19 mai 2022

L’étoffe des héros (1983) de Philip Kaufman

Titre original : « The Right Stuff »

L'étoffe des héros (The Right Stuff)L’Étoffe des héros retrace l’épopée des pilotes d’essai américains d’après-guerre, du passage du mur du son par Chuck Yeager aux premiers vols spatiaux habités du programme Mercury de 1958 à 1963…
Il s’agit de la transposition cinématographique du livre de l’écrivain et chroniqueur américain Tom Wolfe (L’Étoffe des héros, paru en 1979). Philip Kaufman en a écrit l’adaptation. Bien documenté, le récit de plus de trois heures respecte assez bien la réalité historique (1) même si le cinéaste donne une très (trop sans doute) grande place à l’humour afin de le rendre plus attrayant. Il souligne également très fortement l’esprit d’indépendance des pilotes (2). En toute logique, le propos général exalte le patriotisme américain mais sans excès, laissant même entrevoir quelques piques discrètes envers le rêve américain. D’autre part, le vice-président Lyndon B. Johnson est présenté comme un clown, ce qui est certainement excessif. Cette grande fresque reste un beau témoignage des débuts de la conquête de l’espace. Malgré tous les moyens mis en œuvre pour en faire un grand film populaire et de bonnes critiques, L’Étoffe des héros fut un échec commercial qui traduit probablement le désintérêt du public après la fin du programme Apollo, dix ans auparavant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Sam Shepard, Scott Glenn, Ed Harris, Dennis Quaid, Fred Ward, Barbara Hershey, Kim Stanley, Veronica Cartwright, Jeff Goldblum
Voir la fiche du film et la filmographie de Philip Kaufman sur le site IMDB.

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Remarques :
* Nommé à aucun instant, l’ingénieur en chef du programme est Wernher von Braun, brillant ingénieur mais ancien responsable nazi. Récupéré par les Américains avec son équipe à la fin de la guerre, Von Braun avait travaillé à la mise au point de fusées dès 1933 pour le régime nazi. Pendant la guerre, les missiles balistiques V1/V2 ont été construits par des prisonniers dans des conditions inhumaines. Des milliers en sont morts. Ces missiles ont fait plus de morts pendant leur construction qu’en tant qu’arme de destruction.
* Caméo : Le véritable Chuck Yeager fait une courte apparition dans une scène dans le Pancho’s Bar à environ 55 minutes (il avait alors 60 ans). C’est lui qui sert à boire aux deux prospecteurs de la NASA venus chercher des pilotes d’essai. Chuck Yeager vivra jusqu’à l’âge de 97 ans (il est décédé en 2020).

(1) La scène où Gus Grisom panique pour sortir de sa capsule a été critiquée car elle laisse supposer que l’astronaute a fait une erreur alors que la NASA a considéré, après enquête, qu’il n’était pas fautif et l’a conservé pour le programme Apollo (il perdra la vie dans l’accident d’Apollo 1). La capsule a finalement été repêchée en 1999 et l’a définitivement innocenté.
(2) Sur ce thème, le dernier départ montré de Chuck Yeager, décollant sans autorisation, est une exagération scénaristique un peu risible.

L'étoffe des héros (The Right Stuff)Ed Harris dans L’étoffe des héros (The Right Stuff) de Philip Kaufman.

17 mai 2022

Sept ans au Tibet (1997) de Jean-Jacques Annaud

Titre original : « Seven Years in Tibet »

Sept ans au Tibet (Seven Years in Tibet)À l’été 1939, quelques mois avant le début de la Seconde Guerre mondiale, l’alpiniste autrichien Heinrich Harrer fait partie d’une expédition envoyée par le Troisième Reich visant à gravir un sommet inviolé de l’Himalaya. Cette expédition va le mener à se lier d’amitié avec le Dalaï-Lama…
Sept ans au Tibet est une grande production hollywoodienne réalisée par le français Jean-Jacques Annaud. Le scénario est basé sur le récit autobiographique d’Heinrich Harrer publié en 1952. Le film fut mal accueilli car le passé de l’homme venait de refaire surface : des documents montraient qu’il avait été membre des sinistres Chemises brunes dès 1933 puis membre de la SS, ce qu’il avait caché. Or le film de Jean-Jacques Annaud montre un homme dédaignant l’idéologie nazie. De plus, il enjolive la réalité en inventant de toute pièce une rédemption alimenté par le remords d’avoir laissé son fils (en réalité, le récit d’Heinrich Harrer ne mentionne pas une seule fois son fils). Certes, un film n’a pas d’obligation de respecter la vérité historique mais le fait de glorifier ainsi un officier nazi pose problème et Annaud ne semble pas s’être posé beaucoup de questions sur la sincérité de son récit. Par ailleurs, comme pour le Kundun de Scorsese sorti presque simultanément, le film agaça les autorités chinoises et les commentateurs pro-chinois par la présentation de l’invasion du Tibet (la définition officielle est « libération du Tibet »). Le film est un peu long mais la réalisation de Jean-Jacques Annaud est parfaite avec une belle utilisation des décors. Sept ans au Tibet fut tourné principalement en Argentine et au Canada mais le réalisateur révéla deux ans plus tard qu’une équipe avait été secrètement envoyée au Tibet ; vingt minutes de film auraient été utilisées pour être intégrées. Alors que le film de Scorsese, plus centré sur la spiritualité,  fut un désastre financier, le film d’aventures de Jean-Jacques Annaud fut un succès malgré un budget triple.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Brad Pitt, David Thewlis, BD Wong, Mako, Danny Denzongpa, Victor Wong, Ingeborga Dapkunaite, Jamyang Jamtsho Wangchuk
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Sept ans au Tibet (Seven Years in Tibet)Jamyang Jamtsho Wangchuk et Brad Pitt dans Sept ans au Tibet (Seven Years in Tibet) de Jean-Jacques Annaud.

16 mai 2022

Looking for Sally (1925) de Leo McCarey

Looking for Sally(Court métrage, muet, 2 bobines) Jimmie Jump revient d’un long voyage en Europe. Ses parents l’attendent sur le quai avec Sally, sa petite amie qu’il doit épouser mais qu’il n’a pas vue depuis des années. Ils vont se tromper sur l’idendité l’un de l’autre…
Looking for Sally est un court métrage réalisé pour Hal Roach par Leo McCarey avec le comique Charley Chase. Looking for Sally est le dernier film de la série des « Jimmie Jump » où il a peaufiné son jeu et son personnage d’américain ordinaire. C’est l’époque où il délaisse le format d’1 bobine pour des histoires plus élaborées. Il y a ici d’excellentes trouvailles de gag, des situations totalement incongrues et variées, le tout soutenu par un excellent rythme. Un excellent Charley Chase.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Charley Chase, Katherine Grant, Noah Young
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Looking for SallyLeo Willis, Charley Chase et Katherine Grant dans Looking for Sally de Leo McCarey.

13 mai 2022

De sang-froid (1967) de Richard Brooks

Titre original : « In Cold Blood »

De sang-froid (In Cold Blood)1959. Récemment sorti de prison, Perry Smith retrouve son ancien ami Dick Hickock qui lui propose un « coup facile » : s’emparer du contenu du coffre dans la maison d’un agriculteur prospère…
De sang-froid est un film réalisé par Richard Brooks, adaptation du roman homonyme de Truman Capote publié en 1966 et qui a connu un immense succès. L’histoire est inspirée d’un fait divers réel qu’il relate fidèlement, sans ajout fictionnel. Après ses mésententes avec Tennessee Williams sur Sweet Bird of Youth (1962), Richard Brooks a tenu à avoir cette fois les mains libres pour écrire lui-même l’adaptation, sans intervention de Truman Capote. Ce dernier a accepté car (contrairement à Tennessee Williams) il tenait Brooks en haute estime. Le réalisateur a dû batailler avec les studios pour imposer le noir et blanc, nécessaire selon lui pour créer une certaine tension. Il a aussi réussi à refuser de faire jouer les stars que la Columbia désirait engager. Le propos de Brooks est très différent de celui qu’il tenait quelque dix ans auparavant (dans Blackboard Jungle par exemple) : il ne cherche pas à expliquer le geste criminel par l’environnement familial ou social, il relate les faits et dresse le constat d’une violence gratuite. La forme du film est aussi originale que brillante. Richard Brooks prend des libertés étonnantes avec la chronologie dans le déroulement du récit et se montre très inventif sur le montage : nombre de transitions sont inattendues et forcent l’admiration. La musique est signée Quincy Jones. De sang-froid est un film assez superbe et d’une indéniable force.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Robert Blake, Scott Wilson, John Forsythe, Paul Stewart, Gerald S. O’Loughlin
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De sang-froid (In Cold Blood)Scott Wilson dans De sang-froid (In Cold Blood) de Richard Brooks.

De sang-froid (In Cold Blood)Robert Blake dans De sang-froid (In Cold Blood) de Richard Brooks.

Remarques :
* La moitié des scènes de la séquence dans la maison des Cutter, qui dure 19 minutes, a été tournée avec uniquement des lampes torches que tiennent les acteurs. Celles-ci étaient dotées de piles surpuissantes qui ne duraient que 3 ou 4 minutes.

* Le roman de Truman Capote a été adapté à la télévision française en 1972 : De sang-froid, téléfilm français réalisé par Abder Isker, avec Michel Beaune, Geneviève Fontanel.
Il a également été adapté en série TV en 1996 : De sang-froid, mini-série américaine réalisé par Jonathan Kaplan.

De sang-froid (In Cold Blood)Gerald S. O’Loughlin, Robert Blake, James Flavin, John Forsythe, Scott Wilson et John Gallaudet
Photo publicitaire pour De sang-froid (In Cold Blood) de Richard Brooks.

11 mai 2022

Laurel et Hardy en croisière (1940) de Gordon Douglas

Titre original : « Saps at Sea »

Laurel et Hardy en croisière (Saps at Sea)Stan et Ollie sont employés dans un atelier de klaxons. Ollie devient allergique aux sons et un médecin lui conseille une cure de repos à la mer…
Saps at Sea est une comédie réalisée par Gordon Douglas. Ce long métrage de 57 minutes se situe vers la fin de la carrière du duo comique, juste après A Chump at Oxford. Toute la première partie est assez réussie avec de bonnes trouvailles de gag, tels les dysfonctionnements dans l’appartement dus au strabisme du plombier (Ben Turpin,  sa dernière apparition au cinéma). La présence d’Harry Langdon parmi les quatre scénaristes a certainement été bénéfique. En revanche,  la seconde partie qui se déroule à bord du bateau est bien pauvre en idées et la longue et laborieuse séquence du repas forcé est pénible à regarder (à noter que les sons de mastication de cette scène créent un certain malaise au lieu d’alimenter l’humour). Saps at Sea sera le dernier long métrage du duo tourné sous la férule d’Hal Roach. Certains fans le considèrent donc comme le dernier vrai film de Laurel et Hardy.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy, James Finlayson, Ben Turpin
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* Remarque :
Le titre est un jeu de mots avec le titre du film d’Henry Hathaway, Souls at Sea (1937) (Âmes à la mer) avec Gary Cooper et George Raft.

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Laurel et Hardy en croisière (Saps at Sea)Charlie Hall, Patsy Moran et Stan Laurel dans Laurel et Hardy en croisière (Saps at Sea) de Gordon Douglas.

9 mai 2022

La souris qui rugissait (1959) de Jack Arnold

Titre original : « The Mouse That Roared »

La Souris qui rugissait (The Mouse That Roared)Le Duché du Grand Fenwick, un minuscule État des Alpes, décide de déclarer la guerre aux États-Unis pour la perdre aussitôt et obtenir une aide économique pour le développement du pays (dans la logique du plan Marshall). Une pitoyable armée d’archers de style moyenâgeux est envoyée en Amérique…
Très british dans son humour, cette comédie semble sortir tout droit des studios anglais Ealing mais il n’en est rien. La souris qui rugissait a été réalisée pour la très américaine Columbia par Jack Arnold, réalisateur américain connu pour avoir signé L’étrange créature du lac noir (1954) et L’homme qui rétrécit (1957). Il s’agit de l’adaptation du roman homonyme de l’irlandais Leonard Wibberley qui a imaginé ce pays de fiction, Le Grand Fenwick, qu’il fera vivre dans une petite série de romans. L’histoire est totalement farfelue et joue beaucoup avec les anachronismes pour créer l’humour. A noter qu’il faut attendre le tout dernier plan pour comprendre le sens du titre. Se moquant de « l’équilibre de la terreur », le propos général est plutôt pacifique. Peter Sellers tient ici trois rôles, avec brio, dont celui de la Grande-duchesse Gloriana qui dirige le duché. De façon assez surprenante, le film n’eut que peu de succès en Angleterre mais fut un hit aux Etats-Unis.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Peter Sellers, Jean Seberg, William Hartnell, David Kossoff, Leo McKern
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Remarque :
* Richard Lester réalisera en 1963 une suite, La souris sur la lune (The Mouse on the Moon), adaptée du roman du même nom de Leonard Wibberley paru en 1962, avec Margaret Rutherford, Ron Moody et Bernard Cribbins.

La Souris qui rugissait (The Mouse That Roared)Jean Seberg, William Hartnell, Peter Sellers et David Kossoff dans La souris qui rugissait (The Mouse That Roared) de Jack Arnold.

La Souris qui rugissait (The Mouse That Roared)Peter Sellers et William Hartnell dans La souris qui rugissait (The Mouse That Roared) de Jack Arnold.

8 mai 2022

Kundun (1997) de Martin Scorsese

KundunLe film retrace la jeunesse du dalaï-lama Tenzin Gyatso, depuis sa découverte  à l’âge de deux ans par les moines à la recherche de la 14e réincarnation du dalaï-lama en 1937, jusqu’à son exil en Inde en 1959…
Le scénario de Kundun a été proposé à Martin Scorsese par Melissa Mathison, auteure du scénario d’E.T. et elle-même bouddhiste. Certes le cinéaste est plus réputé pour ses films où la violence tient une grande place, mais Scorsese est aussi attiré depuis toujours par le thème de la spiritualité comme en témoignent La Dernière Tentation du Christ (1988), Kundun (1997) et Silence (2016) dans sa filmographie. Tourné au Maroc, il y a fait venir une distribution entièrement composée de Tibétains, la plupart non-professionnels. Hélas, il ne parvient qu’imparfaitement à restituer la dimension spirituelle de sa gouvernance et le récit donne une trop grande place aux protocoles qui finissent par le rendre un peu ennuyeux. La difficulté d’une recherche de paix intérieure dans une période troublée est néanmoins perceptible. Basé sur l’autobiographie du 14e dalaï-lama et sur la quinzaine d’entretiens qu’il a eus avec la scénariste, le film a toutefois un intérêt historique, avec le récit, sans doute un peu succin, de l’invasion du Tibet par la Chine de Mao Tsé-toung. A sa sortie, le film a irrité les autorités chinoises au grand dam de Disney, producteur du film, qui cherchait alors à s’implanter en Chine. Couteuse production, Kundun fut un retentissant échec commercial.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Tenzin Thuthob Tsarong, Gyurme Tethong, Tulku Jamyang Kunga Tenzin
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KundunTenzin Thuthob Tsarong dans Kundun de Martin Scorsese.

Nota : Le film d’aventures de Jean-Jacques Annaud, Sept ans au Tibet, est sorti la même année.

2 mai 2022

City of Lies (2018) de Brad Furman

City of LiesEn 2015, un journaliste d’investigation (Forest Whitaker) est chargé d’écrire un article sur l’assassinat d’un rappeur connu survenu en mars 1997. Il prend alors contact avec Russell Poole (Johnny Depp), ancien inspecteur du LAPD aujourd’hui en disgrâce et seul, mais toujours hanté par cette affaire. D’abord réticent, l’ancien flic se confie au journaliste…
City of Lies est un thriller policier américain réalisé par Brad Furman. Il s’agit de l’adaptation du roman biographique L.A.byrinth de Randall Sullivan paru en 2002, centré sur une histoire réelle, les meurtres des rappeurs Tupac Shakur et The Notorious B.I.G. survenus en 1997 dans un contexte tendu après les affaires Rodney King et O. J. Simpson. Cette enquête a mis à jour une corruption au sein de la police de Los Angeles. Le film est brillamment interprété par Johnny Depp et Forest Whitaker mais le problème est que l’on ne comprend pas grand chose. L’affaire est vraiment très embrouillée et on regarde le film avec l’espoir que la compréhension viendra… mais ce n’est pas le cas. D’ailleurs, dans la réalité, ces meurtres n’ont toujours pas été élucidés. La sortie du film a été rendue chaotique par une prétendue affaire où Johnny Depp s’est retrouvé accusé de coups et blessures envers un technicien. La distribution en salles a été limitée.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Johnny Depp, Forest Whitaker, Toby Huss, Dayton Callie
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City of LiesChristian George, Johnny Depp et Forest Whitaker dans City of Lies de Brad Furman.

27 avril 2022

Very Bad Trip (2009) de Todd Phillips

Titre original : « The Hangover »

Very Bad Trip (The Hangover)Doug s’apprête à se marier. Ses deux meilleurs amis et futur beau-frère décident de l’emmener à Las Vegas pour enterrer sa vie de garçon. Ils réservent une suite et vont boire sur le toit pour admirer la ville en pleine nuit. Le matin suivant, ils se réveillent sans rien se rappeler de la nuit précédente. Doug a disparu, la chambre est ravagée, il y a une poule qui gambade, un tigre dans la salle de bains et un bébé caché dans un placard…
Very Bad Trip (The Hangover = la gueule de bois) est une comédie américaine produite et réalisée par Todd Phillips. Après une mise en place un peu longue, la construction est amusante puisque nous partons d’une situation énigmatique et suivons les personnages dans leur tentative de remonter le fil des évènements. Ils ne sont pas au bout de leurs surprises. L’ensemble est hilarant avec un humour potache et des situations délirantes. La vulgarité n’est pas aussi présente qu’on pouvait le craindre. Toutefois, il ne faut pas être trop regardant sur l’image véhiculée, que ce soit celle celles des hommes, idiots quand ils sont en groupe, ou celle des femmes qui sont des enquiquineuses (on peut toujours utiliser le faux fuyant habituel : « le film caricature pour mieux retourner les archétypes »). Le film connut un très grand succès qui lui valut d’avoir deux suites (moins réussies).
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Bradley Cooper, Ed Helms, Zach Galifianakis, Justin Bartha, Heather Graham
Voir la fiche du film et la filmographie de Todd Phillips sur le site IMDB.
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Very Bad Trip (The Hangover)Zach Galifianakis, Bradley Cooper, Ed Helms et Justin Bartha dans Very Bad Trip (The Hangover) de Todd Phillips.

24 avril 2022

Le Kid de Cincinnati (1965) de Norman Jewison

Titre original : « The Cincinnati Kid »

Le Kid de Cincinnati (The Cincinnati Kid)Surnommé « le Kid de Cincinnati », Eric Stoner est un as du poker à La Nouvelle-Orléans des années 1930. Lorsque le vieux briscard Lancey Howard, le « Roi du poker », arrive pour un court séjour, une rencontre est organisée. Le Kid a bien l’intention de lui ravir son titre…
Le Kid de Cincinnati est un film américain réalisé par Norman Jewison, d’après un roman de Richard Jessup. L’histoire rappelle fortement L’Arnaqueur (The Hustler, 1961, de Robert Rossen avec Paul Newman) qui se déroulait dans le monde du billard. Il faut bien avouer que le poker est moins cinégénique que le billard mais la partie en elle-même, qui occupe le dernier tiers du film, parvient assez bien à nous tenir en haleine. La tension est assez forte, sans être très intense toutefois. L’opposition générationnelle entre les deux opposants est finalement peu exploitée. Si le film peut nous laisser sur des impressions mitigées, c’est surtout du fait de sa très longue mise en place qui peine à intéresser, et donne même une impression de remplissage. Les personnages n’ont que peu de profondeur et le personnage du Kid ne provoque pas l’empathie. Les rôles principaux sont pourtant bien tenus et Ann-Margret se montre particulièrement sensuelle dans son rôle de tentatrice vénéneuse. Le Kid de Cincinnati ne tient pas la comparaison avec L’Arnaqueur.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Steve McQueen, Edward G. Robinson, Ann-Margret, Karl Malden, Tuesday Weld, Joan Blondell, Rip Torn, Jack Weston, Cab Calloway, Jeff Corey
Voir la fiche du film et la filmographie de Norman Jewison sur le site IMDB.

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Remarques :
* Le film devait être réalisé par Sam Peckinpah mais celui-ci fut renvoyé par les producteurs dès les premiers jours pour être remplacé par Norman Jewison.
* Le film français longuement décrit par la petite amie du Kid est La Kermesse héroïque de Jacques Feyder (1935).

Le Kid de Cincinnati (The Cincinnati Kid)Cab Calloway, Edward G. Robinson (de dos), Jack Weston, Steve McQueen et Karl Malden (debout de profil)
dans Le Kid de Cincinnati (The Cincinnati Kid) de Norman Jewison.

Le Kid de Cincinnati (The Cincinnati Kid)Steve McQueen, Ann-Margret et Tuesday Weld dans Le Kid de Cincinnati (The Cincinnati Kid) de Norman Jewison.

Le Kid de Cincinnati (The Cincinnati Kid)Steve McQueen et Edward G. Robinson dans Le Kid de Cincinnati (The Cincinnati Kid) de Norman Jewison.