28 novembre 2013

Des Hommes sans loi (2012) de John Hillcoat

Titre original : « Lawless »

Des hommes sans loiDans les montagnes des Appalaches dans les années vingt, de nombreux paysans distillent de l’alcool malgré la prohibition et le revendent à l’entour. C’est la grande spécialité des trois frères Bondurant. Une légende prétend qu’ils sont invincibles… Des Hommes sans loi est adapté d’un roman écrit par l’un des descendants de la famille, Matt Bondurant. Selon ses propres dires certains faits sont réels, d’autres sont inventés. Le scénario a été écrit par Nick Cave (oui, le Nick Cave de Nick Cave & The Bad Seeds) qui signe également la musique, excellente bien entendu. L’originalité de ce film de gangsters est de se dérouler à la campagne, et qui plus est la campagne la plus reculée qui soit. Les Appalaches étaient en effet à cette époque d’une extrême pauvreté. On peut rapprocher Des Hommes sans loi des films de western et la réalisation de l’australien John Hillcoat est d’un beau classicisme. Hélas, le scénario est plutôt réduit, tape-à-l’oeil et se complait à étaler une violence d’une grande sauvagerie.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Shia LaBeouf, Tom Hardy, Jason Clarke, Guy Pearce, Jessica Chastain, Gary Oldman
Voir la fiche du film et la filmographie de John Hillcoat sur le site IMDB.

Homonyme :
Hommes sans loi (King of the Underworld) de Lewis Seiler (1939) avec Humphrey Bogart

1 juin 2013

Délivrance (1972) de John Boorman

Titre original : « Deliverance »

DélivranceApprenant que la construction d’un barrage va entraîner la disparation d’une rivière de montagne, quatre citadins en mal d’aventures décident de la descendre en canoë. C’est à leurs yeux un hommage à la nature sauvage…
Délivrance est tiré d’un roman de James Dickey qui en a écrit lui-même l’adaptation. Boorman en fait un film puissant qui met à mal le mythe de la nature bienveillante : ces quatre citadins en quête de nature vont se heurter durement à son caractère hostile et primitif et découvrir, bien malgré eux, sa capacité à révéler les instincts. Nous sommes donc loin de l’image du paradis perdu. En outre, Boorman souligne de manière appuyée l’impossibilité de communication entre le monde urbain et le monde rural, y compris au niveau des hommes. La seule passerelle, bien fugitive, entre les deux mondes ne se fait qu’à un instant, grâce à un dialogue musical (1). Délivrance est un film assez dérangeant par son caractère brut et sa violence bestiale. Il n’y a toutefois aucun excès, le film est admirablement construit et maitrisé. Le budget fut pourtant assez réduit, forçant les acteurs à accomplir eux-mêmes beaucoup des scènes périlleuses et à pagayer longuement… Le film est, au final, d’une force peu commune.
Elle: 3 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Jon Voight, Burt Reynolds, Ned Beatty, Ronny Cox
Voir la fiche du film et la filmographie de John Boorman sur le site IMDB.

Voir les autres films de John Boorman chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Le roman de James Dickey mettait en avant les méfaits de la civilisation sur la nature. John Boorman en a donc presque retourné le propos.
* Au moment de sa sortie, certains ont vu dans Délivrance une allégorie de la guerre du Vietnam (où les soldats américains se sont heurtés à une nature hostile).

(1) Le célèbre morceau Dueling Banjos est basé sur l’instrumental Feudin’ banjos, composé dans les années cinquante par Arthur « Guitar Boogie » Smith, qui mettait face à face un banjo 4 cordes et un banjo 5 cordes (d’où le titre). Dans le film Délivrance, il est interprété par Eric Weissberg (banjo) et Steve Mandell (guitare). Il est devenu sous cette forme l’un des standards incontournables de la musique Bluegrass.

Delivrance