29 mars 2023

Rush (2013) de Ron Howard

RushLe Britannique James Hunt et l’Autrichien Niki Lauda, deux talentueux pilotes, se rencontrent au début des années 1970 alors que tous deux courent en Formule 3. Hunt est un personnage fêtard qui multiplie les conquêtes féminines. Lauda au contraire est un pilote sérieux et très professionnel…
Rush est un film dramatique américain coproduit et réalisé par Ron Howard. Le scénario, écrit par le britannique Peter Morgan, évoque la rivalité opposant les deux pilotes, rivalité qui a atteint son paroxysme lors de la saison de Formule 1 de 1976. Sans abuser des scènes de course,  le récit se montre très prenant avec de nombreux évènements pittoresques mais aussi tragiques. Pour ce faire, le scénariste n’hésite pas à faire de grandes ellipses pour se concentrer sur des moments forts qui frappent les esprits. Il a bien utilisé l’opposition des caractères pour nourrir son récit. Les dialogues sonnent justes, il n’y a pas d’effets inutiles de dramatisation. La réalisation de Ron Howard est parfaite. Tout cela est étonnamment excellent. L’un des meilleurs films sur la course automobile.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Chris Hemsworth, Daniel Brühl, Olivia Wilde, Alexandra Maria Lara, Pierfrancesco Favino
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RushChris Hemsworth et Daniel Brühl dans Rush de Ron Howard.

RushDaniel Brühl et Chris Hemsworth dans Rush de Ron Howard.

21 septembre 2022

Le Grand Bleu (1988) de Luc Besson

Le Grand BleuLe français Jacques Mayol et l’italien Enzo Molinari sont amis depuis l’enfance mais rivaux dans le sport. Ils vont s’affronter à plusieurs reprises aux championnats du monde de plongée en apnée…
Le Grand Bleu est un film franco-italien coécrit, coproduit et réalisé par Luc Besson. C’est son troisième long métrage. Projet colossal ayant nécessité deux ans d’écriture et neuf mois de tournage, Le Grand Bleu est très librement inspiré des vies de Jacques Mayol et Enzo Maiorca, célèbres champions de plongée en apnée, ainsi que de la propre enfance de Luc Besson. Son immense succès en France, alimenté par l’identification des adolescents au personnage interprété par Jean-Marc Barr, a donné du travail aux sociologues mais le film est plus qu’un simple film générationnel. Luc Besson sait créer des images fortes et surtout, il a su donner une dimension mystique à cette passion de la plongée pour en faire une tentative de communion avec la nature. On peut reprocher au film sa simplicité, son caractère enfantin, mais il s’agit de la simplicité des contes merveilleux. Car c’est bien d’un conte qu’il s’agit. La photographie est très belle. Hormis quelques exceptions notoires, la critique rejeta majoritairement le film, parfois avec véhémence (des sifflets fusèrent lors de sa projection à Cannes). Plus de neuf millions d’entrées en France. La musique d’Eric Serra connut le même succès.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Rosanna Arquette, Jean-Marc Barr, Jean Reno, Paul Shenar, Sergio Castellitto, Jean Bouise, Marc Duret, Griffin Dunne
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Remarques :
* Une version longue, rallongée de 50 mm, est sortie en 1989.
* Le film n’eut pas le même succès à l’étranger. A noter, qu’aux Etats Unis, le film fut distribué avec un happy end rajouté (le dauphin ramène le plongeur à la surface).
* Enzo Maiorca n’apprécia guère le portrait qui était fait de lui. Il déposa une plainte pour diffamation contre Luc Besson qui bloqua la sortie du film en Italie. Le film ne put y être distribué qu’en 2002, dans une version abrégée . Parmi les scènes coupées, on trouve celle dans laquelle Enzo se fait payer pour sauver la vie d’un homme qui est en train de se noyer, la représentation dégradante de la mère d’Enzo, et la caricature d’Enzo en mangeur de pâtes.

Le Grand BleuJean-Marc Barr dans Le Grand Bleu de Luc Besson.
Le Grand BleuRosanna Arquette, Jean Reno et Jean-Marc Barr dans Le Grand Bleu de Luc Besson.

6 septembre 2022

Cruella (2021) de Craig Gillespie

CruellaÀ Londres, dans les années 1970, Estella Miller, orpheline et escroc de talent, est résolue à se faire un nom dans le milieu de la mode. Depuis son enfance, elle habite avec deux jeunes vauriens, Jasper et Horace, qui apprécient ses compétences d’arnaqueuse. Un jour, elle se fait remarquer par la baronne von Hellman, une grande figure de la mode, terriblement chic et horriblement snob…
Cruella est un film américain réalisé par Craig Gillespie, résultat de la volonté de Walt Disney Pictures de réutiliser le personnage Cruella d’Enfer (Cruella de Vil en anglais), la grande méchante des 101 Dalmatiens (1). Le dessin animé ayant déjà été tourné en images réelles (en 1996), le projet fut de concevoir une préquelle, créant de toutes pièces une jeunesse au personnage. Cruella devient ici la « gentille » qui affronte une terrible « méchante ». L’ensemble est très réussi, que ce soit au niveau de l’écriture, riche en évènements et en trouvailles, et sur le plan de la réalisation, parfaitement léchée. La première mouture du scénario est l’œuvre de Aline Brosh McKenna qui a écrit l’adaptation du roman Le Diable s’habille en Prada et il n’est donc pas étonnant de déceler des clins d’œil à ce film dans le personnage de la baronne. Emma Stone et Emma Thompson font deux superbes interprétations. Gros succès en salles.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Emma Stone, Emma Thompson, Joel Fry, Paul Walter Hauser, John McCrea, Mark Strong
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(1) Le personnage avait été créé par Dodie Smith dans son roman pour la jeunesse Les 101 Dalmatiens paru en 1956. On le retrouve dans le dessin animé Disney Les 101 Dalmatiens (1961), dessin animé qui a été repris en images réelles avec le peu réussi Les 101 Dalmatiens (1996) avec Glenn Close, qui eut une suite Les 102 Dalmatiens (2001).

CruellaEmma Stone dans Cruella de Craig Gillespie.

CruellaEmma Thompson dans Cruella de Craig Gillespie.

4 avril 2020

La Favorite (2018) de Yorgos Lanthimos

Titre original : « The Favourite »

La Favorite (The Favourite)Angleterre, début du XVIIIème siècle. La reine Anne (1), à la santé fragile et au caractère instable, est secondée par son amie Lady Sarah Churchill qui prend de nombreuses décisions à sa place. Lorsqu’une nouvelle servante, Abigail Hill, arrive à la cour, Lady Sarah la prend sous son aile, pensant qu’elle pourrait être une alliée. Mais Abigail a d’autres ambitions et va tout faire pour renouer avec ses racines aristocratiques…
Ce récit s’appuie sur des personnages historiques : cette lutte féroce pour le pouvoir a réellement existé mais certains de ses aspects ont bien entendu été amplifiés. Il y a chez le grec Yorgos Lanthimos une volonté affirmée de faire un film historique non conventionnel. Le récit n’évite pas les anachronismes, il les cultive ; les personnages ont parfois des réactions très actuelles. La forme est, elle-aussi, assez originale : le film a été tourné en lumière naturelle, avec une large utilisation d’objectifs grand angle (10 mm) et même très grand angle (6 mm sans correction des déformations) et de brillants mouvements de caméra. L’ensemble est particulièrement relevé et même leste, satirique et truculent. Des trois actrices principales, Olivia Colman est la plus remarquable, quelque peu enlaidie, dans un rôle ingrat, parvenant à exprimer toute une palette de sentiments contradictoires. Plaisant et brillant.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Olivia Colman, Rachel Weisz, Emma Stone
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(1) Anne est la dernière reine de la dynastie des Stuart : reine d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande de 1702 à 1707, puis reine de Grande-Bretagne et d’Irlande de 1707 à 1714 (à partir de 1707, l’Angleterre et l’Écosse forment un royaume unique, la Grande-Bretagne, dont Anne est la première reine jusqu’à sa mort.)

 La Favorite (The Favourite)Emma Stone et Olivia Colman dans La Favorite (The Favourite) de Yorgos Lanthimos.

 La Favorite (The Favourite)Emma Stone et Rachel Weisz dans La Favorite (The Favourite) de Yorgos Lanthimos.

26 février 2019

Épouses et concubines (1991) de Zhang Yimou

Titre original : « Da hong deng long gao gao gua »

Épouses et concubinesDans les années 1920 en Chine centrale, une belle et pauvre jeune fille épouse un riche quinquagénaire qui a déjà trois épouses. Dans une vaste propriété, elles ont chacune leur pavillon et le maître décide de passer la nuit chez l’une ou l’autre…
Il est tentant, pour les occidentaux que nous sommes, de voir dans cette histoire une allégorie de la Chine engluée dans ses traditions où le maître symboliserait  le pouvoir. Mais Zhang Yimou l’a toujours nié :  Épouses et concubines est avant tout le troisième film d’une trilogie sur la condition de la femme dans la première moitié du XXe siècle en Chine (les deux premiers étant Le Sorgho rouge et Ju Dou). Ce sont en effet les femmes qui sont au centre du film, l’homme n’étant qu’une silhouette, jamais filmé de face. Le cinéaste montre ici les fortes rivalités engendrées par un système patriarcal extrême, où les femmes ne sont que des possessions, ce qui étouffe toute humanité. Le film est très bien construit, soutenu par une tension sous-jacente permanente. Il est aussi remarquable par son opulence visuelle, sans exubérance, et une belle utilisation des couleurs. C’est un film assez puissant. Le film connut un grand succès qui permit de voir le retour du cinéma chinois dans les salles occidentales.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gong Li, He Saifei, Cao Cuifen
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Epouses et concubines
Gong Li dans Épouses et concubines de Zhang Yimou.

Epouses et concubines
Les lanternes rouges de Épouses et concubines de Zhang Yimou.

26 août 2017

Peter’s Friends (1992) de Kenneth Branagh

Titre français parfois utilisé : « Les Amis de Peter »

Peter's FriendsAlors qu’il vient d’hériter de la vaste propriété de son père, Peter invite ses amis qu’il a perdu de vue depuis l’époque où ils faisaient ensemble les quatre cents coups, dix ans auparavant… Certes, l’idée de base d’une bande de copains foldingues qui se retrouvent X années plus tard n’est pas en soi très originale. De plus, les personnages sont vraiment très typés, proches de la caricature. Et pourtant, cette histoire écrite en couple par Rita Rudner (qui interprète l’américaine Carol) et Martin Bergman (qui co-produit) fonctionne parfaitement ; ses personnages sont finalement attachants malgré tous leurs travers et défauts car ils n’en sont pas moins très humains et généreux. Il y a un mélange bien dosé de tensions (au pluriel) et d’humour. Les dialogues sont vifs, avec leur lot de bons mots et de répliques parfois assassines. La musique est particulièrement riche (Pretenders, Tears for Fears, Prefab Sprout, Terence Trent D’Arby, Eric Clapton, Cyndi Lauper, etc.) Sans être un grand film, Peter’s Friends est un film plaisant, sans doute un peu superficiel mais qui nous fait passer un bon moment.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Hugh Laurie, Kenneth Branagh, Stephen Fry, Alphonsia Emmanuel, Emma Thompson, Imelda Staunton, Rita Rudner
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Peter's friends
En haut : Stephen Fry, Phyllida Law, Hugh Laurie ; en bas : Alphonsia Emmanuel, Kenneth Branagh, Emma Thompson, Imelda Staunton dans Peter’s Friends de Kenneth Branagh.

Peter's friends
(de g. à dr.) Rita Rudner, Kenneth Branagh, Alex Lowe, Emma Thompson, Stephen Fry, Alphonsia Emmanuel, Imelda Staunton, Tony Slattery, Phyllida Law, Hugh Laurie.
Photo publicitaire pour Peter’s Friends de Kenneth Branagh.

23 mai 2017

Mexican Spitfire (1940) de Leslie Goodwins

Mexican SpitfireCarmelita et Dennis sont de retour de leur voyage de noces. Encouragée par la tante de Dennis, l’ex-fiancée Elizabeth a la ferme intention de reconquérir celui qu’elle a perdu… The Mexican Spitfire débute exactement là où The Girl from Mexico s’est terminé. Le ressort de cette comédie est à nouveau le décalage entre l’exubérante mexicaine et le monde guindé new-yorkais agrémenté de la rivalité entre deux femmes. Assez étonnamment, Lupe Velez s’est quelque peu calmée. C’est l’australien Leon Errol, dans le rôle de l’oncle, qui est nettement le vrai pilier du film : dans un double rôle, il fait un beau numéro, même si le scénario ne tire pas tout le potentiel des différents quiproquos. Le scénario est en effet assez pauvre et une impression de précipitation se dégage de l’ensemble. Une fois encore, le succès fut au rendez-vous et six autres suites s’enchaineront en trois ans.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Lupe Velez, Leon Errol, Donald Woods, Linda Hayes
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The Mexican Spitfire
Leon Errol et Lupe Velez dans Mexican Spitfire de Leslie Goodwins.

28 novembre 2014

La Chasse (1966) de Carlos Saura

Titre original : « La Caza »

La chasseTrois amis quinquagénaires, accompagnés d’un jeune homme d’une vingtaine d’années, se retrouvent dans la propriété de l’un d’entre eux pour une partie de chasse au lapin. La chaleur torride de cette journée et le paysage désertique exacerbent les tensions…
La Chasse fait partie des tous premiers films de l’espagnol Carlos Saura. Tournée sous Franco, donc sous le régime de censure, cette histoire est à lire comme une allégorie. Les trois amis représentent la société bourgeoise issue de la dictature qui a pris une part active dans la guerre civile (la chasse au lapin) contre les Républicains. Le jeune homme symbolise la jeune génération qui semble tout ignorer de ce passé. Ils sont tous quatre dénués d’idéal, vides, durs et secs. Mais là où le film se révèle être particulièrement puissant, c’est dans l’après, où Saura nous montre que l’homme est un loup pour l’homme. Son film a une très grande force. Saura montre une utilisation étonnante du gros plan pour créer le malaise.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ismael Merlo, Alfredo Mayo, José María Prada, Emilio Gutiérrez Caba
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La Chasse de Carlos Saura

14 avril 2014

La fureur de vivre (1955) de Nicholas Ray

Titre original : « Rebel Without a Cause »

La fureur de vivreLe jeune Jim Stark est arrêté pour ivresse au beau milieu de la nuit. Au policier psychologue pour adolescents qui l’interroge, il se désole du manque d’autorité de son père… Des trois grands films de James Dean, La fureur de vivre est le plus emblématique, celui qui a, plus que les autres, créé le mythe attaché à l’acteur. En ce milieu des florissantes années cinquante, toute une jeunesse en butte à des parents incapables de les comprendre s’est identifiée à ce personnage de « rebelle sans cause ». On peut même dire que cette identification a continué de fonctionner sur plusieurs générations, de façon plus ou moins diffuse. Ce qui étonnant, c’est qu’en réalité Jim Stark ne rejette pas vraiment l’image du père, il la cherche plutôt : il reproche au sien le manque d’autorité, son incapacité à lui dire comment il se doit se comporter pour être « un homme ». La petite bande de durs qui attire ces jeunes en manque de repères a, quant à elle, franchi nettement la ligne de la délinquance. Le propos semble donc plus s’adresser aux parents qu’aux enfants, leur intimant d’être présents et de se comporter comme des parents. Si le film est devenu emblématique d’une génération mal comprise, ce n’est donc pas tant par le fond du propos mais par l’angle de vue adopté par Nicholas Ray : de façon très inhabituelle pour l’époque, il adopte en effet le point de vue des jeunes et les parents sont sur le banc des accusés. Le lyrisme de Nicolas Ray donne une indéniable force au film, même si la théâtralité peut paraître excessive. Le clou est bien entendu la scène ultra célèbre de la course de voitures sur la falaise, face au vide. La photographie est assez belle avec une utilisation de la lumière qui évoque par moments l’expressionnisme et une belle utilisation de la couleur (superbe idée du blouson rouge). Le jeu des trois acteurs principaux est très juste : contrairement à ses autres films, le jeu de James Dean ne paraît excessif à aucun moment. La fureur de vivre continue de bénéficier d’une très forte aura. Ce n’est pas le meilleur film de Nicholas Ray mais c’est en tous cas (et de loin, hélas pour ses autres films) son plus grand succès populaire.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: James Dean, Natalie Wood, Sal Mineo
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Remarques :
* Dennis Hopper, âgé alors de 19 ans à peine, tient le rôle de Goon (à noter que William Hopper, qui tient le rôle du père de Natalie Wood, n’a aucun lien de parenté avec lui).
* Sal Mineo, qui interprète Platon, est âgé de 16 ans au moment du tournage, Natalie Wood 17ans alors que James Dean a déjà 24 ans. Le film est sorti un mois après sa mort.
* La scène d’ouverture, pendant le générique, (James Dean au sol jouant avec le petit singe mécanique) n’était pas écrite. Elle a été improvisée par James Dean.
* Le scénario prévoyait une première scène où l’on voyait un père de famille se faire agresser par une bande de mauvais garçons. Pendant l’agression, il laissait tomber ses paquets de Noël dont un petit singe mécanique. Jugée trop violente par les studios, la scène fut coupée.
* Dans le plan final, l’homme qui marche vers l’entrée du planétarium est Nicholas Ray.

18 mai 2012

Casque d’or (1952) de Jacques Becker

Casque d'orAu tout début du XXe siècle à Belleville, Marie, une jeune prostituée surnommée Casque d’or à cause de sa chevelure blonde, est avec Roland, un petit malfrat qui fait ses mauvais coups au sein d’une bande dirigée par un petit caïd respectable. Dans une guinguette, Marie rencontre Manda, un ancien voyou devenu honnête. Entre eux, c’est le coup de foudre… Jacques Becker recrée merveilleusement l’atmosphère des faubourgs de Paris des années 1900. Il s’attache surtout à décrire les hommes, les lieux qu’ils fréquentent (où la bonne bourgeoisie vient parfois s’encanailler), la force de l’appartenance à un clan. Simone Signoret et Serge Reggiani sont magnifiques, d’une beauté empreinte de naturel. Leur prestation est d’une grande force. Tous les seconds rôles sont parfaitement tenus, Jacques Becker montrant là une très grande maitrise. Il y a de très belles scènes : la guinguette, le combat et bien entendu ce superbe plan final sur le visage de Simone Signoret. A sa sortie, Casque d’or fut très mal accueilli par la critique française (en Angleterre, il fut en revanche porté aux nues). Devant cet insuccès, Jacques Becker déclara même qu’il trouvait que son film avait trop de temps morts. Les choses ont bien changé depuis puisqu’il est aujourd’hui classé parmi les meilleurs films du cinéma français. A juste titre.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Simone Signoret, Serge Reggiani, Claude Dauphin, Raymond Bussières, Loleh Bellon, Dominique Davray
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Remarque :
Le film est librement inspiré d’une affaire réelle datant de janvier 1902 : deux bandes rivales s’affrontent en une véritable bataille rangée dans le 20e arrondissement de Paris. L’objet de la querelle est une prostituée, Amélie Elie surnommée Casque d’or en raison de son abondante chevelure blonde ramenée sur le sommet de la tête. L’affaire est montée en épingle par la presse et c’est à cette occasion qu’un journaliste du Petit Journal crée le mot « apache » pour désigner les voyous qui agissent en bande : « Ce sont là des mœurs d’Apaches, du Far West, indignes de notre civilisation. Pendant une demi-heure, en plein Paris, en plein après-midi, deux bandes rivales se sont battues pour une fille des fortifs, une blonde au haut chignon, coiffée à la chien ! »
(« Fortifs » est un mot familier, tombé aujourd’hui en désuétude, qui désigne les fortifications qui ont entouré Paris jusqu’en 1919.)