12 novembre 2021

Beloved (2019) de Yaron Shani

Titre original : « Love Trilogy: Reborn »

Beloved (Love Trilogy: Reborn)Avigail est infirmière dans un EHPAD de Tel Aviv. Après l’arrêt de sa grossesse, le lien avec son mari Rashi se distend. Elle se rapproche d’une sage femme adepte de méthodes alternatives qui va l’aider à s’épanouir…
Beloved est un film écrit et réalisé par l’israélien Yaron Shani. Il se déroule sur la même période de temps que Chained mais, cette fois, c’est la femme Avigail que nous suivons. Le personnage du mari est très peu présent car ce ne sont pas du tout les mêmes évènements. Les deux films sont très différents. Avigail va peu à peu se libérer du carcan que forme sa cellule familiale. Beloved est ainsi l’histoire d’un renouveau, presque le miroir en positif de Chained qui, lui, était une descente. Le film est donc moins éprouvant, même si la nouvelle amie d’Avigail a elle aussi une situation familiale conflictuelle et les rapports avec sa sœur sont assez houleux. On peut reprocher cette fois un certain étirement (le séjour à la campagne est interminable). Le film est aussi une ode à la maternité, on pourra certainement reprocher à Yaron Shani de réduire les femmes à ce rôle (c’est mère de famille ou prostituée, il n’y a rien entre deux!) Comme précédemment, les acteurs sont des non professionnels, beaucoup de prises de vues sont réelles (avec parfois des visages floutés). Une chose est sûre, Chained et Beloved sont des films hors du commun.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Stav Almagor, Ori Shani, Leah Tonic
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Beloved (Love Trilogy: Reborn)Ori Shani et Stav Almagor dans Beloved (Love Trilogy: Reborn) de Yaron Shani.

Remarque :
* La scène où tout le monde se fige au son d’une sirène est étonnante (et non expliquée). Il s’agit d’une commémoration annuelle, le jour de Yom HaShoah, « Journée du souvenir pour la Shoah et l’héroïsme ». À 10 heures du matin, les sirènes retentissent pendant deux minutes à travers tout Israël. Les voitures, les bus s’arrêtent et les passagers en sortent. Les piétons s’arrêtent également et respectent deux minutes de silence. Le film montre aussi que les habitants se figent sur place chez eux (même les prostituées et leurs clients, bien que nus et en pleine action, se redressent et se tiennent debout).

* Le film fait partie d’une trilogie (The Love trilogy, La trilogie de l’amour) que Yaron Shani a tournée dans le désordre. Chaque film se concentre sur l’un des personnages.
1. Chained (2019)
2. Beloved (titre original : Reborn) (2019)
3. Stripped (2018).

2 septembre 2020

Où est la maison de mon ami? (1987) de Abbas Kiarostami

Titre original : « Khane-ye doust kodjast? »

Où est la maison de mon ami? (Khane-ye doust kodjast?)A Koker, petit village rural iranien, un écolier s’aperçoit qu’il a ramené chez lui par erreur le cahier d’un camarade de classe en plus du sien. Sachant que son ami risque d’être renvoyé s’il ne rend pas ses devoirs sur son propre cahier, il part à sa recherche dans le village voisin pour lui redonner. Mais la quête est difficile car il ne connait pas son adresse précise…
Où est la maison de mon ami?  est le quatrième film de l’iranien Abbas Kiarostami. C’est celui avec lequel nous l’avons découvert en France à la fin des années 1980. Le réalisateur en a écrit le scénario qui est d’une grande simplicité apparente. Mais, en suivant la quête de cet enfant, c’est un certain portrait de la société iranienne que nous découvrons, remplie d’interdits de toutes sortes pour un enfant de huit ans et une vision très archaïque du rôle de l’éducation. Particulièrement bien interprété, le petit garçon est très attachant par sa ténacité : il bute en permanence sur des obstacles, sur l’indifférence des adultes, il ne se laisse pas décourager par les fausses pistes. Il n’abandonne jamais. Où est la maison de mon ami? est le premier volet de ce que l’on appelle la Trilogie de Koker. Il est suivi de Et la vie continue (1991) et Au travers des oliviers (1994).
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Babek Ahmed Poor
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Où est la maison de mon ami? (Khane-ye doust kodjast?)Babek Ahmed Poor dans Où est la maison de mon ami? (Khane-ye doust kodjast?) de Abbas Kiarostami.

25 avril 2020

Tel Aviv on Fire (2018) de Sameh Zoabi

Tel Aviv on FireSalam, 30 ans, vit à Jérusalem. Il est Palestinien et stagiaire sur le tournage de la série arabe à succès « Tel Aviv on Fire ! » Tous les matins, il traverse le même check-point pour aller travailler à Ramallah. Un jour, Salam se fait arrêter par un officier israélien Assi, dont la femme est fan de la série. Pour s’en sortir, il prétend en être le scénariste, ce qui va avoir des conséquences inattendues…
Faire une comédie sur le thème du conflit israélo-palestinien peut paraître très risqué. C’est pourtant le défi qu’a relevé le réalisateur et scénariste arabe israélien Sameh Zoabi et il parvient à trouver l’équilibre nécessaire à la réussite. Le fait d’avoir placé un film (ou plus exactement une série) dans le film est astucieux car cela permet d’aborder les sujets sous plusieurs angles : cette série à l’eau de rose voit en effet une espionne palestinienne (française) tenter de séduire un officier de l’armée israélienne pendant la Guerre des Six Jours. Les évènements de la série ont certes un impact différent chez les spectateurs selon leur positionnement par rapport au conflit actuel mais en même temps rassemble par une communauté de sentiments. Le cinéaste est clairement du côté de la jeune génération qui espère une réconciliation pour prendre son destin en main ; il souligne les contradictions de ceux qui, de chaque côté, sont sur une ligne dure d’affrontement. L’humour arrive souvent là où on ne l’attend pas, côtoyant la description d’une réalité difficile. Le cinéma de Sameh Zoabi évoque un peu celui d’Elie Suleiman. Son film est une réussite.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Kais Nashif, Lubna Azabal, Yaniv Biton, Maisa Abd Elhadi, Nadim Sawalha
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Tel Aviv on FireKais Nashif et Yaniv Biton dans Tel Aviv on Fire de Sameh Zoabi.

22 avril 2020

Sibel (2018) de Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti

SibelSibel, 25 ans, vit avec son père et sa sœur dans un village isolé des montagnes au nord-est de la Turquie. Sibel est muette mais communique grâce à la langue sifflée ancestrale de la région. Rejetée par les autres habitants, elle traque sans relâche un loup qui rôderait dans la forêt voisine, objet de fantasmes et de craintes des femmes du village. C’est là que sa route croise un fugitif. Blessé, menaçant et vulnérable, il pose, pour la première fois, un regard neuf sur elle…
La cinéaste turque Çagla Zencirci et le français Guillaume Giovanetti (qui sont en couple dans la vraie vie) ont ensemble écrit le scénario de Sibel. Leur point de départ a été leur intérêt pour la langue sifflée ; ils se sont rendus sur place pour rencontrer les habitants et imaginer une histoire à partir de leurs récits. Sibel est un plaidoyer pour le droit à la différence et met en lumière le difficile parcours de cette jeune femme vers son émancipation. Les traditions sociales ancestrales, notamment sur le mariage, forment un lourd carcan alimenté par les femmes elles-mêmes qui se jugent et se surveillent entre elles. C’est une histoire originale et forte. La prestation de Damla Sönmez, qui a mis six mois à apprendre la langue sifflée, est remarquable.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Damla Sönmez, Erkan Kolçak Köstendil, Emin Gürsoy, Elit Iscan, Meral Çetinkaya
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Remarques :
* Le langage sifflé est un mode de communication consistant à siffler au lieu de parler, répandu dans le monde entier mais limité à des environnements où les sifflements sont plus efficaces que la parole ordinaire (montagnes et forêts denses, principalement). On connaît environ 70 populations qui pratiquent actuellement le langage sifflé. Chacun de ces langages n’est pas une langue indépendante mais une extension de la langue locale. (Extrait de Wikipédia)
* Le prologue du film est extrait d’un documentaire français des années 60, avec des villageois scannés aux rayons X pour analyser leur langage sifflé.
* Sibel ne comporte aucune musique. Ce choix s’est imposé au montage, précise le couple-réalisateur.

SibelDamla Sönmez dans Sibel de Guillaume Giovanetti et Çagla Zencirci.

SibelDamla Sönmez, Emin Gürsoy et Elit Iscan dans Sibel de Guillaume Giovanetti, Çagla Zencirci.

3 septembre 2019

Le Poirier sauvage (2018) de Nuri Bilge Ceylan

Titre original : « Ahlat Agaci »

Le Poirier sauvageSinan vient de terminer des études qui le destinent à être instituteur, avenir qu’il envisage sans enthousiasme. Il a écrit un livre qu’il aimerait voir publié mais cela demande de l’argent. Son père est couvert de dettes à cause de son ancienne passion pour le jeu et cela le désespère…
Nuri Bilge Ceylan et sa femme Ebru Ceylan ont écrit le scénario en se basant sur les souvenirs d’un ami, Akin Aksu, qui a lui aussi participé à l’écriture. Cette histoire aborde plusieurs thèmes. Le jeune Sinan se sent différent des autres habitants de son village et aspire à une autre vie que celles qu’il peut voir autour de lui. Mais, ne pouvant concrétiser ses espoirs, il s’enferme dans une semi solitude avant de s’apercevoir qu’elle est la même que celle de son père qu’il méprise. Il est donc question d’affirmation, d’acceptation sociale, d’héritage avec des digressions sur la modernité, le dogme religieux, la place de la femme. Le propos de Nuri Bilge Ceylan est loin d’être direct ou concis. Ce film de 3 heures se présente sous la forme de longs dialogues filmés en plans-séquences, qui reformulent souvent la même idée plutôt que l’explorer. Le réalisateur aime aussi déstabiliser le spectateur par des ellipses inattendues ou même le lancer sur de fausses pistes (en mêlant rêve et réalité). La photographie est travaillée, assez belle et parfois très belle. Le Poirier sauvage a été particulièrement louangé par la critique.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Dogu Demirkol, Murat Cemcir, Bennu Yildirimlar, Hazar Ergüçlü
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Remarque :
* Akin Atsu, qui a co-écrit le scénario, interprète le rôle d’un des deux imams, celui qui parle beaucoup.

Le Poirier sauvageDogu Demirkol (le fils) et Murat Cemcir (le père) dans Le Poirier sauvage de Nuri Bilge Ceylan.

Le Poirier sauvageAhmet Rifat Sungar dans Le Poirier sauvage de Nuri Bilge Ceylan.

23 août 2019

Foxtrot (2017) de Samuel Maoz

FoxtrotUne famille israélienne doit affronter une terrible nouvelle à propos de leur fils en poste sur un check-point isolé…
Foxtrot est le second long métrage du réalisateur israélien Samuel Maoz qui en a écrit le scénario. Contrairement à son film précédent Lebanon, cette histoire n’est pas autobiographique. Le réalisateur porte un regard sur son pays et surtout sur la  présence toujours forte de la Shoah dans la mémoire collective. Ainsi, certaines circonstances vont révéler des fêlures, des faiblesses profondes qui trouvent leurs origines dans ce « legs » lourd et générateur de culpabilité. La forme est originale, surtout par les cadrages et le placement de la caméra : le plus spectaculaire sont ces vues de haut, à la verticale, qui donne le sentiment que les personnages sont de petits pions sur un vaste échiquier. Dans la partie dans le désert, le cinéaste utilise des éléments oniriques ou surréalistes pour souligner l’absurdité de la situation. Finalement, il joue plus avec la forme qu’il n’étoffe son contenu, c’est sans doute le reproche que l’on peut lui faire mais son film mérite d’être remarqué.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Lior Ashkenazi, Sarah Adler, Yonaton Shiray
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Remarque :
* La ministre israélienne de la Culture, Miri Regev, a fortement critiqué le film en proclamant qu’il donnait une mauvaise image de l’armée israélienne. Comme souvent en pareil cas, ces attaques ont apporté au film une publicité inespérée et Foxtrot a connu un fort succès commercial en Israël.

FoxtrotLior Ashkenazi et Sarah Adler dans Foxtrot de Samuel Maoz.

FoxtrotLior Ashkenazi dans Foxtrot de Samuel Maoz.

13 février 2019

L’insulte (2017) de Ziad Doueiri

L'insulteTony, un Libanais chrétien, vit avec son épouse Shirine dans un appartement à Beyrouth. Il s’oppose à un chef de chantier, Yasser, qui a réparé sa gouttière non conforme dans le cadre de travaux de rénovation du quartier. Le ton monte et Yasser traite Tony de « gros c… » …
Le réalisateur libanais Ziad Doueiri a eu l’idée d’écrire le scénario de L’insulte après une dispute avec son plombier qui a quelque peu dérapé. Il en a amplifié les conséquences pour mieux mettre en relief les fractures et plaies non refermées de son pays : trente ans après la guerre civile, la page n’est pas tournée et les antagonismes entre chrétiens et palestiniens ne demandent qu’à ressurgir. Ziad Doueiri fait preuve d’une grande habilité en mêlant des éléments de comédie à la tragédie, enrichie d’évènements historiques comme le massacre de Damour en 1976. Rares sont les cinéastes qui parviennent à insérer l’humour dans un contexte d’une telle gravité. Démarré comme une farce, le film prend ensuite la forme d’un film de procès, avec dévoilement progressif des motivations profondes de chacun. Plus le film avance et le plus l’intensité du propos s’insinue. Plus admirable encore, Ziad Doueiri ne prend finalement pas parti, non pas en renvoyant dos à dos les protagonistes (ce qui est toujours un peu une facilité) mais en montrant une voie possible vers la réconciliation. Assez justement, son film a connu un certain succès international, il a même été nominé aux Oscars.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Adel Karam, Kamel El Basha, Rita Hayek
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L'insulte
Adel Karam et Kamel El Basha dans L’insulte de Ziad Doueiri.

3 janvier 2019

Un homme intègre (2017) de Mohammad Rasoulof

Titre original : « Lerd »

Un homme intègreReza s’est installé en pleine nature avec sa femme et son fils pour se consacrer à l’élevage de poissons rouges. Il refuse d’entrer dans le jeu de la corruption omniprésente. Il a besoin d’eau et son voisin semble vouloir lui mettre des bâtons dans les roues…
L’iranien Mohammad Rasoulof nous raconte une histoire que l’on pourrait presque qualifier de thriller social. Elle se révèle être assez prenante, tout en dressant un portait de la société iranienne. Car le vrai sujet du film est la corruption, celle qui « au pire, écrase l’individu ou, au mieux, fait de lui un des maillons de la chaîne ». Toutes les structures sociales sont atteintes, y compris celles représentant l’Autorité. L’optimisme n’est hélas pas de mise. D’autres sujets sont évoqués, tels la place de la femme et, bien entendu mais de façon plus fugitive, la religion. Le film a été tourné en Iran dans une quasi clandestinité et, comme pour ses cinq films précédents, Mohammad Rasoulof a vu son film interdit dans son pays d’origine. L’interprétation est assez forte et sombre, un peu monolithique à l’image de l’atmosphère. Primé à Cannes dans la catégorie « Un certain regard », Un homme intègre mérite d’être vu.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Reza Akhlaghirad, Soudabeh Beizaee, Nasim Adabi
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Remarques :
* Précision : en Iran, les poissons rouges sont symbole de vitalité et de chance durant les fêtes de Nouvel An, ce qui explique que l’on puisse vivre d’un élevage de poissons rouges.

Un homme intègre
Reza Akhlaghirad et Soudabeh Beizaee dans Un homme intègre de Mohammad Rasoulof.

27 décembre 2017

My Sweet Pepper Land (2013) de Hiner Saleem

My Sweet Pepper LandHéros des combats pour l’indépendance, Baran accepte un poste de policier au commissariat d’un village isolé au nord du Kurdistan irakien, près de la frontière turque. Là, il fait la rencontre de Govend, une jeune femme qui est venu tenir le poste d’institutrice. Tous deux vont se heurter au chef mafieux local qui règne en maître sur la région…
Production franco-germano-kurde, My Sweet Pepper Land a été écrit et réalisé par le réalisateur kurde Hiner Saleem. Il y souligne l’archaïsme et la pesanteur d’un pays en pleine mutation. Le western américain a souvent traité cette période charnière où la loi de l’Etat doit s’imposer aux grands propriétaires locaux habitués à régner sur leur région. Hiner Saleem cultive cette analogie en donnant une grande importance aux chevaux, unique moyen de transport, et par divers détails tels les chapeaux. Mais le plus étonnant est la façon dont il parvient à instiller de l’humour dans cette histoire dure et tragique. Cet humour est parfois très noir comme dans la scène de pendaison lamentablement ratée qui ouvre le film. L’image est assez belle, le film a été tourné sur place en décors naturels. En dehors des quelques personnages principaux, tous les rôles sont tenus par des acteurs non professionnels. Hiner Saleem tient lui-même le rôle du photographe. S’il n’est pas sans maladresse, le film est particulièrement convaincant.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Korkmaz Arslan, Golshifteh Farahani
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My Sweet Pepper Land
Golshifteh Farahani dans My Sweet Pepper Land de Hiner Saleem.

My Sweet Pepper Land
Golshifteh Farahani et Korkmaz Arslan dans My Sweet Pepper Land de Hiner Saleem.

4 août 2017

Taxi Téhéran (2015) de Jafar Panahi

Taxi TéhéranJafar Panahi s’improvise chauffeur de taxi et filme les discussions avec ses passagers pour montrer les évolutions de la société iranienne… Le cinéaste iranien Jafar Panahi a été condamné en 2011 à une interdiction de faire des films pendant 20 ans pour « propagande contre le régime ». Il a néanmoins réussi à tourner trois longs-métrages depuis cette date avec tous les risques que cela comporte. Avec ses airs d’images volées, Taxi Téhéran se situe à la lisière du documentaire : les clients du taxi sont en fait des acteurs non professionnels dont l’identité n’est pas dévoilée, certains (la nièce, l’avocate) jouent leur propre rôle. Les situations sont assez rocambolesques mais elles permettent d’aborder plusieurs aspects de la société iranienne : les croyances, les trafics, la peine de mort, la transmission, la censure cinématographique, l’emprisonnement et quelques autres. Dans la forme, le film rappelle Ten d’Abbas Kiarostami (2002), avec heureusement un flot de paroles bien moins dense. Avec Taxi Téhéran, Jafar Panahi nous offre un témoignage très original sur l’état de son pays.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs:
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Taxi Téhéran
Jafar Panahi est au volant de son taxi dans Taxi Téhéran de Jafar Panahi.