9 décembre 2013

Le Zinzin d’Hollywood (1961) de Jerry Lewis

Titre original : « The Errand Boy »

Le zinzin d'HollywoodPour mieux savoir où l’argent est dépensé, le président des studios Paramutual engage un jeune garçon un peu simple d’esprit pour obtenir des renseignements sur le fonctionnement de son entreprise. Il le fait engager comme errand boy (= garçon de courses)… Que l’idée de départ du scénario soit totalement farfelue et improbable n’est pas très important car Le Zinzin d’Hollywood est essentiellement une juxtaposition de nombreuses petites saynètes dans lesquelles nous voyons Jerry Lewis aller perturber un peu tous les services du studio. L’ensemble est plutôt inégal et, surtout, manque de cohésion mais les meilleurs moments sont suffisamment nombreux et assez mémorables. Jerry Lewis peut même atteindre l’excellence comme par exemple, dans cette scène où il mime un président face à son conseil d’administration, ajustant ses mimiques et grimaces sur une musique de jazz musclé (« Blues in Hoss’ Flat » de Count Basie). Du grand art. En marge, il ajoute un brin de poésie avec les deux scènes de marionnettes, particulièrement bien faites et touchantes. Accessoirement, Le Zinzin d’Hollywood nous permet de visiter les studios Paramount, Jerry Lewis prenant plaisir à nous dévoiler les plus grosses ficelles du cinéma, ce qui pouvait être une révélation à l’époque pour certaines personnes. C’est sa troisième réalisation et l’une des plus connues.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jerry Lewis, Brian Donlevy, Howard McNear
Voir la fiche du film et la filmographie de Jerry Lewis sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jerry Lewis chroniqués sur ce blog…

Remarque :
John Wayne a commencé sa carrière à Hollywood comme garçon de courses.

5 décembre 2013

Jack l’éventreur (1944) de John Brahm

Titre original : « The Lodger »

Jack l'éventreurAlors que le Londres de 1888 est secoué par une série de meurtres sanglants, un mystérieux Mr. Slade arrive dans une maison bourgeoise pour louer une chambre… Cette version de John Brahm est la troisième des cinq adaptations du roman de l’anglaise Marie Belloc Lowndes The Lodger, l’un des romans inspirés par les crimes en série de Jack l’éventreur. Le film est assez remarquable par sa photographie. John Brahm joue beaucoup avec les ombres et aussi les perspectives (1). L’atmosphère est ainsi rendue plus forte, notamment dans les scènes d’extérieurs avec des volutes de brouillard qui semblent flotter dans les ruelles. Jack l'éventreur Sur le plan de l’interprétation, le film est dominé par la présence de Laird Cregar, acteur à la carrure immense et imposante. C’est hélas son avant-dernier film puisque l’acteur décédera peu après(2). Les autres acteurs font pâle figure à ses côtés, y compris un George Sanders quasi-inexistant et une Merle Oberon sans éclat en chanteuse légère de music hall. Ses deux numéros sur scène sont vraiment de très mauvais goût. Les studios ont heureusement pris soin de distribuer de nombreux seconds rôles à des acteurs anglais. Malgré tout, ce Jack l’éventreur reste un film assez fort.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Merle Oberon, George Sanders, Laird Cregar, Cedric Hardwicke, Sara Allgood
Voir la fiche du film et la filmographie de John Brahm sur le site IMDB.

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(1) L’une des scènes les plus remarquables est celle où Mrs Bonting fait boire son locataire dans un verre pour avoir ses empreintes. Le plan utilise l’éclairage de façon très prononcée et joue avec les perspectives dans une contre-plongée : Mrs Bonting semble alors bien petite et vulnérable face à son impressionnant locataire.
(2) Laird Cregar décédera d’une crise cardiaque à la fin de 1944. Il avait alors 31 ans. Il a figuré dans seulement 16 films, entre 1940 et 1944.

Les cinq adaptations du roman The Lodger à l’écran :
1. Les cheveux d’or (The Lodger) d’Alfred Hitchcock (UK, 1927) avec Ivor Novello
2. The Lodger de Maurice Elveny (UK, 1932)avec à nouveau Ivor Novello
3. Jack l’éventreur (The Lodger) de John Brahms (USA, 1944) avec Laird Cregar
4. L’Etrange Mr Slade (Man in the Attic) de Hugo Fregonese (USA, 1953) avec Jack Palance
5. Jack l’éventreur: The Lodger (The Lodger) de David Ondaatje (USA, 2009) avec Alfred Molina.
Nota : Il existe d’autres films intitulés Jack l’éventreur, ou mettant en scène le tristement célèbre meurtrier, mais ce ne sont pas des adaptations du même roman.

3 décembre 2013

Magic Mike (2012) de Steven Soderbergh

Magic MikeMike a trente ans et une double vie : le jour, il travaille dans la construction comme couvreur mais la nuit, il est strip-teaseur. Sur scène, il devient Magic Mike et fait hurler les clientes d’une petite boite de Tampa. Il prend sous son aile Adam, bien plus jeune que lui et l’introduit dans sa troupe ce qui n’est guère apprécié par sa soeur Joanna… Soderbergh s’inspire de la propre vie de son acteur principal, Channing Tatum. Le scénario est signé Reid Carolin. Le problème de ces films qui dénoncent le culte du corps et l’attrait de la vie facile est qu’ils sont souvent assez ambigus : le sujet est difficile à traiter sans tomber dans les travers que l’on veut dénoncer. Et c’est ici plutôt le cas. Soderbergh a mis en scène les shows de manière assez spectaculaire et percutante, les stripeurs faisant de véritables prouesses athlétiques. Ces spectacles forment le corps principal du film et deviennent un peu répétitifs. Le reste du scénario est léger, plutôt classique, et nous conduit en filigrane à la conclusion que cette vie facile est un piège dont il est difficile de s’extraire. Toutefois, le film peut sans aucun doute être vu à différents niveaux. A ne vouloir porter aucun jugement (et incidemment plaire à tout le monde), on risque de devenir inconsistant. Magic Mike serait-il ainsi un film qui manque de corps ?
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Matthew McConaughey, Channing Tatum, Olivia Munn, Alex Pettyfer
Voir la fiche du film et la filmographie de Steven Soderbergh sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

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1 décembre 2013

Fureur apache (1972) de Robert Aldrich

Titre original : « Ulzana’s Raid »

Fureur apacheA la tête d’un petit groupe, l’indien apache Ulzana s’échappe du fort de l’Arizona où il était consigné. Il pille les fermes isolées à l’entour et massacre leurs occupants. Une petite escouade de soldats est chargée de le mettre hors d’état de nuire. Elle est dirigée par un jeune officier idéaliste et sans expérience, aidé par un éclaireur blanc aguerri (Burt Lancaster) et un scout indien… Sur un scénario remarquablement écrit par Alan Sharp, Fureur apache est un western qui, malgré les apparences, s’écarte plutôt des sentiers battus et c’est probablement l’un des westerns les plus importants des années soixante dix. Il s’agit d’une traque où chacun chasse l’autre. Comme souvent avec Robert Aldrich, les scènes d’action sont percutantes, assez directes, mais ce sont les scènes de discussions qui sont les plus étonnantes, lorsque le jeune officier cherche à comprendre les raisons de cette violence du chef indien. L’explication donnée ne peut nous faire aboutir qu’à la conclusion que toute cohabitation est impossible. C’est donc une vision assez dure que nous offre Robert Aldrich, nous sommes loin de la bienveillance envers les indiens de Little Big Man sorti deux ans plus tôt. Que l’on approuve ou pas le propos, force est de reconnaitre la perfection du déroulement du scénario et de sa mise en scène. Fureur apache est un film particulièrement prenant d’un bout à l’autre.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Bruce Davison, Jorge Luke, Richard Jaeckel, Joaquín Martínez
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Aldrich sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Robert Aldrich chroniqués sur ce blog…

Lire aussi l’analyse d’Olivier Bitoun sur DVD Classik qui approfondit le parallèle avec Bronco Apache (Apache) qu’Aldrich a tourné 18 ans plus tôt, en 1954.

29 novembre 2013

The Swimmer (1968) de Frank Perry

Titre français parfois utilisé : « Le Plongeon »

Le plongeonPar un bel après-midi d’été, un homme sort des bois en maillot de bain pour plonger dans la piscine d’une belle propriété du Connecticut. L’homme connait visiblement les propriétaires qui l’accueillent chaleureusement, véritablement heureux de le revoir. De leur terrasse qui domine une petite vallée, il lui prend l’idée de passer de propriété en propriété jusque chez lui, nageant de piscine en piscine… Basé une histoire écrite par John Cheever, The Swimmer est un film très original, un peu déroutant sans aucun doute mais franchement remarquable. Il surprend par sa forme et son contenu, cachant bien son jeu dans le premier tiers du film pour ensuite se dévoiler peu à peu (d’ailleurs, je conseillerais d’en lire le moins possible sur le film avant de le visionner). Pour ne pas trop en dire, disons que l’histoire est en réalité une belle allégorie sur la réussite sociale et le rêve américain ; sur le fond, The Swimmer n’est d’ailleurs sans rappeler d’autres films de la même époque comme Le Lauréat. Si le déroulement du scénario est parfait, le film n’est pas sans défaut sur le plan de la forme : ralentis, transitions, les effets sont souvent trop appuyés. La fin est ratée, l’insistance mélodramatique la rend presque risible. A 55 ans, Burt Lancaster passe tout le film en maillot de bain (quand ce n’est pas moins…) Avec son corps athlétique allié à une séduisante maturité, il porte le film beaucoup plus haut que ne l’aurait fait un autre acteur. Trop déroutant, The Swimmer n’a connu que peu de succès à sa sortie. Il fait aujourd’hui partie de ces films méconnus qui méritent vraiment d’être découverts. Original et étonnant.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Janet Landgard, Janice Rule
Voir la fiche du film et la filmographie de Frank Perry sur le site IMDB.

Remarques :
* Le scénario a été écrit par Eleanor Perry, la femme du réalisateur (elle a écrit le scénario de tous ses films).
* Le film n’est, semble t-il, pas sorti en France à l’époque. IMDB donne bien une date de sortie française en 1968 mais les revues de cinéma de l’époque ne le mentionnent pas. Quoiqu’il en soit, The Swimmer est ressorti en 2010.
* Sydney Pollack a été appelé à la rescousse par le producteur pour retourner une scène avec Janice Rule (l’ancienne amante de Ned).

Lire aussi (mais plutôt après avoir vu le film) l’analyse d’Olivier Bitoun sur DVDClassik.

28 novembre 2013

Des Hommes sans loi (2012) de John Hillcoat

Titre original : « Lawless »

Des hommes sans loiDans les montagnes des Appalaches dans les années vingt, de nombreux paysans distillent de l’alcool malgré la prohibition et le revendent à l’entour. C’est la grande spécialité des trois frères Bondurant. Une légende prétend qu’ils sont invincibles… Des Hommes sans loi est adapté d’un roman écrit par l’un des descendants de la famille, Matt Bondurant. Selon ses propres dires certains faits sont réels, d’autres sont inventés. Le scénario a été écrit par Nick Cave (oui, le Nick Cave de Nick Cave & The Bad Seeds) qui signe également la musique, excellente bien entendu. L’originalité de ce film de gangsters est de se dérouler à la campagne, et qui plus est la campagne la plus reculée qui soit. Les Appalaches étaient en effet à cette époque d’une extrême pauvreté. On peut rapprocher Des Hommes sans loi des films de western et la réalisation de l’australien John Hillcoat est d’un beau classicisme. Hélas, le scénario est plutôt réduit, tape-à-l’oeil et se complait à étaler une violence d’une grande sauvagerie.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Shia LaBeouf, Tom Hardy, Jason Clarke, Guy Pearce, Jessica Chastain, Gary Oldman
Voir la fiche du film et la filmographie de John Hillcoat sur le site IMDB.

Homonyme :
Hommes sans loi (King of the Underworld) de Lewis Seiler (1939) avec Humphrey Bogart

26 novembre 2013

Macbeth (1948) de Orson Welles

MacbethAlors qu’il rentre de la guerre avec son ami Banquo, Macbeth rencontre trois sorcières qui lui prédisent qu’il sera roi et que les descendants de Banquo lui succèderont. Quand elle prend connaissance de cette prédiction, Lady Macbeth le presse d’agir au plus vite… Orson Welles, dans tous ses films, aime explorer l’âme humaine au plus profond. On comprend aisément que Macbeth, cette fable puissante sur l’ambition dans son expression la plus destructrice, ait tant fasciné le cinéaste. A l’âge de 21 ans, en 1936, il l’avait déjà monté sur les planches de façon innovante… avec uniquement des acteurs noirs. Le fait d’avoir un budget excessivement réduit n’était pas pour l’arrêter dans sa détermination : il tourne l’ensemble en vingt et un jours pour la Republic, une compagnie plus habituée à tourner des westerns et dont il utilise studios et costumes. Les décors paraissent faits en carton (et ils le sont…) mais, paradoxalement, cette épure lui permet de porter son adaptation beaucoup plus haut, donnant une grandeur et une abstraction naturelle à son film. Elle fait encore mieux ressortir la fureur dévorante de son ambitieux personnage qu’il interprète magistralement. Le public anglo-saxon accueillit cette adaptation très froidement, reprochant à Welles d’avoir utilisé des acteurs à l’accent écossais (1). Le film fut ainsi beaucoup plus apprécié dans les autres pays, notamment en France, tout en souffrant de la comparaison avec le Hamlet de Laurence Olivier, tourné avec un budget beaucoup plus important et sorti simultanément. Ce Macbeth d’Orson Welles est assez unique, c’est une adaptation pleine de noirceur et de rage meurtrière qui nous traverse et nous engloutit.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Orson Welles, Jeanette Nolan, Dan O’Herlihy, Roddy McDowall
Voir la fiche du film et la filmographie de Orson Welles sur le site IMDB.

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Remarques :
* En guise de répétition grandeur nature, Welles donna une représentation de Macbeth sur scène à Salt Lake City en 1947.
* Afin de pouvoir tourner plus rapidement, Welles enregistra d’abord les textes seuls. Les acteurs n’eurent ensuite qu’à mimer la parole pendant le tournage, permettant ainsi aux techniciens (selon les propres dires du cinéaste) de brailler leurs ordres et de faire moult bruits intempestifs en maniant leurs appareils.
* Orson Welles dit toutefois avoir postsynchronisé les dialogues après le tournage pour atténuer le « scottish burr » à la demande de Charles Feldman, ami de Welles et coproducteur (entretiens avec Peter Bogdanovich).
* Le film n’a longtemps été visible que dans sa version réduite à 89 minutes. La version initiale de 107 minutes n’a refait surface que dans les années quatre-vingt. Un placard en début de film précise que 8 minutes d’introduction musicale ont été enlevées.
* Janette Nolan (Lady Macbeth), dont c’est ici le premier film, était alors une actrice de radio. Elle aura ensuite une longue carrière au cinéma à la télévision (197 films d’après IMDB), sa participation ultime étant à 86 ans dans L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux de Redford, quelques mois avant sa mort.
* Il est difficile de lister les autres adaptations de Macbeth au cinéma (et plus encore à la télévision) tant elles sont nombreuses. Deux des plus remarquables sont toutefois le Macbeth de Roman Polanski (1971) et Kumonosu jô d’Akira Kurosawa (1957).

(1) Rappelons que Macbeth se déroule en Ecosse… C’est pour être plus près de l’esprit de Shakespeare qu’Orson Welles avait tenu à ce fameux « scottish burr ». On désigne sous ce terme la façon de prononcer les « r » de façon gutturale qui est si typique de l’accent écossais.

22 novembre 2013

Gilda (1946) de Charles Vidor

GildaA Buenos-Aires, le joueur et tricheur professionnel Johnny Farrell se fait engager par le patron d’une maison de jeu. Il devient rapidement son bras droit. Un jour, son patron lui présente Gilda, la jeune femme qu’il vient d’épouser…
Sur une histoire de E.A. Ellington, Charles Vidor réalise l’un des films américains les plus remarquables de l’après-guerre. Si Gilda est classé dans les films noirs, c’est plus par son atmosphère car il se démarque du genre sur au moins deux points fondamentaux : tout d’abord, c’est un film sans violence, où l’intrigue amoureuse prend le pas sur l’intrigue policière qui est finalement très réduite. Ensuite, c’est un film lumineux, même dans ses scènes de nuit : les décors sont baignés de lumière, notamment l’intérieur de la maison de jeu, et les personnages (Rita Hayworth bien entendu, mais aussi Glenn Ford) semblent nous irradier de lumière. L’image d’ailleurs est superbe.

Gilda L’histoire est joliment complexe, la trame psychologique sur laquelle évoluent les relations entre les personnages est riche, jouant beaucoup sur les opposés (amour/haine, attirance/répulsion) et sur l’ambivalence. Gilda est en outre chargé de toute une symbolique sexuelle qui sait être extrêmement puissante tout en restant dans le cadre des règles de moralité du Code Hays. Rita Hayworth n’apparaît pas avant quinze minutes mais quelle apparition ! On en a le souffle coupé. Plus tard, toute la sensualité développée par l’actrice culmine dans cette scène très célèbre où elle ôte lentement son long gant noir en chantant « Put the Blame on Mame ». Cette scène est l’une des plus ouvertement érotiques du cinéma hollywoodien des années quarante et cinquante. Plus subtile, et assez surprenante, est cette indéniable homosexualité latente dans les rapports entre Farrell et son patron : il y a là bien plus qu’une simple dévotion/admiration. L’interprétation de Glenn Ford est d’ailleurs assez remarquable.

Gilda Si, à sa sortie, Gilda fut copieusement méprisé par la critique (1), le succès populaire fut très important mais il se concentra essentiellement sur Rita Hayworth qui devint une figure iconique, notamment auprès des G.I. Les raisons de son succès peuvent paraitre bien futiles et Charles Vidor n’est certes pas le plus grand des réalisateurs mais Gilda est l’un de ces films qui ont atteint un dosage quasiment parfait de leurs constituants, un film assez magique.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Rita Hayworth, Glenn Ford, George Macready, Joseph Calleia, Steven Geray
Voir la fiche du film et la filmographie de Charles Vidor sur le site IMDB.

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Remarque :
* Rita Hayworth est doublée par Anita Ellis dans la plupart des parties chantées.

(1) « Un film lent, confus et inintéressant » New York Times. « Ennuyeux et plutôt embrouillé » New York Herald Tribune. « Une nullité de premier ordre » Daily News.

Gilda

Gilda

Gilda

18 novembre 2013

Chérie, je me sens rajeunir (1952) de Howard Hawks

Titre original : « Monkey Business »

Chérie, je me sens rajeunirBarbany Fulton est un chimiste totalement accaparé par ses recherches en cours : trouver un élixir de jouvence. Heureusement, sa femme Edwina est compréhensive. Il n’hésite pas à tester une formule qu’il pense être la bonne sur lui-même… Monkey Business, alias Chérie, je me sens rajeunir, est une excellente comédie qui joue avec les différences entre le monde des adultes et le monde de l’enfance : que se passerait-il si nous nous comportions comme des enfants, de façon inconséquente, en nous affranchissant de toutes les conventions sociales ? Le plus amusant est lorsque le choc de ces deux mondes est frontal, comme dans la scène du conseil d’administration. Le déroulement du scénario est rendu assez brillant par le fait qu’il nous est dévoilé un élément capital que les personnages ignorent (le distributeur d’eau) ; nous pouvons donc anticiper, nous réjouir à l’avance. Cary Grant et Ginger Rogers sont parfaits, très justes, sans en faire trop, et les seconds rôles sont parfaitement tenus : Charles Coburn est comme toujours savoureux, Marilyn Monroe joue le rôle d’une ravissante idiote, une secrétaire qui arrive très tôt au bureau « parce son patron lui a reproché sa mauvaise ponctuation ». Monkey Business est une excellente comédie, à peine en deçà des très grandes comédies d’Howard Hawks.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Cary Grant, Ginger Rogers, Charles Coburn, Marilyn Monroe, Hugh Marlowe
Voir la fiche du film et la filmographie de Howard Hawks sur le site IMDB.

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Remarques :
* Le scénario de Chérie, je me sens rajeunir est basé sur une histoire écrite par Harry Segall. L’adaptation est signée Ben Hecht, Charles Lederer et I.A.L. Diamond, soit trois maitres de la comédie.
* Le nom du personnage joué par Marilyn Monroe est Lois Laurel, soit le nom de la fille de Stan Laurel. C’est certainement un hommage d’Howard Hawks à ce grand comique (à noter que la scène de la bataille de peintures est typique de la technique dite le slow burn  de Laurel & Hardy).
* La voix-off parlant à Cary Grant durant le générique de début est celle d’Howard Hawks.
* Le titre complet du film est Howard Hawks’ Monkey Business (est-ce pour éviter la confusion avec le film des Marx Brothers ?) Le titre prévu initialement était Darling I Am Growing Younger, formulation qui a été reprise pour créer le titre français.
* 10 ans auparavant, Ginger Rogers avait déjà joué le rôle d’une fillette dans l’excellent The Major and the minor de Billy Wilder.

Homonyme (mais sans autre point commun que le nom) :
Monkey Business (Monnaie de singe) de Norman McLeod (1931) avec les Marx Brothers.

16 novembre 2013

Bienvenue à Gattaca (1997) de Andrew Niccol

Titre original : « Gattaca »

Bienvenue à GattacaDans un futur « pas si lointain », la génétique permet de sélectionner les meilleurs gènes pour son futur enfant afin de réduire les risques de maladies graves, créant ainsi une élite au patrimoine génétique parfait. Vincent, lui, n’a pas été conçu ainsi, c’est un enfant naturel et pourtant il rêve de partir dans l’espace. Il va utiliser un important stratagème pour parvenir à ses fins… Ecrit et réalisé par Andrew Niccol, Bienvenue à Gattaca est un film de science-fiction dont la force repose sur un scénario original et une interprétation impeccable. Loin des films spectaculaires à effets spéciaux, il s’agit d’un film de prospective dans la veine du Meilleur des Mondes de Huxley. La réflexion sur les dangers de la génétique se double d’une enquête policière parfaitement intégrée qui vient rehausser l’ensemble. Ethan Hawke est assez étonnant dans interprétation, parvenant bien à combiner puissance de volonté et fragilité ce qui rend son personnage assez émouvant. Bienvenue à Gattaca est un film complet et réussi.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ethan Hawke, Uma Thurman, Jude Law, Tony Shalhoud, Loren Dean, Ernest Borgnine
Voir la fiche du film et la filmographie de Andrew Niccol sur le site IMDB.

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