2 mars 2014

Le Corsaire rouge (1952) de Robert Siodmak

Titre original : « The Crimson Pirate »

Le corsaire rougeA la fin du XVIIIe siècle, le pirate Vallo s’attaque à un navire officiel britannique lourdement armé. Il emporte un émissaire du roi pour aller mâter la révolution dans les Caraïbes…
Deux ans après La Flèche et le flambeau de Jacques Tourneur, la Warner reprend le principe d’un grand film d’aventures basé sur les qualités acrobatiques de Burt Lancaster et de Nick Cravat, son acolyte muet (1). La direction en est confiée à Robert Siodmak qui insiste pour donner un ton de comédie à cette histoire de pirates écrite par Roland Kibbee, Le Corsaire rouge. Ce mélange d’humour et d’aventures donne un caractère très particulier au film, certaines scènes (les poursuites notamment) étant  très proches de la farce. Le film peut être qualifié de satirique car il parodie certains clichés des film de pirates. L’autre point particulier est la présence des « inventions » : on y voit ainsi un petit sous-marin, une mitraillette de fortune. Avec l’utilisation d’une montgolfière, l’ensemble fait penser au Baron de Münchhausen. A l’instar des films de Douglas Fairbanks (2), Le corsaire rouge dégage une grande vitalité et une énergie qui maintiennent le spectateur en haleine. Il n’y a pas beaucoup de temps morts… C’est un film très plaisant, un excellent divertissement visible à tous les âges.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Nick Cravat, Eva Bartok, Leslie Bradley
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Siodmak sur le site IMDB.

Voir les autres films de Robert Siodmak chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Le film fut entièrement tourné en Europe : Espagne, Italie et Angleterre. Les scènes maritimes ont été tournées sur l’île d’Ischia, en face de Naples. Le budget initial fut largement dépassé.
* Dans Le Sens de la Vie des Mont Python, le nom de la compagnie d’assurances Crimson Permanent Assurance Compagnie (dont le building navigue entre les immeubles à la suite d’une mutinerie des employés) est une référence à ce film The Crimson Pirate.
* Le principe de marcher sous l’eau avec une barque retournée sur la tête (fournissant ainsi une réserve d’air) a été repris dans Pirates des Caraïbes, la malédiction du Black Pearl (2003). La scène de l’équipage pirate suspendue dans un filet a été reprise dans Pirates des Caraïbes – Le secret du coffre maudit (2006).

The Crimson PirateNick Cravat et Burt Lancaster dans The Crimson Pirate de Robert Siodmak

(1) Si le personnage de Nick Cravat est muet, c’est parce que l’acteur avait un fort accent de Brooklyn ce qui aurait été quelque peu incongru pour cette époque…
(2) D’ailleurs, au moins une scène (celle de l’attaque finale sous l’eau) figurait dans Le Pirate noir d’Albert Parker (1926), film avec Douglas Fairbanks et Billie Dove.

17 février 2014

Clémentine chérie (1964) de Pierre Chevalier

Clémentine chérieL’usine que dirige Gaston Bellus a mis au point un nouveau tissu extensible révolutionnaire pour fabriquer des maillots de bains à taille unique qui, en outre, laissent passer les rayons du soleil… Clémentine chérie est inspiré des dessins humoristiques de Jean Bellus, ce célèbre illustrateur des années cinquante et soixante qui mettait en scène une famille française moyenne-supérieure. C’est aussi ici le cas dans cette histoire totalement farfelue. L’humour est bon enfant avec juste une petite pointe d’humour légèrement osé Bellus (pour l’époque du moins… on peut voir quelques jeunes femmes en petite tenue). L’humour est assez inégal mais il y a quelques bons dialogues et le meilleur vient de certains seconds rôles : parmi la brochette d’acteurs qui font une petite apparition, les plus savoureux sont certainement Michel Galabru en inventeur fou, Jacques Dufilho en bonne espagnole et Michel Serrault en huissier particulièrement consciencieux…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Pierre Doris, Adrienne Servantie, France Anglade, Philippe Noiret, Michel Galabru, Jacques Dufilho
Voir la fiche du film et la filmographie de Pierre Chevalier sur le site IMDB.

Autres acteurs connus dans les seconds rôles :
Jean Tissier, Michel Serrault, Mischa, Noël Roquevert, Francis Blanche, Jean Richard et même… Guy Lux. Le jeune rocker qui fait une apparition lors de la soirée est Dany Logan. La chanteuse du groupe de twist est l’italienne Rita Pavone.

Remarque :
Ne pas confondre ce film avec Caroline Chérie, ce film historique de Richard  Pottier (1951) qui propulsa Martine Carol au rang de star.

4 février 2014

Soupe au lait (1936) de Leo McCarey

Titre original : « The Milky Way »

Soupe au laitLivreur de lait de son état, Burleigh Sullivan (Harold Lloyd) met accidentellement KO un champion de boxe un peu éméché à la sortie d’un club ce qui fait la une des journaux du lendemain. Le manager du champion cherche à exploiter cette popularité en faisant combattre le jeune laitier… The Milky Way est adapté d’une pièce de Lynn Root et Harry Clork. L’histoire est bien entendu totalement improbable et farfelue mais l’important est de pouvoir placer un bon nombre de gags et il y a de bonnes trouvailles : ce sont des gags visuels mais aussi, et même surtout, dans les dialogues assez enlevés. Il est toujours étonnant de voir comment Harold Lloyd a bien passé le cap du parlant même si, en cette seconde moitié des années trente, sa popularité commence à pâlir quelque peu. Les seconds rôles sont très tenus avec notamment un excellent Adolphe Menjou, ici reconverti en manager de boxe mâcheur de chewing-gum ! L’ensemble est plaisant mais, par rapport à ses autres films parlants, plutôt inférieur à l’excellent Movie Crazy et même à Cat’s Paw.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Adolphe Menjou, Verree Teasdale, William Gargan, Lionel Stander
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Voir les autres films de Leo McCarey chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Norman Z. McLeod a dirigé quelques scènes de The Milky Way lorsque Leo McCarey fut hospitalisé pendant la production. Ray McCarey, frère de Leo McCarey, aurait également participé à quelques scènes.
* Quand le producteur Sam Goldwyn a racheté les droits du film dans les années quarante pour tourner son remake, il a également racheté le négatif et presque toutes les copies existantes afin de les détruire. Si nous pouvons voir le film aujourd’hui, c’est grâce à la copie qu’Harold Lloyd a gardé pour lui, la seule copie de bonne qualité qui ait survécu.

Remake :
Le Laitier de Brooklyn (The Kid from Brooklyn) de Norman Z. McLeod (1946) avec Danny Kaye et Virginia Mayo.

24 janvier 2014

Wrong (2012) de Quentin Dupieux

WrongUn matin, Dolph Springer se réveille et ne retrouve plus son chien. Un mystérieux Master Chang entre peu après en contact avec lui… Quentin Dupieux a écrit et réalisé Wrong, une co-production franco-américaine qui porte bien son titre car il pousse assez loin l’absurde et l’incohérence. Ce style d’humour est toujours assez délicat car il est si facile d’aller trop loin mais Quentin Dupieux trouve un équilibre parfait, n’appuyant jamais trop fort ses effets. Pourtant les situations sont parmi les plus farfelues et les plus inattendues qui soient, rarement le non-sens aura été poussé si loin (sauf chez les Monty Python peut-être) avec de superbes trouvailles. L’interprétation est tout en retenue avec d’excellentes compositions. Inutile de chercher, il n’y a pas de message sous-jacent, Wrong est essentiellement une très belle pièce d’humour absurde. Une réussite.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jack Plotnick, William Fichtner, Eric Judor, Alexis Dziena, Steve Little
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Conseil : éviter de trop lire de commentaires sur ce film avant de le visionner pour bien profiter des effets de surprise.

20 janvier 2014

Parade (1974) de Jacques Tati

ParadeUltime film de Jacques Tati, Parade rend hommage au monde du spectacle et à ses saltimbanques. Même s’il peut en avoir en partie la forme, Parade n’est pas du cirque filmé ni même un film sur le cirque : il s’agit d’un spectacle créé spécialement pour ce film produit pour et par la télévision suédoise. Jacques Tati est en quelque sorte le Monsieur Loyal du spectacle, il assure certaines liaisons et nous gratifie de quelques sketches savoureux, reprenant notamment des mimes avec lesquels il a démarré dans les années trente. Mais l’essentiel du spectacle est assuré par plusieurs groupes d’artistes, toute une bande de joyeux lurons qui se montrent particulièrement inventifs dans leurs gags. Il y a bien entendu quelques moments plus faibles mais l’ensemble est de très bon niveau avec nombre de belles trouvailles. Parade a été tourné presqu’entièrement en vidéo (seules quelques transitions ont été filmées en 16 ou 35mm) puis transféré sur support film. Tati utilise largement les plans larges avec quelques gros plans, parfois sur le public qui participe au spectacle. Parade est un film à part dans la filmographie de Jacques Tati : c’est indéniablement un film de Jacques Tati, tout à fait dans l’esprit du cinéaste-humoriste, mais il est différent. Evidemment moins abouti et moins travaillé, il n’en reste pas moins un superbe hommage au spectacle vivant et à l’humour. Insensible au temps (à part l’habillement des spectateurs, très flower power…), il continue de nous faire passer un vrai bon moment.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jacques Tati
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Artistes : Karl Kossmayer, les Vétérans, les Sipolas, Pia Colombo, Michel Brabo, Pierre Bramms, les Williams.

4 janvier 2014

Dr. Jack (1922) de Fred C. Newmeyer et Sam Taylor

Dr. Jack(Muet 59 min) Une jeune fille souffreteuse (Mildred Davis) est maintenue quasiment cloitrée dans une grande maison par un médecin dont les honoraires sont « équivalents à la dette de l’Allemagne » (1). Le conseiller juridique de la famille a l’idée de faire appel à un jeune médecin (Harold Lloyd) qui soigne ses malades avec beaucoup de simple bon sens… Dr. Jack est le premier long métrage d’Harold Lloyd conçu en tant que long métrage (cinq bobines). Ce format lui permet bien évidemment de mieux développer ses personnages. C’est ainsi qu’une bonne première partie nous montre le Docteur Jack faire preuve d’une certaine débrouillardise pour soigner ses malades. Tout au long du film, les gags sont extrêmement nombreux, c’en est même assez étonnant. Une longue et frénétique poursuite à l’intérieur de la maison clôt le film, elle est assez remarquable par ses trouvailles multiples (avec une mention spéciale pour le chien). Dr. Jack ne fait pas partie des films les plus connus d’Harold Lloyd mais pourtant il ne dépare en rien la filmographie de ce grand comique du cinéma muet.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Mildred Davis, Eric Mayne
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Voir les autres films de Harold LLoyd chroniqués sur ce blog…

Remarque :
* Le générique de début est très original pour l’époque  : il est écrit sur une sorte de cahier (il s’agit en fait d’un cahier d’ordonnance de médecin tel qu’ils étaient à cette époque) dont les pages sont arrachées une à une.

(1) Nous sommes au lendemain du traité de Versailles qui, à l’issue de la Première Guerre mondiale, a imposé à l’Allemagne un lourd paiement des réparations.

2 janvier 2014

Mon petit poussin chéri (1940) de Edward F. Cline

Titre original : « My Little Chickadee »

Mon petit poussin chériAlors qu’elle vient d’être expulsée d’une petite ville de l’Ouest pour avoir été courtisée par le Bandit Masqué, une ex-chanteuse de Chicago rencontre un bonimenteur de foire et le prend pour un riche commerçant… Réunir deux grandes stars de l’humour telles que Mae West et W.C. Fields était en soi un projet réjouissant. Tous deux sont des rois de la répartie et leur confrontation laissait présager de belles joutes verbales. Le résultat est hélas décevant, sans doute parce qu’il est délicat de faire ainsi cohabiter deux comédiens au caractère si affirmé. Mae West et Fields ne s’entendaient guère et cela se sent à l’écran, ils n’ont réellement que peu de scènes communes et encore moins de vrais face-à-face. L’histoire est habilement amenée, la plus grande partie du scénario aurait été écrit par Mae West. C’est d’ailleurs l’actrice qui est la plus brillante des deux, nous gratifiant de ses légendaires réparties à double sens et profitant de belles trouvailles de scénario. W.C. Fields n’est pas à son meilleur. My Little Chickadee comporte toutefois de bons moments mais l’ensemble aurait pu être bien supérieur avec deux acteurs jouant vraiment ensemble…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Mae West, W.C. Fields, Joseph Calleia, Margaret Hamilton, Donald Meek
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Remarques :
* Pour le mot de la fin, chacun fait la satire de l’autre. W.C. Fields reprend l’une des phrases les plus célèbres de Mae West : « Why don’t you come up and see me sometime ? » (prononcée dans She done him wrong, 1933). Et Mae West répond à la manière de Fields : « Mmm, I will, My Little Chickadee » (expression utilisée de très nombreuses fois par WC Fields).
* A ce moment de sa carrière, Mae West n’a rien tourné depuis Every Day’s a Holiday (1937), son dernier film pour la Paramount où elle a tourné ses meilleurs films.
* A la suite d’une dispute, W.C. Fields aurait quitté le plateau pour ne plus revenir. Un tiers du film utiliserait une doublure portant un masque (information, un peu étonnante tout de même, trouvée seulement sur IMDB).

25 décembre 2013

Trafic (1971) de Jacques Tati

TraficMonsieur Hulot est dessinateur dans la petite entreprise automobile Altra où il a conçu une 4L qui se transforme en camping-car avec de multiples gadgets. Il doit aller la montrer au grand salon automobile d’Amsterdam… Après l’échec commercial de Playtime, Tati eut bien du mal à mettre sur pied un nouveau projet et c’est le producteur Robert Dorfmann qui le convainquit d’endosser à nouveau le costume de Monsieur Hulot, ce qu’il s’était promis de ne jamais faire. Par rapport à ses films précédents, on peut toutefois remarquer que Tati s’efface quelque peu pour laisser plus de champ aux autres personnages, notamment le personnage de la jeune attachée de presse anglaise qui est très réussi. Mon Oncle, Playtime et Trafic s’inscrivent dans une même ligne, celle de la description d’un monde dévoré par la mécanisation, où la poésie peine à trouver une petite place. Ici, il nous propose de multiples variations autour des automobiles. Comme toujours, son regard est très fin et les gags sont parfois assez subtils, pas tous visibles à la première vision. De nombreux passages sont des véritables petites merveilles d’humour et d’invention, assorties d’un vrai regard sur notre société. Une fois de plus, le succès ne fut pas au rendez-vous. Boudé par le public, méprisé par la critique, Tati n’aura ainsi tourné que cinq vrais longs métrages, Trafic étant le dernier (1). Avec le recul, nous mesurons mieux ce que le cinéma a perdu en ne sachant pas donner à Tati la place qu’il méritait.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Jacques Tati, Maria Kimberly, Marcel Fraval, Tony Knepper
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(1) Parade, que Tati tournera après Trafic, est plus un spectacle filmé qu’un film scénarisé.

24 décembre 2013

Le Tombeur de ces dames (1961) de Jerry Lewis

Titre original : « The Ladies Man »

Le tombeur de ces damesAprès avoir surpris sa fiancée dans les bras d’un autre homme, le jeune Herbert Herbert Heebert a pris la résolution de se tenir éloigné de la gent féminine. Sans le savoir, il va se faire engager comme homme à tout faire dans un foyer de jeunes filles… Comme toujours avec Jerry Lewis, l’histoire est en réalité une suite de petites scènes qui n’ont pas toujours de rapport entre elles si ce n’est le lieu, une grande maison dont certains murs ont été astucieusement enlevés pour nous permettre de voir l’intérieur de toutes les pièces (principe dit de « la maison de poupée » ou dollhouse effect). Beaucoup de gags et de grimaces. L’ensemble est très inégal mais il y a là de quoi réjouir les plus jeunes spectateurs.
Elle:
Lui : 1 étoiles

Acteurs: Jerry Lewis, Kathleen Freeman, George Raft
Voir la fiche du film et la filmographie de Jerry Lewis sur le site IMDB.

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Remarques :
* Mel Brooks a participé à l’écriture du scénario mais comme beaucoup de ses scènes furent coupées au montage final, il demanda que son nom soit enlevé du générique.
* Jerry Lewis glisse quelques clins d’oeil cinématographiques. Citons l’apparition de George Raft dans son propre personnage et un numéro de danse (sur la terrasse avec la femme chauve-souris) qui évoque étrangement le ballet final de Tous en scène (The Band Wagon) de Minnelli.
* Le personnage de Miss Wellenmellon (interprété par Helen Traubel) semble assez inspiré par Margaret Dumont des films des Marx Brothers.

15 décembre 2013

Le Manoir hanté (1920) d’Hal Roach et Alfred J. Goulding

Titre original : « Haunted Spooks »

Le manoir hanté(Muet 25 min) Une jeune fille sans le sou hérite d’un grand domaine à la condition qu’elle y vive pendant au moins un an avec son mari. Elle n’est pas mariée. Au même moment, The Boy (Harold Lloyd) est désespéré à la suite d’un chagrin d’amour… Dans une première moitié du film, nous suivons les péripéties d’Harold Lloyd dans sa tentative d’épouser une jeune fille riche et oisive qui, au final, se désintéressera de lui. Il tente de prendre de vitesse un autre prétendant et il y a beaucoup de belles trouvailles d’humour ; les tentatives de suicide sont assez savoureuses. Le manoir hantéMais, c’est la seconde moitié qui est restée la plus célèbre, celle où Harold Lloyd et Mildred Davis se retrouvent dans une grande demeure prétendument hantée, ce qui est l’occasion de placer de très nombreux gags dont le célèbre gag des cheveux qui se dressent sur la tête. A noter que c’est pendant le tournage de Haunted Spooks qu’Harold Lloyd eut son grave accident à la main (1). Il y eut donc une interruption de cinq mois pendant le tournage sans que cela soit vraiment décelable à l’écran.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Mildred Davis, Wallace Howe
Voir la fiche du film et la filmographie de Hal Roach sur le site IMDB.

Le manoir hantéRemarques :
* On peut comparer Haunted Spooks avec The Haunted House de Buster Keaton (1921) qui est lui est postérieur d’un an environ.
* Comme c’est hélas souvent le cas à cette époque, on peut déceler une pointe de racisme dans quelques gags. Les domestiques à peau noire sont représentées comme étant des personnes très peureuses et prêtes à croire n’importe quoi.

(1) En août 1919, alors qu’il est en plein tournage de la grande scène du trajet automobile de Haunted Spooks, Harold Lloyd se rend à une séance photo pour un journal. L’une des poses qu’il doit prendre est d’allumer négligemment une cigarette avec la mèche allumée d’une bombe qu’il tient à la main. Du fait d’une incompréhensible erreur d’accessoire, il se retrouva avec une vraie bombe dans la main. L’explosion fut terrible, le blessant au visage et lui arrachant le pouce et l’index de la main droite. Pendant tout le restant de sa carrière, Harold Lloyd utilisera une prothèse très bien faite, cachée par un gant couleur chair, pour que cela ne se remarque pas à l’écran et il utilisera beaucoup sa main gauche. Toutes les prouesses acrobatiques qu’il fit par la suite paraissent d’autant plus extraordinaires quand on sait qu’il n’avait plus que trois doigts valides à la main droite.