup plus tard en 1938. Dans le film, il est représenté par le jeune Lieutenant Sassu. Comme son personnage, l’écrivain a été tout d’abord interventionniste (favorable à l’entrée en guerre de l’Italie contre L’Autriche et l’Allemagne) avant de changer d’opinion après avoir vu les atrocités de la guerre. La fin du livre est toutefois différente de la fin du film car il survivra. Dans l’Entre-deux guerres, il aura une activité politique et combattra activement le fascisme naissant. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, il sera ministre dans le premier gouvernement d’unité nationale de l’Italie libérée.

>> Pour se faire une idée de l’accueil critique en France du film à sa sortie, lire les extraits de presse sur le site de la Cinémathèque Française.

24 novembre 2013

Journal intime (1962) de Valerio Zurlini

Titre original : « Cronaca familiare »

Journal intimeRome, en 1945. Enrico apprend la mort de son jeune frère. Il se remémore comment ils avaient été séparés très jeunes après la mort de leur mère et comment ils s’étaient retrouvés par hasard presque vingt ans plus tard…
Journal intime est adapté d’un roman de Vasco Pratolini qui a participé à l’adaptation en ajoutant certaines scènes à son récit. Cette chronique familiale (c’est la traduction du titre original) repose sur la difficulté de communication entre deux frères avec un mélange d’amour et de fort ressentiment alimenté par les non-dits. Valerio Zurlini accentue (avec sans doute un certain excès) cette non-communication par sa photographie aux couleurs ternes, ses décors vides aux murs délabrés, ses pièces immenses et sales. Le film est empreint d’une tristesse sourde nourrie du regret de tout ce qui n’a pas été dit. Ce grand mélodrame peut paraitre un peu trop appuyé.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Marcello Mastroianni, Jacques Perrin, Sylvie
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Ne pas confondre avec :
Journal intime (Caro diario) de Nanni Moretti (1993).

20 novembre 2013

Le Désert rouge (1964) de Michelangelo Antonioni

Titre original : « Il deserto rosso »

Le désert rougeDans la région industrielle de Ravenne en Italie, Guiliana (Monica Vitti) tente de retrouver un équilibre après une tentative de suicide. Ne pouvant trouver de l’aide auprès de son mari, ingénieur industriel, elle se rapproche de l’un de ses amis Corrado sur le point de partir en Patagonie… Ecrit par Michelangelo Antonioni et Tonino Guerra, Le Désert rouge est le premier film en couleurs du cinéaste. C’est une réflexion sur l’Humain. Guiliana est totalement désemparée devant son impuissance à s’intégrer dans ce monde qui a trop vite évolué. Les machines sont triomphantes, elles semblent avoir pris le pas sur l’homme, elles éructent de grands jets de vapeur ou de fumées toxiques ; elles défigurent le paysage, rendent la terre inhumaine. Dans cet univers froid, les rapports entre les humains se distendent : une tentative de récréer une sociabilité sera vaine (scène de la cabane). Même les activités sexuelles perdent de leur attrait, elles n’apportent pas de réponses à nos questions existentielles. On retrouve donc ici ce thème de l’incommunicabilité commun à de nombreux films du cinéaste.  C’est seulement au pays des contes pour enfants que la Terre idéale existe encore : paradis perdu, paradis à reconquérir ou prospective de « l’après » ? C’est à nous de le dire. Sur la forme, Antonioni utilise largement les flous, les vapeurs ou la brume pour renforcer son propos (désarroi, déshumanisation), il introduit la couleur progressivement : désaturée au début du film, presque monochrome, l’image se teinte parfois par grandes zones pour appuyer sur un état psychologique particulier. Avec ses couleurs éclatantes, la grande scène du conte pour enfants tranche avec le reste du film dont les dominantes restent ternes. Dans cette Italie des années soixante alors en pleine ré-industrialisation, Le Désert rouge proposait une réflexion que l’on peut trouver toujours d’actualité aujourd’hui.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Monica Vitti, Richard Harris, Carlo Chionetti
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Remarque :
Dans Le Désert rouge, il y a un très beau plan qui résume presque tout le film à lui tout seul. C’est celui où le petit groupe part de la cabane (fuyant le bateau en quarantaine) et où Guiliana regarde le groupe. Tous sont écartés les uns des autres, immobiles et silencieux, comme figés, et la une brume s’insinue entre eux pour les faire presque disparaître. La scène est à la fois très belle et puissamment chargée de signification.

13 novembre 2013

Au nom du peuple italien (1971) de Dino Risi

Titre original : In nome del popolo italiano

In nome del popolo italianoLe juge Bonifazi (Ugo Tognazzi) est chargé de l’enquête sur la mort soudaine d’une call-girl. Particulièrement motivé à lutter contre la corruption, il est bien décidé à ne pas lâcher prise quand il découvre que la jeune femme était en relation avec Santenocito (Vittorio Gassman) un industriel véreux et magouilleur… Le scénario d’Au nom du peuple italien a été écrit par un tandem de choix, les scénaristes Age (Agenore Incrocci) et Furio Scarpelli. Cette bouffonnerie sociale est un habile mélange de film politique et de comédie, porté par un magnifique face à face entre deux grands acteurs. Le film est étonnamment lucide dans le constat porté sur l’Italie de ce début des années soixante-dix : après le réveil difficile de l’Après-guerre, le miracle économique repose sur une certaine corruption avec pour conséquence pollution excessive et malfaçons généralisées. Mais le film de Dino Risi va beaucoup plus loin : peut-on, sous le couvert d’une cause moralement juste, aller au-delà des lois ? C’est la question qu’il pose dans son étonnante fin, qui montre en outre avec quelle promptitude les vieux démons de l’Italie peuvent ressortir. Il pose aussi la question du rôle des juges, question qui sera si fondamentale deux ou trois décennies plus tard. Tout ce propos et ces questionnements sont enrobés dans une comédie brillante aux dialogues savoureux, c’est là le grand art de la comédie italienne.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Ugo Tognazzi, Vittorio Gassman, Yvonne Furneaux
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14 octobre 2013

Un vrai crime d’amour (1974) de Luigi Comencini

Titre original : « Delitto d’amore »

Un vrai crime d'amourA Milan, Carmela et Nullo se sont croisés à l’usine où ils travaillent et sont tombés instantanément amoureux l’un de l’autre. Il est lombard et syndicaliste. Elle est sicilienne… Ecrit par Comencini et Ugo Pirro, Un vrai crime d’amour est un film qui va beaucoup plus loin qu’attendu. Sous couvert d’un mélodrame reprenant certains des codes du genre, Comencini aborde plusieurs des grands problèmes de l’Italie des années soixante-dix : le déracinement des italiens du sud qui vont chercher du travail au nord, le mépris des italiens du nord envers les italiens du sud du fait des différences de culture, l’émancipation des femmes, la pollution industrielle destructrice du cadre de vie, les conditions de travail dans les usines. On peut y ajouter l’immobilier avec ses grands ensembles impersonnels et la société de consommation puisque l’usine produit un objet dont l’utilité n’est pas évidente (1). L’histoire d’amour donne des atours grand public à ce propos engagé, presque militant, et en décuple la portée. Cela peut aussi dérouter puisque, à sa sortie, le film a été laminé par la critique italienne, de droite comme de gauche (2), et a été peu remarqué lors de son passage à Cannes. Pourtant Comencini parvient ici à un très bel équilibre empreint d’humanisme. Ses deux personnages sont particulièrement attachants.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Giuliano Gemma, Stefania Sandrelli
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(1) L’usine produit une sorte de cylindre métallique creux d’une vingtaine de centimètres, qui pourrait ressembler à une douille d’obus. La jeune fille se pose la question de son utilité : « Je me demande si nous n’en produisons pas trop ». « Ne t’inquiète pas pour cela » lui répond son fiancé, « s’il nous les font produire, c’est qu’ils les vendent. »

(2) Luigi Comencini : « On retrouve là une vieille polémique : si les films ne sont pas intellectuels, ils ne sont pas de gauche. Les histoires simples ne sont pas bonnes parce qu’elles sont populaires et que donc elles sont trop faciles. » (Entretien avec Jean A. Gili, octobre 1974)

3 octobre 2013

Le Pigeon (1958) de Mario Monicelli

Titre original : « I soliti ignoti »

Le pigeonCosimo est arrêté alors qu’il tentait de voler une voiture. Il aimerait sortir au plus vite car il a eu un tuyau pour un coup infaillible. Il cherche donc un « pigeon » c’est-à-dire quelqu’un pour prendre sa place… Le Pigeon est l’un des plus beaux joyaux de la comédie italienne. Mario Monicelli réussit là un équilibre parfait entre l’humour et le regard bienveillant porté sur ces petits malfrats marginaux. L’humour repose beaucoup sur leur maladresse, leur incapacité à mener quelque chose à bien mais c’est un humour sans méchanceté, empreint au contraire d’une certaine tendresse. C’est aussi un regard sur l’Italie de l’après-guerre. Le scénario est intelligemment écrit, avec de belles trouvailles, très riche en petits détails ; sans aucun temps mort, son développement nous réserve d’amusantes surprises. La fin est hilarante. Les personnages sont typés mais sans excès, les seconds rôles sont savoureux : Carlo Pisacane (et sa dégaine unique) en simplet éternel affamé, Tiberio Murgia en fier sicilien qui séquestre sa soeur (Claudia Cardinale dans son premier vrai rôle à l’écran) et le merveilleux Totò en retraité-instructeur en perçage de coffre (1). Le pigeon est un film qui ne vieillit pas.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Vittorio Gassman, Marcello Mastroianni, Renato Salvatori, Carlo Pisacane, Tiberio Murgia, Claudia Cardinale, Totò
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Suites (moins réussies) :
Hold-up à la milanaise (Audace colpo de I soliti ignoti) de Nanni Loy (1959) avec Vittorio Gassman, Renato Salvatori, Claudia Cardinale, Carlo Pisacane et Tiberio Murgia.
Le Pigeon vingt ans après (I soliti ignoti vent’anni dopo) d’Amanzio Todini (1985) avec toujours Marcello Mastroianni, Vittorio Gassman, Carlo Pisacane, Tiberio Murgia.

(1) On remarquera que Totò, bien qu’il n’ait qu’un rôle assez limité, est au centre de l’affiche originale, témoin de sa grande popularité à l’époque.

17 septembre 2013

Mes chers amis (1975) de Mario Monicelli

Titre original : « Amici miei »

Mes chers amisA Florence, cinq quinquagénaires se retrouvent régulièrement pour faire des virées au cours desquelles ils se livrent à des mystifications ou des plaisanteries diverses… L’idée de départ de Mes chers amis avait été développée par Pietro Germi qui demanda, peu avant sa mort, à son ami Mario Monicelli de le tourner à sa place. C’est une comédie teintée d’une certaine tristesse : si leurs blagues de potaches sont amusantes, ces cinq farceurs sont des êtres désespérés, cherchant à combler le vide de leur existence, à oublier le fait qu’ils aient totalement raté leur vie. A ce sujet, il est assez étonnant que le film ait été accusé de misogynie car c’est plutôt l’inverse. Ces cinq quinquagénaires enfouissent leurs frustrations, leur sentiment d’incapacité au bonheur sous une conception légère de la vie, prétextant qu’elle ne doit pas être prise au sérieux. Le film est ainsi un bel exemple de cette capacité de la comédie italienne à apporter une certaine profondeur dans le propos, à provoquer une réflexion chez les spectateurs. Mes chers amis a été un énorme succès en Italie.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ugo Tognazzi, Gastone Moschin, Philippe Noiret, Duilio Del Prete, Adolfo Celi, Bernard Blier
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Remarques :
* Le gag le plus remarquable du film est incontestablement celui du quai de la gare, ces gifles appliquées aux voyageurs qui se penchent par la fenêtre au démarrage du train pour dire au revoir. Du fait du succès du film, beaucoup les copièrent et de nombreux voyageurs italiens se sont plaints d’avoir été ainsi giflés.
* Mes chers amis évoque Les Vitelloni de Fellini, tourné quelque 20 ans plus tôt en 1953. Ce pourrait être les mêmes personnages d’ailleurs puisqu’ils ont 20 ans de plus.
* Philippe Noiret est bien entendu doublé en italien (par Renzo Montagnani), tout comme Bernard Blier (par Antonio Guidi). C’est avec ce film que Philippe Noiret a été adopté par le public italien.
* La postsynchronisation des voix de la version originale est assez épouvantable.

Suites :
Amici miei – Atto II° (Mes chers amis 2) de Mario Monicelli (1982)
Amici miei – Atto III° de Nanni Loy (1985)
Amici miei – Come tutto ebbe inizio de Neri Parenti (2011)

16 septembre 2013

Lucia et les gouapes (1974) de Pasquale Squitieri

Titre original : « I guappi »

Lucia et les gouapesDans le Naples de la fin du XIXe siècle, le jeune Nicola Bellizzi revient dans son quartier après un séjour en prison. Il a la ferme intention de changer de vie et d’étudier pour devenir avocat. Rapidement, il se heurte au chef mafieux du quartier avec lequel il va devenir ami… La Camorra est le sujet de prédilection de Pasquale Squitieri qui lui a consacré plusieurs films. La Mafia aurait eu un oeil sur la production de Lucia et les gouapes et, si c’est effectivement le cas, elle avait tout lieu d’être satisfaite du résultat car le portrait est plutôt flatteur : le scénario met l’accent sur le code d’honneur, les chefs mafieux font peu de choses répréhensibles, en revanche la violence des policiers est extrême (scènes de torture). Le fond du propos est d’affirmer que la Camorra n’existe que parce que l’état est défaillant, laissant les gens dans la misère. Le scénario est assez répétitif et prévisible, les personnages mal définis ; la réalisation n’a rien de remarquable, sombrant souvent dans l’excès de lyrisme avec une musique grandiloquente. Claudia Cardinale ne semble pas très présente mais son charme naturel opère pleinement lors de ses trop rares apparitions.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Claudia Cardinale, Franco Nero, Fabio Testi, Raymond Pellegrin
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Remarques :
* Gouape = voyou
* Après le divorce de l’actrice en 1975, Claudia Cardinale et Pasquale Squitieri vivront ensemble. C’est encore le cas aujourd’hui.